Raw ou Jpeg ? Quand privilégier l'un ou l'autre ? ATTENTION RESPECT OBLIGE !

Démarré par vancetof, Octobre 22, 2014, 22:23:49

« précédent - suivant »

B@R

Citation de: Verso92 le Décembre 05, 2014, 20:03:25
Pour moi, j'ai toujours compris que pas bézef était synonyme de "pas beaucoup"...

D'ailleurs, je pense que cette expression n'est employée qu'à la forme négative.

Lyr

Citation de: Verso92 le Décembre 05, 2014, 20:03:25
Pour moi, j'ai toujours compris que pas bézef était synonyme de "pas beaucoup"...

Idem (histoire de participer au comptage statistique :) )

jmk

Citation de: Verso92 le Décembre 05, 2014, 20:03:25
Pour moi, j'ai toujours compris que pas bézef était synonyme de "pas beaucoup"...

Tout à fait, c'est moi qui l'ai mal employé :)

AlainPre


gerarto

J'ai réussi à trouver... un peu de temps, pour avancer... un peu dans l'exploitation des photos prises à cet effet pour ces comparatifs.

Mais tout d'abord, sur ce qui précède et en relisant les précédents posts, je constate que Nikojorj a - très bien - répondu  8) pour la plupart des questions et interrogations posées. Inutile donc de refaire les mêmes réponses...

---------6--

Cas N° 2 : Parmi tous les essais que j'ai faits, il y en a un qui me semble intéressant : comment conjuguer la capacité de "tolérance à l'expo" des raw et les contraintes liés aux iso quand on commence à manquer de lumière.

Au départ, je cherchais simplement un sujet à dynamique limitée pour voir si l'incidence sur la qualité d'image était identique ou  différente d'une dynamique plus étendue comme celle du cas précédent.  J'ai donc trouvé un sujet qui pouvait s'y prêter et j'ai attendu que la luminosité décline suffisamment pour que la dynamique se restreigne. 
Et puis au dernier moment, je me suis dit qu'il serait intéressant de jouer non pas sur la vitesse pour faire les décalages d'exposition, mais plutôt sur les iso avec ce que cela sous entend comme incidence sur la qualité d'image.

Comme pour la précédente série, j'ai travaillé en raw + jpeg, mais en me limitant aux valeurs - 1 IL, + 1 IL, + 2IL par rapport à l'exposition "nominale" de la matricielle de mon boîtier. Sachant que j'avais au début de la séance vérifié par une mesure spot sur charte de gris à 18 % que j'étais bien dans les clous avec la matricielle.
Je n'ai traité que ces 4 cas, au lieu des 10 précédents, car je me suis rendu compte que la luminosité baissant très vite, il me fallait limiter les ambitions... De toute façon ça tombait bien puisque le "calage à droite" correspondait sensiblement à la version + 1 IL.

Les conditions : ciel couvert et bien gris, soleil théoriquement couché depuis 3 minutes en début de prise de vue d'après l'heure de crépuscule indiquée par mon GPS, parce que le soleil, je ne l'ai point vu se coucher...
50 mm sur FF à f/5.6 (je ne souhaitais pas ouvrir plus pour rester dans la plage la plus qualitative de l'objectif), BdB auto pour les jpeg,  le décalage d'expo  étant comme indiqué fait par les iso.
Pour rester à une vitesse compatible avec le diaph et la focale, j'ai choisi comme base 800 iso, ce qui me donnait une vitesse de 1/15s, limite compatible avec une prise de vue à main levée (avec la stab).

->  Le comparatif général de ces prises de vue, avec les jpeg pour lesquels j'ai rajouté les histogrammes et le résultat des dématiçages par Dxo V10 et ACR 8.7.0. :

gerarto

---------7--

Commentaires  :

- Tout d'abord sur la luminosité ambiante : il faut bien comprendre qu'on commençait à ne plus y voir très clair. Si je devais qualifier l'impression de luminosité ressentie, je dirais que le jpeg à -1 IL est déjà presque un peu trop lumineux. Après évidemment, l'expo fait ce pour quoi elle a été prévue : ramener à des valeurs "normales", ce qui donne un résultat plus flatteur que la réalité.  On peut juger que c'est une qualité ou un défaut suivant le sujet de la photo et sa finalité. Dans le cas présent, c'est plutôt bien, dans d'autres cas, il serait peut être nécessaire de ne pas trop remonter la luminosité si on veut garder l'ambiance du moment, voire dramatiser. 

- Exposition : on voit clairement sur les histogrammes que même en présence d'une dynamique limitée par l'éclairement, c'est quand même une bonne partie de l'histogramme qui est "peuplée", parce que malgré tout la gamme des valeurs est encore assez importante.
D'ailleurs, ce "peuplement de l'histogramme" est peut-être une piste de réflexion sur l'utilité ou non de l'expo "à droite" : quel est le rapport qualité / prix entre un histogramme entièrement utilisé mais dont la partie gauche est mal rendue par la quantification, et un histogramme où les valeurs sont compressées en partie droite, laquelle est mieux traitée par ladite quantification ?
Note : bien que ce ne soit pas très visible sur l'histogramme, la version nominale à 0 occupe bien la totalité de l'histo jusqu'à la droite, le petit plateau à droite correspondant aux rares HL du ciel entre les feuillages.

- La balance des blancs des jpeg : alors que mon boîtier donne généralement de bons résultats en BdB auto dans des conditions standard, il est sans conteste un peu à l'ouest ici avec une dominante magenta assez marquée. Probablement influencé par les verts assez présents en conditions de basse lumière, alors qu'en "temps et heure" normaux ce n'est pas du tout le cas, présence de verts ou pas. Le problème - pour les utilisateurs exclusifs du jpeg - c'est que l'examen de l'écran arrière immédiatement après ne permet pas toujours de  détecter cette dérive : la lecture est toujours très flatteuse en conditions de basse lumière ambiante. Probablement un avantage de l'EVF car il permet une lecture plus neutre par le viseur en s'affranchissant de l'extérieur... Mais pas de guéguerre OVF/EVF ici : ce n'est pas le sujet et c'est fait avec un OVF !

- Dématriçage : il a été réalisé comme précédemment dans DxO comme dans ACR avec les réglages standard, sans corrections de luminosité autre que la correction de l'exposition inverse à celle de la prise de vue, ce qui me semble la manière la plus juste de faire ces comparatifs. La BdB a évidemment été réglée aux petits oignons : c'est bien le moins qu'on puisse faire dans ce cas avec des raw ! Réglage effectué en deux coups de cuillère à pot (l'outil idéal pour la BdB ? ) avec la pipette sur les lettres blanches au dessus de la porte. Dans ce cas où les iso ont leur importance, les réglages de traitement du bruit ont été faits avec les valeurs par défaut de DxO et ACR.

-> Comme pour le cas précédent,  voici la version "normale" à zéro, mais ici avec dématriçage par ACR :

gerarto


---------8--

Evidemment, on ne peut pas trop juger sur les exemples réduits qui précèdent... si ce n'est qu'on à l'impression que tout ça est bien ressemblant.

Donc on va passer aux extraits 100% écran.

Alors, quelle est la meilleure solution d'expo pour le raw : sous-ex à un niveau d'iso "normalement bon", surex à un niveau d'iso nettement plus critique ou les combinaisons intermédiaires ?
Evidemment, ça dépend un peu à la fois du matériel (capteur, génération), et du dématriceur, mais là avec DxO et ACR, on est dans le performant.

Pour le premier cas, le dématriceur était DxO, pour celui là je montre le résultat avec ACR.

Encore une fois, comme vous pouvez le voir, la différence semble bien ténue.
A noter que la version - 1 IL / 400 iso présente un très léger manque de netteté, sans que je puisse déterminer s'il s'agit du problème de map, de micro bougé (à 1/15 s, ce serait possible), ou encore d'artefact de dématriçage. Mais bon, on est à 100% écran, en réalité sur une impression ce serait invisible.
Quant à voir une différence entre les deux versions "nominale à 0" et "calée à droite" (+ 1 IL), elles sont bien proches. Peut-être la version 1600 iso +1 présente-t-elle un soupçon de bruit chromatique en plus, mais ça pourra se corriger sans problème. La version 400 iso est un peu moins bonne, et la version 3200 + 2 serait bonne... si les parties les plus claires des pierres ne perdaient pas leurs détails (hl grillées).
On constate dans les extraits de jpeg que le bruit de chrominance est très présent, et plus présent à la montée en iso bien que sur le dernier, il soit un peu masqué par la surex. Evidemment, la dernière génération de capteurs ferait bien mieux...

-> le comparatif à 100% :

Franciscus Corvinus

Test intéressant, merci gerarto.

Ca confirme que si on veut vraiment une image archi-détaillée, il faut non seulement essayer d'utiliser les ISO les plus bas mais aussi faire un compromis pour éviter les vitesses "difficiles" (1/20-1/10 selon mon expérience) tout en utilisant l'objectif a sa meilleure ouverture.

Pour ma part, je ne suis pas si intéressé par le détail. J'ai récemment traité une image de D700 a 3200ISO avec CaptureOne. Comme ton test, ca me conforte dans l'idée qu'on a pas mal de marge de manoeuvre tant qu'on n'est pas le nez dans les pixels. Donc je donne la priorité a l'ouverture, car c'est ce qui dicte la PdC (et les f:22 et plus diffractent de maniere visible). La vitesse vient ensuite car ce qui tue mes images est plus le flou de bougé qu'autre chose. Donc les ISO tombent "ou ils peuvent". Content de voir que ma méthode empirique se rapproche de tes résultats méthodiques.

B@R

Citation de: gerarto le Décembre 09, 2014, 00:09:31
la version nominale à 0 occupe bien la totalité de l'histo jusqu'à la droite

Dans ce cas, le calage à droite est déjà réalisé !
Je pense que deux cas seulement offrent une marge de manoeuvre pour un calage à droite :
- celui où il reste de la place à droite, ce qui permet de surexposer.
- celui où l'extrémité droite n'est pas à zéro, ce qui oblige à sous-exposer.

Autre remarque, le bruit semble moins important à 3200 ISO qu'à 400 ISO !
Je pense que les curseurs automatiques Adobe en sont la cause : diminution du bruit et perte des plus petits détails au fur et à mesure de la hausse de sensibilité.

Nikojorj

Citation de: B [at] R le Décembre 09, 2014, 16:46:03
Autre remarque, le bruit semble moins important à 3200 ISO qu'à 400 ISO !
C'est courant avec certains appareils, quand il y a beaucoup de bruit de lecture il vaut mieux monter les isos (jusqu'à une certaine limite, en général 1600 ou 3200ISO) et exposer à droite.

jmk

Citation de: gerarto le Décembre 09, 2014, 00:14:47

Alors, quelle est la meilleure solution d'expo pour le raw : sous-ex à un niveau d'iso "normalement bon", surex à un niveau d'iso nettement plus critique ou les combinaisons intermédiaires ?


A droite en développant en fonction, je crois qu'il n'y a pas plus simple comme réponse pour moi  :)

jmk

Citation de: Nikojorj le Décembre 09, 2014, 16:57:16
C'est courant avec certains appareils, quand il y a beaucoup de bruit de lecture il vaut mieux monter les isos (jusqu'à une certaine limite, en général 1600 ou 3200ISO) et exposer à droite.

Exemple de bruit lié à la sous exposition dès 320 ISO qu'on peut retrouver sur mon tuto.


Nikojorj

Citation de: jmk le Décembre 10, 2014, 08:32:08
Exemple de bruit lié à la sous exposition dès 320 ISO
Ce dont je parlais, c'est à quantité de lumière égale sur le capteur, choisir entre rester à ISO de base et sous-exposer (le cas de droite) ou monter les ISO, ce qui peut diminuer le bruit jusqu'à un certain ISO( souvent autour de 1600, après on n'y gagne plus en bruit dans les ombres et on y perd en dynamique car les HL coupent plus tôt).

gerarto

Citation de: B [at] R le Décembre 09, 2014, 16:46:03
Dans ce cas, le calage à droite est déjà réalisé !
...

Je rappelle comment j'ai procédé : la version "nominale" à zéro est celle trouvée par l'expo matricielle du boîtier. La version "à droite" est celle qui correspond au moment où un des histogrammes RVB+L de l'écran du boîtier touche à droite, avec vérification de l'absence d'avertissement de surex (sauf s'il s'agit de quelques rares points, qui s'avèrent généralement encore dans les clous au dématriçage).

En fait les quelques HL de la partie droite de la version 0 correspondent aux rares HL des points de ciel entre les feuillages.

L'expo matricielle a bien travaillé en cherchant à les préserver... Sauf que dans le cas présent, on peut considérer que les griller n'a aucune espèce d'importance : un peu de gris très clair remplacé par du blanc ne changerait rien.

Sur la version à + 1 IL, ces points sont grillés, je le savais puisque ils clignotaient, mais vu où ils étaient placés, je ne les ai pas pris en compte. Par contre, il était important de ne pas griller les HL des pierres, et celles-ci sont bien en limite à droite. Sur la version à +2, elles sont bien grillées : ça clignotait, et ça se retrouve bien au dématriçage.

Bon, après, il faut bien admettre qu'on a pas forcément tout à fait les mêmes histogrammes sur le boîtier à la prise de vue, et tranquille chez soi sur grand écran devant PS...
Le petit décalage à peine visible à droite ou à gauche sur les histos du boîtier deviendra forcément bien plus visible sur l'histogramme de PS ! Mais pour autant le "vide" représente bien la même chose dans les deux cas.

(Note à mon usage personnel : mais p*t**n, comment je faisais avec mes Velvia 50 pour avoir finalement si peu de déchets ?  :o )
 

jla46

Citation de: vancetof le Octobre 22, 2014, 22:58:19
Merci pour ces 1ères interventions. Mais pour préciser ma question : Il semble que le raw offre plus de latitude en post prod que le jpeg notamment pour le ciel....Cette "richesse" proposée par le raw est elle aussi évidente (et "nécessaire") pour une photo proxy par exemple ?


Le raw offre plus de latitude sur toute la gamme 12 à 14 bit contre 8 !
Beaucoup d'encre a déjà coulé à propos de ce sujet...

Inka

Carolorégien

gerarto

Citation de: jla46 le Décembre 11, 2014, 13:32:05
Le raw offre plus de latitude sur toute la gamme 12 à 14 bit contre 8 !
Beaucoup d'encre a déjà coulé à propos de ce sujet...

Citation de: Inka le Décembre 11, 2014, 13:46:31
Oui, si le boitier le permet, il faut y aller.


Alors merci, : ça me fait une belle transition pour passer à ce que j'avais prévu pour la suite... qui est justement la différence de latitude de traitement entre un jpeg et un raw !

---------9--

Cas N° 3 : Finalement et après avoir fait des essais avec d'autres types des photos, j'ai repris la série ci-dessus qui s'est avérée bien adaptée à la démo. Je me suis limité aux deux cas extrêmes : - 1 IL et + 2 IL et à la version nominale à 0, la version + 1 IL n'ayant guère d'intérêt pour cette démo.
Ces trois cas peuvent représenter chacun un exemple typique de reprise d'un jpeg pour l'améliorer... ou le sauver !   

Donc pour chaque série, il y a un jpeg direct et un raw qui ont été traités chacun de leur côté en vue d'obtenir le meilleur rapport résultat qualitatif / temps passé, et j'ai choisi cette fois de traiter les deux types de fichiers dans DxO.

- le raw a été dématricé sur le même principe que ce qui a été montré précédemment avec ACR, avec la correction inverse du décalage d'expo en IL. Par contre on est plus tenu d'avoir une comparaison rigoureuse du résultat des dématriçages des raw pour l'ensemble de la série, vu qu'on veut comparer les paires raw et jpeg corrigé. J'ai affiné le traitement en faisant quelques ajustements complémentaires (Lighting, tonalité sélective, ClearView, Contraste). Et ce dans le but d'obtenir le meilleur. Mais pour autant, rien de caricatural : ça ne modifie pas fondamentalement le résultat de ce qui a été obtenu avec ACR.
Les points forts de DxO sont exploités ici évidemment, et en particulier les corrections du couple boîtier/objectif (netteté de l'optique, A.C.), et l'utilisation de la correction de bruit Prime.

- le jpeg a aussi été traité dans DxO, ce qui permet de bénéficier des mêmes corrections d'objectif. Par contre, le traitement du bruit Prime n'est (logiquement) pas disponible pour les jpeg, seul le traitement Haute Qualité est utilisable avec les jpeg. Evidemment, la correction de l'exposition des jpeg ne peut pas être celle des raw, et le meilleur résultat passe par un ajustement (si nécessaire) très léger de la correction d'exposition, l'essentiel de la correction étant faite par le Smart Lighting et surtout la tonalité sélective (correction séparée des HL, tons moyens, ombres et noirs). 
Note : j'aurais aussi pu traiter les jpeg dans PS, ou même ACR, mais l'avantage ici est de passer par le même outil offrant des fonctions performantes.

Après évidemment on peut se poser la question du niveau de qualité recherché : il est probable qu'on peut obtenir (un peu ? ) mieux des jpeg en mettant les mains dans le cambouis de Photoshop (utilisation des calques, masques, filtres, etc.).
Mais on sort alors du cadre de ce comparatif pour entrer dans celui de l'utilisation pro... qui n'est généralement pas le profil de l'utilisateur classique des jpeg à qui l'on veut monter l'intérêt des raw ! Sans compter que le temps passé croît de manière très conséquente sans parler des connaissances approfondies nécessaires pour ce type de post-traitement ! Et donc que ces méthodes de sauvetage sont à réserver aux photos qui le valent bien : celles qu'il faut sauver à tout prix, ce qui vous en conviendrez n'est pas forcément le cas des présentes... ;)

gerarto

---------10--

Premier comparatif : commençons par le plus simple, c'est-à-dire la version nominale à 0 IL, 800 iso.

Le jpeg étant normalement exposé - puisque l'expo est précisément celle qui correspond au jpeg - il n'y a pas de problème particulier ni de corrections compliquées, hors quelques ajustement de détail. Sur cet exemple, l'essentiel des corrections consiste à reprendre la balance des blancs et à corriger le bruit.

Je vais insister ici sur la balance des blancs. Je n'apprendrai rien aux habitués du raw et aux experts, mais il est bon de le répéter pour les autres : le jpeg fige définitivement la balance des blancs à celle définie sur le boîtier. Le raw permettant, lui, de choisir n'importe quelle BdB au moment du dématriçage, ce qui est un avantage majeur.
Ici, la balance des blancs auto n'a pas donné le meilleur pour le jpeg et il y a une dérive vers le magenta, comme dit plus haut. Pour autant, la marge entre la "bonne BdB" et  celle de la prise de vue n'est pas énorme. Mais dans le cas d'une erreur majeure de réglage de BdB, c'est généralement irrattrapable avec le jpeg ! Ici, et bien que la différence entre BdB auto et BdB idéale soit assez faible, je n'ai pas pu faire une correction parfaite* : il reste une petite dérive colorimétrique qui affecte l'ensemble de la photo. On peut le remarquer sur la vignette de la photo (presque) entière.
* Avec la méthode "normale" utilisée. Mais à condition de passer pas mal de temps supplémentaire, c'était probablement possible sans sortir de DxO, par exemple en allant faire des corrections fines sur les différents canaux de couleurs dans la palette TSL. Mais ce type de correction requiert une connaissance assez poussée de son fonctionnement pour ne pas tomber très rapidement dans la caricature.

Pour la correction du bruit en jpeg, on constate quand même une amélioration sensible par rapport à l'original. Les amas colorés les plus gênants ont presque disparu. Mais évidemment, le traitement du bruit sur un jpeg sera toujours très à la traîne de celui des raw puisque le logiciel n'ayant pas accès aux informations originales brutes, il lui sera bien plus difficile de faire la part entre "vrai" bruit et tache de couleur réellement existante.   

Remarque sur l'impression de netteté plus importante donnée par les jpeg : elle est due à deux causes : en premier l'accentuation native du jpeg boîtier, parfaite sur l'original mais accentuée par l'opération de reprise / ré-encodage jpeg, et aussi par la présence du bruit qui génère une acutance flatteuse... mais anormale. Contrairement au raw, chaque opération de reprise du jpeg est destructrice d'informations.
Le jpeg issu du raw semble un peu moins défini mais il a un potentiel d'accentuation bien plus important sans risque de dégradation majeure : je n'ai utilisé que le réglage "Netteté de l'optique" spécifique à  DxO qui suffit largement dans la plupart des cas. S'il fallait pousser plus la "netteté", j'aurais pu rajouter sans problème un réglage de Masque de netteté complémentaire. Les extraits à 100% écran correspondent pour une impression en A2 à un carré qui ferait un peu moins de 3cm de côté. Soit en gros une taille trois fois inférieure à l'affichage sur l'écran (ça dépend évidemment des caractéristiques de votre écran). J'ai sous les yeux le résultat de l'impression sous forme d'extraits en A2 : c'est parfait pour un examen à distance normale. Pour un examen, "le nez dessus", une petite accentuation supplémentaire serait utile.
Toujours sur les extraits imprimés : malgré les pertes inévitables, la version jpeg retraitée est un peu meilleure que l'original, les corrections de bruit et de colorimétrie ont été bénéfiques. Mais il reste quand même une différence notable avec la version issue du raw qui est très propre tant en définition qu'en colorimétrie, sans aucune trace de bruit contrairement aux jpeg. Ce qui pourrait sembler pour le moins normal, mais il faut rappeler qu'elle a été prise à la nuit tombante...

( à suivre... )

gerarto

Zut, j'avais oublié les limites de taille des images du forum, et j'ai vu un peu grand...  >:(

L'image s'affiche redimensionnée et donc pas à 100 %, ce qui n'est pas le but pour voir les nuances.

Normalement, elle devrait s'afficher à la bonne taille en faisant un clic droit, puis afficher l'image.
Mais ça doit dépendre du bon vouloir du navigateur.

gerarto

Désolé de cette interruption un  peu longue...

---------11--

Je reprends avec les deux derniers exemples qui sont les plus intéressants, c'est-à-dire les versions raw + jpeg exposés à - 1 IL et + 2 IL.
En commençant par la version - 1 IL, qui peut représenter un cas très banal d'erreur d'exposition en jpeg.  
Le raw  et le jpeg ont été traités comme pour la série "à zéro" ci-dessus. La seule différence a été évidemment de remonter l'exposition d'environ 1 IL.
(La procédure de traitement est la même que pour l'exemple à zéro ci-dessus : je n'y reviens pas.)

Pour le raw cela ne pose évidemment aucun problème et on arrive à un niveau qualitatif très proche de celui donné par l'expo idéale à 0.

Pour le jpeg, c'est un peu plus compliqué. Remonter l'expo ne pose pas de problème insurmontable en ce qui concerne les tons (les valeurs).
Le point critique de cette version est la présence du bruit dans l'original. Pourtant à 400 iso, on aurait pu s'attendre à en avoir moins, mais je rappelle les conditions difficiles en éclairement à la prise de vue. Remonter d'un IL revient en théorie à retrouver les conditions d'un 800 iso. De ce fait, le bruit relativement présent sur l'original sur les zones les plus sombres ne peut que difficilement être contenu : sur un jpeg il est difficile pour le logiciel de différencier le bruit de la structure de l'image. Le traitement du bruit implique un lissage et il faut trouver le compromis le moins mauvais entre lissage et conservation des détails. J'ai d'ailleurs dû modérer la remontée d'exposition de ces zones les plus sombres par rapport aux autres valeurs pour que ça ne soit pas trop visible.

Pour cet exemple, il y a une perte de qualité plus que sensible :
- évidemment par rapport au raw correspondant remonté lui aussi d'1 IL
- mais aussi par rapport au jpeg normalement exposé à 0 (voir ci-dessus).
Cela montre bien que la tolérance de récupération des erreurs d'exposition sur un jpeg est assez réduite. Dans ce cas précis, la correction d'une erreur d'expo de - 1IL semble représenter la limite tolérable.  Avec une photo prise dans des conditions d'éclairement plus normales en journée on serait sans doute un peu plus à l'aise.

(J'ai réduit la taille des extraits, j'espère qu'ils s'afficheront sans redimensionnement)  

gerarto


---------11--

Pour finir, la version + 2 IL qui ne pose pas - pour le jpeg - le même type de problème que la version précédente : réduire l'expo de - 2 IL va conduire à des résultats différents.

Par rapport à l'exemple précédent on a + 3 IL de différence et en passant de 400 à 3200 iso on pourrait s'attendre à ce que le bruit explose. Il n'en est rien pour la raison inverse de l'exemple précédent : peu de valeurs sombres, donc relativement peu de bruit. On retrouve ce qui fait l'intérêt de caler les raw en expo "à droite" dans des cas un peu limite comme cet exemple.
Le bruit n'est pas déterminant : il est peu visible au départ, et aller dans le sens de la sous-exposition ne le fait pas exploser.

Toutes les valeurs qui ne sont pas trop surexposées vont supporter sans dommage majeur la correction d'expo. Mais plus on va aller vers les zones de hautes lumières, plus la récupération sera difficile avec des pertes de nuances de plus en plus marquées. Bien évidemment tout ce qui est cramé au départ ne sera pas récupéré, et le jpeg est déjà bien handicapé sur ce point par rapport au raw.
Dans les extraits ci-dessous, on voit nettement que certaines zones - les plus claires -  souffrent plus que d'autres. Par exemple sur la porte verte (mais c'est aussi vrai ailleurs), des artefacts extrêmement gênants apparaissent, qui suffisent à disqualifier la photo vu l'importance de ces zones sur l'image.
Alors conclusion un peu curieuse sur cet exemple : bien qu'à 3200 iso au départ, le jpeg corrigé ne souffre pas du bruit - très contenu du fait de la surex - mais bien de la seule surex sur le jpeg d'origine. De ce fait la tolérance de correction d'expo du jpeg en surexposition de + 2 IL est également assez faible : l'image n'est plus vraiment utilisable hors "sauvetage".

Le raw  s'en tire très nettement mieux : dans cet exemple, il encaisse sans problème les + 2 IL à la prise de vue, à l'exception de quelques rares HL cramées. Et l'opération de correction de l'expo ne pose pas non plus de problème. La différence notable avec le jpeg est la transition douce à partir des HL cramées vers les BL sans apparitions d'artéfacts (modelé continu).

Voilà. Je pense que cette série donne une idée assez juste des capacités respectives des raw et des jpeg dans différentes configurations d'expo.

Inka

Carolorégien

lolo09

Je remercie vivement tous les contributeurs de ce post et surtout gerarto pour le temps passer a nous montrer des exemples fort intéressants.

J'étais passé par ici au départ pour choisir un appareil photo après plus de 10 ans d'arrêt (essentiellement NB avec tdevellopement et tirage et utilisation du zone système...)...

Et je me retrouve a lire a avec gourmandise une formation très complète sur la prise de vue en numérique....

Un grand merci a vous tous,tout est plus clair maintenant....

Je ferais du raw + JPEG pour quelques temps et je verrai suivant les sujets traités comment évoluer efficacement....
Ce qui est sur, c'est que je n'ai ni l'envie, ni le temps d'obtenir un maitrise de LR exceptionnelle.... Je me contenterai de sujets entrant dans mon champ de compétence avec ces nouveau outil pour moi .

;).

esperado

Citation de: lolo09 le Mars 04, 2015, 12:14:26
ni le temps d'obtenir un maitrise de LR exceptionnelle....
Rassures-toi, l'interface est simple et intuitive. En une heure d'essai de toutes les fonctions disponibles tu es un expert.

lolo09

Tu as certainement raison mais au vu de la polémique il semblerai que l'utilisation optimum si l'on expose pour les hl demande pas mal de compétence...

La photo avec le ciel bleue ;) en est une démonstration éloquente.... Au départ je mE disait, oui, c'est évident... Raw + hl et zou.....
En fait, ça depend des sujets de prédilections, de la préférence de tirage (hyper saturation ou douceur etc....)....

90% de mes photos devraient se satisfairent d'un JPEG et 10% en raw pour les sujets difficiles....

gerarto et jmk  semblent vêtre des experts et ils ne sont pas d'accord !!! Lol d'où ma conclusion que cela doit être une question de compétence et d'orientation.