Jaca

Démarré par J-L Vertut, Janvier 30, 2015, 12:49:56

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Jinx

Citation de: J-L Vertut le Janvier 30, 2015, 16:05:38
merci pour vos avis :)

j'ai choisi de présenter cette photo  parce que, pour moi, elle s'inscrit clairement en dehors des poncifs...
et parce que c'est une de celles où la composition est, justement, la plus réfléchie (et non pas calculée) dans le sens où elle retranscrit (toujours pour moi) le plus fidèlement possible l'émotion que j'ai ressenti à la prise de vue


Alors là les bras m'en tombent ! Si tu as réfléchi cette image qui, à mon sens, rassemble tous les défauts techniques possibles sans les contrebalancer par une émotion, un visuel, je ne comprends plus du tout quelle est ton approche photographique.

viktor nettoyeur

Citation de: J-L Vertut le Janvier 30, 2015, 17:07:12
bien sur, Viktor, on peut toujours utiliser le mode ironique, mais je ne crois pas que cela facilite le dialogue, ni la compréhension mutuelle

que veux-tu dire, franchement ?

A peu près la même chose que Jinx ci-dessus.
Il s'appelle Juste Leblanc

FredFoto

Pose relax en ambiance froide (presque médicale)

Je n'accroche pas.

J-L Vertut

merci pour vos messages :)

je crois qu'il faut se méfier des jugements à l'emporte-pièce : lorsque que l'un de mes professeurs de photo m'avait montré au début des années '70 le premier bouquin de Stephen Shore qui venait de sortir et les premières photos d'Eggleston parues en France, j'avais eu ce sentiment d'incompréhension, mais je m'étais dit que tout cela n'avait pas été fait pour rien, et puis le temps passant, j'ai compris combien ces photographes nous montraient des images que je n'étaient pas encore prêt à accepter de voir, que je n'avais pas pris le temps de regarder.
Que ce soit bien clair, je ne me compare ni à Shore ni à Eggleston, bien entendu, mais eux, et beaucoup d'autres depuis, m'ont appris que l'on rejette à priori ce qui ne rentre pas dans nos attentes, et que le propre de la créativité est de sortir du chemin tout tracé des attentes des spectateurs.
La position du spectateur, aussi, qu'est avant tout autre chose un photographe,  peut-être mobile :
- soit il attend d'une photo qu'elle montre ce qu'il a envie de voir (la métaphore est : j'aimerais l'avoir chez moi, ou j'aurais aimé la faire)
- soit il prend le temps et il fait l'effort d'essayer d'aller vers ce que lui propose l'auteur, ce qui ne veut pas dire qu'il doit y adhérer. (L'adhésion étant par définition un collage qui ne laisse aucune place aux différences entre spectateur et auteur).

alors, cette photo est surement incomplète, inaboutie, bourrée de défaut et hautement critiquable : c'est pour cela que je la présente ici pour la soumettre à vos regards perspicaces

à Fredphoto : merci : la photographie médicale étant ma formation de base, votre regard touche juste :)
mais la rejeter d'emblée en mettant en doute tout ce que j'ai dit sur la réalisation de cette image, ce n'est pas une position de photographe mais celle d'un citoyen lambda

FredFoto

J'ai toujours pensé que la photographie est un art moyen.  La rhétorique intellectuelle n'a jamais permis d'élever une photographie au delà de ce qu'elle est.

J-L Vertut

à fredphoto : désolé, une mauvaise manipulation de ma part a placé la dernière ligne après la réponse à votre commentaire, il fallait la lire avant...

je restitue donc mon commentaire en entier tel que je l'avais voulu :

merci pour vos messages :)

je crois qu'il faut se méfier des jugements à l'emporte-pièce : lorsque que l'un de mes professeurs de photo m'avait montré au début des années '70 le premier bouquin de Stephen Shore qui venait de sortir et les premières photos d'Eggleston parues en France, j'avais eu ce sentiment d'incompréhension, mais je m'étais dit que tout cela n'avait pas été fait pour rien, et puis le temps passant, j'ai compris combien ces photographes nous montraient des images que je n'étaient pas encore prêt à accepter de voir, que je n'avais pas pris le temps de regarder.
Que ce soit bien clair, je ne me compare ni à Shore ni à Eggleston, bien entendu, mais eux, et beaucoup d'autres depuis, m'ont appris que l'on rejette à priori ce qui ne rentre pas dans nos attentes, et que le propre de la créativité est de sortir du chemin tout tracé des attentes des spectateurs.
La position du spectateur, aussi, qu'est avant tout autre chose un photographe,  peut-être mobile :
- soit il attend d'une photo qu'elle montre ce qu'il a envie de voir (la métaphore est : j'aimerais l'avoir chez moi, ou j'aurais aimé la faire)
- soit il prend le temps et il fait l'effort d'essayer d'aller vers ce que lui propose l'auteur, ce qui ne veut pas dire qu'il doit y adhérer. (L'adhésion étant par définition un collage qui ne laisse aucune place aux différences entre spectateur et auteur).

alors, cette photo est surement incomplète, inaboutie, bourrée de défaut et hautement critiquable : c'est pour cela que je la présente ici pour la soumettre à vos regards perspicaces
mais la rejeter d'emblée en mettant en doute tout ce que j'ai dit sur la réalisation de cette image, ce n'est pas une position de photographe mais celle d'un citoyen lambda

à Fredphoto : merci : la photographie médicale étant ma formation de base, votre regard touche juste :)


pour avoir lu le bouquin en son temps, le concept de la photographie comme art moyen vient d'un essai de Pierre Bourdieu, au milieu des années '60, et c'est un concept sociologique, pas esthétique, une mise en contexte d'une pratique sociétale
(Bourdieu, d'ailleurs, mettait la photographie de famille face à la photo bourgeoise, c'était donc aussi un concept dialectique de lutte des classes)
classer les formes d'expression (les média dirait-on maintenant) n'a pas beaucoup de sens car, au bout du compte, chaque œuvre est autonome dans le contexte où elle est placée
porter un jugement sur le contexte n'a rien à voir avec le regard sur l'œuvre : pour Bourdieu, une photo familiale avait plus de charge émotive qu'une photo bourgeoise au "beau noir & blanc bien mis en valeur" qui elle reprenait des codes de classe

personnellement, je considère que la photographie n'est qu'un moyen (un médium) pour véhiculer ce que je veux exprimer, le jugement axiologique sur le médium lui-même me laisse indifférent
la rhétorique est inhérente à tout moyen d'expression, et ne définit pas le médium mais le message véhiculé
par exemple je suis étonné que l'on puisse considérer ici comme expression artistique des photos surcodées "salon bourgeois fripon du XIXème" avec tout le savoir faire séducteur qui va avec

MINOCOM

Citation de: J-L Vertut le Janvier 31, 2015, 13:23:06
à fredphoto : désolé, une mauvaise manipulation de ma part a placé la dernière ligne après la réponse à votre commentaire, il fallait la lire avant...

je restitue donc mon commentaire en entier tel que je l'avais voulu :

merci pour vos messages :)

je crois qu'il faut se méfier des jugements à l'emporte-pièce : lorsque que l'un de mes professeurs de photo m'avait montré au début des années '70 le premier bouquin de Stephen Shore qui venait de sortir et les premières photos d'Eggleston parues en France, j'avais eu ce sentiment d'incompréhension, mais je m'étais dit que tout cela n'avait pas été fait pour rien, et puis le temps passant, j'ai compris combien ces photographes nous montraient des images que je n'étaient pas encore prêt à accepter de voir, que je n'avais pas pris le temps de regarder.
Que ce soit bien clair, je ne me compare ni à Shore ni à Eggleston, bien entendu, mais eux, et beaucoup d'autres depuis, m'ont appris que l'on rejette à priori ce qui ne rentre pas dans nos attentes, et que le propre de la créativité est de sortir du chemin tout tracé des attentes des spectateurs.
La position du spectateur, aussi, qu'est avant tout autre chose un photographe,  peut-être mobile :
- soit il attend d'une photo qu'elle montre ce qu'il a envie de voir (la métaphore est : j'aimerais l'avoir chez moi, ou j'aurais aimé la faire)
- soit il prend le temps et il fait l'effort d'essayer d'aller vers ce que lui propose l'auteur, ce qui ne veut pas dire qu'il doit y adhérer. (L'adhésion étant par définition un collage qui ne laisse aucune place aux différences entre spectateur et auteur).

alors, cette photo est surement incomplète, inaboutie, bourrée de défaut et hautement critiquable : c'est pour cela que je la présente ici pour la soumettre à vos regards perspicaces
mais la rejeter d'emblée en mettant en doute tout ce que j'ai dit sur la réalisation de cette image, ce n'est pas une position de photographe mais celle d'un citoyen lambda

à Fredphoto : merci : la photographie médicale étant ma formation de base, votre regard touche juste :)


pour avoir lu le bouquin en son temps, le concept de la photographie comme art moyen vient d'un essai de Pierre Bourdieu, au milieu des années '60, et c'est un concept sociologique, pas esthétique, une mise en contexte d'une pratique sociétale
(Bourdieu, d'ailleurs, mettait la photographie de famille face à la photo bourgeoise, c'était donc aussi un concept dialectique de lutte des classes)
classer les formes d'expression (les média dirait-on maintenant) n'a pas beaucoup de sens car, au bout du compte, chaque œuvre est autonome dans le contexte où elle est placée
porter un jugement sur le contexte n'a rien à voir avec le regard sur l'œuvre : pour Bourdieu, une photo familiale avait plus de charge émotive qu'une photo bourgeoise au "beau noir & blanc bien mis en valeur" qui elle reprenait des codes de classe

personnellement, je considère que la photographie n'est qu'un moyen (un médium) pour véhiculer ce que je veux exprimer, le jugement axiologique sur le médium lui-même me laisse indifférent
la rhétorique est inhérente à tout moyen d'expression, et ne définit pas le médium mais le message véhiculé
par exemple je suis étonné que l'on puisse considérer ici comme expression artistique des photos surcodées "salon bourgeois fripon du XIXème" avec tout le savoir faire séducteur qui va avec

Je trouve que tu devrais arrêter la photo et te mettre à l'écriture JLV tu auras un avenir plus abouti  ;D

J-L Vertut

tu vois, j'essaie simplement de répondre aux commentaires que les personnes prennent le temps d'écrire
c'est d'ailleurs en réponse à tes questions sur la réaction de mes profs de photo que j'ai essayé de te répondre :)



patrice

Que viens faire Jaca ( petite ville d'Aragon fort agréable) dans cette galère  ???

tetim

Citation de: gemphoto le Janvier 31, 2015, 14:53:35
J'ai fait une petite recherche et j'ai trouvé ça:http://www.telerama.fr/scenes/visite-guidee-les-photos-de-william-eggleston-a-la-fondation-henri-cartier-bresson,116711.php

Oui,j'avais recommandé cette expo également avec celle de Winogrand  ;) "Le point de vue de la mouche... ;)"
Cordialement

J-L Vertut

Citation de: gemphoto le Janvier 31, 2015, 14:53:35
J'ai fait une petite recherche et j'ai trouvé ça:http://www.telerama.fr/scenes/visite-guidee-les-photos-de-william-eggleston-a-la-fondation-henri-cartier-bresson,116711.php

merci pour ce lien :)

d'ailleurs, le travail de Patrick Tosani est lui aussi passionnant

à patrice : comme je l'ai déjà dit ailleurs, pour conserver une neutralité de lecture , mais aussi pour marquer l'importance du lieu de prise de vue, c'est toujours lui qui sert de titre à mes images
cette photo a donc été réalisée à Jaca

MINOCOM

Citation de: J-L Vertut le Janvier 31, 2015, 14:33:43
tu vois, j'essaie simplement de répondre aux commentaires que les personnes prennent le temps d'écrire
c'est d'ailleurs en réponse à tes questions sur la réaction de mes profs de photo que j'ai essayé de te répondre :)

;) ;)

Powerdoc

L'expression du modèle , la pose est interessante. Par contre tout le reste de la démarche m'échappe. Pour moi, si une photo n'a pas un certain côté graphique ou esthétique, cela ne m'intéresse pas. Je sais bien que Depardon, par exemple a réussi sur certaines photos a faire des photos qui paraissent banales au premier abord, mais qui gardent un petit quelque chose d'indéfinissable, sur lequel on accroche.
Mais désolé, là je ne ressens rien.


Philippe Rouby

Citation de: gemphoto le Janvier 30, 2015, 14:32:16
Suivant ce photographe depuis un certain temps je ne pense pas que la présentation de cette photo soit le fruit du hasard.
J'aimerai bien avoir des explications sur sa vision de cette image, mais je rêve ;)

si tu as d 'explication , c'est que le message n'est pas visible

Philippe Rouby

jean luc, je trouve que c 'est pas ta meilleure: l 'intention est louable mais il manque une "structuration" de l 'image

Qdebouteille

image montrant une grande fragilité et confiance de ce modèle.......

elle interpelle dans  une actualité  cruelle.

J-L Vertut

merci :)

à powerdoc : j'ai pourtant choisi de présenter cette photo en raison de son aspect graphique qui me paraissait intéressant, et je peux comprendre que tu ne ressentes rien. Je prends avec précaution le terme "esthétique" qui renvoie pour chacun à une esthétique particulière, et pas forcément la même. Pour moi, l'esthétique est de toute façon dialectique.
(C'était d'ailleurs le propos de Bourdieu dans "un art moyen" cité plus haut par Fredphoto, et ce qui entrainé beaucoup de photographes créateurs des années '70 à repenser l'esthétique photographique avec des critères différents de ceux de la classe dominante de l'époque, qui sont devenus, par imitation, ceux de la classe moyenne d'aujourd'hui.)
Tout cela ne va bien sur pas dire que cette photo soit aboutie : c'est une recherche :)

à Philippe Rouby : j'ai essayé d'en mettre une, mais par masses et non par lignes... peut-être cela ne fonctionne-t-il pas ?

NotDeadYet

Citation de: J-L Vertut le Février 01, 2015, 12:57:23
(...) à Philippe Rouby : j'ai essayé d'en mettre une, mais par masses et non par lignes... peut-être cela ne fonctionne-t-il pas ?
Excuses-moi, j'ai trafiquotté ton image pour voir un truc, et "par masses", ça fonctionne très bien :
ça le fait, ou, ça le fait pas

J-L Vertut

merci pour ce décryptage :)

la démonstration visuelle est la plus intéressante
d'autant que le rapport 5/4 est beaucoup plus stable et efficace "au premier coup d'œil" que le rapport compliqué du 3/2, hérité du film 35mm

en gardant (par souci d'épure ?, par défi personnel ?, par rigueur ?) le format original et la couleur, la structuration saute sans doute moins aux yeux, mais elle semble demeurer, comme une ossature sous la peau

NotDeadYet

Citation de: J-L Vertut le Février 01, 2015, 14:12:25
(...) en gardant (par souci d'épure ?, par défi personnel ?, par rigueur ?) le format original et la couleur, la structuration saute sans doute moins aux yeux, mais elle semble demeurer, comme une ossature sous la peau
En tout cas, pour un bourrin comme moi, "l'ossature" n'est pas assez visible en couleur et avec CE format.
En cas de doute, je passe vite fait l'image en N&B, ça me permet d'y voir plus clair...
ça le fait, ou, ça le fait pas

J-L Vertut

#46
cela fait partie de mes questions sur la photo, actuellement :
y a-t-il un dosage à faire entre l'attirance du spectateur (pour qu'il s'arrête et prenne le temps de "rentrer" dans l'image) et ce que porte l'image en elle-même ?
ou bien l'image, sans compromis, doit-elle être lancée comme une bouteille à la mer... ?

cela revient d'ailleurs bien plus à définir l'attitude du photographe lui-même, que chacune de ses images en particulier

NotDeadYet

#47
Citation de: J-L Vertut le Février 01, 2015, 14:38:28
cela fait partie de mes questions sur la photo, actuellement :
y a-t-il un dosage à faire entre l'attirance du spectateur (pour qu'il s'arrête et prenne le temps de "rentrer" dans l'image) et ce que porte l'image en elle-même ?

Quand j'étais "Pro" (1985 > 2007), je me suis rendu compte, parfois en début de carrière, puis, trop souvent, pour toucher de nouveaux clients, que je faisais ça...
Le problème, c'est que d'une "concession", on passe ensuite à une "compromission" et qu'on peut finir par faire la ...ute.
Alors, NON, pas de dosage à faire.
Fais ce que tu es, sens, pense, jettes le à la mer... Vis "ton" Art.
Si tu as réussit à faire passer quelque chose (et la création échappe TOUJOURS à son créateur), ça se verra. Pas forcément de façon universelle. C'est comme ça...

"cela revient d'ailleurs bien plus à définir l'attitude du photographe lui-même"

...hé ouais.  ;D
ça le fait, ou, ça le fait pas

zakzok

Je suis en accord également avec le nouveau cadrage ci dessus (pas forcément le traitement)..  Il est en accord avec ce que je pensais de l'originale, notamment le fait de ne plus avoir le rebord baignoire dans l'angle sup gauche.. Ensuite j'y trouve un apport graphique avec cette ligne "pure" de démarcation entre l'eau et le support, du coup la casseur verticale de l'ombrage se fait plus cohérente dans son tranchant; enfin le recadrage se recentre sur les points forts, sans plus de distractions (-que je jugeais-) inutiles..

Indéniablement cette dernière version me parle davantage (pas le traitement avec ce monochrome jaune, a voir en stricte N/B..?)


NotDeadYet

Citation de: zakzok le Février 01, 2015, 14:52:25
(...) Indéniablement cette dernière version me parle davantage (pas le traitement avec ce monochrome jaune, a voir en stricte N/B..?)
Je trouve ça moins "fort" en niveaux de gris...
ça le fait, ou, ça le fait pas