Profession photographe: qui arrive aujourd'hui à vivre de sa photo ?

Démarré par imagineur, Novembre 05, 2014, 10:35:56

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P!erre

Citation de: Bru le Novembre 19, 2014, 10:09:48
Mais c'est possible d'y arriver.
En plus de ma copine au Caire, j'ai un copain Ricain, qui vit au Viet Nam de commande du NYTime, et surtout des mariages. On le paye même cher pour aller faire des mariages dans toute l'Asie, voir comme en septembre 2014 en Pologne (venant d'Hanoi ou de LA?).
Et une copine qui galérait pour s'en sortir en journalisme (presse écrite), semblerait avoir trouvé des piges pour un des Magasines nationaux et une télé,... + broutilles.

C'est possible, mais il ne faut pas uniquement être bon, voir très bon, il faut aussi avoir la "gnak" pour passer au dessus de la galère.

Il y a une possibilité pour celui qui vit dans un pays où la vie est bon marché et qui peut vendre régulièrement à l'étranger où la vie coûte plus cher. Mais il faut être lucide : d'une part, un déséquilibre monétaire international peut modifier sérieusement la marge n'importe quand, et de plus dans ce cas de figure, la collaboration peut s'arrêter du jour au lendemain. Qu'un chef change les plans au NYTime un lundi, et ton pote au Viet Nam est à la rue le mardi.
Au bon endroit, au bon moment.

Vbloc

Plusieurs remarques :

Tous ce qui était facile est fait désormais par le client ou peut être fait par un débutant.
Tout ce qui n'a pas d'importance, idem.
Quand un secteur d'activité va mal ou n'a pas un rond, tout l'environnement économique suit (ex : la presse, la culture).

Conclusion :
- cherchez des secteurs où la photo est compliquée, demande une expertise, de l'expérience ou du gros matos,
- orientez-vous vers les secteurs d'activité qui fonctionnent,
- évitez tous les secteurs où le client peut trouver un amateur passionné pour lui fournir de la photo gratos. Pour cela, promenez-vous sur les sites sociaux de photo, vous y trouverez toutes les photos que vous ne vendrez plus jamais,
- promenez-vous dans les banques d'images et les agences de photographes. Vous y verrez ce qui se vend. Si vous pensez faire mieux, tentez votre chance, sinon faites différent.

P!erre

Ce que je constate, c'est que même des  secteurs d'activité qui fonctionnent pressent les photographes (et tout ce qui a trait au graphisme, la communication etc.) comme des citrons.

Gros matos, oui il y a des ouvertures. Attention à l'amortissement. Invertir à l'aveugle, ou pire emprunter en espérant rembourser par une pratique de niche est très aléatoire.
Au bon endroit, au bon moment.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 19, 2014, 11:35:38
Plusieurs remarques :

Tous ce qui était facile est fait désormais par le client ou peut être fait par un débutant.
Tout ce qui n'a pas d'importance, idem.
Quand un secteur d'activité va mal ou n'a pas un rond, tout l'environnement économique suit (ex : la presse, la culture).

Conclusion :
- cherchez des secteurs où la photo est compliquée, demande une expertise, de l'expérience ou du gros matos,
- orientez-vous vers les secteurs d'activité qui fonctionnent,
- évitez tous les secteurs où le client peut trouver un amateur passionné pour lui fournir de la photo gratos. Pour cela, promenez-vous sur les sites sociaux de photo, vous y trouverez toutes les photos que vous ne vendrez plus jamais,
- promenez-vous dans les banques d'images et les agences de photographes. Vous y verrez ce qui se vend. Si vous pensez faire mieux, tentez votre chance, sinon faites différent.

Et n'oubliez pas que sur ces secteurs où la photo est compliquée, demande une expertise, de l'expérience et/ou du gros matos, il y a déjà un monde fou. Et s'il n'y a plus un monde fou, c'est que c'est déjà trop tard. Ils ont tous déposé le bilan ou chercher à se reconvertir parce que malgré toutes ces conditions les clients n'étaient pas prêts à payer...  ;)


P!erre


Sûr que 50 % du prix sur notre facture quand on engage 1'000 € de matériel, ou 30'000 € de matériel, ou encore 80'000 €, ce n'est pas la même perte. Je connais un photographe qui a commencé la photo au début des années 1980. Il y a dix ans, il ouvre un grand studio, mise tout sur le haut de gamme (clientèle et matériel photo MF avec dos surpixellisé). Ça a grandit, il en fait une société anonyme. Il photographie des mannequins pour les plus grandes marques, et réalise des portraits de célébrités.

Ça a grandit encore, clientèle pro de luxe et gros budgets, voyage, agrandissement des locaux, énormes investissements. Il aide à la conception des campagnes publicitaires. Gros budgets, gros clients, tout semblait rouler. Sa boîte a été liquidée cet été, pourtant. C'est moche, ce gars a du talent.

Au bon endroit, au bon moment.

laurent.f

vous êtes épuisants et déprimants à lire.
Combien dans ceux qui interviennent, ont fait de la photo leur métier ?
- combien ont réalisé un réel business plan ?
- combien sont capables de se remettre en cause dans leur pratique ?
etc...
C'est étonnant à vous lire, le métier est "mort" et pourtant chaque jour, il vit, il recrute, etc...

laurent.f

Citation de: muadib le Novembre 19, 2014, 08:29:56
Les iconographes sont en voie d'extinction. Qu'est ce qu'être iconographe aujourd'hui ? http://upp-auteurs.fr/actualites.php?actualite=821
La presse régionale demande de plus en plus à ses journalistes de rédiger les articles et de prendre les photos et à ces correspondants locaux bénévoles d'envoyer des images.
Faire du tirage? Il reste combien de labos pros, et il leur reste combien de tireurs?
"reprise d'une affaire en région notamment dans les petites villes où personne ne veut aller..." Et pourquoi personne ne veut y aller? Pas parce que c'est une petite ville, mais parce que même en faisant en même temps poste, épicerie et café ça permet tout juste de survivre.
Photo-filmeur sur les plages? Soyons sérieux, en une semaine on peut former quelqu'un à cette activité qu'il ne pratiquera que le temps de trouver un "vrai" boulot comme serveur dans un café ou un restau.
J'ai oublié le mariage où même si beaucoup de futurs mariés choisissent souvent un pote vaguement photographe expert qui fera les photos pour rien, il reste du boulot payé correctement. Mais sur ce créneau, on retrouve tous les photographes qui vivaient des activités précédentes et qui essaient de rester à flot même si autrefois, jamais ils n'auraient fait de mariage.
Les "hebdomadaires spécialisés qui paient bien et n'arrivent pas à trouver des photographes dans certaines régions" permet moi d'en douter. Il y a plein d'excellents photographes en région qui n'arrivent plus à vivre décemment de leur métier. Même la presse spécialisée d'ailleurs commence à souffrir. Mais n'hésite pas à communiquer les coordonnées de ces hebdomadaires. C'est top bête lorsque l'offre ne rencontre pas la demande.

Alors faire une école de photo, pourquoi pas, mais comme on ferait les beaux-arts pour devenir sculpteur. Il y a probablement quand même encore un peu plus de débouchés en photo qu'en sculpture, mais le marché est terriblement encombré pour l'instant.

Une enquête qui vient de sortir: "Basculer dans le numérique - Les mutations du métier de photographe" de Sylvain Maresca aux Presses Universitaires de Rennes.

- Iconographes en disparition ? heureusement qu'il existe des sources plus fiables. Chaque titre de presse avec lequel, je travaille régulièrement, dispose toujours d'une iconographie avec des personnes formées à ce métier.
- Les correspondants et localiers ne traitent en photo que certaines sujets. Ici un quotidien départemental dispose toujours de 3 à 4 photographes permanents d'une moyenne d'âge de 40 à 45 ans.
- Les hebdomadaires spécialisés qui cherchent en région, oui cela existe mais je vais éviter de donner quelques titres pour épargner aux iconographes, la valse des pseudo photographes, des "blasés"... je suis un peu provocateur mais il y a une réalité. 50% de mon travail c'est la presse avec des sujets pour des nationaux depuis mes montagnes.
Pour le reste, j'ai revu mon modèle économique en intégrant une structure de tirage jet d'encre, en mutualisant avec d'autres confrères pour les développements de pellicules, en refusant les mariages car d'autres photographes le font très bien mais en répondant à d'autres demandes sur le corporate, les structures agricoles...

Ce qui a le don de m'énerver et je ne parle pas de toi, c'est le bal des frustrés, des mecs qui n'ont jamais été photographes et qui se permettent de dire à des jeunes, que le métier est foutu, etc...


imagineur

ok. on pourrait dire qu'il y a les optimistes et les pessimistes...

Je serai curieux de savoir le nombre de photographes qui ont fermé boutique depuis dix ans. Un chiffre à aller chercher !

" orientez-vous vers les secteurs d'activité qui fonctionnent". Ben que l'on développe cela par ex. Aprés tout dépend où on vit. Etre photographe de mode à Bordeaux semble plus compliqué qu'à Paris...

Pour limiter la casse, on peut commencer comme autoentrepreneur... et encore il y a des pièges, si on en juge un autre fil...

dioptre

Citation de: imagineur le Novembre 19, 2014, 15:16:01
ok. on pourrait dire qu'il y a les optimistes et les pessimistes...

Je serai curieux de savoir le nombre de photographes qui ont fermé boutique depuis dix ans. Un chiffre à aller chercher !

....

Quelles boutiques ?
Parmi beaucoup qui ont fermé il y avait les photographes de petites villes qui vendaient des appareils ( souvent bas de gamme ) et un peu de matériel, qui faisaient les développements et tirages noir et blanc, qui servaient de boites au lettres pour les labo de développement et tirage couleur, qui faisaient des mariages et quelquefois quelques commandes pour des industriels ou commerçants locaux.

Rien d'extraordinaire, pas de haut de gamme.
Et leur mort est bien antérieure au numérique mais due surtout aux grandes surfaces qui se sont mis d'abord à faire les travaux photo puis vendre du matériel.
Par exemple dans ma ville de 20 000 habitants villages voisins compris, il y avait 3 photographes. Disparus sauf un, avant l'invasion numérique.
Je me demande comment survit le seul existant ( ses photos de mariage par exemple sont de qualité fort moyenne ).

Je ne nie pas que le numérique a accéléré les choses mais cela a commencé bien avant !

Me rappelle quand j'étais gamin, les fêtes locales étaient source de revenu pour les photographes. Ils prenaient beaucoup de photos et ensuite exposaient en vitrine les tirages 9x12 que les clients achetaient. Cela fait bien 50 ans que cette ressource a disparu.

Maintenant qui fait des photos, pour ce qui est des fêtes locales ?
Il y a la chargée de communication de la mairie qui le fait pour la plupart d'entre-elles. Elle n'a pas le statut de photographe, elle est employée de mairie. Mais une partie de son boulot est celle d'un photographe officiel, mais elle n'apparaît pas dans les statistiques en tant que telle.

muadib

Citation de: dioptre le Novembre 19, 2014, 15:37:01
Elle n'a pas le statut de photographe, elle est employée de mairie. Mais une partie de son boulot est celle d'un photographe officiel, mais elle n'apparaît pas dans les statistiques en tant que telle.

Pour un grand nombre de boulots, on attend des gens qu'ils sachent aussi faire des photos.
Mais c'est une compétence qui est supposée comme allant de soi et qui ne justifiera pas de rémunération supplémentaire.

Vbloc

Citation de: dioptre le Novembre 19, 2014, 15:37:01
Rien d'extraordinaire, pas de haut de gamme.
C'est à mon avis l'un des gros soucis des photographes : le bas de gamme, le client le fait lui-même.

Vous allez au restau pour manger moins bien que chez vous ?

Ce qui reste aux photographes en région, c'est le scolaire, les mariages et le studio. Il y a quelques exemples de photographes de talent qui ont leur studio au fin fond de la campagne et vivent correctement.

Pour répondre à la question bordelaise, l'implantation dans une ville de province nécessite beaucoup de temps. Les clients ont leurs habitudes et elles sont longues à changer. Il y a une inertie bien plus forte qu'à Paris. Si je m'y installais, je commencerai par faire connaissance avec mes confrères et essayer de travailler en bonne entente avec eux. En particulier sur les prestations et les tarifs. Dans ces villes, tout le monde se connaît. Il vaut mieux donc ne se fâcher avec personne. Du moins pas tout de suite.

laurent.f

Citation de: Vbloc le Novembre 19, 2014, 21:11:43

Ce qui reste aux photographes en région, c'est le scolaire, les mariages et le studio. Il y a quelques exemples de photographes de talent qui ont leur studio au fin fond de la campagne et vivent correctement.


ce qui reste aux photographes en région ?
Je suis dans une ville de 12 500 habitants où il y a deux artisans, une poignée d'auto-entrepreneurs. Les artisans vivent bien de leur métier.
Par choix, je leur laisse mariage, scolaire, communion...
Il me reste :
- corporate avec en moyenne 4 à 5 prestations par mois avec des clients qui comprennent qu'un photographe c'est 400 euros minimum pour une demi journée, soit un peu plus de 100 euros de l'heure,
- vente de tirages dans mon Atelier-galerie,
- du stock en illustration avec une diffusion agence et des commandes pour la presse : 4 à 5 publications nationales par mois avec des publications qui paient encore très correctement (un hebdo spécialisé me rémunère 350 euros pour 40 euros de frais de production numérique pour une demi journée),
- des commandes pour des expositions,
- des travaux vers des familles ou autres en privilégiant l'extérieur plutôt que le studio,
- une structure d'impression jet d'encre adaptée au territoire pour des demandes de tirages (du 10 x 15 jusqu'au 20 x 30) pour le grand public avec un démarchage de quelques gros CE. Les travaux progressent de plus en plus. Certes c'est un peu plus cher que le web mais je peux les conseiller, regarder avec eux leurs photos, leur proposer des tirages plus grands pour certaines photos.

Je m'en sors honnêtement, je ne suis pas originaire de ce territoire où je suis installé depuis quelques années mais je me suis posé les questions de l'économie de nos métiers de la photographie, j'ai respecté mes confrères sur les tarifs, j'ai parlé mutualisation de certains types de matériels avec eux, j'ai un bon référencement sur certaines thématiques en France pour la presse nationale...

Je pourrai aller plus loin en proposant d'autres prestations mais j'attends encore un peu, le temps de recruter quelqu'un, j'espère en 2015. J'ai simplement pensé marketing, adaptation au territoire...

Il ne faut pas limiter les photographes en région à la seule photographie sociale mais à bien d'autres possibilités. Il faut simplement raisonner territoire, marketing, adaptation, remise en cause...

Vbloc

Citation de: laurent.f le Novembre 20, 2014, 09:21:18
j'ai respecté mes confrères sur les tarifs, j'ai parlé mutualisation de certains types de matériels avec eux
Je pense que l'association est un excellent moteur de réussite.
Quand les intérêts communs sont bien compris et que règne une harmonie, ça peut être très efficace.

laurent.f

Citation de: Vbloc le Novembre 20, 2014, 12:06:47
Je pense que l'association est un excellent moteur de réussite.
Quand les intérêts communs sont bien compris et que règne une harmonie, ça peut être très efficace.

Oui nous avons tous intérêt à cela. Chacun a son regard, son approche du métier et se respecte. Les clients apprécient également et se tournent alors plus facilement vers les professionnels.

Vbloc

Citation de: muadib le Novembre 19, 2014, 08:29:56
Une enquête qui vient de sortir: "Basculer dans le numérique - Les mutations du métier de photographe" de Sylvain Maresca aux Presses Universitaires de Rennes.
Je viens de le lire. Enfin, j'ai lu les dix première pages, puis j'ai accéléré, sautant les phrases, puis les chapitres.

Une grosse moitié du bouquin (je suis gentil...) n'est composé que de citations d'interviews.

C'est un tissus de banalités sans donnés chiffrées. C'est truffé de "beaucoup de ..." ,"d'autres...", "certains...", "de nombreux...".

Aucune donnée statistique. L'auteur cite beaucoup de chiffres issus des souvenirs. Quand on en connaît la capacité des photographes à raconter n'importe quoi je jour-même, quel fiabilité donner à ceux d'il y a vingt ans ?

Résumé en six mots : "La photographie, c'était mieux avant".

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27
Je viens de le lire. Enfin, j'ai lu les dix première pages, puis j'ai accéléré, sautant les phrases, puis les chapitres.

Bon, ça suppose peut-être un peu plus d'effort...

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27
Aucune donnée statistique.

Pas évident d'avoir des données statistiques fiables en la matière. Même les organisations professionnelles, lorsque cela marchait bie,n n'y arrivait pas. Là en plus la première partie décrit une transformation qui s'est faite pour tout le monde mais pas en même temps. Pas évident à décrire avec des données statistiques à supposer qu'elles existent.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27
Quand on en connaît la capacité des photographes à raconter n'importe quoi je jour-même, quel fiabilité donner à ceux d'il y a vingt ans ?


Les entretiens n'ont pas été réalisés hier. J'ai d'ailleurs effectivement été étonné de me rappeler en lisant le livre de choses que j'avais déjà oublié alors que ce n'est pas la préhistoire pourtant.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 13:21:27

Résumé en six mots : "La photographie, c'était mieux avant".

Saute un peu moins de paragraphe. ;)
Il y a une double contextualisation. L'évolution de l'économie depuis les années 80 qui explique ce que l'on ne peut attribuer au seul passage au numérique, et aujourd'hui la reconfiguration du travail.

Tu es (ou tu as été) un professionnel ?

Vbloc

Citation de: muadib le Novembre 22, 2014, 13:37:30
Tu es (ou tu as été) un professionnel ?
Je le suis.

L'historique, c'est bien, mais si c'est juste pour apprendre que les équipements numériques sont chers et se déprécient vite, c'est en peu court.

Sur les stats, il y a tout de même des choses analyser :
- les anciennes comptabilités de photographes, d'agences, d'éditeurs,
- les revues professionnelles, qui publient régulièrement des études de marché,
- les archives de l'UPP, du GNPP,
- les données des fabricants,
- les chiffres de l'INSEE, des centres de gestion.

Enfin, pas de chapitre sur internet, ni sur les auto-entrepreneurs, pour une publication en septembre 2014, c'est assez surprenant.

Je m'attendais à apprendre quelque chose. Mais non.

muadib

Citation de: Vbloc le Novembre 22, 2014, 14:09:27
Je le suis.

L'historique, c'est bien, mais si c'est juste pour apprendre que les équipements numériques sont chers et se déprécient vite, c'est en peu court.

Sur les stats, il y a tout de même des choses analyser :
- les anciennes comptabilités de photographes, d'agences, d'éditeurs,
- les revues professionnelles, qui publient régulièrement des études de marché,
- les archives de l'UPP, du GNPP,
- les données des fabricants,
- les chiffres de l'INSEE, des centres de gestion.

Enfin, pas de chapitre sur internet, ni sur les auto-entrepreneurs, pour une publication en septembre 2014, c'est assez surprenant.

Je m'attendais à apprendre quelque chose. Mais non.

Les revues professionnelles ont été étudiées et sont citées à moult reprises en ce qui concerne les grandes étapes de la découverte du numérique par les photographes. Mais dans mon souvenir, Les études de marché du "Photographe" concernent le marché de la surface sensible (avant  :() et du matos, pas les les C.A. des photographes ou même des labos pros.

Il y a longtemps que je ne suis plus dans les associations professionnelles, mais lorsque c'était le cas, à au moins deux reprises on avait essayé de se faire une idée des tarifs et chiffre d'affaire des une et des autres. Ca a toujours été impossible. A l'époque (c'était avant...) le revenu d'un photographe avait à voir avec son statut social. En gros, même si personne ne le disait, il y avait quand même dans les têtes l'idée que meilleur tu étais et mieux tu étais payé. Les egos des photographes n'ont rien à envier à ceux des participants de ce forum.  ;) Donc, lorsqu'ils répondaient à ces études, il était difficile de faire la part du show off et de la réalité. Et elles étaient inexploitables. Aujourd'hui, je ne sais pas si ça a changé, j'en doute un peu (mais je n'ai aucun élément pour l'affirmer).

Je ne vois pas trop ce que l'on trouverait dans les données des fabricants. La plupart des revendeurs/importateurs de matériel Pro (July et les autres) ont disparu, mais ça ne prouve rien. Ca peut-être parce que les photographes n'ont plus les sous pour acheter leurs merveilles, mais ça pourrait être aussi parce qu'ils n'en ont plus, ou beaucoup moins, besoin avec le numérique.

Les chiffres de l'INSEE, des centres de gestion. Là je ne sais pas trop. Chaque fois que je vois une enquête de l'INSEE c'est extrêmement global. Est-ce que l'on pourrait arriver à distinguer les commerçants, des auteurs de prises de vue, ceux qui travaillent pour des entreprises, la presse, le grand public? Bref est-ce que ces données seraient utilisables pour un travail de ce type?

Les centres de gestion sont nombreux. Leurs données sont-elles publiques? Qu'est-ce que représentent les photographes qui passent par un centre de gestion vis à vis des autres? Est-ce que l'évolution de la législation fiscale n'a pas eu également des effets sur les adhésions à ces centres pendant cette période? Il ne suffit pas d'avoir des chiffres pour que ce soit scientifique  ;) ?

Les auto-entrepreneurs ne sont que la conclusion, l'aboutissement d'une évolution qui est, me semble-t-i, traitée à la fois pendant le livre dans la façon dont, au travers des témoignages  ;), on voit comment les photographes décrivent l'évolution de leur travail et en fin du livre (un peu rapidement )  la reconfiguration du travail étendue à l'ensemble des activités créatrices et qui ferait, selon l'hypothèse de Pierre Michel Menger, des professions artistiques un nouveau régime en voie d'installation dans le monde du travail.

muadib

Personnellement j'ai retrouvé au travers de ces témoignages une description qui m'a semblé très juste d'un bouleversement qui bien qu'il se soit passé sur un temps très court, ne s'est pas passé en même temps et donc dans les mêmes conditions pour tout le monde et qui a concerné aussi bien les revenus que les conditions de travail.

JCCU

Citation de: dioptre le Novembre 19, 2014, 15:37:01
Quelles boutiques ?
Parmi beaucoup qui ont fermé il y avait les photographes de petites villes qui vendaient des appareils ( souvent bas de gamme ) et un peu de matériel, qui faisaient les développements et tirages noir et blanc, qui servaient de boites au lettres pour les labo de développement et tirage couleur, qui faisaient des mariages et quelquefois quelques commandes pour des industriels ou commerçants locaux.
....


J'en ai connu un qui était exactement dans ce cas

Disparu parce que:
   pour "tenir", il lui fallait quelqu'un qui "bosse gratuitement" pour veiller au magasin quand il était en déplacement --> son père mais il se faisait vieux
   son magasin était dans un centre commercial ...et que le gérant du centre lui demandait une caution pour le bail  --> il aurait du mettre ses biens propres en caution

La personne était jeune (elle avait repris "le fond de commerce" de son père depuis quelques années ) et elle a pu se reconvertir dans autre chose --> elle a arrêtée

JCCU

Citation de: muadib le Novembre 22, 2014, 13:31:19
Pas évident d'avoir des données statistiques fiables en la matière. Même les organisations professionnelles, lorsque cela marchait bie,n n'y arrivait pas. Là en plus la première partie décrit une transformation qui s'est faite pour tout le monde mais pas en même temps. Pas évident à décrire avec des données statistiques à supposer qu'elles existent.

Des chiffres sur les photographes anglais

Cà date de2010 mais c'est mieux que rien

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fblog.dehesdin.com%2F2010%2F07%2F08%2Fune-enquete-sur-les-revenus-des-photographes-anglais%2F&ei=eSFzVLLCEY24ad3pgegI&usg=AFQjCNHilMKxGY2Gid4EMB2L0f9IvqIT_Q&bvm=bv.80185997,d.d2s&cad=rja