Je souhaite revenir dans ce débat d'idée concernant l'approche de la photographie de nature, car je vois bien que mes propos peuvent être interprétés dans un sens qui ne me convient pas.
a contrario de ce qu'évoque olivier p, je ne vois surtout pas que "mon brâme", ce serait bien réducteur et mon engagement, ici et ailleurs, va heureusement beaucoup plus loin, mais celà traduit bien l'aspect négatif de la lecture tranversale des commentaires sur un forum.....à défaut de pouvoir utiliser un vocabulaire univoque dans l'absolu, et ainsi être certain de ne pas faire l'objet d'interprétations hasardeuses, je tiens à repréciser le fond de ma pensée:
il ne s'agit pas pour moi de définir une "éthique" et de la voir s'appliquer aux autres, mais bien de montrer qu'une approche de l'image de nature différente de celle qui se pratique aujourd'hui est possible et même souhaitable.
il n'est pas question de critiquer des méthodes mises en oeuvre pour obtenir des images, mais plutôt de mener une réflexion sur l'esprit dans lequel se pratique cette quête picturale. Je défend une approche de spectateur/acteur, celui qui s'intègre dans un environnement et qui est capable de s'émerveiller devant les élements, la flore et la faune, sans avoir forcément d 'autres intentions que d'en rapporter un éventuel témoignage par l'image.
Quand j'ai dit ça, vous me direz que je n'ai pas démontré grand chose, et c'est là que vous vous méprenez :
construire soi même son affût, flottant ou fixe, choisir un lieu pour observer la faune, nourrir des oiseaux tout un hiver et en profiter pour réaliser des images, ramasser des charognes pour alimenter un petit charnier qui va permettre à des animaux de se nourrir sans danger, parcourir les bois ou les étangs à petits pas, bien camouflé et à bon vent, et s'imprégner de toutes les humeurs,de tous les sons, qui en émanent, vivre les ambiances matinales et les nuits froides du printemps devant une lisière ou un terrier, sont des actes respectables qui constituent le terreau duquel naîtra une éventuelle passion des rencontres naturelles, avec des êtres qui méritent toute notre attention et notre respect."
On est bien loin du tourisme photographique à la mode d'aujourd'hui, où la coche est devenue la règle première: "si j'ai pas les boeufs de dovrejel, les harfangs de banks, les ours d'alaska, les vautours de rémuzat, comme les copains, ..."
cette démarche, à l'instar de celle du thérapeute qui dit qu'une bonne analyse est forcément payante, consiste à échanger de l'argent ou des infos contre des images, il lui manque le goût de l'autenthique et du sauvage ,comme celui qui conduit à suivre les traces du cerf dans la rosée des prairies et découvrir sa remise, en éspérant le surprendre couché dans un rayon de soleil matinal et profiter de sa compagnie le plus longtemps possible.