un peu de lecture,ça peut pas faire de mal...

Démarré par Lechauve, Janvier 09, 2014, 16:19:51

« précédent - suivant »

helyo

Citation de: Crinquet80 le Novembre 06, 2018, 11:21:28
Plus édité , dommage mais j'ai gardé l'idée dans mon pense bête perso , des fois qu'en occasion .... :)
Apparemment, ça foisonne en occasion sur les sites genre fleuve d'amérique du sud et autres. ;)

Crinquet80

C'est d'actualité , si vous avez l'occasion , relire La Boite à Pêche de Maurice Genevoix !  :)
Descriptions extraordinaires de la vie sur des bords de Loire  !

Crinquet80

Toujours d'actualité , mais dans un tout autre registre ! Les  bandes dessinées de Maël et Kris - Notre Mère la Guerre en 4 parties chez Futuropolis !

Une enquête policière au milieu du quotidien des poilus et de la vie à l'arrière avec les dérives de l'armée et de la société civile pendant la ère guerre mondiale !

Une qualité de dessins où fourmillent les détails et une palette de couleurs incroyables pour porter le scénario de Kris !


Maagma

J'ai lu récemment " Joukov: L'homme qui a vaincu Hitler " de Jean LOPEZ et Lasha OTKHMEZURI, cela donne une idée précise du fonctionnement de la dictature Stalinienne, de la barbarie hors normes de l'armée allemande, ce fameux Joukov , un homme au mental d'acier qui à su résister à l'incroyable pression de Staline, la situation désespérée à l'été 1941 en Russie, pour remettre d'aplomb l'armée rouge, et en faire le rouleau compresseur sans pitié à partir de 1944, jusqu'a Berlin.
Bref une excellente synthèse sur le front Germano Soviétique, une période ou la vie humaine ne valait strictement rien.

:)
Le temps qui passe en photo.

RG1945

Salut Maagma, je te conseille de lire "la guerre totale à l'Est" de Boris Laurent
Amicalement  Roger

Maagma

Citation de: RG1945 le Novembre 16, 2018, 09:34:54
Salut Maagma, je te conseille de lire "la guerre totale à l'Est" de Boris Laurent
Merci , mais je pense m'orienter vers "La guerre germano-soviétique, tome 1 et 2 " de Nicolas Bernard.

:)
Le temps qui passe en photo.

RG1945

je viens de commencer "Légende d'un dormeur éveillé" de Gaëlle Nohant. il s'agit de la vie de Robert Desnos, du voyage à Cuba jusqu'à sa mort. le le dévore, très bien écrit
Amicalement  Roger

Sam_Sallung

Citation de: makhno le Septembre 02, 2017, 06:25:37
je te conseille de lire du meme auteur "Mille femmes blanches".pas mal du tout.

Tout a fait ,Lu aussi;
C'est d'ailleurs une incroyable  histoire vraie  .

Et comme je n'ai pas pu venir avec une tonne de bouquins que j'ai du laisser en France;
je lis et relis regulierement
Les Mysteres d'Osiris de Christian Jacq; une histoire en 4 volumes
Sud Lointain de Erwan Bergot
et un livre que j'adore , pas facile a lire mais passionnant

Les Immemoriaux de Victor Segalen

RG1945

A Noël, une de mes nièces m'a offert un polar, écrit paraît il par le reine du suspense, Mary Higgins Clark! tu parles au bout de 6 pages j'avais deviné toute l'intrigue, aucun suspense aucune originalité, bref une nullité absolue. en général je lis très peu de polars. je me souviens de la collection le masque avec Boileau Narcejac, Exbrayat et son humour communicatif, faisant penser aux dessins de Dubout. Bref je ne suis pas prêt de lire à nouveau un bouquin de la reine du polar!
Amicalement  Roger

TYBOR

Bonjour,
Votre nièce a cru bien faire...Il y a longtemps que Mary Higging-Clark ne fait plus autre chose que du roman alimentaire à l'eau de rose.
Quant à Pierre Boileau et Thomas Narcejac, c'est chez Denoël qu'ils unirent leurs deux plumes pour offrir un polar différent au lecteur français.
Exbrayat, je n'ai pas encore commencé de le lire.
Sinon, je vous recommande Thierry Jonquet (Mygale, La bête et la belle).
Pour l'humour, il y a l'excellent Éduardo Mendoza et son Mystère de la crypte abandonnée (chez Points).
Chez les méconnus du polar, certains bijoux valent le détour:
- L'invisible Monsieur Levert, de John Sladek (Clancier-Guénaud)
- Jeux de massacre, de J.T. Roggers (Le Masque!)
- Le mystère de la maison rouge, de A.A. Milne (Le Masque)

... Et tant d'autres, perdus et parfois redécouvert par quelques éditeurs aussi curieux que dotés de flair.

Si vous allez visiter le site Babelio (voir vous y inscrire), vous y trouverez de quoi alimenter vos lectures pour plusieurs vies.
Avec la visite des librairies Emmaüs, il y a encore plein de trouvailles à faire.

RG1945

merci Tybor de toutes ses infos. lisez les vieux Exbrayat du Masque, c'est jubilatoire et parfois fou rires assurés. dommage que je n'ai pas gardé mes vieilles collections données à mon frère lors de mon dernier déménagement. Babelio, je connais.
Amicalement  Roger

Crinquet80

Parcourir le bush australien , sous la plume de Kenneth Cook est un grand moment de plaisir et de rigolade , notamment dans : Le Koala Tueur et autres histoires du bush   :)

BLESL

#212
Citation de: TYBOR le Janvier 08, 2019, 10:08:57
Chez les méconnus du polar, certains bijoux valent le détour:
- L'invisible Monsieur Levert, de John Sladek (Clancier-Guénaud)
- Jeux de massacre, de J.T. Roggers (Le Masque!)
- Le mystère de la maison rouge, de A.A. Milne (Le Masque)

... Et tant d'autres, perdus et parfois redécouvert par quelques éditeurs aussi curieux que dotés de flair.

Si vous allez visiter le site Babelio (voir vous y inscrire), vous y trouverez de quoi alimenter vos lectures pour plusieurs vies.
Avec la visite des librairies Emmaüs, il y a encore plein de trouvailles à faire.

Pour l'humour en polar, je recommande (mais cela a déjà dû être fait) en traduction de l'anglais (je suis un non-anglophone parfaitement non fluent) Fantasia chez les ploucs de Charles Williams et Pottsville 1280 habitants (ci-devant 1275 âmes dans la Série noire) de Jim Thompson (qui a donné l'excellent Coup de torchon de Bertrand Tavernier). Également les bouquins de Joe R. Lansdale. Et je ne parle pas du regretté Westlake. Enfin, si...
Et en français "original" les premiers Pennac peuvent plaire. Ainsi que le moins connu Pierre Chiron et son charmant Bleu, Marguerite et l'abominable L. (son Manuel de rhétorique est aussi recommandable). Je n'aime pas trop San Antonio à quelques exceptions près, surtout si illustrées par Dubout (Le Standinge) et à quelques trouvailles d'écriture prés.

Amitiés à tous et bises aux autres

BL

TYBOR

Bonjour,
Si 1275 âmes est le numéro 1000 de la célèbre Série Noire, ce n'est pas pour rien.
L' ouvrage  s'appelle 1275 âmes, parce que Marcel Duhamel (le célébrissime directeur de la collection) trouvait que cela sonnait mieux que 1280 âmes. Hum... Sur ce sujet érudit, je recommande la lecture de 1280 âmes de Jean-Bernard Pouy (Points).
Lansdale, Westlake, Mac Bain... Sont dans mes projets de lectures.
Pour Frédéric Dard, je ne connais pas San Antonio, mais surtout ses livres signés de son vrai nom.
... Et je retiens Chiron!

BLESL

Citation de: Crinquet80 le Novembre 06, 2018, 11:21:28

Citation de: helyo le Octobre 28, 2018, 21:34:02
...

Si vous êtes sensible à une forme d'humour ravageur, à l'expression d'une imagination délirante, le tout sur un fond de sauce érotico-désopilante, lisez "le point d'orgue" de Nicholson Baker (10/18 collection Etranger).
Je ne sais pas ce qu'il prend pour inventer de telles histoires mais c'est de la bonne !!  ;D

Plus édité , dommage mais j'ai gardé l'idée dans mon pense bête perso , des fois qu'en occasion .... :)

Effectivement un OVNI littéraire (Objet Voyeur Non Identifié), il vaut largement chacun des 99 centimes de son prix d'achat sur le market place d'Amazon (et même chaque centime des 2,99 euros des frais de port).

kochka

Abrégé de l'histoire universelle depuis Charlemagne jusqu'à Charlequint par Voltaire.
L'auteur débusque les errements de gestion des puissants et les incroyables abus des papautés successives.
Il y aurait eu en même temps,  et indépendamment des barbus qui s'agitaient à Constantinople sur des histoires d'icônes, jusqu'à trois papes élus par des conclave différents ou successifs, qui se sont réciproquement anathémisé et excommuniés à tour de bras, avant de devenir plus sages et de se partager comme larrons en foire, les revenus de l'Eglise.

Pour ceux que cela intéresse, gratuit chez Apple.
Technophile Père Siffleur

Crinquet80

#216
Citation de: BLESL le Février 05, 2019, 16:28:47
Plus édité , dommage mais j'ai gardé l'idée dans mon pense bête perso , des fois qu'en occasion .... :)

Effectivement un OVNI littéraire (Objet Voyeur Non Identifié), il vaut largement chacun des 99 centimes de son prix d'achat sur le market place d'Amazon (et même chaque centime des 2,99 euros des frais de port).

Je l'ai commandé en occasion ici !  ;)

https://www.recyclivre.com/index.php

RG1945

lu et relu "l'écume de mes rêves" un recueil de poèmes de notre ami aldau. à découvrir sans modération
Amicalement  Roger

BLESL

Comment parler des livres que l'on pas lus ? Finesse, humour, érudition quand même... très chaudement recommandé, même si, bien sûr, je ne l'ai pas lu...

madko

Citation de: BLESL le Février 16, 2019, 10:50:45
Comment parler des livres que l'on pas lus ? Finesse, humour, érudition quand même... très chaudement recommandé, même si, bien sûr, je ne l'ai pas lu...

Na !

(plutôt lourdingue en fait, et assez surfait, sans doute grâce au choeur des critiques de l'époque, lesquels ne l'avaient évidemment pas lu)

Nikojorj

Bon ben si on le droit alors, pas lu, mais en train ;) : De l'inégalité parmi les sociétés de Jared Diamond, un bouquin sur les développements divers des diverses sociétés humaines. Pas littéraire, mais fort intéressant!
Et lu ;) ;) , dans le même genre, peut-être déjà cité : Sapiens de Noah Harari, plus large, sur l'histoire de l'humanité.

BLESL

#221
Citation de: madko le Février 16, 2019, 11:25:53

Na !

;)

Citation de: madko le Février 16, 2019, 11:25:53
(plutôt lourdingue en fait, et assez surfait, sans doute grâce au choeur des critiques de l'époque, lesquels ne l'avaient évidemment pas lu)

Tu trouves  ? Tu es plus affûté (et futé) que moi, qui suis généralement bon public dès que l'on me fait sourire ou rire un brin, et je n'ai pas ta culture littéraire. Que j'admire, si, si.

Lourdingue, je mettrai ça (si Verso me permet ce futur) sur le dos du principe de comique de répétition, il serine que bien que prof de littérature, il ne lit pas, n'a pas lu, même des chefs-d'œuvre comme la Recherche (j'avoue je n'ai lu qu'À l'ombre... - je bronze mal - et reporte d'année en année la lecture du "résidu").

Bon, je sens bien un peu le procédé, mais moins que dans son 10 petits nègres, que j'ai bien aimé aussi, et qu'évidemment je n'ai pas lu. Il a en fait beaucoup plus lu qu'il ne cherche (mollement) à le faire croire, ne serait-ce que Musil, Valéry, Ecco, Lodge, Balzac, Wilde et consorts, pour lesquels il en donne complaisamment des preuves écrites... 

Ayant lu (ou pas...), persiste et signe

BL

BLESL

Citation de: madko le Février 16, 2019, 11:25:53
Na !

(plutôt lourdingue en fait, et assez surfait, sans doute grâce au choeur des critiques de l'époque, lesquels ne l'avaient évidemment pas lu)

Le chœur des critiques dithyrambiques :

Citation
Voici un livre qui devrait faire un malheur dans les dîners en ville. Il est drôle, clair et met les pieds dans le plat avec une bonne humeur et une insolence assez rares...
Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? est un remarquable plaidoyer en faveur du statut d'imposteur...
On trouvera là de précieux conseils pour se dégager des interdits. A l'heure où tant d'écrivains posent et pérorent, surveillent leurs discours prémâchés avec la même assiduité qu'Harpagon sa cassette, ce bréviaire donne, paradoxalement, envie de lire. Les critiques vont détester; vous allez adorer ! (François Busnel - L'Express du 11 janvier 2007)

Le lecteur du dernier essai de Pierre Bayard serait mal inspiré de prendre à la lettre l'option qu'il défend et dont le titre, même sous sa forme interrogative, résume brutalement la teneur. Ce titre, il ne faut cependant pas l'entendre comme un énoncé moqueur ou cynique. Provocateur, il constitue un sérieux motif de réflexion, de mise en alerte. Un esprit critique avisé est donc requis - pour ce livre comme pour tous les autres livres vers lesquels notre désir, notre intuition ou notre intérêt nous portent chaque jour...
Qu'appelle-t-on lire ? C'est la vraie question qui motive cet essai. Question que Bayard s'est posée face à ses étudiants, dans son travail universitaire - il est aussi psychanalyste, ce qui n'est pas indifférent - et à laquelle il apporte une réponse plurielle, et parfois surprenante...
Le but de Bayard n'est donc pas du tout de dénoncer une imposture, mais de défendre et promouvoir une pratique volage, indisciplinée, de la lecture. Pratique donnée à tort, selon lui, pour honteuse et inavouable. A la fin de son essai, toujours à propos de Wilde qui parle de la critique comme de "la seule forme admissible d'autobiographie", il avance la notion, séduisante, de "livre intérieur". C'est ce livre qui serait la finalité légitime de l'"amoncellement hétéroclite de fragments de textes, remaniés par notre imaginaire..." Un peu à l'image d'un processus analytique qui vise à "assurer notre cohérence intérieure". (Patrick Kéchichian - Le Monde du 12 janvier 2007)

Appuyant sur son expérience personnelle (il n'a jamais ouvert Ulysse de Joyce et il ne se prive pas d'exprimer son opinion), Pierre Bayard se veut didactique, et montre les différentes manières de ne pas lire un ouvrage et d'en parler néanmoins, qu'il s'agisse des livres que l'on ne connaît pas, que l'on a parcourus, dont on a entendu parler ou que l'on a oubliés. A considérer les exemples qu'il cite, on s'aperçoit que plus on accorde de la valeur à l'écriture, moins on en attribue à la lecture. Aussi Valéry, par ailleurs graphomane avéré, militait-il contre la connaissance des oeuvres de ses collègues, petits ou grands, comme s'il craignait d'en être contaminé...
Gageons que, pour Bayard, rien n'est perdu pourtant, puisque souvent, dans ce jeu comme en amour, qui perd gagne. (Jean-Baptiste Marongiu - Libération du 18 janvier 2007)

C'est du jamais-vu sous nos latitudes. Pour la première fois dans les hautes contrées du vieux pays sorbonnard, un universitaire avoue n'avoir pas lu les oeuvres sur lesquelles il appuie sa recherche et qu'il a nonobstant l'audace de commenter. Et en plus il s'en vante. Il faut dire que son étude a pour objet de répondre à une drôle de question : «Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?» Et qu'il y évoque avec pertinence Flaubert et Proust, Valéry et Montaigne, Shakespeare et Joyce, dont il confesse avoir seulement parcouru les livres majeurs...

Lire, c'est comme ouvrir sa porte à une horde de rebelles, disait Virginia Woolf. C'est le vieux mythe de la tour d'ivoire. De Paul Valéry, affirmant avoir pris la lecture «en aversion», à Oscar Wilde, qui prétend ne jamais lire un livre dont il doit écrire la critique, en tout cas pas plus de six minutes, de crainte de se «laisser influencer», l'entreprise de Pierre Bayard ne manque pas de parrains prestigieux et compréhensifs, et l'on est tout près d'admettre avec George Bernard Shaw que si certains lisent (notamment ce livre-là), c'est bien parce qu'ils sont trop paresseux pour réfléchir. (Jean-Louis Ezine - Le Nouvel Observateur du 8 février 2007)

Me rangerai-je dans la dernière catégorie, celle des paresseux ?
Possiblement, même si lisant très vite et oubliant de même, j'ai relu plusieurs fois (et avec plaisir) certains bouquins, "majeurs" ou non...

madko

#223
Citation de: BLESL le Février 16, 2019, 15:09:01
Le chœur des critiques dithyrambiques :

Me rangerai-je dans la dernière catégorie, celle des paresseux ?
Possiblement, même si lisant très vite et oubliant de même, j'ai relu plusieurs fois (et avec plaisir) certains bouquins, "majeurs" ou non...

Pour ma part, je viens de lire 200 pages de Leurs enfants après eux dont tu m'avais parlé, et je sens la paresse me gagner.
Irai-je jusqu'au bout ?

Pas sûr : on dirait le synopsis prédécoupé d'une série pour FR3, quoique ce soit assez injuste pour la chaîne, vu que Plus belle la vie est quand même moins soporifique, même si tout aussi prévisible.

Les personnages de Mathieu sont en 2D, ont l'air sortis d'une BD, et le narrateur doit sans cesse intervenir pour rendre un semblant
d'animation à ses créatures interchangeables. Que le lecteur les confonde, passe encore, mais que l'auteur aussi ? C'est bien ce qui lui arrive
p. 117 où il fusionne Serge et Simon, pour nommer le "vieil ami de la famille" qui tourne autour de Steph, alors que celle-ci est attirée par un plus
jeune homonyme, Simon-2-le skateur donc, que  son amie Clem l'exhorte à baiser (p.121). Faudrait que l'auteur se relise.

La langue est un curieux mix de jargon collégien, parsemé de quelques allusions littéraires (ibant obscuri...), et de notations sociologisantes
lorsque le narrateur reprend le contrôle. On dirait souvent lire un article de Libération, où même du Monde, lorsque l'on y sert, entre deux tranches de vécu, une garniture de théorie moralisante. Ca me fait penser au style des polars des années 70, surtout ceux de Manchette, mais celui-ci
écrivait nerveux, et ne perdait pas son temps en redites inutiles.

Ni en détours façon morceau de bravoure plaqué. C'est ce que je soupçonne d'être le chapitre 12 (Hélène à la piscine), à savoir
une nouvelle qui se suffisait à elle-même, et que l'auteur aura intégrée au roman. Le ton est assez différent du reste, et c'est, selon
moi, ce qu'il y a de plus réussi dans ce livre, peut-être un indice de ce qu'est le véritable talent de l'auteur. Au lieu d'écrire un roman
qui fait du surplace, il serait peut-être plus doué dans le genre court. Pas de quoi sauter au plafond, c'est du niveau d'une honnête
short-story anglo-saxonne, mais au moins, ça se tient.

C'est marrant, d'ailleurs, on a l'impression que ce détour qui immobilise l'action autour du seul portrait un peu fouillé de personnage,
et retrace sa vie le temps d'un passage à la piscine, il en marque lui-même la couture, ou la trace de collage, par la dernière
phrase (à double sens ?) de la p.148 : "La parenthèse était finie."

Bon, je crois que je vais en ouvrir une dans cette lecture, et si je termine, je te ferai un compte-rendu, promis !

madko

Citation de: madko le Février 16, 2019, 15:57:33
Bon, je crois que je vais en ouvrir une dans cette lecture, et si je termine, je te ferai un compte-rendu, promis !

Leurs enfants (suite)

En fait, j'ai presque fini. La faute à l'imparfait.

Pas à l'histoire, quasi-inexistante, ni aux personnages, une collection de médiocrités qui ferait passer nos amis en jaune pour de brillantes et originales individualités. Non, c'est l'usage massif de l'imparfait dans le récit, qui produit un effet que Proust avait déjà relevé chez Flaubert :
il le comparait à un "trottoir roulant" qui vous entraîne, et que l'on trouve omniprésent - à au moins deux niveaux.

Celui de l'action,  majoritairement réduite à un l'alignement d'imparfaits d'habitude, alors qu'il ne se passe quasi rien dans ces vies désertées, pour recenser leurs mécaniques et ennuyeuses répétitions, d'où un récit meublé de résumés, récapitulatifs, bilans a posteriori.

Et celui du commentaire, où le narrateur prend la parole, soit directement pour expliquer le comportement de ses personnages, ce qui n'est pas du luxe, vu que la plupart ne font qu'éructer des monosyllabes et des interjections creuses, et pour décrypter ce que sous-entendent leurs maigrelettes conversations; soit de façon plus distanciée, pour dispenser entre deux bouffées, deux gorgées, deux pelles que l'on roule, des considérations psycho-socio-philosophico-politiques, qui envahissent le texte et transforment le récit en discours.

Et maintenant que j'ai pensé à Flaubert, celui de L'Education sentimentale, d'autres choix narratifs se comprennent : la position de surplomb, comme détachée, de la voix qui raconte, où le mépris amusé, parfois grinçant, se fraie aisément un chemin à travers l'empathie apparente. "Les héros ne sentent pas bon", se moque Hussonnet en plein sac des Tuileries. Ici, chez Mathieu, le saccage (industriel) a eu lieu dans cette vallée de la Fensch reconstituée, et il suffit d'un calembour: ce qui y reste en plan, ce sont des zéros, et ils puent carrément (voir leur obsession des odeurs corporelles, le nombre de fois où ils se vautrent dans l'urine, le sang ou leurs autres déjections : la merde n'y est pas une métaphore!).

Justement, on prête à Flaubert cette observation : "La vie est une tartine de merde, qu'il faut manger lentement". Vraie ou fabriquée, cette citation décrit bien le sort des personnages du roman de Mathieu. Il nous la fait déguster, leur vie de merde, et à petites gorgées, qu'on en profite. Ca pourrait devenir insupportable, heureusement qu'il y a quelques bouffées d'air (le chapitre de la piscine, déjà cité), et surtout cet autre procédé flaubertien devenu célèbre depuis L'Education, l'ellipse narrative, auquel Mathieu recourt systématiquement dans le montage alterné des existences qui se croisent, et c'est en flash-back que l'on apprend, ou devine, ce qui s'est passé dans le creux laissé en fin de chapitre.

Tant mieux, alors on peut souffler !

Voilà, mon cher BLESL, ce qui m'en est venu à l'esprit, de ce Goncourt 2018, et j'espère ne pas avoir trop gâché cette fête de lecture !