Galerie du "roi des galeries" : Le Blaireau - N&B

Démarré par roboisdesbains, Septembre 14, 2014, 21:36:02

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Hic

Un reportage de très grande qualité, merci du partage  :)
Cyril -

roboisdesbains

Merci pour vos visites !

Située proche d'un grand arbre couché par une tempête, cette sortie de terrier en liaison souterraine avec d'autres sorties plus abritées, est assez atypique car "exposée" à la lumière (relative) de la trouée d'une clairière. Elle permet donc, lorsqu'elle est mise à profit de concert par le blaireau et le photographe, un bond qualitatif dans les images possibles.

Du fait des sensibilités "basses" ici autorisées (enfin ISO 5600-9000 tout de même pour les cinq photos qui suivent), ainsi que le luxueux confort du 1/200e (à f4 au 600mm), c'est une aubaine pour tenter de réaliser des séries où par exemple le pelage reste détaillé dans ses zones les sombres !

Image n°609



Image n°610



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La patte de blaireau n'a rien à envier au "couteau suisse" en terme de multifonctionnalité ! Fabuleux outil biologique, outre les usages propres au déplacement, elle est grattoir, pioche, pelle, rateau ou comme ici brosse et peigne !

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Image n°613

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roboisdesbains

#652
Donner à voir des images de blaireau avec cette qualité technique et avec cette lumière est assez exceptionnel, mais c'est quelque part mentir avec le quotidien de la vie de notre ami, ce quotidien est fait d'obscurité et de pénombre, du crépuscule à l'aube !

Alors retour à la réalité... avec des images uniquement à ISO 51200, très recadrées et sans aucun traitement du bruit numérique... pour les ambiances de la "vraie vie" de meles meles lors de sa quête de nourriture de chaque nuit, un challenge nourricier qui tient presque d'une mission impossible en période de canicule !

Le naturaliste photographe doit aussi relever un défi, celui de l'arrivée et du positionnement silencieux - à parfois ajuster de quelques mètres en cours de séance ! Le sol est archi-sec ! Il est tapissé de feuilles mortes et brindilles qui crissent comme des chips au moindre mouvement. Même le micro-changement de position de l'un des pieds du trépied que l'on souhaite décaler de cinq centimètres pour éviter telle ou telle branche sur le trajet optique est problématique !

Pour le blaireau, objectif : "fouiller chaque centimètre carré" !

Ici trois images tirées d'une série prise au même endroit de fouille. Sous cette branche n'y aurait-il pas caché un vers ? une larve ? enfin n'importe qu'elle bestiole comestible ?

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Des kilomètres - truffe au sol et tous sens en éveil - attendent le courageux blaireau chaque nuit, l'enjeu est on ne peut plus fort, se nourrir ou périr !

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Un blaireautin de l'année, tête de forme allongée, poil tout neuf !

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Malgré des imposants dispositifs d'insonorisation complétant utilement les pseudos modes silencieux des boîtiers...



... un clic même étouffé, reste un clic... et se détecte encore davantage dans le silence de la presque nuit !

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Henrid

Belle suite. Pour tes problèmes de bruits la solution sera certainement l'abandon de la visée reflex au profit de la visée électronique et, dans certains cas, de l'obturation électronique.
Henri

roboisdesbains

Citation de: Henrid le Juillet 24, 2019, 10:29:26
Pour tes problèmes de bruits la solution sera certainement l'abandon de la visée reflex au profit de la visée électronique et, dans certains cas, de l'obturation électronique.

Pour ce type de photographie tout à fait spécifique, un déclenchement silencieux représenterait une avancée considérable ! Très basse lumière et utilisation de longues focales sont toutefois des contraintes qui risquent de ne pas s'accommoder de la visée électronique...

Un obturateur de nouvelle génération, ultra discrète, ferait mon bonheur !
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Mumu

Toujours un plaisir de découvrir tes images et lire tes explications  ;) ... d'un forum à l'autre  ;D
Vincent

lekairos

Bravo roboisdesbains pour ces rencontres et ces images. Je suis scotché par ces proximités.
J'imagine que les conditions d'observation du blaireau sont en plus des plus difficiles.

roboisdesbains

#657
Merci !

Une tempête de l'année passée a couché un chêne au travers d'une allée forestière à proximité d'un vaste village de blaireaux. Au cœur de l'enchevêtrement des branches au sol, le clan a choisi de faire déboucher de nouvelles entrées-sorties de terriers de son réseau souterrain en perpétuelle expansion. L'avantage est double : profiter de l'appui des troncs au sol pour y adosser les gueules de terrier (bon maintien de la terre) et se trouver un peu à l'abri des visiteurs, enfin de presque tous les visiteurs...



L'atout escompté par les blaireaux pour s'abriter visuellement perd de son intérêt avec la chute progressive des feuilles du tronc couché mais certaines barricades naturelles subsistent par le croisement des branches !

Lors des sorties précoces, de véritables parties de cache-cache s'engagent avec l'observateur-photographe !

Se croyant un peu dissimulés des regards et moins exposés dans cet espace ombragé, les premiers blaireaux sortis flirtent avec la frontière de la pleine exposition de la clairière mais retournent régulièrement vers le sous-bois dense et protecteur. Assister à cette peur des blaireaux de se retrouver vulnérables en quittant le couvert est un spectacle tout à fait singulier, caractéristique de l'espèce.

Ces situations naturelles constituent aussi un bel exercice de terrain pour le photographe qui s'évertue à assurer la mise au point et l'exposition convenables... Le minuscule angle de champ du 600mm (4°10 au format FX) est alors un avantage mis à profit pour percer le moindre trou dans la végétation mais aussi un inconvénient au niveau du risque de bouger et de la profondeur de champ riquiqui !

Image n°621



Image n°622



Image n°623



Image n°624



En dehors des affûts statiques classiques, la seule situation où le blaireau se trouve "approchable" - dans une mesure toute relative - est lorsqu'il se nourrit, principalement à la tombée de la nuit dans les environs du terrier, avant qu'il ne parte vraiment plus loin jusqu'au matin. Complètement à son affaire truffe au sol, notre ami est moins attentif (sauf son odorat en alerte permanente) : il est alors envisageable d'opérer de courtes approches avec 1000 + 1 précautions (vent favorable, bruit de progression dans les feuilles contenu, mouvement modéré et lent du photographe). La perte de luminosité lors de la nuit tombante aide à se dissimuler dans les étapes de rapprochement avec le sujet.

Image n°625



Un scoop !

Normalement le blaireau mange en laissant son museau fouisseur rivé au sol. Il aspire notamment les lombrics tels des spaghettis ou croque les "bestioles" in situ, très vite et sans relever la tête. Il est rarissime de le voir gueule ouverte !

Pourtant l'un des clichés de cette série de cinq images est l'exception qui confirme la règle !

Image n°626



Image n°627



Image n°628



Image n°629



Image n°630



Deuxième scoop !

Les images de blaireaux loin des terriers sont rares car leur escapade nourricière nocturne demeure assez imprévisible dans le trajet emprunté. Les suivre serait tout à fait illusoire tant leur méfiance est légendaire.

À voir ici, deux images d'un blaireautin encore assez petit dans son développement (il est né après ses cousins) dans certainement l'une de ses premières promenades en autonomie. Il faut parier sur une micro-pause de l'animal pour espérer une image nette, et une zone au sol suffisamment dégagée (une gageure en forêt) pour le voir en entier, par exemple à la traversée d'une allée...

Si l'opportunité se présente, ne pas oublier de multiplier les déclenchements (je ne recours jamais à la rafale trop bruyante) et prier pour que l'une des images soit nette. Nous sommes aux limites techniques pour une photographie de qualité acceptable voire possible comme en témoignent les paramètres de prise de vue ci-desous...

Le 1er août 21h08 en plein sous-bois, ISO 51200, -0,33 ev, f4, 1/50e, Nikon D5 et AF-S VR Nikkor 600mm f/4G ED, (aucun post-traitement du bruit numérique, léger recadrage)

Image n°631



Petit blaireau miniature !
Mon ensemble boîtier, objectif, trépied et tête pendulaire pèse sans doute deux fois son poids !

Image n°632

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Charly 84

J'admire la prouesse technique, des images toujours d'une grande qualité vu l'environnement et les conditions de lumière.

jmr87

Faute de voir les nombreux blaireaux qui font des petits trous partout autour de la maison, qui viennent manger les prunes, je me rattrape ici en parcourant ces superbes images.

Henrid

Excellent reportage bien documenté. Bravo pour ces prouesses.
Henri

Aubertin

J'apprécie encore ces images et imagine les heures passées pour y arriver.

lekairos

Citation de: roboisdesbains le Août 03, 2019, 13:56:15
Merci !

Une tempête de l'année passée a couché un chêne au travers d'une allée forestière à proximité d'un vaste village de blaireaux. Au cœur de l'enchevêtrement des branches au sol, le clan a choisi de faire déboucher de nouvelles entrées-sorties de terriers de son réseau souterrain en perpétuelle expansion. L'avantage est double : profiter de l'appui des troncs au sol pour y adosser les gueules de terrier (bon maintien de la terre) et se trouver un peu à l'abri des visiteurs, enfin de presque tous les visiteurs...



L'atout escompté par les blaireaux pour s'abriter visuellement perd de son intérêt avec la chute progressive des feuilles du tronc couché mais certaines barricades naturelles subsistent par le croisement des branches !

Lors des sorties précoces, de véritables parties de cache-cache s'engagent avec l'observateur-photographe !

Se croyant un peu dissimulés des regards et moins exposés dans cet espace ombragé, les premiers blaireaux sortis flirtent avec la frontière de la pleine exposition de la clairière mais retournent régulièrement vers le sous-bois dense et protecteur. Assister à cette peur des blaireaux de se retrouver vulnérables en quittant le couvert est un spectacle tout à fait singulier, caractéristique de l'espèce.

Ces situations naturelles constituent aussi un bel exercice de terrain pour le photographe qui s'évertue à assurer la mise au point et l'exposition convenables... Le minuscule angle de champ du 600mm (4°10 au format FX) est alors un avantage mis à profit pour percer le moindre trou dans la végétation mais aussi un inconvénient au niveau du risque de bouger et de la profondeur de champ riquiqui !

Image n°621



Image n°622



Image n°623



Image n°624



En dehors des affûts statiques classiques, la seule situation où le blaireau se trouve "approchable" - dans une mesure toute relative - est lorsqu'il se nourrit, principalement à la tombée de la nuit dans les environs du terrier, avant qu'il ne parte vraiment plus loin jusqu'au matin. Complètement à son affaire truffe au sol, notre ami est moins attentif (sauf son odorat en alerte permanente) : il est alors envisageable d'opérer de courtes approches avec 1000 + 1 précautions (vent favorable, bruit de progression dans les feuilles contenu, mouvement modéré et lent du photographe). La perte de luminosité lors de la nuit tombante aide à se dissimuler dans les étapes de rapprochement avec le sujet.

Image n°625



Un scoop !

Normalement le blaireau mange en laissant son museau fouisseur rivé au sol. Il aspire notamment les lombrics tels des spaghettis ou croque les "bestioles" in situ, très vite et sans relever la tête. Il est rarissime de le voir gueule ouverte !

Pourtant l'un des clichés de cette série de cinq images est l'exception qui confirme la règle !

Image n°626



Image n°627



Image n°628



Image n°629



Image n°630



Deuxième scoop !

Les images de blaireaux loin des terriers sont rares car leur escapade nourricière nocturne demeure assez imprévisible dans le trajet emprunté. Les suivre serait tout à fait illusoire tant leur méfiance est légendaire.

À voir ici, deux images d'un blaireautin encore assez petit dans son développement (il est né après ses cousins) dans certainement l'une de ses premières promenades en autonomie. Il faut parier sur une micro-pause de l'animal pour espérer une image nette, et une zone au sol suffisamment dégagée (une gageure en forêt) pour le voir en entier, par exemple à la traversée d'une allée...

Si l'opportunité se présente, ne pas oublier de multiplier les déclenchements (je ne recours jamais à la rafale trop bruyante) et prier pour que l'une des images soit nette. Nous sommes aux limites techniques pour une photographie de qualité acceptable voire possible comme en témoignent les paramètres de prise de vue ci-desous...

Le 1er août 21h08 en plein sous-bois, ISO 51200, -0,33 ev, f4, 1/50e, Nikon D5 et AF-S VR Nikkor 600mm f/4G ED, (aucun post-traitement du bruit numérique, léger recadrage)

Image n°631



Petit blaireau miniature !
Mon ensemble boîtier, objectif, trépied et tête pendulaire pèse sans doute deux fois son poids !

Image n°632



superbe tes photos roboisdesbains. Bravo aussi pour ta patience et les conditions que j'imagine pour ce genre de prises de vue

Roland Ripoll

De superbes images compte-tenu des conditions difficiles de prises de vues ! Bravo !

"Du fait des sensibilités "basses" ici autorisées (enfin ISO 5600-9000)" Ca me laisse rêveur moi qui n'utilise 400 iso (en trouvant que c'est beaucoup) qu'exceptionnellement...
Etre simple pour être vrai

Xavier Corteel

De magnifiques images au prix de prouesses photographiques, des commentaires intéressants ! Bravo et merci de nous faire profiter de ta pleine maîtrise du sujet.
Curieux de Nature

azurnet

Superbe suite toujours avec la même qualité de prise de vue, un grand bravo.  ;) ;) ;)

daniel63

pourquoi je n'arrive à voir aucune de tes photos de ton fil,je comprends pas ???

Roinou

Vraiment un fil IMPRESSIONNANT que je viens de redécouvrir.
Merc pour tes images mais aussi pour tes commentaires...
Je vais me servir ce ces leçon pour tenter de photographier ce magnifique animal§
Omnia sunt communia

Guénolé

Une magnifique série sur ce Blaireau si rarement photographié.
Bravo à toi et merci pour ce partage.
;)
Amitiés et à bientôt.

roboisdesbains

#669
Merci beaucoup azurnet, Xavier et Guénolé.

Daniel63 as-tu résolu ton problème de visualisation des images ?

Roinou je te souhaite du succès pour te lancer dans la photographie du blaireau : il faut de la patience, des années de pratique et de l'humilité pour progresser car c'est compliqué... mais passionnant.

Roland, le matériel est - dans ces situations très spécifiques - ultra important si on cherche vraiment la qualité en presque nuit. Il faut compter sur des optiques de "haut vol" et un boîtier très performant en basse lumière. Pour le boîtier, je ne parle pas que "hauts-isos" car pour un coup de pub et une belle fiche des caractéristiques on peut toujours faire grimper les isos et obtenir une super image en photographiant en pleine lumière au 1/8000e et f16 avec un boîtier ! Je parle de la capacité de l'appareil (capteur et logiciel interne) à sortir une image valable au crépuscule et en sous-bois, lorsque mes longs objectifs pourtant avec des lentilles avant très grandes, patinent ou échouent pour mettre au point... Là on est loin des tests sur mire... on se frotte à la réalité du terrain, quoi qu'avec sa bouille noir et blanc et son poil avec tous les niveaux de gris le blaireau est lui-même une sorte de mire naturelle !

En parlant de cela, je cherche l'influence des phases lunaires sur les sorties de notre ami... peu soucieux de la couleur de son poil ultra-contrastée dans ses galeries souterraines mais pénalisé "une fois en surface" par ce pelage qui met à mal sa discrétion bien délicate à assurer sous les lueurs fortes de l'astre lunaire par pleine lune...

Hier, 13 août, veille de ce post, c'était 98% du disque lunaire présent, il a fallu malgré une forte nébulosité, attendre un peu plus longtemps sa sortie...

Extraites de cette soirée, ces quatre images prises à 20h45 en sous-bois...
ISO 22800-25600 pour f4 au 1/125e avec -0,67ev au Nikon D5 et AF-S VR Nikkor 600mm f/4G ED, à 20 mètres environ.
Léger recadrage, aucun post-traitement du bruit numérique.

Une sortie prudente de notre ami...

Image n°633



Image n°634



Image n°635



Image n°636

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daniel63

c'est bon ,je peut voir les photos,c'est Mozilla qui bloquait ton hébergeur
J"apprécie ta prouesse technique pour prendre des photos de cette qualité dans de telles conditions de luminosité,le matériel y est pour quelque chose d'accord mais le gars qui est derrière le viseur assure un max

Charly 84

Une très belle MAJ, qui montre bien la prudence et le méfiance de l'animal  :)

Henrid

Pour une fois on peut dire "quel blaireau !" sans que ce soit péjoratif.
Belle suite.
Henri

pierr07

Un fil très enrichissant pour mieux connaître cette extraordinaire animal...Un grand merci; Il y a une famille à 500 m de chez moi, ai fait quelques obs en tombée de nuit mais jamais tenté les photos... ;D
Je ne suis pas habitué aux photos crépusculaires voire plus... ;)
Pierre

Seb65

Des images toujours aussi belles ! Bravo !  :)