Sebastiao Salgado : "la photo, c'est bientôt fini"

Démarré par bitere, Octobre 29, 2016, 19:12:12

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Polak

Citation de: esox_13 le Janvier 01, 2017, 11:15:26
Edgar Degas disait qu'il fallait "décourager les arts", j'aime bien l'idée.

Je pense qu'il n'y a pas qu'un seul marché de l'art, ou un seul type de collectionneur. Il y a un marché de vrais amateurs, qui achètent une oeuvre parce qu'ils l'aiment, qu'ils en sont émus, il y a un marché spéculatif alimenté par des collectionneurs comme Pinault dont une des stars emblématiques est Jeff Koons (qui rappelons le, s'il n'est pas un artiste au sens propre est un foutu cynique qui a compris qu'à notre époque c'est le scandale qui fait la renommée et qui a fait la sienne sur le dos de la pauvre Cicciolina), et il y a le marché des suiveurs qui aiment une oeuvre parce qu'il faut l'aimer, du genre qui n'accptero
La distinction entre un amateur et un collectionneur dans ce domaine me paraît périlleuse. Quant à Pinault , il faudrait bien le connaître pour faire la différence entre l'investisseur qui veut rentabiliser, le mécène qui a son ego, le collectionneur qui veut posséder et l'amateur qui apprécie.

Reflexnumerick

Citation de: Polak le Janvier 01, 2017, 11:38:36
......Quant à Pinault , il faudrait bien le connaître pour faire la différence entre l'investisseur qui veut rentabiliser, le mécène qui a son ego, le collectionneur qui veut posséder et l'amateur qui apprécie.


Bien sûr! Lui même fait la différence? Et la marmotte....... :D
S5 pro-x10-xa1

Polak

Citation de: Reflexnumerick le Janvier 01, 2017, 11:42:30
Bien sûr! Lui même fait la différence? Et la marmotte....... :D
Je ne sais'pas trop ce que ça veut dire .
Mais je poursuis dans mon idée . Les collectionneurs , comme Pinault , qui créent des lieux où on a accès aux oeuvres ou les mettent dans des lieux accessibles au public, ne méritent que notre gratitude....si on est amateur d'art , bien-sûr.

esox_13

Ledit Pinault qui promeut un art qui dit nier l'art...

Je ne vois pas trop la différence entre le Palais Grassi et un Apple Store. A part le prix des objets montrés au public. Sachant que le prix d'un objet exposé à l'Apple Store peut se voir multiplié par 1000 si il est exposé au Palais Grassi. Sinon...

dioptre

Citation de: Sim2Bas le Janvier 01, 2017, 11:16:20
Ca n'as rien a voir, il existe un marché de l'art ce qui n'as rien de choquant.

La BD par exemple est un véritable et légitime "art contemporain" et les planches de RG ou autre (DC, Marvel, Gotlieb etc...) serons ce qui va rester pour représenter l'époque bien après que les artistes officiels aient totalement disparu de l'histoire.

Mais cet art (populaire ou savant) véritable n'intéresse pas le ministère, premièrement parce qu'ils seraient bien incapable de le reconnaître s'il tapait à leur porte. Ton histoire de RG en est une preuve parmi des milliers d'autres. Deuxièmement parce qu'il ne fournis pas un bon support à la spéculation (rare, aléatoire, difficile a contrôler et à anticiper).

Donc à la fois pour les besoins administratif ("le ministère" etant incapable de reconnaître l'art, le plus simple est de décider qui est un artiste et que la production de cette personne est de l'art... ) et pour la création ex-nihilo d'un marché stable ("garantit" par l'institution) à partir d'objets sans valeur et facile à produire.

Evidemment personne n'est dupe (il suffit d'avoir des yeux) mais que ce soit les "gouvernants" ou les milliardaires qui spéculent sur l'art contemporain ce que pense la population est la dernière de leurs préoccupation.

Evidemment qu'un marché de l'art n'a rien de choquant mais il me semble avoir lu " marché de l'art spéculatif" ce qui n'est pas du tout la même chose.
Le reste de ton discours est complètement déconnecté de la réalité avec des affirmations farfelues du genre le seul vrai art contemporain qui restera est la BD et que tous les autres artistes  que tu dis "officiels " auront disparu ! Tu as une vision de boule de cristal, et par ces temps de givre ça ne mène pas loin !

Je ne comprends pas grand chose à tes préocupations de " besoins administratifs ", de la création ex-nihilo d'un marché stable, de l'art véritable et autres sornettes.

Evidemment toi, le grand connaisseur de l'art véritable tu es comme tout le monde, tu n'est pas dupe.... !!
Bonne année culturelle et artistique ( véritable, bien sûr)

dioptre

Citation de: esox_13 le Janvier 01, 2017, 11:15:26
Edgar Degas disait qu'il fallait "décourager les arts", j'aime bien l'idée.

Je pense qu'il n'y a pas qu'un seul marché de l'art, ou un seul type de collectionneur. Il y a un marché de vrais amateurs, qui achètent une oeuvre parce qu'ils l'aiment, qu'ils en sont émus, il y a un marché spéculatif alimenté par des collectionneurs comme Pinault dont une des stars emblématiques est Jeff Koons (qui rappelons le, s'il n'est pas un artiste au sens propre est un foutu cynique qui a compris qu'à notre époque c'est le scandale qui fait la renommée et qui a fait la sienne sur le dos de la pauvre Cicciolina), ledit Pinault (et aussi Arnault) devient le prescripteur d'achat du ministère de la Culture et il y a le marché des suiveurs qui aiment une oeuvre parce qu'il faut l'aimer, du genre qui n'acceptent pas qu'on soit dubitatif sur l'oeuvre de Picasso par exemple.

Personnellement si Pinault ou Arnault veulent m'acheter une photo, je ne vais pas leur refuser ! (mais je ne leur ferai pas de prix, faut pas déconner non plus), mais je suis bien plus heureux de la vendre à une personne qui me demande si elle peut payer en plusieurs fois.

Si Pinault est le grand prescripteur d'achat du ministère de la culture il s'y prend très mal car sa star emblématique Jeff Koons ne figure qu'une seule fois dans les collections publiques :
A la fin des années 1980, le FRAC Aquitaine a acquis une de ses installations pour une somme estimée à environ 30.000 euros.
Au prix actuel faudrait multiplier par cent. Haro sur le FRAC ?

Une excellente opinion sur Koons :
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2014/11/30/jeff-koons-centre-pompidou-lartiste-aurait-pu-etre-derangeant-256045

esox_13


esox_13

Mince, j'ai laissé passer le temps imparti pour la modif...

Suite :

Pas d'accord acec l'article, Koons n'a jamais été subversif il a toujours donné dans le sens du poil du business, avec un peu d'anticipation sur le troupeau certes, mais jamais aucune subversion dans sa démarche, à la rigueur un peu de transgression pour se faire plaisir en tirant la langue à l'ordre moral (qui était déjà en train de vaciller), mais rien de plus. Intelligent certes, mais toujours plus trader qu'artiste. Bref de l'esprit bourgeois qui cherche à s'encanailler dans toute sa splendeur (je parle de sa cible marketing). Rien de plus que du marketing. Si oeuvre il devait y avoir, ça serait d'avoir su faire prendre la mayonnaise. Juste bon pour les "Monsieur Jourdain" en manque d'émancipation mais pas trop. C'est uniquement un marché qui génère beaucoup d'argent pour peu de gens. Et même Duchamp s'y ennuie (il trouvait Boltanski "emmerdatoire"). Autant Duchamp a une pertinence parce qu'il a posé une question pertinente en son temps. Mais le coup de l'urinoir dans le musée ne peut être fait qu'une fois. Cela n'a rien à voir avec l'art, juste avec les déviances qui peuvent entourer le marché de l'art. Ce qu'on appelle l'art contemporain en étant une. Refaire le coup de l'urinoir de nos jours n'a plus de sens. L'intérêt de Duchamp st d'avoir inversé le paradigme. Maintenant que c'est fait on passe à autre chose. C'est de plus très masturbatoire, les citoyens n'ayant que faire des problèmes existentiels des "artistes". C'est "je dénonce le système dont je profite", les discours verbeux qui accompagnent ce système seraient pris pour délirants dans la bouche du citoyen lambda, avec raison. C'est juste de l'onanisme intello pour justifier un business fructueux. Le tout aux frais du contribuable quand ça arrive dans les musées, les FRAC ou autres.


Autka

Une question, en cet après midi de 1 janvier, encore embrumé des excès nocturnes:

La masturbation rend  t elle prolixe?

A plus

esox_13

Je ne sais pas mais visiblement elle rend aigri ! En quoi cette intervention fait-elle avancer le débat ?

Sim2Bas

Citation de: dioptre le Janvier 01, 2017, 14:54:36

Je ne comprends pas grand chose à tes préocupations de " besoins administratifs ", de la création ex-nihilo d'un marché stable, de l'art véritable et autres sornettes.

Evidemment toi, le grand connaisseur de l'art véritable tu es comme tout le monde, tu n'est pas dupe.... !!
Bonne année culturelle et artistique ( véritable, bien sûr)

Oui je suis pas étonné que tu ne comprenne pas, c'est bien de t'en rendre compte, pense y un peu ou regarde ça: https://www.youtube.com/watch?v=n3gOLGzMChU ca va te mettre sur la piste.

Il faudrait savoir ou tu te situe parce que l'art contemporain lui même se défini comme du "non art", la fin de l'art, de l'anti art etc... donc forcement l'art véritable se trouve ailleurs (ben oui bien sur !) ou alors tu es en train de m'expliquer que le non art est l'art véritable !?

La BD mais pas que la BD des tas d'autres choses aussi... oui il suffit d'avoir des yeux pour se rendre compte qu'une planche d'hugo pratt est une oeuvre d'art et un clou dans un mur n'est rien du tout.

Pas besoin de boule de cristal juste d'observer... Par exemple, tape années 80, 90, 2000 sur wikipédia et trouve moi une référence à l'art contemporain (la section cinéma par contre est bourrée de héros de BD).
Pas tout à fait net

Autka

Citation de: esox_13 le Janvier 01, 2017, 19:35:03
Je ne sais pas mais visiblement elle rend aigri ! En quoi cette intervention fait-elle avancer le débat ?

Aigri, non pas, mais il me semblait que par rapport au titre, le débat était très "avancé", et même, plus très frais.

Ce qui est rassurant, c'est que Salgado n'en a rien à faire, qu'il continue à faire des photos, qu'on aime ou qu'on aime pas.

Bonne diatribe (au sens ancien)

dioptre

Citation de: Sim2Bas le Janvier 01, 2017, 20:03:15
Oui je suis pas étonné que tu ne comprenne pas, c'est bien de t'en rendre compte, pense y un peu ou regarde ça: https://www.youtube.com/watch?v=n3gOLGzMChU ca va te mettre sur la piste.

Il faudrait savoir ou tu te situe parce que l'art contemporain lui même se défini comme du "non art", la fin de l'art, de l'anti art etc... donc forcement l'art véritable se trouve ailleurs (ben oui bien sur !) ou alors tu es en train de m'expliquer que le non art est l'art véritable !?

La BD mais pas que la BD des tas d'autres choses aussi... oui il suffit d'avoir des yeux pour se rendre compte qu'une planche d'hugo pratt est une oeuvre d'art et un clou dans un mur n'est rien du tout.

Pas besoin de boule de cristal juste d'observer... Par exemple, tape années 80, 90, 2000 sur wikipédia et trouve moi une référence à l'art contemporain (la section cinéma par contre est bourrée de héros de BD).
Cette video ça va bien 5 mn pour rigoler ( Ouah ! La CIA ! )mais si vraiment tu veux une critique de l'art contemporain il faut lire les livres de Jean Clair.
Voila quelqu'un qui sait vraiment de quoi il parle.
Mais bizarrement personne ici n'y fait référence. Ce sont pourtant des livres très documentés, mais surement pas assez grand public pour les médias.

Je ne comprends pas ton Wikipedia et tes références à l'art contemporain. On trouve plein de références.
Art contemporain ou pas dans les années 90 j'organisais dans ma petite ville des expo comme par exemple : Varini ou Rousse.

Expo de photos aussi.
Dans l'une d'entre-elles il y avait :
Roy Arden, Bernd et Hilla Becher, Dan Graham, Andreas Gursky, Axel Hutte, Peter Keetman, Josef Li Wang, Philippe Ruault, Thomas Ruff, Thomas Struth, Jeff Wall, Ian Wallace.
NB : je n'ai pas été contacté par la CIA !

houlala

Citation de: dioptre le Janvier 02, 2017, 10:07:04
Cette video ça va bien 5 mn pour rigoler ( Ouah ! La CIA ! )mais si vraiment tu veux une critique de l'art contemporain il faut lire les livres de Jean Clair.
Voila quelqu'un qui sait vraiment de quoi il parle.
Mais bizarrement personne ici n'y fait référence. Ce sont pourtant des livres très documentés, mais surement pas assez grand public pour les médias.

Je ne comprends pas ton Wikipedia et tes références à l'art contemporain. On trouve plein de références.
Art contemporain ou pas dans les années 90 j'organisais dans ma petite ville des expo comme par exemple : Varini ou Rousse.

Expo de photos aussi.
Dans l'une d'entre-elles il y avait :
Roy Arden, Bernd et Hilla Becher, Dan Graham, Andreas Gursky, Axel Hutte, Peter Keetman, Josef Li Wang, Philippe Ruault, Thomas Ruff, Thomas Struth, Jeff Wall, Ian Wallace.
NB : je n'ai pas été contacté par la CIA !

J Clair est un historien de l'art très cultivé qui s'est fait connaître en lançant la nouvelle subjectivité, mvt figuratif assez réactionnaire.
Vous trouverez difficilement des références à ce mvt sur le net.
Au milieu de ce lien vous y trouverez une allusion, mais appliqué... au pop art.  ;D
G le catalogue quelque part, je verrai ce que les peintres qu'il promouvait sont devenus.
http://www.citronsbleus.com/26PopArt.htm
Depuis, il a multiplié les livres condamnant les dérives de l'art moderne.

.....
Sur l'utilisation de l'art de façon idéologique
Extrait de https://perspective.revues.org/1027

Les premiers articles qui s'engagèrent dans cette voie plus politique furent ceux de Max Kozloff, « American Painting during the Cold War » (Kozloff, 1973), et d'Eva Cockroft, « Abstract Expressionism, Weapon of the Cold War » (Cockroft, 1974). Les échanges artistiques entre la France et les États-Unis subissaient, affirmaient-ils, l'influence de la rhétorique et les idéologies de la guerre froide. Plus précisément, ces articles montraient que certaines institutions muséales, dont le Museum of Modern Art à New York, collaboraient avec des organismes publics pour utiliser l'art américain comme outil de propagande. Grâce aux liens institutionnels avec le MoMA, qui prêtait des œuvres et proposait son assistance technique et scientifique au Musée national d'art moderne, à Paris, pour des expositions comme Advancing American Art (1946-1947) et 12 peintres et sculpteurs américains contemporains (12 peintres et sculpteurs..., 1953), le gouvernement américain espérait bâtir une sorte de volet artistique complémentaire au plan Marshall, destiné à contrer l'influence soviétique en Europe de l'Ouest2.

5Emboîtant le pas de ces articles brefs mais influents, Serge Guilbaut écrit alors un ouvrage capital, Comment New York vola l'idée d'art moderne : expressionnisme abstrait, liberté et guerre froide (Guilbaut, 1983), qui marqua un tournant dans la discipline et servit de base à de nombreuses recherches ultérieures concernant les relations artistiques entre la France et les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Rappelant à son lecteur combien l'intelligentsia américaine avait été déçue par le communisme après le pacte de non-agression germano-soviétique et l'invasion de la Finlande, Guilbaut décrit brillamment la « démarxisation » de la gauche américaine dans les années 1940, par laquelle le marxisme radical des décennies précédentes fit place à un antifascisme idéologiquement plus composite. Durant les années de guerre et celles qui ont suivi, les États-Unis se perçurent comme les sauveurs économiques, politiques et culturels potentiels de l'Europe contre le péril du fascisme d'abord, puis du communisme. Cherchant une forme d'art compatible avec le monde libéral de l'après-guerre, des intellectuels appelèrent de leurs vœux un art qui incarnerait le triomphe américain et se lirait dans le même temps comme l'accomplissement d'un modernisme international. L'expressionnisme abstrait en fut le résultat : un art formellement abstrait qui semblait le seul héritier légitime du modernisme français (désormais mourant) et exprimait toute la vigueur de l'Amérique. Libérée des opinions socialistes des générations précédentes, cette nouvelle abstraction (particulièrement chez Pollock) illustrait, durant les années du plan Marshall, les valeurs que le gouvernement des États-Unis revendiquait également dans sa propagande : liberté d'expression et d'autres libertés individuelles, contre la répression et le contrôle social staliniens (associés au réalisme socialiste). Si Guilbaut se livre peu à l'analyse d'œuvres singulières, il recense méticuleusement les expositions en galerie et cite par centaines les critiques et les archives, montrant comment les Américains ont construit une nouvelle image de New York, héritière du prestige de Paris sur la scène artistique internationale et épicentre de la liberté.

6Rares ont été les tentatives de contredire les thèses de Guilbaut sur l'enrôlement de l'art dans le discours géopolitique au cours des années 1940 et 1950. Stephen Polcari, dans un essai consacré à l'expressionnisme abstrait, Abstract Expressionism and the Modern Experience (Polcari, 1991), ne convainc guère lorsqu'il en appelle à l'absence de toute intention politique chez les artistes (dont on voit mal comment elles auraient empêché l'utilisation idéologique de leur œuvre). David Galenson de l'université de Chicago (Galenson, 2002), est plus original : il se livre à une analyse statistique des manuels d'histoire de l'art en France pour conclure que, puisque les œuvres de Dubuffet et de Klein y sont reproduites plus souvent que celles Pollock et Warhol, New York a échoué, finalement, à subtiliser l'idée d'art moderne. Une étude comme celle de Galenson, aussi intéressante soit-elle, n'est pourtant pas essentielle : plusieurs expositions et études ont déjà démontré l'abondance et la vitalité de l'art français pendant la guerre froide (Aftermath, 1982 ; Viatte, 1984 ; Bertrand Dorléac, 2004, 2010 ; Guilbaut, 2008). L'enjeu est plutôt celui de l'idéologie, de la construction d'un récit officiel qui constate, pour des raisons politiques, que l'art américain représente un paradigme nouveau et suprême.

7Le paradigme de Guilbaut comporte, convenons-en, des avantages et des inconvénients. Si ses conclusions sont justes (comme l'admettent la plupart des chercheurs), il existe néanmoins une limite à ce que l'histoire peut dire des raisons et des manières pour lesquelles et par lesquelles les objets d'art sont ce qu'ils sont. Méthodologiquement, ce type de recherche définit un champ de l'histoire de l'art où les archives sont exploitées avec science, où les réponses critiques sont scrutées à l'aune des présupposés culturels, où les articulations politiques du discours artistique sont comparées avec un indéniable talent aux grandes périodes rhétoriques de la guerre froide. Mais cette histoire de l'art (à quelques exceptions près toutefois, et significatives) n'est pas de celles qui s'attachent longuement et soigneusement à la structure et à la forme d'œuvres singulières, pas plus que l'on n'y trouve l'application rigoureuse de méthodes philosophiques destinées à enrichir ou à problématiser le processus d'interprétation

houlala

#164
Voilà. La nlle subjectivité, Expo 1976. Réalisée par J Clair.
L'idée que j'en retiens était de conserver des vus d'un réel qui disparaît et une technique picturale dont il faut retrouver les secrets, vieille idée déjà défendue par de Chirico (après ses oeuvres de jeunesse) et Dali. Entre autres.
Et la bible
https://www.amazon.fr/technique-peinture-lhuile-manipulations-acrylique/dp/2081258218
Ainsi que Rudel
https://www.amazon.fr/Technique-peinture-Jean-Rudel/dp/2130466664
Et les cours d profs d beaux arts.


geargies

On peut passer par Decitre si on veut éviter amazon .. Bonne Année à tous ;)

houlala

#166
Citation de: geargies le Janvier 03, 2017, 13:36:35
On peut passer par Decitre si on veut éviter amazon .. Bonne Année à tous ;)
Vous avez raison. Je n'ai donné ces liens sur amazon que parce que ce sont les premiers qui me sont tombés sous l'index. Écrire avec le doigt sur une tablette fait qu'on va au plus rapide. D'ailleurs j'aurais préféré donner des liens non commerciaux.
Mais ça vous donne une idée de quelques livres sur l'histoire de la technique de la peinture à l'huile. Puisqu'il en est question dans les différents rejets de l'art contemporain, parfois contradictoires, qu'on trouve sur ce fil, et par-là, dans la  recherche d'un art renouant avec le métier, les valeurs et le savoir d'avant l'invention et l'utilisation des tubes de peinture (avant on broyait les pigments, la couleur, qu'on mélait à un agglutinant ou liant, oeuf, huile (pas d'olive, erreur que j'ai faite à 13 ans), gomme arabique, résines... puis qu'on diluait avec des... diluants ayant chacun ses qualités.)
....
Motivé par tout ce que j'ai lu ici, je me suis rendu chez Gibert pour trouver des livres sur la détestation de l'art contemporain. J'en ai trouvé cinq dans l'espace essais, juste en parcourant des yeux ce rayon.
Certains étaient remplis d'erreurs historiques et de haine à l'état  pur, accompagnées d'un vocabulaire et de raisonnements d'avinés de comptoirs.
Finalement, j'ai acheté en occasion La grande falsification, JL Harouel. Ce livre a recueilli, je ne sais trop comment, ("un nègre" historien de l'art peut-être ;D) une somme d'informations très justes, qui peuvent être interprétés aussi bien positivement que négativement pour l'AC.
Il y a aussi des citations très bien vues de Jean Clair. Je ne suis pas manichéiste à son égard.
Ce n'est qu'à la fin que le ton devient insultant et que les artistes sont traités de malfaisants. Valeurs actuelle pointe alors son nez dans les notes de bs de page. P162/163.
Il y aurai beaucoup à écrire sur F Lepage, qui est un humoriste provocateur, mais qui tombe assez souvent juste (on ne pense qu'avec les mots que les médias, l'école, notre environnement met à notre disposition, par exemple). Mais parfois, il est simpliste, notamment pour J Cage, dont la philosophie apparaît ridicule si on pense que 4' 33" rejette toute l'histoire de la musique et que sa démarche ne consite pas, juste, à nous amener à écouter notre corps et notre environnement dans l'instant présent, dans une libération zen. Cela n'invalide en rien les grands compositeurs.
Quant aux théories du complot, il n'y a qu'à voir les différents think tanks et autre clubs et politiques gouvernementales qui ont oeuvré de façon tout à fait transparente à la victoire de la pensée de droite, glorifiant les prises de risque et le profit des investisseurs, sortes de saints économiques, et écrasant le marxisme, bouté jusque hors des livres d'économie, il n'y a encore pas si longtemps que ça.
Qui utilise encore les concept d'aliénation économique et idéologique, d'exploitation de l'homme par l'homme ?
Qui parle encore de plus-value ? D'armée de réserve du capital ? Etc.



esox_13

#168
Est-il normal que le prix d'achat d'oeuvres par le FNAC/CNAP ou autres FRAC soit tenu secret sous le prétexte de ne pas nuire à la cote de l'artiste alors que le moindre bénéficiaire du RSA voit ses comptes en banque épiés pour voir si il ne cache pas 2 euros ? Alors que tous les ministres doivent montrer patte blanche question revenus, patrimoines, éventuels conflits d'intérêt ? On connait le montant de la vente des Rafales aux Saoudis mais on ne connait pas les prix d'achat par l'état des oeuvres de ces "artistes". Secret d'état.

Pourquoi un jury populaire est-il jugé suffisamment compétent pour décider de l'enfermement d'un individu en Cour d'Assises alors que les achats du FNAC ou des FRAC sont décidés par un jury dont la composition est plus qu'opaque ? Petits arrangements entre amis. J'imagine que le peuple est trop con pour juger de la pertinence transcendantale d'un tas de fringues ou de rayures de 7,5 cm de côté. Si les achats devaient être validés par ceux qui payent la douloureuse, je suis prêt à parier que Buren vendrait moins de rayures.

Qu'on juge légitime de faire la différence entre collectionneur et amateur est effarant je trouve. Ca prouve qu'on est dans un pur marché, régit par les lois du marketing et non plus dans une quelconque vocation artistique. On appelle ça de l'art pour donner une dimension immatérielle à ce qui n'est que de l'argent et de la représentation. Un manière d'affirmer son ego. Je suis prêt à parier que Pinault préfère acheter un Koons 37 millions d'euros que 100000 euros. Et le Koons, ancien trader qu'il est, n'est pas bête, il offre une sculpture géante à la Ville de Paris en faisant sa pub sur le dos des victimes des attentats. Et on va devoir se taper un bouquet de fleur aussi laid et vide de sens que géant pour la gloire de monsieur Jeff. Par cet acte il affirme son statut.

D'une capacité à savoir faire et transmettre par des moyens que l'expression formelle ne permet pas l'art est devenu un statut. Le suis artiste donc si je pose un trognon de pomme au MAC en le signant, j'ai commis un "acte" qu'on appelle oeuvre d'art. le même trognon de pomme tombé de main d'un gamin n'est pas un "acte" digne d'obtenir le statut d'oeuvre d'art. Et fait monter sa cote. Plus cynique que ça tu meurs.

esox_13

Le dit tas de fringue a été acheté chez Emmaus, en privant ainsi ceux qui en ont le plus besoin.

dioptre

Tes attaques contre les FRAC sont de mauvaise foi.
Tu trouves tous les renseignements que tu veux en cherchant un peu :
Par exemple sur les budgets :

CitationLe FRAC Pays de Loire organise depuis 1984 des Ateliers internationaux : 30 % des acquisitions ont été réalisées dans le cadre de ces résidences auxquelles participent de jeunes artistes du monde entier. Ce qui lui permet de déceler les nouveaux talents avant que leur cote n'explose. Et de produire leurs œuvres, qu'ils acquièrent ainsi à prix raisonnable. "Notre budget d'acquisitions de 270 000 euros nous oblige à mener une politique très prospective. Nous avons par exemple acheté Martin Boyce ou Simon Starling bien avant qu'ils n'aient le Turner Prize, se félicite Laurence Gateau. En outre, artistes et galeristes font attention à appliquer des tarifs en phase avec nos moyens."
Un système qui a ses limites, explique Florence Derieux : "Notre budget de 130 000 euros n'a pas bougé en dix ans, et nous en dépensons 30 000 juste pour préserver la collection. C'est un drame, car nous tablons uniquement sur nos relations avec artistes et marchands en réclamant des rabais incroyables. Difficile de faire ainsi un vrai travail de prospection."
Directeur du FRAC Midi-Pyrénées, Olivier Michelon se veut plus optimiste : "Peu importe que la spéculation sur l'art explose, nous ne sommes pas là pour courir après le marché privé ou le chef- d'œuvre validé, mais pour inventer un terrain qui permette que les choses existent." Le vrai problème, pour lui, tient plutôt à la répartition des fonds alloués. "Pour l'éducation artistique, les programmes à l'hôpital ou en prison, nous trouvons toujours des financements. Mais il y a de moins en moins d'argent pour l'artistique, notre cœur de métier. Or, si l'on n'a plus rien au centre, on n'aura plus rien autour."

Ou sur les participants aux achats :

Citationhttp://www.frac-champagneardenne.org/page-le_comite_technique_d_achat-16-1.html

houlala

Citation de: dioptre le Décembre 26, 2016, 20:56:14
J'ai travaillé étroitement avec le FRAC des Pays de la Loire dans les années 1990.
Pourriez-vous préciser concrètement ce que recouvre travaillé étroitement avec le FRAC

esox_13

Encore heureux qu'on a le budget total! Je parle artiste par artiste, oeuvre par oeuvre. D'ailleurs il semblerait que le budget de fonctionnement des FRAC tende à phagocyter celui des achats... Connaître aussi les éventuels liens entre les artistes achetés ou exposés et les membres des jurys d'experts qui décident de ces achats serait une bonne chose.

kochka

Directeur du FRAC Midi-Pyrénées, Olivier Michelon se veut plus optimiste : "Peu importe que la spéculation sur l'art explose, nous ne sommes pas là pour courir après le marché privé ou le chef- d'œuvre validé, mais pour inventer un terrain qui permette que les choses existent." Le vrai problème, pour lui, tient plutôt à la répartition des fonds alloués. "Pour l'éducation artistique, les programmes à l'hôpital ou en prison, nous trouvons toujours des financements. Mais il y a de moins en moins d'argent pour l'artistique, notre cœur de métier. Or, si l'on n'a plus rien au centre, on n'aura plus rien autour."

Ce me semble assez irresponsable avec les deniers publics. En gros il nous dit qu'il est payé pour pour dépenser selon son humeur.
Quant on parle de réduire les fonctionnaires inutiles, on veut toujours nous faire croire que l'on va s'attaquer aux infirmière, alors que du coté de ces zozos, il y a de sacrés réserves.
Technophile Père Siffleur

esox_13

#174
On est bien d'accord, mais si on ose ne serait-ce qu'évoquer ce dont tu parles, toutes ces vierges effarouchées hurlent à la censure.

Citationinventer un terrain qui permette que les choses existent

Parfait exemple de langue de bois, du verbe, du verbe, du verbe... pour ne rien dire. Ca sonne bien, ça fait genre le mec qui a une réflexion, mais ça ne veut rien dire de concret. La belle tarte à la crème. On prend souvent en exemple le reste du monde pour valider ou invalider nos choix (les 35 heures, l'ISF, le revenu minimum, le montant des charges, etc.). Il me semble bien que nous sommes le seul pays à avoir un ministère de la culture non ? En tous cas en Europe et sans parler des USA. Pourtant ces pays ne sont pas moins créatifs que nous. Nous nous avons un art officiel dicté par le ministère de la culture qui fait vivre quelques heureux élus et leurs suiveurs.