A l'intention des digiscopeurs reflex débutants sur STX65/85/95HD + TLS APO...

Démarré par Laure-Anh, Avril 09, 2017, 21:34:08

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Laure-Anh

Même à distance plus courte, il peut y avoir des brumes de chaleur. Notamment au bord de mer.
Ici, le sujet était relativement proche mais les distorsions apparaissent et dégradent les détails de la digi de façon notable.
J'ai écourté le temps de pose à 1/1600è s en espérant minimiser la dégradation mais les effets ont eu le temps de s'accumuler sur l'image finale qui manque en définitive de netteté.




Laure-Anh

Citation de: lassenb76 le Avril 11, 2017, 19:33:46
Bonjour laure
très instructif ton fil  ;) j'avais un tls 800 que j'ai  remplacé par un TLS APO avec un oculaire et un stm 80HD
J'utilise cet ensemble avec mon nikon d7100 depuis quelques jours.

Chouettes digis, Lassenb 76 !
N'hésite pas à intervenir. Le fil est libre. Plus il y aura de retours d'expérience, mieux ce sera.

Oui, tu fais bien de le faire remarquer, je ne l'ai pas signalé, les TLS APO 23mm pour capteur 4:3 et TLS APO 30mm pour capteur APS-C s'installent sur les anciennes LV STS/STM 80HD x20-x60.
Ce qui permet à la fois d'observer avec la LV et de choisir de photographier à tout moment sans perdre de temps.


Un TLS APO 23mm associé à un boîtier 4:3 produira une focale résultante de 460-1040 mm/7,5-13 en équivalent 24x36 avant coeff de recadrage x2 utilisable en pratique sur le terrain.
Un TLS APO 30mm associé à un boîtier APS-C produira une focale résultante de 600-1040 mm/7,5-13 en équivalent 24x36 avant coeff de recadrage x1,5 ou x1,6 utilisable en pratique sur le terrain.
Mieux vaut ne pas pousser l'oculaire à x60 car cela ferait - avec un TLS APO 30mm et avant coefficient de recadrage - une focale résultante de 1800mm/22,5 dont l'ouverture serait rédhibitoire parce que inutilisable sur le terrain. (1800mm/80mm = 22,5)

Laure-Anh

Citation de: twiny le Avril 10, 2017, 23:29:44
...en tps qu'heureux possesseur d'une kowa j'aimerai bien avoir ce genre de topic 😋

Kowa propose à son catalogue un adaptateur photo zoom pour la pratique de la digiscopie reflex : le TSN-PZ qui associé à une TSN-884 Prominar (de diamètre 88mm) une focale résultante de 680-1000mm/7,7-11,4 avec un cercle d'image couvrant le format d'un capteur APS-C. Le TSN-PZ se visse directement à la LV sans interposition de l'oculaire.

La société Midas, importatrice de Kowa, m'avait permis d'essayer - gracieusement et en toute indépendance - cet adaptateur photo zoom sur TSN-884 et faire un compte rendu pour les copains en 2011 : c'était très qualitatif. Il suffit de suivre le lien :   http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,116025.0.html


Laure-Anh

Une fois la distance de prises de vues et la mise au point manuelle en fonction de la taille du sujet bien comprises et maîtrisées, se pose la question de réussir la bonne exposition des digis reflex.

En l'absence de tout collimateur AF actif pour leur désigner au sein du champ cadré où et quel est le sujet principal - celui qu'il faut exposer correctement ! - les automatismes boîtier basés sur la mesure multizone/évaluative/matricielle ne fonctionnent pas au mieux de leurs possibilités. Le mode AV priorité à l'ouverture peine à marcher en digiscopie reflex à mise au point entièrement manuelle. Raison pour laquelle j'ai opté et conseille le travail en mode M associé à la mesure centrale pondérée ou bien spot.

J'ai une préférence pour la digi à titre d'exercices de sujets divers et variés comportant une surface blanche laquelle surface ne tolère aucune erreur d'exposition au-delà de l'exposition correcte liée à l'éclairement naturel ambiant existant. Cela oblige et habitue à bien connaître et à relever avec exactitude et précision quel est l'éclairement naturel ambiant en tout endroit et en toutes circonstances.

Après l'échangeur d'air, après la camionnette, après le lampadaire avec son ampoule blanche, voici la digi d'un bête et banal mur en crépi blanc :  ;) ;D

Laure-Anh

Une fois cet éclairement préalablement déterminé en arrivant sur site, j'ai beau jeu de l'utiliser pour exposer correctement tout sujet qui passe à portée de longue-vue.

En effet, que ce sujet soit noir/vert/bleu/rouge ou marron, quel que soit son coefficient de réflexion à la lumière, qu'il soit en plein soleil ou bien en partie à l'ombre, qu'il soit ou non caché en partie par un avant-plan, et quel que soit l'arrière-plan clair ou bien sombre dur lequel il est adossé, si ce sujet est éclairé en partie par la lumière solaire, l'exposition qui va bien pour ce sujet est l'exposition liée au plein soleil relevée en début de séance - à charge pour moi de noter et de tenir compte de toute variation de la lumière que celle-ci soit ponctuelle en raison d'une interposition passagère de nuages ou que celle-ci soit durable en raison de l'abaissement du soleil vers l'horizon en fin de journée.

Laure-Anh

On n'a pas toujours dans la nature un sujet "gris moyen" sur lequel faire sa mesure d'exposition en mesure de lumière réfléchie, c'est pourquoi il est bon de mesurer cette exposition au préalable en début de séance.

Dans le cas de cette digi reflex de girouette, j'avais comme à mon habitude relevé au préalable l'éclairement naturel existant sur une surface blanche avoisinante aussi je connaissais exactement et par avance l'exposition correcte devant être affichée comme tenu du fait que la lumière n'avait pas changé entretemps :

Laure-Anh

Idem pour cette voiture rouge cachée en partie par une haie : l'expo est ardue à faire face à la scène cadrée aussi il est bon et utile de connaître avec exactitude et précision l'expo correcte à l'avance. D'autant que l'on doit batailler avec la bonne mise au point et avec la composition. D'autant que l'on doit également penser choisir avec discernement où positionner le plan de mise au point pour gérer la répartition de la PdC qui est peu généreuse : en l'occurrence, sur le sigle de la marque de voiture.

C'est un exercice important. Vous verrez plus tard l'application pratique de ce type d'exercice à priori farfelu sur un sujet à priori sans aucun intérêt ornithologique.



Laure-Anh

Une fois que j'ai relevé et détiens la connaissance de l'exposition correcte liée à l'éclairement ambiant,
je sais par là même comment créer une scène en ombre chinoise à la volée et sans perdre de temps :
il me faut enlever environ -3 IL à l'exposition de la partie ombragée.


Exemples d'application pratique : vous pouvez vérifier, les exifs ont été conservés à dessein...





Laure-Anh

En digiscopie reflex, la PdC n'est pas aussi étendue que celle à laquelle le digiscopeur traditionnel avec APN compact est habitué. Elle est chiche aussi il faut prendre le temps de digiscoper depuis une même distance de prises de vue un sujet susceptible de vous indiquer quelle est la PdC dont vous disposez.

Ici, c'est une tuile  qui m'a servi de jauge. Partant de là, c'est à moi d'en faire bon usage au moment de digiscoper l'oiseau situé à une distance sujet/boîtier comparable.



Laure-Anh

Petite question : avez-vous remarqué le point commun de toutes les digis reflex postées en guise d'illustrations sur ce fil ?
Petit indice : cela concerne le positionnement de chaque sujet choisi et digiscopé par rapport à la lumière naturelle ambiante...

Laure-Anh

J'ai une préférence pour les sujets éclairés aussi souvent que possible par une lumière latérale qui met en valeur leurs détails et souligne leur volume.
De façon générale, pensez toujours à noter et à utiliser votre position par rapport aux sujets et par rapport au soleil...


Sur cette image de making-of, vous pouvez constater que la lumière naturelle ambiante est latérale : et favorable...





et c'est pourquoi cela donne ceci :

Laure-Anh

Entre le moment où j'ai digiscopé la tuile et celui où j'ai digiscopé l'étourneau, le soleil s'est levé petit à petit de sorte que l'éclairement ambiant a été multiplié par deux.
Un tout petit peu plus tard, le soleil est bien en place avec nouveau doublement de l'éclairement ambiant : soit 1/2000è s pour 1250 ISO, au lieu de 1/500è s puis 1/1000è s pour 1250 ISO.

Je vous poste les digis réalisées sur une période de une demie heure : vérifiez par vous même si l'éclairement a varié ou non au cours de cette période, et de combien. Et si ma méthode de travail en mode M tient la route ou non,

Laure-Anh

N'ayant pas à me soucier de la (bonne) exposition de mes prises de vues, j'ai tout le loisir de faire ma mise au point, de gérer la PdC en m'aidant des éléments de l'antenne qui encadrent de part et d'autre l'oiseau, de soigner la composition et de guetter l'attitude qui va bien pour déclencher...

Laure-Anh

Pour passer le temps, je varie en deux coups de molettes dédiées les paramètres d'exposition en respectant l'exposition correcte déterminée au préalable en début de séance,

Laure-Anh

Voici la dernière de la série, une demie heure plus tard...
Alors mode Av + mesure évaluative...ou bien mode M + mesure spot et emploi de l'exposition correcte préalablement déterminée en début de séance ?





Bonne soirée à toutes et à tous,

Laure-Anh

Autre jour, même endroit et mêmes heures : toujours en mode M + mesure spot en ayant relevé au préalable l'exposition théoriquement correcte liée à l'éclairement naturel ambiant existant en début de séance.
Le ciel n'est pas dégagé mais est voilé par de minces couches de nuages.

(PS : L'habitude de regarder et de surveiller la lumière naturelle ambiante aidant, l'observation attentive et répétée conduit à noter que l'interposition d'une mince couche de nuages devant le soleil produit une ombre portée très légère, de sorte que l'on peut conclure et énoncer qu'une mince couche de nuage équivaut à une réduction de l'éclairement solaire ambiant de moitié : soit -1IL, ce qui revient à devoir corriger l'expo correcte liée à un ciel dégagé par +1IL...Du moins, c'est une donnée empirique qui figure en bonne place dans mes carnets de note.)

Je vous mets une digi reflex faite en début de séance avec son expo correcte du jour : 1/1250è s & 1600 ISO

Laure-Anh

et une digi faite 35mn après la précédente avec son expo du jour par ciel bleu légèrement voilé : 1/1000è s & 1000 ISO...
ce qui équivaut à 1/1600è s & 1600 ISO.
Cela représente une différence de -1/3IL entre les deux digis.

Le fait est que, tant que le voile de nuages fins perdure, l'expo correcte relevée en début de séance en mode M + mesure spot est en pratique valide pendant au moins 35mn.
(Accessoirement, on vérifie en consultant les exifs que l'expo avec voile fin de nuage correspond à l'expo avec ciel dégagé + 1IL.)

Laure-Anh

Etourneau au plumage sombre et tourterelles à plumage clair sont susceptibles de tromper la mesure évaluative qui fonctionne en mesurant la lumière réfléchie.
Mais peut-être pas. Pour être tout-à-fait objective, il se peut que la mesure évaluative fasse bien son travail en dépit de deux coefficients de réflexion à la lumière très différents.

En digiscopie reflex, on n'a pas intérêt à digiscoper directement le sujet. Pour créer un effet de profondeur et pour stimuler le regard et l'imagination du spectateur, on a intérêt à interposer un avant-plan entre le sujet et l'objectif. En faisant cela, on met à coup sûr la mesure évaluative à l'épreuve et on augmente à coup sûr fortement les risques qu'elle se plante : et cela à chaque variation de cadrage...


Comment cela se passe-t-il en mode M + mesure spot avec détermination préalable de l'exposition théoriquement correcte liée à l'éclairement naturel ambiant existant en début de séance ?
J'ai accumulé pour vous un exemple de prises de vues en fin de journée avec la conscience que l'éclairement ambiant va à un moment ou à un autre fatalement diminuer dès que le soleil aura baissé sur l'horizon.

Commençons par la première prise : l'horloge du 7D MarkII n'est pas à l'heure mais elle donne une indication de durée ; à 20:07, l'expo correcte est 1/1250è s & 3200 ISO.
La tourterelle est plus intéressante à observer que les tourterelles digiscopées à découvert. Il y a par ailleurs un effet de profondeur et un effet de "perspective accélérée" : on a l'impression d'être plus proche de l'oiseau que dans les autres cas de figure, on a l'impression qu'on l'observe directement depuis les branches du sapin tandis que l'on est en réalité positionné beaucoup plus loin que cela. C'est une illusion optique parce que tourterelle dissimulée par le sapin et tourterelles à découvert sur l'antenne présentent à peu près les mêmes dimensions à l'image.

Laure-Anh

N'ayant pas à me soucier de la (bonne) exposition de mes prises de vues, j'ai tout le loisir de faire ma mise au point, de gérer la PdC au niveau de l'oiseau, de soigner la composition et de guetter l'attitude qui va bien pour déclencher...

Laure-Anh

L'heure avance et l'éclairement naturel ambiant ne baisse toujours pas :

Laure-Anh

Je ne vais pas vous faire subir toutes les digis de la séance. Je vais mettre une planche contact avec quelques digis piochées par-ci par-là :
à un moment donné de la fin de journée, l'éclairement a fini par baisser,
et dans la mesure où c'est un évènement naturel auquel la digiscopeuse reflex que j'étais s'attendait, j'avais beau jeu de corriger tout naturellement mon expo en conséquence au moment opportun.
Rien de bien magique ou de bien compliqué à réaliser sur le terrain.






Laure-Anh

Ca cafouille un peu le temps de relever la nouvelle expo...
mais l'opération dure moins d'une minute avant que le plumage de la tourterelle retrouve le même pic d'histogramme qu'auparavant.

Laure-Anh

Un petit recadrage du fichier natif de 75% pour vous montrer que à 1/500è s, ça reste détaillé et utilisable...



256A0503 recadré de 75% (focale résultante initiale x2 soit 1280 x 2 = 2560mm en équi 24x36 ouvrant à f10)


Un possesseur de STX 95HD + TLS APO 30mm est en position de faire mieux depuis la même distance de prise de vues.
Parce qu'il pourra voir et disposer de plus de détails quand il fera sa mise au point manuelle sur les yeux de l'oiseau,
et parce qu'il pourra mettre en oeuvre à sensibilité ISO identique un temps de pose deux fois plus élevé que le temps de pose que j'ai utilisé.

Laure-Anh

Par la suite, le soleil a baissé très vite sur l'horizon et l'éclairement a en conséquence varié très vite.
La lumière étant devenue moins belle et les couleurs plus fades, il était temps de ranger la LV.
Toujours est-il qu'il y avait/a moyen de digiscoper jusqu'en fin de journée un sujet positionné à découvert quant la qualité d'image à 3200 ISO est au rendez-vous.
J'étais à main levée en appui sur un poteau vertical de parasol de jardin mais sans recourir à une fixation fiable sur un trépied lourd et stable.
La nuance est d'importance parce que cela signifie que l'on peut se trimballer l'ensemble LV + TLS 800 et se faufiler avec dans la nature sans crainte et sans s'encombrer d'un trépied.


NB : Notez que dans la mesure où l'on utilise une seule exposition voire deux expositions - et non pas une infinité d'expos pondues par les automatismes boîtier qui sont plus ou moins valables - au cours de la séance, le travail en post-prod est facilité d'autant. On optimise la première digi en y consacrant le temps nécessaire puis on applique le script à toutes les autres prises de vues.