Différences balance des blancs..

Démarré par NeoBeo, Octobre 22, 2017, 15:54:00

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fhi

Citation de: seba le Octobre 22, 2017, 23:33:10
Si je clique avec la pipette sur du rouge, ce rouge devient gris.

Oui, désolé je me suis planté, j'ai dit rouge pour gris et le fonctionnement "bdb auto" des dérawtiseurs n'est pas à généraliser.

Dans RawTherapee par exemple, la bdb en mode auto (du dérawtiseur, pas celle du boîtier) suppose toujours que la couleur moyenne de la scène est gris neutre. Si tu photographies/cadres uniquement un à-plat rouge, tu obtiendras un gris aussi bien avec l'outil pipette qu'avec la bdb en mode auto (du dérawtiseur, pas du boîtier). On obtient la même valeur en R,V et B. Par exemple R80 V80 B80.
Concernant la bdb auto du boîtier c'est plus compliqué et c'est affaire d'algorithmes comme le dit jaric. Dans ton exemple un peu particulier, un principe peut être de conserver la valeur la plus élevée quand il y a un écart important (par exemple R pour du rouge) et de faire coïncider V et B par exemple. Car il est peu probable que le boîtier suppose un éclairage rouge intense. Si tu photographies ton à-plat rouge sous tungstène et que tu obtiens R95 V45 B55 avec une bdb "tungstène", la bdb auto de l'appareil photo te donnera plutôt R95 V50 B50. Mais l'appareil ne peut pas savoir si c'est photographié sous tungstène ou autre...
¯\_(ツ)_/¯

seba

Citation de: fhi le Octobre 23, 2017, 13:33:19
Dans RawTherapee par exemple, la bdb en mode auto (du dérawtiseur, pas celle du boîtier) suppose toujours que la couleur moyenne de la scène est gris neutre. Si tu photographies/cadres uniquement un à-plat rouge, tu obtiendras un gris aussi bien avec l'outil pipette qu'avec la bdb en mode auto (du dérawtiseur, pas du boîtier). On obtient la même valeur en R,V et B. Par exemple R80 V80 B80.

Je trouve ça étonnant. Car par exemple on photographie souvent des paysages où le vert domine (forêt, prés, etc..)  et là le résultat serait complètement à l'ouest.

Citation de: fhi le Octobre 23, 2017, 13:33:19
Concernant la bdb auto du boîtier c'est plus compliqué et c'est affaire d'algorithmes comme le dit jaric. Dans ton exemple un peu particulier, un principe peut être de conserver la valeur la plus élevée quand il y a un écart important (par exemple R pour du rouge) et de faire coïncider V et B par exemple. Car il est peu probable que le boîtier suppose un éclairage rouge intense. Si tu photographies ton à-plat rouge sous tungstène et que tu obtiens R95 V45 B55 avec une bdb "tungstène", la bdb auto de l'appareil photo te donnera plutôt R95 V50 B50. Mais l'appareil ne peut pas savoir si c'est photographié sous tungstène ou autre...

De toute façon comment la BdB auto telle qu'elle est sur mes appareils fonctionne, je n'en ai aucune idée.

jaric

#27
J'ai trouvé un article traitant du sujet issu de chercheurs de l'université de Taïwan datant de 2006 et qui est encore, aux dires des auteurs, "a work in progress".

Je viens juste de le découvrir et l'ai juste parcouru en diagonale, je ne peux donc émettre de jugement sur sa valeur, mais le travail me semble exhaustif (sans prétension de ma part, œuf corse ;D).
Je le soumets ici à l'examen pour des lecteurs intéressés, à commencer par seba.  ;)
http://www.csie.ntu.edu.tw/~fuh/personal/AutomaticWhiteBalanceforDigitalStillCameras.pdf

seba

Merci, je vais lire ça à tête reposée.

fhi

Citation de: seba le Octobre 23, 2017, 15:35:12
Je trouve ça étonnant. Car par exemple on photographie souvent des paysages où le vert domine (forêt, prés, etc..)  et là le résultat serait complètement à l'ouest.

C'est sûr que plus il y a de couleurs différentes dans la scène et plus c'est efficace. Mais pour que ce soit vraiment à l'ouest il faudrait plutôt photographier l'océan. Ou une feuille de papier rouge...
En fait c'est la première méthode (Gray World Method (GWM)) présentée dans le document mis en lien par jaric.
C'est toujours bon à prendre. A partir du moment où on photographie en raw et bdb auto de l'appareil, c'est une option supplémentaire.
Ceci dit pour du paysage je ne vois pas trop l'intérêt d'utiliser autre chose qu'une balance lumière du jour +/- corrigée de 1 ou 2 centaines de Kelvins en fonction de la température de l'optique (quitte à la modifier ensuite subjectivement à l'oeil selon le rendu souhaité).
Merci à jaric pour le lien. Il faudra que je me penche sérieusement dessus pour essayer de le comprendre.
¯\_(ツ)_/¯

seba

Citation de: fhi le Octobre 23, 2017, 21:59:22
C'est sûr que plus il y a de couleurs différentes dans la scène et plus c'est efficace. Mais pour que ce soit vraiment à l'ouest il faudrait plutôt photographier l'océan. Ou une feuille de papier rouge...
En fait c'est la première méthode (Gray World Method (GWM)) présentée dans le document mis en lien par jaric.

Oui.
Cependant je ne connais aucun appareil basé sur cette méthode (ça se verrait vite).

Citation de: jaric le Octobre 23, 2017, 16:30:02
J'ai trouvé un article traitant du sujet issu de chercheurs de l'université de Taïwan datant de 2006 et qui est encore, aux dires des auteurs, "a work in progress".

Les deux premières méthodes (GWM et PRM) me semblent primitives, la troisième (FRM) déjà mieux, et la méthode de Chiou très élaborée mais je n'y comprends rien.

egtegt²

Je m'insère dans la conversation vu que ça m'intéresse :)
Si j'ai bien compris :

GWM : on fait la moyenne des couleurs des pixels et on ajuste pour que cette moyenne corresponde à du gris
PRM : on cherche les pixels les plus clairs en partant du principe que ce sont des reflets spéculaires donc réfléchissant exactement la source de lumière (un peu optimiste :) )
FRM : elle revient un peu au même que GWM sauf qu'on pondère l'importance des pixels en fonction de certains facteurs (zones de couleur presque uniforme, zones sombres ou claires, zones déjà proches du blanc avant correction)

Chiou : c'est une méthode en plusieurs phases :
Phase 1 : on cherche les points blanc probables :
- On commence par éliminer les pixels avec une couleur dépassant un seuil de saturation (racine(Cr2+Cb2) inférieur à 60)
- On élimine ensuite les pixels ayant une composante R, G ou B inférieure au 80° percentile de chaque composante dans l'image.
- On élimine les pixels dont Cr et Cb sont supérieurs à 45
- Enfin on élimine les pixels dont le ration Cr/Cb est hors de l'intervalle -1,25 - -0,75
En gros on élimine tous les pixels très colorés qui ont peu de chance d'être des points blancs

Phase 2 : on calcule le White Balance Judging unit qui peut donner une valeur Ma égale à 0, 1 ou 2
Sur ce point, ils parlent de valeurs Rrough, Rprecise, Prough et Pprecise mais je n'ai pas compris d'où ces valeurs sortent

Phase 3 : On calcule l'ajustement en fonction de Ma :
Même chose, ils parlent de Rrgain, Rpgain, Grgain, Rpgain mais rien n'explique clairement à quoi ces valeurs correspondent.

Cela dit, rien que la première phase est intéressante, cette méthode est la seule des trois qui considère que les pixels très colorés sont a exclure, ce qui me semble une excellente idée, il n'y a guère que des photographies avec un éclairage franchement atypique, genre spot de couleurs, qui risquent de poser problème. Et dans ce cas, j'ai l'impression que la phase 2 écartera ces photographies et ne fera aucune balance des blancs.


seba

Ah c'est déjà ça.
J'ai lu le document mais je n'ai rien compris à la méthode Chiou.

egtegt²

Par contre, ce qui m'a étonné récemment, c'est que sur une série de photo prises au même endroit, j'avais des écarts de BdB énormes en BdB automatique, même sur des photos très similaires. Donc clairement la BdB auto d'un D90 (je sais il n'est pas de toute première jeunesse :() est loin d'être à l'épreuve des balles. Elle a également beaucoup de difficultés en lumière artificielle, elle améliore les choses mais pas au point de revenir à la réalité.

rsp

Dans la méthode CHIOU, ils se posent la question de savoir s'il faut corriger ou non.
"This unit judges whether or not white balancing should be applied to the image"
S'il y a une forte dominante sur toute l'image ils font l'hypothèse qu'elle est volontaire (le cas des éclairages de concert rouges) et qu'il vaut mieux ne rien changer, ce qui parait sage. Ensuite tout est dans le réglage des seuils... comme toujours  :).

vernhet

Citation de: Hemiounou le Octobre 22, 2017, 20:21:17
Bonsoir,
Cet essai a-t-il été réalisé en éclairage artificiel?
La température de couleur de certaines lampes varie plusieurs fois en une seconde. Récemment, j'ai effectué des photos au cours d'une compétition de boxe dans un gymnase, sur une rafale de plusieurs images à 9 i/s (fréquences boîtier), j'avais trois températures de couleur très différentes: une image jaune, une image normale (vision humaine) et une image bleue, et de manière systématique. Et je ne parle pas de certaine lampes à basse consommation qui en plus peuvent perturber l'autofocus.
Voilà LA contribution la plus pertinente et, en tout cas, absolument irréfutable et nonsujette à caution de tout ce fil. Elle souligne un phénomène qui, sous certaines sources artificielles, vient dézinguer toutes les théories qu'on peut échafauder pour tenter de deviner comment nos appareils tentent de gérer au mieux une balance des blancs. Depuis l'époque argentique, les vieux briscards de la photo de spectacle avaient remarqué que sous éclairage mixte comportant des sources tungstène et des poursuites HMI, on déplorait des différences d'exposition et de rendu coloré plus ou moins chaud d'une vue à l'autre dans la même seconde, car tout se passait comme si à partir d'une certaine vitesse d'obturation, la photo était parfois prise au moment où la poursuite était plus ou moins éteinte. Évidemment , ça continue sur nos capteurs numériques, mais en plus de ça, maintenant, avec les sources à base de LED ( dans peu de temps, y'aura plus que ça), la couleur peut changer du tout au tout dans la mesure ou les couleurs sont obtenue par trichromie et que, en particulier  avec des matériels déjà un peu anciens ou de bas de gamme, les trois couleurs (RVB) ne sont en fait pas "allumées" exactement en même temps, l'oeil humain ne percevant le "mélange" que grâce à la persistance rétinienne)...