Quelques beaux objectifs anciens...

Démarré par Andhi, Avril 24, 2018, 11:33:20

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Andhi

#25
Citation de: Jenjan le Avril 29, 2018, 22:53:14
Le petzval fait 20cm (pare-soleil compris) pour 2kg, un beau bébé. À côté il y a un petit 135mm f/3,7 de projection, chiné en vide-grenier dans mon village, j'ai sauté dessus.
Je rêve d'un beau petzval Hermagis, mais les prix pour ces optiques s'affolent et nos beaux cailloux français partent pour les USA et la Chine sans trop d'espoir de retour....

Ah oui, c'est un beau caillou, garde-le bien !

La collection permet de préserver le patrimoine, pas simplement pour l'entretenir, mais aussi pour éviter qu'il ne parte ailleurs et qu'on ne le revoie plus...

C'est encore mieux si on peut utiliser le matériel, comme tu le fais.

Andhi

Un objectif "Rex" (Paris) Rectiligne Extra Rapide sur un obturateur Ch (Charles ?) Martel (Paris) ; ou comment la photographie rejoint l'histoire...
C'est un 230 mm f8 pour chambre de voyage 13 x 18.
Un classique : 2 lentilles collées à l'avant, la même chose à l'arrière et un diaphragme à iris 12 lamelles au milieu.

Andhi

Un autre objectif, monté sur une chambre 13 x 18, un 200 mm celui-là, avec les mêmes caractéristiques que le précédent présenté.
La chambre, fabriquée par la maison Louis Schrambach, est d'époque 1870, ce qui peut donner une idée de l'âge de l'objectif.
Il faut savoir que Louis Schrambach est le successeur de René Koch, qui a fondé son entreprise en 1848.
Reste à savoir quels étaient les liens entre Schrambach et Koch : gendre, apprenti, associé ?

L'indication des ouvertures n'est pas encore normalisée ; toutefois, les valeurs inscrites sont bien le résultat du rapport focale/diamètre d'ouverture.


Andhi

Le groupe de lentilles arrière a eu un petit souci : des formes étoilées en son centre, si bien faites qu'on aurait pu croire que c'était voulu...
C'est entre les deux lentilles collées.
J'ai pensé d'abord à des champignons ; pourtant, c'est moins filamenteux et il n'y a rien sur les bords.
De plus près, on dirait, pour certaines formes, un défaut d'étalement de la colle (baume du Canada ?), comme des bulles qui ont éclaté.
Si quelqu'un a un avis plus expert sur la question...

Jenjan

Belle collection ! Ça donne envie de les tester ! Il me semble avoir lu que les champignons n'attaquent que les lentilles avec un traitement de surface, est-ce que ça ne serait pas un début de séparation des lentilles plutôt ? Il est possible de les décoller puis les recoller au baume du Canada. Je n'ai pas encore eu à faire la manipulation mais des collègues collodionistes l'ont déjà réalisée.
We are the knights who say Ni.

Andhi

Bonjour, Jenjan,

Pour les essais, avec un beau Petzval comme le tien, ça doit être le summum !

Là, c'est un peu plus compliqué, surtout à cause des châssis.
Il faut en avoir, chaque chambre ayant sa propre norme et ceux que j'ai, pour les chambres les plus anciennes, ne sont plus très fiables ; le risque de casse est grand.
Pire, parce que ça m'est arrivé sur des châssis chargés, c'est quand, après avoir installé le châssis et pris la photo, le volet reste bloqué, impossible de le refermer. Il faut tout mettre dans la tente, chambre comprise, et essayer de sortir, sans le voir, le septum avec son plan-film, pour le remettre à l'abri dans un autre châssis (si l'on a pensé à en avoir gardé un vide...).
Depuis ces mésaventures, j'évite d'utiliser le matériel trop hasardeux, c'est-à-dire un bon nombre de mes chambres anciennes.

Quant au souci sur les lentilles, je n'avais pas pensé au décollement ; possible, en effet.
J'ai vu aussi qu'on pouvait décoller-recoller (j'en ai d'autres en plus mauvais état).
Il reste un gros problème : il faut que je m'y mette...

stratojs

Bonsoir,
Oui c'est probablement un début de décollement. Pour réparer, le plus difficile est effectivement de s'y mettre! Bon courage...  ;)

seba

On appelle ce genre de bulles (dans le baume du Canada) des "fleurs", qui sont effectivement un décollement.
Pour les champignons, ils peuvent se nourrir du baume du Canada (il leur faut une matière organique pour s'alimenter).

Andhi

Merci pour l'info.

Bon, on verra...
Et puis ces beaux dessins sont une occasion de montrer le défaut...

Andhi

Ici, les objectifs paraissent perdus au milieu d'une décoration flamboyante, typique du début du xxème siècle, avec ces obturateurs à double piston et ces ferrures dorées ou argentées.
Pour le premier, un "Rêve" de Girard, c'est écrit dessus.
Pour la Junior Sanderson, un Ross, London, Goertz Patent, 6 1/2 inch (165 mm) f6,8.

Andhi

Là, l'objectif est le même, pas l'habit...

Sur ces deux "Indiscret", de Jousset (~1900), on a comme objectifs de simples doublets ; quand on regarde l'image sur le dépoli, on se dit que, finalement, ça n'est pas si mal...

Andhi

J'ai mis cet objectif sur une grosse lanterne Demaria de projection et d'agrandissement.

Pas vraiment adapté puisque, comme il a une fente sur le fût intérieur pour insérer une vanne de diaphragme et une plus large sur l'extérieur (pour que le fût intérieur puisse coulisser avec la vanne), il est plutôt prévu pour la prise de vue ; les objectifs des lanternes n'en ont habituellement pas.

C'est un modèle sans nom ni indication, un 200 mm f4 de type Petzval, 2 lentilles collées à l'avant, 2 autres séparées à l'arrière ; probablement de marque Demaria-Lapierre, parce le filetage de la collerette de fixation est identique à celui du 300 mm de la marque montré au début du fil.

Il se démonte entièrement, comme c'est bien souvent le cas avec ces objectifs anciens de construction simple.
Ici, la seconde lentille arrière est restée dans le haut du fût intérieur, à droite.

Jenjan

Citation de: Andhi le Mai 09, 2018, 17:29:28
J'ai mis cet objectif sur une grosse lanterne Demaria de projection et d'agrandissement.

Pas vraiment adapté puisque, comme il a une fente sur le fût intérieur pour insérer une vanne de diaphragme et une plus large sur l'extérieur (pour que le fût intérieur puisse coulisser avec la vanne), il est plutôt prévu pour la prise de vue ; les objectifs des lanternes n'en ont habituellement pas.

C'est un modèle sans nom ni indication, un 200 mm f4 de type Petzval, 2 lentilles collées à l'avant, 2 autres séparées à l'arrière ; probablement de marque Demaria-Lapierre, parce le filetage de la collerette de fixation est identique à celui du 300 mm de la marque montré au début du fil.

Il se démonte entièrement, comme c'est bien souvent le cas avec ces objectifs anciens de construction simple.
Ici, la seconde lentille arrière est restée dans le haut du fût intérieur, à droite.
Je le veux, il me le faut !!!
We are the knights who say Ni.

Jenjan

Par contre il est tout à fait adapté, dans le sens ou les petzvals de prise de vue et ceux de projection ont la même formule optique, la différence en général était (outre le diaphragme à vannes) que la qualité optique était plus soignée sur les petzvals destinés à la prise de vue. Il est en outre possible, et ça n'est pas rare, que ton objectif ait été modifié (en découpant le métal) afin d'intégrer ce diaphragme à vannes.
Bon prince, j'ai 2 objectifs de lanterne magique, je peux t'en échanger un si tu veux vraiment être raccord  ;D !
We are the knights who say Ni.

Andhi

Tes objectifs Petzval sont probablement plus anciens que celui-ci.

Quand on regarde le côté de la molette de crémaillère, on voit qu'il est plat, non travaillé.
Cela correspond habituellement aux objectifs dits "primitifs", les plus anciens de la période collodion, voire avant.
De plus, les premiers Petzval n'avaient pas de fente pour insérer une vanne ; la modification d'ouverture se faisait en adaptant une rondelle dans le pare soleil. Peut-être que le 135 fait partie de ceux-là...

Donc, pas sûr que l'échange soit si intéressant pour toi...

Jenjan

Intéressant pour la molette, ça permet de dater plus ou moins mon optique. Le 135 n'est pas si vieux je pense, ou bien il a été recyclé sur un projecteur plus récent (au moins milieu XXe). Mais au final, je suis plus un utilisateur aimant les beaux objets (je ne cracherai jamais sur un bel Hermagis ou mieux, un vieux Jamin à cône), je préfère une optique qui me serve et avec un beau rendu, plutôt qu'un antique presse-papier. Le top étant l'antiquité qui sert à photographier :-) elles sont rares et chères...
Je connaissais les diaphragmes "rondelles", qui sont très primitives, je parlais en fait des optiques de projection, plus récentes qui ont été modifiées pour avoir un diaphragme à vannes.
We are the knights who say Ni.

Andhi

 mon avis, le 300 L Gavet que tu as montré plus haut fait vraiment partie de ces antiquités rares...

Andhi

#42
Par la qualité de leur fabrication, les ICA Ideal et Voigtländer Bergheil ont été, à leur époque respective de la 1ère moitié du XXème siècle, parmi les meilleurs représentants des chambres folding évoluées.

Avec, comme objectif,  un Tessar pour l'Ideal à gauche et un Heliar pour le Bergheil de droite, l'amateur est comblé.

Si, en plus, on peut aisément changer le bloc obturateur-optique, c'est encore mieux !

Sans compter le système de blocage, l'Ideal a 2 points de fixation et le Bergheil 3.
Le Bergheil l'emporte sur ce point, par une meilleure souplesse de pose et de dépose.

Malgré tout, à l'usage, je préfère l'Ideal, avec sa bascule arrière et le système "pop off" (par basculement et non par glissement) du dos dépoli et des châssis.

Michel

Un petit Cooke marqué  "objectif Cooke, Brevet HD Taylor SGDG série III.F 131,7 mm"
Balbreck Ainé et fils Paris

Andhi

Le triplet de Taylor (3 lentilles non collées), de la fin du XIXème-début XXème, qui a remplacé avantageusement le rectiligne (2 lentilles collées à l'avant et les mêmes à l'arrière) souvent mentionné plus haut.

Andhi

Après le simple triplet "Cooke" de Taylor à lentilles séparées, le double triplet à lentilles collées, le fameux "Dagor", ou Doppel Anastigmat de GOeRz.

Les triplets sont identiques de part et d'autre du diaphragme central.
En enlevant le bloc avant, on double la focale ; tout en réduisant l'ouverture, bien sûr.
Ce fut une nette amélioration de l'image, ce qui rendit cet objectif vite populaire.
De plus, une meilleure couverture permet de plus grands mouvements de l'optique, appréciables en grand format.
Un type d'objectif souvent utilisé par de nombreux photographes, comme Ansel Adams pour n'en citer qu'un.

Un "Dagor" 180 mm f6,8 , qui se transforme en un 360 f13,6 après la sortie du groupe avant ; utilisable sur chambre 13 x 18 et 5 x 7".
Les indications de diaphragme sur le fût sont curieuses : ça commence par 4,8, puis 8, 12, 24, 48 , 96, 192 et 384. Une partie de la suite parait logique ; pour le reste, c'est-à-dire le début...

Andhi

#46
Entre le réflex Graflex RB Series D à droite d'avant la 2ème Guerre Mondiale et le Super D d'après (celui-ci est de 1946), il y a eu quelques modifications, comme la prise synchro-flash pour toutes les vitesses avec des lampes FP (focal plane) à plus longue durée d'éclairage et, surtout, celles sur l'objectif qui ont grandement facilité l'utilisation de l'appareil.

L'optique elle-même, un Ektar, a reçu un traitement anti reflet simple couche, visible à sa couleur bleutée.
La seconde évolution, majeure, est l'"Automatic Diaphragming", qui fait de ce boîtier l'un des premiers à présélection du diaphragme (quel serait le premier ?).

Sur la 1ère des 4 photos au-dessous, le système est au repos, sans réglage, le diaphragme reste à pleine ouverture (f4,5). C'est avec le plot A que l'on prérègle l'ouverture. La pièce B retient le plot C, qui n'est pas à ce moment-là "sous tension" ; la photo 2 montre l'autre côté de la planchette d'objectif, avec la partie D qui est le prolongement de la pièce B, et qui est au contact (mécanique) du déclencheur par le bas (pointe  de la flèche, ou plutôt du V inversé en rouge).
Le pré-réglage d'ouverture a été fait sur la photo 3 en déplaçant le plot A entre f11 et f16 ; l'objectif reste à pleine ouverture, le plot C étant encore bloqué.
L'appui sur le déclencheur fait pivoter vers le bas le crochet B, ce qui libère le plot C et ferme le diaphragme à la position choisie, comme on le voit sur la photo 4.

Cette évolution est intéressante, plus encore avec ce type d'appareil : l'objectif est caché par l'avancée qui sert de pare soleil. Sur le Series D d'avant-guerre, le réglage d'ouverture est approximatif et, surtout, il faut le faire rapidement juste avant le déclenchement ; on n'est plus très précis pour la mise au point lorsque le diaphragme est fermé...

seba

Citation de: Andhi le Mai 26, 2018, 16:41:21
Les indications de diaphragme sur le fût sont curieuses : ça commence par 4,8, puis 8, 12, 24, 48 , 96, 192 et 384. Une partie de la suite parait logique ; pour le reste, c'est-à-dire le début...

C'est une échelle propre à Goerz.
Il y a eu des tas de numérotations différentes.

Jenjan

We are the knights who say Ni.

Andhi

Citation de: Jenjan le Juin 08, 2018, 11:04:47
Tiens, j'ai ça aussi :

Un Goertz, avec la même échelle de diaphragme.

Un Dagor ?