photographe en 2019 ?

Démarré par imagineur, Janvier 18, 2019, 20:51:16

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imagineur

Que pensent les professionnels de la profession de photographe ?
Etat d'une profession en 2019 ?
Qui s'en sortent le mieux ? Le moins...? Quels domaines...? Auteur, artisans...?
Une profession sinistrée...?

tkosak

Il y a deux-trois ans, en bord de scène d'un spectacle, j'ai rencontré un pro. Nous avons discuté un peu, ce qu'il m'a dit est édifiant :"j'arrive à m'en sortir car j'ai bénéficié de la clientèle de mon père et ça fait 30 ans que je suis dans le métier. Mais plusieurs de mes collègues, si leur boitier tombe et casse, ils n'ont même pas de quoi le remplacer." Son boitier à lui était couvert de plusieurs bouts de scotch (même pas du gaffer) pour tenir des bouts qui voulaient pas rester en place, genre trappe de batterie massacrée, ou autres.
Peut-être qu'il a dressé un portrait apocalyptique de la profession pour que je n'aie pas envie de devenir un concurrent pour lui? Mais je ne crois pas qu'il a exagéré.

KOWA

Tout dépend de son activité, Dans un monde où l'image prend de plus en plus d'importance (pub, réseau sociaux... ) il y a encore de la place pour des photographes professionnels, par contre, la concurrence est beaucoup plus forte sur l'événementiel et l'illustration en général (photographes amateurs et banque d'images) du coup des pans entiers de l'activité Photographique échappent désormais aux photographes pro, il faut, pour vivre en tant que photographe, se concentrer sur ce qui ne peut être concurrencé soit par les banques d'image soit par les photographes amateurs... à mon sens, c'est plutôt une bonne chose, cela a tendance à tirer le niveau de la profession vers le haut...

Sinon, pour répondre à la question de savoir où en est la photographie en 2019.... en ce qui me concerne, elle se porte plutôt pas mal ;-)

Fradel

Citation de: tkosak le Janvier 18, 2019, 21:32:16
Son boitier à lui était couvert de plusieurs bouts de scotch (même pas du gaffer) pour tenir des bouts qui voulaient pas rester en place, genre trappe de batterie massacrée, ou autres.


Ca fait un peu peur...on l'imagine avec une jambe de bois, qui lui sert de trépied le cas échéant... :D :D :D

Pour apporter un élément de réponse au fil:  perso c'est une bonne niche, qui correspond bien à mes qualités (photographiques et humaines), qui me permet de vivre très correctement de ce métier. Je pense qu'il faut essayer de trouver comment la demande évolue, et tenter de s'y plier. Dans ma partie (principalement les catalogues de vente publique), il faut être photographe, maitriser photoshop, un peu de graphisme, être très dispo, pouvoir se déplacer rapidemment en région parisienne, savoir s'adapter à des contextes de lieus improbables (2 metres carrés pour photographier une commode par exemple) etc etc.

Des spécificités qui font que les amateurs n'y ont pas de place. Ca doit se jouer ailleurs (dans d'autres spécialités), en évaluant la part  de plus-value qu'un pro doit apporter, et en la défendant auprès des clients potentiels. 

Mais si je regarde autour de moi, dans des métiers plus "connus", ce n'est pas beaucoup plus simple, avec des propositions financières de départs peu engageante...

vernhet


b.vurcher

Citation de: imagineur le Janvier 18, 2019, 20:51:16
Que pensent les professionnels de la profession de photographe ?
Etat d'une profession en 2019 ?
Qui s'en sortent le mieux ? Le moins...? Quels domaines...? Auteur, artisans...?
Une profession sinistrée...?

Si vous avez des études statistiques sérieuses sur cette profession , je suis preneur.

Parler d'une "profession", celle de "photographe", comme un tout cohérent et homogène me semble incorrecte.

je constate, depuis ma province et après 30 ans d'activité dans ce secteur, que la profession de photographe disparait, dans tous les secteurs : presse, commerce, studio , publicité, industrie, tourisme ... et pour tous les statuts : salarié, indépendant, artisan, commerçant, ...
En 30 ans, beaucoup de cessations d'activité très très peu d'installation sur le schéma ancien de la petite activité artisanale.

Par ailleurs, je constate une augmentation des propositions de prises de vue via le web : reportage, bébé, mariage, petit évènement ...

En me faisant passer pour un client potentiel, j'ai tenté de me renseigner sur les profils de ces "nouveaux" entrants. Ils sont généralement équipé de "petit" matériel de qualité pour le reportage ( pas de gros investissements de type studio moyen format, pas de local professionnel).
Leur activités semblent épisodique.

Sur la base de deux exemples que je connais particulièrement bien.

1 / Le photographe travaille pour  une institution de "sauvegarde de l'enfance, un foyer d'accueil". Cette institution travaille en non-stop,24 h/24 365 jours/an. Notre éducateur photographe fait des nuits, des astreintes, etc. avec donc des repos compensateurs, des jours non travaillés, ... lui permettant de dégager des disponibilités en temps pour effectuer des prestations de service de photographe. IL n'a jamais pensé qu'il pourrait être photographe à plein temps (un choix judicieux).

2/ la photographe s'occupe de sa famille ( les enfants sont scolarisés + cantine) et elle est spécialisée dans la photo de famille : bébé, anniversaires, enfants, famille. Économiquement, le salaire de cadre du père de famille est suffisant pour faire vivre la famille (vous pouvez changer les termes /le photographe s'occupe de sa famille ...). Les disponibilité de la photographe est donc conditionnée par la gestion des enfants. Cette personne fonctionne beaucoup via le web, réseaux sociaux ...

Les deux photographes produisent des images de reportage techniquement très correctes. Les deux non pas de formation de photographe.

La "viabilité économique" de ces deux cas repose sur le fait qu'ils sont des activités complémentaires à une autre source de revenu plus stable.

Ces deux cas, sont-ils des cas isolés ou des indicateurs d'une tendance lourde

Il me semble, que la pratique du métier de photographe ne peut plus se concevoir que comme complémentaire à autres choses : journaliste-photographe, webmaster-photographe, infographiste-photographe, touriste-photographe, mère (père)-photographe, etc.

salutations
(mon petit délire de fin de semaine)

Katana

Les cas cités ci dessus correspondent parfaitement au profil de photographes ayant le statut d'auto entrepreneur (s'ils veulent rester dans un cadre légal). J'en ai connu un ou deux dans ce cas, qui faisaient du mariage ou autres prestations de ce genre. Ca leur permettaient , soit d'arrondir les fins de mois, ou de pouvoir s'offrir des loisirs ou du matériel sans taper dans le budget familial.

A une autre époque, ils auraient fait ça au black. J'ai connu un gars qui bossait de nuit chez Renault, et le jour, il faisait des travaux de peinture et papier peints pour se payer ses parties de chasse ou de moto. Au moins, ce fameux et décrié statut permet il de régulariser ces situations (pour ceux qui veulent bien s'y mettre, évidement).

Alors c'est sur que ces gens là concurrencent fortement les professionnels établis, car n'ayant pas les mêmes charges, ils ont des tarifs plus bas, mais les clients (je ne parle que de particuliers) sont forcément attirés par ces prestataires, les prix des prestations et / ou produits étant la priorité majeure pour beaucoup, la qualité passe après. Il n'est qu'a voir les différents reportages économiques qu'on nous passe depuis quelques temps.

imagineur

FRADEL ce que tu fais m'intéresses (catalogue vente public). Serait il possible de t'envoyer un message privé stp ?(pascal.photographe [at] sfr.fr)

Fradel

Citation de: imagineur le Janvier 20, 2019, 14:56:24
FRADEL ce que tu fais m'intéresses (catalogue vente public). Serait il possible de t'envoyer un message privé stp ?(pascal.photographe [at] sfr.fr)

tu vas sur mon site , il y a mon mail. Pas de soucis.  :)