Chemin des Dames

Démarré par jmporcher, Octobre 20, 2018, 18:00:34

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jmporcher

#25
Octobre 24, 2018, 18:51:34
J'ai essuyé orages et pluies traversières. J'ai même dû, en plein hiver, avec l'aide d'un passant et d'une minuscule serpe, couper un jeune arbre jeté par la tempête en travers de la route.

GLM

#26
Octobre 25, 2018, 09:00:43
Citation de: kochka le Octobre 24, 2018, 12:06:47

Totalement différents car les banquiers ne sont pas seuls à intervenir en Chine en Inde, en Russie, en Afrique, etc....
Une émission récente sur l'origine de la catastrophe de '14 montrait que le bourrage de crâne imbécile des populations française et allemande, les nationalismes exacerbés, les intérêts économique à courte vu, et des badernes militaire françaises, se sont ligués contre un minimum de bon sens. A un moment donné la mécanique est lancée et plus personne n'ose l'arrêter pour ne pas perdre la face.
Lire "le monde d'hier" de S. Swieg : Presque tout le monde à Vienne se fichait royalement de l'assassinat qu'un archiduc original et mal vue de la cour Impériale, mais des va-t-en guerre irresponsables ont saisi ce prétexte pour monter cette mayonnaise sanglante.

Qu'aujourd'hui le monde t'entende !

RG1945

#27
Octobre 25, 2018, 10:02:29
ne pas oublier que l'Allemagne pays récent voulait devenir une puissance coloniale et lorgnait sur les colonies françaises et anglaises. elle voulait la guerre. et la France voulait sa revanche sur 1871
Amicalement  Roger

Philoux_Alex

#28
Octobre 25, 2018, 10:09:24
Citation de: GLM le Octobre 25, 2018, 09:00:43
Qu'aujourd'hui le monde t'entende !
En particulier les Mosellans et les Alsaciens.
Les grands oubliés de cette reconstitution historique....globale.
La germanisation forcée de 1872 a 1918 n est en aucun cas oubliée.
L incident de Sarajevo n étant qu un prétexte.

jmporcher

#29
Octobre 25, 2018, 17:45:54
Je n'ai trouvé aucune réponse claire à mes questions. On traverse un paysage anodin, on finit par croire que tout ça n'est qu'un rêve, et puis une pierre gravée vous rappelle à l'histoire. Un trou dans un bois s'avère être une cache, une entrée de tunnel. Il suffit de se baisser pour distinguer le tracé des tranchées. Au bord d'un champ, dans le gel de février, j'ai buté sur un obus de 75mm. Les gendarmes que j'ai averti ont haussé les épaules : les démineurs du département interviennent dans la zone 700 fois par an. Deux fois par jour. Et considèrent qu'ils en ont encore pour quatre ou cinq cents ans.
Finalement j'ai ramené ces images boueuses et fragiles, chargées de pluie, aux tons de cendre, dont les horizons sont autant de menaces.

RG1945

#30
Octobre 25, 2018, 17:57:22
c'est génial ce que tu as fait, et la sobriété de tes commentaires sont un plus, qui fait qu'on regarde tes photos avec recueillement et une pensée pour toute cette jeunesse fauchée. le nombre des villages dans le Midi Alpes en ruines complètement désertés en sont un témoignage qui serre le cœur, et j'en ai vu beaucoup lors de mes randonnées.
Amicalement  Roger

lavialle15

#31
Octobre 25, 2018, 20:18:20
Bravo pour ton reportage où l'on ressent les effets de l'Histoire  :)
Cdlt

jmporcher

#32
Octobre 26, 2018, 16:26:52
Merci à vous!
« Il y avait toujours une trêve du petit matin, à l'heure où la terre sue sa fumée naturelle. La rosée brillait sur la capote des morts. Le vent de l'aube, léger et vert, s'en allait droit devant lui. Des bêtes d'eau pataugeaient au fond des trous d'obus. Des rats aux yeux rouges marchaient doucement le long de la tranchée. On avait enlevé de là-dessus toute la vie, sauf celle des rats et des vers. Il n'y avait plus d'arbres et plus d'herbe, plus de grands sillons, et les coteaux n'étaient que des os de craie, tout décharnés. Ça fumait doucement quand même du brouillard dans le matin. » Jean Giono. Le grand troupeau.

jmporcher

#33
Octobre 27, 2018, 17:50:06
« Les morts bougeaient. Les nerfs se tendaient dans la raideur des chairs pourries et un bras se levait lentement dans l'aube. Il restait là, dressant vers le ciel sa main noire toute épanouie; les ventres trop gonflés éclataient et l'homme se tordait dans la terre, tremblant de toutes ses ficelles relâchées. Il reprenait une parcelle de vie. Il ondulait des épaules comme dans sa marche d'avant. Il ondulait des épaules, comme à son habitude d'avant quand sa femme le reconnaissait au milieu des autres, à sa façon de marcher. Et les rats s'en allaient de lui. Mais, ça n'était plus son esprit de vie qui faisait onduler ses épaules, seulement la mécanique de la mort, et au bout d'un peu, il retombait immobile dans la boue. Alors les rats revenaient. » Jean Giono. Le Grand Troupeau
(Jean Giono a combattu au Chemin des Dames)

Cheps

#34
Octobre 27, 2018, 22:53:49
Citation de: RG1945 le Octobre 25, 2018, 17:57:22
c'est génial ce que tu as fait, et la sobriété de tes commentaires sont un plus, qui fait qu'on regarde tes photos avec recueillement et une pensée pour toute cette jeunesse fauchée. le nombre des villages dans le Midi Alpes en ruines complètement désertés en sont un témoignage qui serre le cœur, et j'en ai vu beaucoup lors de mes randonnées.
"le nombre des villages dans le Midi Alpes en ruines complètement désertés en sont un témoignage qui serre le cœur, et j'en ai vu beaucoup lors de mes randonnées."
Euh, je n'ai pas compris le rapport avec les champs de bataille dans le nord.

Rtom

#35
Octobre 27, 2018, 23:44:33
Citation de: Cheps le Octobre 27, 2018, 22:53:49
"le nombre des villages dans le Midi Alpes en ruines complètement désertés en sont un témoignage qui serre le cœur, et j'en ai vu beaucoup lors de mes randonnées."
Euh, je n'ai pas compris le rapport avec les champs de bataille dans le nord.

Tous les hommes qui ne sont pas rentrés et ont obligé certaines exploitations reculée à être abandonnées faute de jeunesse pour les reprendre et les faire vivre.

;)

Pinoy

#36
Octobre 28, 2018, 02:55:49
Excellent reportage sobre et émouvant. Mon père originaire d'un petit village près de Vervins dans l'Est de l'Aisne nous raconta qu'enfant, son village était occupé par nos ennemis de l'époque qui étaient des Allemands ou des Boches mais loin d'être les nazis qu'ils devinrent plus tard. Ainsi ils soignèrent un de ses frères atteint de la typhoïde. Les nazis il les combattit 20 ans plus tard comme tous ceux qui avaient cru à la Der des Ders.

RG1945

#37
Octobre 28, 2018, 07:16:10
Citation de: Cheps le Octobre 27, 2018, 22:53:49
"le nombre des villages dans le Midi Alpes en ruines complètement désertés en sont un témoignage qui serre le cœur, et j'en ai vu beaucoup lors de mes randonnées."
Euh, je n'ai pas compris le rapport avec les champs de bataille dans le nord.
tu sais dans le Midi aussi il y a des Monuments aux Morts avec des listes de noms interminables, souvent des fratries entières.
Amicalement  Roger

GLM

#38
Octobre 28, 2018, 08:39:41
Et lorsque sur ce monument il y a des petits médaillons avec le portrait du défunt, cela devient encore plus émouvant. 27% des 18-27 ans sont morts aux combats, une sacrée saignée dans la pyramide des âges de l'époque.
Les mêmes noms sur un monument n'est pas forcement synonyme de fratrie mais donne une information sur la constitution de la population du village.
La longueur de la liste de noms donne une idée de la population du village en 1914. Selon les sources le nombre de mort à l'ennemie est de 4 à 5% de la population française, il faut donc imaginer que la population du village était de l'ordre de 20 à 25 fois plus importante que la liste portée sur les monuments aux morts. Cela répond à l'interrogation que l'on peut avoir lorsque le nombre de morts gravés semble aujourd'hui disproportionné à la taille du village.
Tous les mort n'ont pas fait l'objet d'une inscription, il y a eu la grippe espagnole qui a pas mal décimée les rangs, des disparus qui ont été oubliés,...ect.

Merci pour cet émouvant reportage.

jmporcher

#39
Octobre 28, 2018, 11:46:13
« Bon il y a des gens qui viennent avec des poêles à frire. Quand on les chope on les vire, là ils sont venus avec des poêles à frire ils ont trouvé de la ferraille un peu partout (...) ça c'est un bûcheron qui l'a trouvé en fait... ils ont découvert cet obus il est encore un peu dans la terre... c'est pas une bombe de tranchée... attendez je vais vous prendre en photo avec mon adjoint allez vous mettre voilà avec le sourire et puis il y a un obus aussi encore dans la lagune... » (François Saillard, maire de La Ville au bois les Pontavers)

kochka

#40
Octobre 28, 2018, 13:50:32
Citation de: Philoux_Alex le Octobre 25, 2018, 10:09:24
En particulier les Mosellans et les Alsaciens.
Les grands oubliés de cette reconstitution historique....globale.
La germanisation forcée de 1872 a 1918 n est en aucun cas oubliée.
L incident de Sarajevo n étant qu un prétexte.
Ceux de ma famille qui étaient restés sur place après 1870 ont fait la guerre côté allemands, et ceux qui avaient quitté leur pays natal pour rester français, l'ont faite du coté opposé.
Et rebelotte après la défait de 1940 : Les malchanceux ont été envoyés sur le front russe, et les chanceux sur le front italien.
Un de mes cousins mobilisé de force, a réussi à déserter en Italie, avec son groupe d'alsaciens, pour passer du coté alliés. Mais en se rendant "en face", ils sont tombé sur des polonais qui voulaient les fusiller tous. La seule langue commune étant l'allemand, difficile de s'expliquer avec des polonais qui le parlaient à peine.
Ils n'ont dû leur survie qu'au passage d'un officier de liaison anglais.
Technophile Père Siffleur

jmporcher

#41
Octobre 28, 2018, 19:31:06
« La bataille de la Malmaison c'est 300 trains de munitions en quelques semaines qui ont été consommés sur place donc on a une intensité des combats avec des destructions comparables a Verdun sur un secteur très étroit, le plateau et les rebords
Q : un train de munitions ?
-Des vingtaines de wagons remplis d'obus c'est très difficile de compter, par bataille, ça défie l'entendement, c'est une guerre industrielle qui a été menée à l'époque »  (Jérôme Buridant, géographe, chercheur)

grizzly

#42
Octobre 28, 2018, 22:08:11
Merci pour les images et les textes.

J'ai un arrière-grand-père qui a fait le Chemin des Dames. Il a eu la chance d'en revenir sans séquelles graves mais il n'en a jamais parlé à personne, pas même à sa femme.

Détail amusant (enfin... pas tant que ça) : mobilisé en 14, démobilisé en 18... il a ensuite dû faire son service militaire (deux ans à l'époque me semble-t-il) qu'il n'avait pas fait. Au cas où il aurait encore eu à en apprendre sur le maniement des armes, j'imagine  ::)

doublesalto

#43
Octobre 28, 2018, 22:22:57
Le service militaire était de 3 ans, je crois.
Appelé en 17 et au front fin 17 et tout 18, mon grand pere a enchaîné ensuite pendant 2 ans avec la guerre Liban/ Syrie car il n'avait pas fini son temps militaire

yvo35

#44
Octobre 28, 2018, 22:36:01
Bonsoir,
Citation de: grizzly le Octobre 28, 2018, 22:08:11
Détail amusant (enfin... pas tant que ça) : mobilisé en 14, démobilisé en 18... il a ensuite dû faire son service militaire
Ça me parait bizarre. Je serais curieux de voir sa fiche matricule.
D'autant plus que n'ont été démobilisés fin 18 début 19 que les classes les plus anciennes (classe 1906 et antérieures). Les autres ont dû attendre juillet 1919 et plus, après la signature du traité de Versailles.
Le 11 novembre 1918 ce n'était qu'un armistice, pas la paix. les combats auraient pu reprendre à tout moment.
Cordialement.
Yvonnick.

lavialle15

#45
Octobre 29, 2018, 05:51:00
Mon grand-père a fait le chemin des dames, ainsi que nombreux épisodes de charge un peu partout ...
Il en parlait très peu !
Quand on a voulu lui remettre la légion d'honneur pour qq exploits sur le terrain, il l'a refusé disant : c'est aux autres que vous devriez la donner (désignant la terre) !!!
Pour info: de sa compagnie, seul 7 hommes sans sortir, dont certains bien abîmés.
Cdlt

jmporcher

#46
Octobre 29, 2018, 09:01:38
« Causant une mort rapide après inhalation et pouvant être produit en grande quantité dans des délais réduits, le chlore est retenu par l'armée allemande pour être testé en situation de combat. La constante d'Haber est la dose minimale de gaz fatale à l'homme. La formule permettant de calculer cette constante est la suivante : P = C/T, où C est la constante, P le poids de gaz inhalé (en milligramme par m3) et T le temps d'exposition (en minutes). Haber démontre ainsi qu'une certaine quantité de gaz toxique, qu'elle soit inhalée à petite dose sur une longue période ou à forte dose sur une période plus courte, sera toujours mortelle".

aldau

#47
Octobre 29, 2018, 10:48:09
Très sensible reportage.
Il est un petit village dans les Landes où le monument aux morts porte (entre autre) deux noms qui sont le mien: ceux de mon grand père (de la grande guerre) et de mon père (de la dernière).
Asi pasan los dias

pacmoab

#48
Octobre 29, 2018, 11:01:13
Un reportage poignant, tant par les images que par les textes et commentaires qui s'y rapportent.

Bru

#49
Octobre 29, 2018, 17:24:32
Tu devrais faire du journalisme  ;)

Merci pour tes photos.
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