Encore deux Larinioides sclopetarius ??

[Gil 54]

Vu ce soir devant la fenêtre de la cuisine.

Deux grosses femelles (pas loin de 13/14mm) installées l'une me montrant son dos, et l'autre me montrant son ventre.

Je suis surpris d'en voir encore à cette date, alors qu'il à déjà gelé plusieurs fois. Ces araignées hivernent t'elles ?

Merci d'avance pour les réponses.

[Richard du nord]

La Hulotte n° 74 répond bien à ta question à propos des Larinioides : " ... Le froid sibérien ne nous fait pas peur à nous autres Epeires de roseaux (ndlr : idem pour celles des ponts, je présume) car un antigel mystérieux contenu dans notre sang nous empêche de mourir, même à des températures terrifiantes. Pour tuer les plus faibles d'entre nous, déjà, il est nécessaire que le t° descende en dessous de -7°. Et les plus résistantes parviennent à survivre à des froids de -25° (température prise à l'intérieur du corps)" 

[marray]

Vu ce soir devant la fenêtre de la cuisine.
Deux grosses femelles (pas loin de 13/14mm) installées l'une me montrant son dos, et l'autre me montrant son ventre.

Bonjour Gil.
Je vois qu'elles te sont fidèles tes Epeires des ponts.
Ta remarque me fournit l'occasion de te dire, (c'est une observation perso), que les toiles dites géométriques ne sont jamais dans un plan parfaitement vertical et que l'araignée, lorsqu'elle est au centre de sa toile, se tient toujours du côté le plus incliné vers le sol. J'ai fait plusieurs fois l'expérience, notamment sur l'Argiope fasciée et l'Epeire diadème, de modifier la position d'un des supports du cadre de la toile de façon que l'inclinaison de celle-ci en soit inversée et j'ai toujours constaté que l'araignée avait changé de côté à la visite suivante.

Je suis surpris d'en voir encore à cette date, alors qu'il à déjà gelé plusieurs fois. Ces araignées hivernent t'elles ?

Ce n'est pas surprenant d'en voir. Nous ne sommes qu'à la fin de l'automne. Mais quant à savoir si elles vont hiverner j'ai envie de te dire: "C'est toi qui as la chance d'en voir devant ta maison et qui pourras nous dire si elles ont hiverné et comment." Car si les publications concernant la classification et la systématique des araignées sont très nombreuses, il y en a fort peu sur leur biologie et leur phénologie. En outre, lorsque des informations existent dans ce domaine elles sont reprises d'indications souvent très anciennes et donc de périodes où les conditions climatiques auxquelles cette phénologie est liée étaient sensiblement différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui.
Tes observations vont peut-être nous faire avancer dans ce domaine !

[Gil 54]

Merci Richard, et merci Marray.

Je vais suivre cela de mon mieux, et je donnerai des nouvelles si possible.

Si ces araignées résistent aux "grands froids" (ce n'est pas encore le cas cette année, mais il n'est pas rare que le thermomètre approche les -15° et de temps à autre descende encore plus bas dans les courants d'air de mon jardin à deux niveaux), et restent "éveillées", elles ne manqueront pas de nourriture.

En effet, ici à la campagne, les papillons volent toute l'année (les nocturnes), et beaucoup sont attirés par la lumière et viennent vers les fenêtres, et se retrouvent prisonniers des toiles piégeuses. (Il y a aussi pas mal de phryganes qui viennent se jeter dans les toiles.)

Au sujet de la toile, j'avais aussi remarqué que l'araignée se trouvait très souvent, si pas chaque fois, en dehors d'un plan perpendiculaire au sol, ce qui souvent la rend très difficile à être photographiée "nette" sur tout le corps.