Quantification du flou..

Démarré par chelmimage, Avril 21, 2019, 19:44:10

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remico

Citation de: fhi le Mai 01, 2019, 11:50:36
Elles peuvent éventuellement avoir un "meilleur" avant-plan ou arrière-plan flou (mais pas les deux en même temps). Cela uniquement à cause d'une aberration sphérique moins corrigée. Le terme bokeh s'applique à toute zone hors du plan de netteté ; il n'est donc pas vraiment approprié de parler de meilleur bokeh dans le cas de l'aberration sphérique puisque un plan flou "s'améliore" esthétiquement au détriment de l'autre...
On peut parler de meilleur arrière-plan par exemple si l'aberration de sphéricité est dite sous-corrigée. Mais dans ce cas l'avant plan sera moins esthétique.
Inversement quand l'aberration sphérique est dite sur-corrigée, l'avant-plan flou sera esthétique mais l'arrière-plan peu plaisant.
Ta notion d'aberration sphérique "trop corrigée" (cf illustrations) est une erreur qui prête encore plus à confusion que la notion juste d'AS "sur-corrigée" (elle-même contre-intuitive).

Sinon c'est bien l'AS qui peut apporter une "progressivité" supplémentaire dans le passage du net au flou (grâce à une distribution plus gaussienne de l'énergie lumineuse au sein de la tache d'Airy là où le disque de flou sera rempli de façon uniforme dans le cas d'une optique parfaitement corrigée).
Reste que les inconvénients de l'AS sont bien connus : piqué plus faible/moins modulé, bokeh déséquilibré entre le flou de premier plan et d'arrière plan, focus-shift.
Bref, si la présence d'un peu d'AS sous-corrigée pour favoriser légèrement la douceur du flou de l'arrière-plan est appréciée de façon quasi consensuelle, ça n'est pas une solution miracle pour autant. Tout est question de dosage et d'affaire de goût effectivement.
L'avantage de l'AS est aussi le bénéfice d'un rendu différent entre la PO et un diaphragme plus fermé (c'est une aberration d'ouverture) : douceur d'un flou à f/1,4 par exemple mais rendu parfaitement neutre à f/2,8 ou f/4...

En montrant ces illustrations de diverses correction de l'aberration sphérique, et par rapport au sujet du fil (Quantification du flou), ce que je voulais dire c'est que quand il s'agit du flou toutes les optiques ne se valent pas et cela n'a pas non plus à voir avec le prix d'achat.

Pour la quantité de flou c'est la même, mais pour l'aspect de ce flou c'est autre chose.

Les optiques récentes ont un bokeh que l'on pourrait qualifier de neutre, je suppose que les fabricants évitent autant que possible d'avoir un bokeh nerveux ou dédoublé.

Par contre les optiques plus anciennes pour certaines ont plus de caractère un bokeh plus typé qui découle de la formule optique. On peut même classer les anciens objectifs par leur formule optique :

http://forum.mflenses.com/list-of-lens-diagrams-triplets-planars-and-hybrid-lenses-t22934.html

Ce n'était pas forcément non plus ce que recherchait les fabricants de l'époque, encore que ce n'est pas étonnant que les focales pour portrait soient plus douces.

Polak

On ne peut pas vraiment distinguer  la qualité  et  la quantité dans le résultat final .
Les calculs géométriques , qu'on dit quantitatifs , sont purement théoriques .
Les aspects optiques rajoutent une couche qualitative qui change la perception de ce flou en définition comme en contraste.
Ils sont qualitatifs car on ne sait pas les quantifier.....

chelmimage

Citation de: egtegt² le Avril 26, 2019, 10:22:57
Je ne sais pas trop quoi est quoi, mais on voit bien que les images sont différentes, tant par la quantité de flou que par la qualité de ce flou. La différence n'est pas monstrueuse mais suffisante pour faire la différence entre un bon objectif et un cul de bouteille ;)

Tu lis trop vite car les 3 images proviennent du même objectif.! ;D ;D
Ton appréciation est purement subjective..et faussse...hélas.. ;D ;D

chelmimage

Je ne peux intervenir autant que je le voudrais car je suis en déplacement pour encore quelques jours.
merci pour toutes ces interventions. J'aurais quelques remarques à faire!.. ;D ;D

egtegt²

Citation de: chelmimage le Mai 03, 2019, 10:19:02
Tu lis trop vite car les 3 images proviennent du même objectif.! ;D ;D
Ton appréciation est purement subjective..et faussse...hélas.. ;D ;D
Je disais juste que les 3 photos que tu présentais comme similaires ne le sont pas. J'ai bien compris qu'il s'agit d'images calculées.

A moins que j'ai mal compris, tu essayes de simuler du flou en fonction de différents paramètres, et je te faisais remarquer que tes simulations ont peu d'intérêt car l'approximation donne des écarts supérieurs à ce qu'on peut constater comme variation entre deux objectifs.

Quand on conçoit un modèle destiné à évaluer un phénomène, quel qu'il soit, il faut que ce modèle soit au moins aussi précis que ce qu'on souhaite évaluer.

chelmimage

Citation de: egtegt² le Mai 03, 2019, 15:24:59
Quand on conçoit un modèle destiné à évaluer un phénomène, quel qu'il soit, il faut que ce modèle soit au moins aussi précis que ce qu'on souhaite évaluer.
Il n'est pas dit qu'il ne l'est pas. tu oublies les imprécisions sur :
-la focale tirée du réglage d'un zoom 14-150,
-les 2 ouvertures (extrêmes) du zoom
-la mesure de la distance (entre autre faut il mesurer à partir de l'extrémité de l'objectif ou du plan du capteur?)
-la lecture des valeurs sur le graphique
Pour moi, c'est mieux que ce que j'espérais..

remico

Citation de: Polak le Mai 03, 2019, 03:16:08
On ne peut pas vraiment distinguer  la qualité  et  la quantité dans le résultat final .
Les calculs géométriques , qu'on dit quantitatifs , sont purement théoriques .
Les aspects optiques rajoutent une couche qualitative qui change la perception de ce flou en définition comme en contraste.
Ils sont qualitatifs car on ne sait pas les quantifier.....

Ce n'est pas si compliqué que l'on veut le dire.

Notre époque est comme ça, et le web particulièrement on aime ce qui est quantifiable, mesurable ou bien les trucs qui font le buzz .

Dans le quantifiable, il y a les optiques ultra lumineuse qui vont produire plus de flou.

Déjà par le passé, le film photographique et les optiques ont fait des progrès permettant d'utiliser des plus petits formats. Pour ceux qui restaient dans les formats plus grands et pour certaines utilisations comme le portrait les objectifs normaux ne convenait pas, il y a donc eu toute une floppée d'objectif à portrait dont le but n'était plus d'avoir le moins de défauts possible, mais au contraire d'avoir des défauts à but esthétique :

http://www.galerie-photo.com/soft-focus-objectif-portrait-flou.html

Comme tout le monde je préfère les optiques plus piquées et je m'intéresse au maximum d'une courbe de piqué. J'ai extrait l'illustration ci-dessous toujours dans le même pdf Zeiss.
https://lenspire.zeiss.com/photo/app/uploads/2018/04/Article-Bokeh-2010-EN.pdf

La courbe de la "vintage lens 50mm f1.5" est plus plate, elle monte moins haut et sur les bords elle descend moins bas. Si le focus n'est pas tout à fait sur l'oeil cela se verra moins, les transitions net/flou seront plus douces.

Au final il me semble que c'est contradictoire de vouloir une optique le plus piqué possible et qui ait aussi de jolis flous. La mode est passée des objectifs à portrait, ils étaient fait pour avoir une image douce pas de jolis flous, c'est une conséquence indirecte.

fhi

Citation de: barberaz le Mai 01, 2019, 16:52:18
C'est bien ce que je reproche à cette tendance, la recherche de performance avant tout, pourtant est-il idiot de laisser filer les aberrations sphériques?
Je ne pense pas, sauf d'un point de vu commercial évidemment, le photographe étant gavé aux mires DxO et autres.

Si l'on prend le cas du 58 Nikon (parfois évalué comme une « joke » par certains testeurs), on est tous d'accord qu'à faible distance (mettons < 1.5m) et sous f2 ces aberrations sont parfois trop présentes.
Mais de la même façon qu'en fermant le diaph, avec la distance elles disparaissent aussi, il est alors intéressant de se demander si shooter à f1.4 à 1m est réellement intéressant sauf à chercher le flou intégral.
Ne vaut-il pas mieux dans ce cas fermer le diaph entre f2 ( voire f1.8 ) et f2.8 et gagner un peu en PDC où le piqué deviendra très bon? Ainsi on garde les plus grandes ouvertures pour les plans américains ou plein pied par exemple en bénéficiant toujours du rendu de l'optique.

Aucune vérité ici mais peut-être chacun devrait s'interroger, laisser filer quelques abbérations est-il si pénalisant que ça en rapport au gain apporté sur le rendu?

Justement, le "gain apporté au rendu" n'est pas absolu mais doit être circonstancié. Tu dis toi-même à propos du 58mm Nikon : "ces aberrations sont parfois trop présentes".
Donc où Nikon devait-il placer le curseur de l'AS ? Selon les usages ou les goûts de qui ?? C'est une optique typée donc il fallait bien que son rendu soit évident pour le plus grand nombre (car tout est affaire de dosage, d'échelle d'observation, de goût personnel,...).
Après si un testeur le qualifie de « joke » peu importe et tant pis pour lui, c'est qu'il a encore beaucoup de choses à comprendre. Mais c'est un biais identique à la croyance en des optiques qui seraient développées dans le but photographier des mires.
Sinon quid des objectifs 105 et 135 Nikkor DC qui permettent de moduler l'AS et que leurs propriétaires laissent finalement toujours en position "neutre" ?? (en fait j'en sais rien, j'avais lu ça dans une intervention sur le forum Nikon).
Quand le Sigma 35mm Art est sorti par exemple (avec son aberration sphérique sous-corrigée, bien que discrète), c'était un pas intéressant vers la qualité du flou d'arrière-plan puisque beaucoup de 35mm toutes marques confondues avaient de l'aberration sphérique sur-corrigée : je joins une capture d'écran piquée sur le forum "dpreview" où l'on observe l'évolution du rendu des zones hors focus. Pourtant on a parfois pu lire à l'époque sur certains forums que c'était le type d'optique pour beauf-décérébré-inculte-victime du marketing et de ses mires au piqué de la mort qui tue (je caricature un tantinet).
Au final le bokeh du 35mm eût été plus qualitatif à grande ouverture avec une meilleure correction de l'astigmatisme ce qui aurait également encore augmenté le piqué de l'optique.
Bien sûr on peut trouver que l'AS sur le Sigma est trop timide. Ou pas.
Pour mon nombril (et pour l'anecdote) c'est avec le récent 40mm Art que le curseur de l'AS est le mieux placé en focale standard. Mais ça c'est pour mon nombril. Qui par ailleurs sait aussi apprécier un rendu parfaitement neutre. Alors que pour d'autres il faudra à minima un 58 Nikon pour s'y retrouver...

A partir du moment où l'on comprend les aberrations et que l'on sait ce qu'on recherche comme rendu ça ne me semble quand même pas si difficile de trouver un objectif à sa main en 2019.
A noter aussi par exemple que Canon sortira un 85mm f/1.2L RF en 2 versions si j'ai bien suivi, dont une avec fonction "defocus smoothing", un moyen de modifier le rendu des flous indépendant de l'AS. Ça va être intéressant à suivre. Une façon de répondre à des attentes différentes.
¯\_(ツ)_/¯

fhi

Citation de: remico le Mai 04, 2019, 07:56:01
Au final il me semble que c'est contradictoire de vouloir une optique le plus piqué possible et qui ait aussi de jolis flous. La mode est passée des objectifs à portrait, ils étaient fait pour avoir une image douce pas de jolis flous, c'est une conséquence indirecte.

Si le piqué est maximal, c'est que toutes les aberrations sont corrigées.
Ça signifie déjà un bokeh sans coma et surtout sans astigmatisme ce qui est déterminant pour la qualité des flous.
Ensuite, du fait de l'absence de l'aberration sphérique, le bokeh est plaisant/joli en toutes circonstances (grâce à sa "symétrie" de part et d'autre de la zone de MAP).
Le problème est que "flou plaisant/joli" ne veut pas dire "meilleur flou possible".

C'est là qu'on peut tirer profit d'une AS maîtrisée dans des cas circonstanciés.
L'AS reprend d'une main ce qu'elle donne de l'autre car en adoucissant un arrière-plan, elle durcit l'avant-plan (AS sous-corrigée).
Quand l'AS est dite sur-corrigée, c'est l'avant-plan qui est adouci et l'arrière-plan dégradé.
Quand il n'y a pas d'AS, le rendu est neutre, l'avant-plan est égal à l'arrière-plan. Et dans ce cas l'avant-plan est plus agréable que celui avec l'AS sous-corrigée.
L'arrière-plan est également plus agréable que celui avec l'AS sur-corrigée... Mais mais mais l'avant-plan neutre est moins agréable que l'avant-plan avec l'AS sur-corrigée et l'arrière-plan neutre est moins agréable qu'avec l'AS sous-corrigée.

Question : laquelle de ces optiques présente le meilleur bokeh sachant que le bokeh concerne l'ensemble des zones hors focus ???
Zavez une heure ; bon courage...

Et j'insiste encore sur le fait que l'AS est progressivement corrigée par la fermeture du diaph. : une optique neutre a un seul rendu. Une optique avec AS à PO aura son rendu à PO et un rendu neutre en fermant l'ouverture.
¯\_(ツ)_/¯

fhi

Une réflexion (que chacun nuancera selon ses goûts et usages) qui me semble claire et intéressante sur la notation du bokeh tirée du site www.lenscore.org (site malheureusement en sommeil) :

"How to rate bokeh? Certainly a fair question, and one that is frequently asked. Most photographers have a favorite lens when it comes to bokeh, and most of those lenses are fast, medium to long primes. However, some will argue that the smooth bokeh of modern lenses is bland and boring compared to the busy bokeh of a Helios 40-2 for example, and they have a point. Stunning pictures are taken with the Helios, with weird, beautiful bokeh. These images are not great despite the flawed bokeh, but because of it. Thus, it is all a matter of taste.

Or is it? When we discussed the different aspects of a lens we would like to measure, consensus was easily reached regarding measurement of bokeh: physics. A perfect lens does not introduce any kind of aberrations in out-of-focus areas, both in front of and behind the focal plane. No geometrical distortion, no color shift, no chromatic aberrations, no accentuation or attenuation of edges; just pure, mathematically perfect blurring. But that's exactly the kind of bland bokeh mentioned above, isn't it? Yes it is, but as it happens, the vast majority of people - not just photographers - find this kind of bokeh by far the most aesthetically pleasing. It's also the most versatile, as it will never ruin a shot, it will always look good, no matter what kind of picture is taken. Unfortunately, it is also hard to achieve. The lenses coming closest to mathematically perfect bokeh are also top performers in the other categories, and they're usually on the expensive side.

So what about the Helios and all those other lenses with interesting bokeh? In capable hands, they are creative tools able of producing beautiful images impossible to take with a mathematically perfect lens, but they are not good general purpose tools. In most situations, their optically flawed bokeh will lessen the quality of a shot. It is safe to say that for all but a few special applications, clean and smooth bokeh is preferable, and that's why the LenScore™ bokeh score is based on how close a lens' out-of-focus rendering is to mathematical perfection.".
¯\_(ツ)_/¯

valain

fhi, en français, ça donne quoi?

remico

Citation de: fhi le Mai 04, 2019, 12:09:35
Si le piqué est maximal, c'est que toutes les aberrations sont corrigées.
Ça signifie déjà un bokeh sans coma et surtout sans astigmatisme ce qui est déterminant pour la qualité des flous.
Ensuite, du fait de l'absence de l'aberration sphérique, le bokeh est plaisant/joli en toutes circonstances (grâce à sa "symétrie" de part et d'autre de la zone de MAP).
Le problème est que "flou plaisant/joli" ne veut pas dire "meilleur flou possible".

C'est là qu'on peut tirer profit d'une AS maîtrisée dans des cas circonstanciés.
L'AS reprend d'une main ce qu'elle donne de l'autre car en adoucissant un arrière-plan, elle durcit l'avant-plan (AS sous-corrigée).
Quand l'AS est dite sur-corrigée, c'est l'avant-plan qui est adouci et l'arrière-plan dégradé.
Quand il n'y a pas d'AS, le rendu est neutre, l'avant-plan est égal à l'arrière-plan. Et dans ce cas l'avant-plan est plus agréable que celui avec l'AS sous-corrigée.
L'arrière-plan est également plus agréable que celui avec l'AS sur-corrigée... Mais mais mais l'avant-plan neutre est moins agréable que l'avant-plan avec l'AS sur-corrigée et l'arrière-plan neutre est moins agréable qu'avec l'AS sous-corrigée.

Question : laquelle de ces optiques présente le meilleur bokeh sachant que le bokeh concerne l'ensemble des zones hors focus ???
Zavez une heure ; bon courage...

Et j'insiste encore sur le fait que l'AS est progressivement corrigée par la fermeture du diaph. : une optique neutre a un seul rendu. Une optique avec AS à PO aura son rendu à PO et un rendu neutre en fermant l'ouverture.

Dans le lien que j'avais posté sur les objectifs soft-focus c'est bien mentionné :
http://www.galerie-photo.com/soft-focus-objectif-portrait-flou.htm

Citation :

L'objectif SOFT-FOCUS le plus élémentaire

La lentille la plus simple largement utilisée, et notamment affectée de ces 2 aberrations (chromatique et de sphéricité), n'est rien d'autre que le ménisque.

Quoique présentes dans la plupart des BOX, les aberrations qu'il engendre ne sont pas très perceptibles car il est vendu bridé (largement diaphragmé) pour justement les combattre.

L'objectif SOFT-FOCUS plus élaboré

La plupart des objectifs de ce type tirent parti de l'aberration de sphéricité, moins souvent de l'aberration chromatique (un doublet à l'arrière révèle une correction - au moins partielle - de cette dernière).

Les objectifs SOFT-FOCUS sont conçus de telle manière qu'une aberration de sphéricité reste, plus ou moins, maintenue. Ce résidu d'aberration s'éliminant grâce à la fermeture du diaphragme (objectifs du premier groupe) ou par modification des emplacements des groupes optiques (objectifs du second groupe).

fhi

Citation de: valain le Mai 04, 2019, 12:19:35
fhi, en français, ça donne quoi?

Voici ce que ça donne avec mon niveau d'anglais (zavez le droit d'amener des corrections hein...) :

"Comment noter le bokeh ? Une question pertinente et fréquemment posée. La plupart des photographes ont un objectif favori concernant le bokeh et la plupart de ces objectifs sont lumineux et de focale moyenne à longue. Cependant, certains diront que le bokeh lisse des lentilles modernes est fade et ennuyeux par rapport au bokeh typé d'un Helios 40-2 par exemple. Et ils marquent un point. De superbes photos sont prises avec l'Helios et son beau et surprenant bokeh. Ces images ne sont pas qualitatives malgré le bokeh typé mais grâce à lui. C'est simplement une question de goût.

Mais à quel point est-ce une question de goût ? Lorsque nous avons discuté des différents aspects que nous souhaitions mesurer sur une optique, le consensus a été facilement atteint en ce qui concerne la mesure du bokeh : la physique. Un objectif parfait n'introduit aucune sorte d'aberration dans les zones hors-focus, à la fois devant et derrière le plan focal. Pas de distorsion géométrique, pas de changement de couleur, pas d'aberrations chromatiques, pas d'accentuation ou d'atténuation des arêtes ; juste un flou pur, mathématiquement parfait. Et c'est exactement le genre de bokeh lisse mentionné ci-dessus, n'est-ce pas ? Oui, c'est le cas mais tel qu'il se présente, la grande majorité des gens - et pas seulement les photographes - considèrent ce type de bokeh comme étant de loin le plus agréable esthétiquement parlant. C'est aussi le plus polyvalent car il ne ruinera jamais un shoot, il paraîtra toujours bon, peu importe le genre de photo prise. Malheureusement, il est également difficile à atteindre. Les objectifs qui s'approchent le plus d'un bokeh parfait mathématiquement sont aussi les plus performants sur les autres critères de mesure et ils sont généralement chers.

Alors qu'en est-il de l'Helios et de toutes les autres lentilles au bokeh typé ? Dans de bonnes mains, ce sont des outils créatifs capables de produire de belles images impossibles à prendre avec un objectif mathématiquement parfait mais ils ne sont pas de bons outils polyvalents. Dans la plupart des situations, leur bokeh optiquement affecté d'aberrations réduira la qualité d'un shoot. On peut affirmer sans risque que hormis pour quelques usages spéciaux, un bokeh propre et lisse est préférable. Et c'est pourquoi le LenScore™ score bokeh est basé sur la façon dont le bokeh d'un objectif se rapproche de la perfection mathématique" (= rendu neutre, sans aberrations et donc conforme à l'optique géométrique).
¯\_(ツ)_/¯

rol007

Un peu de lecture : Evolution de l'exploitation des aberrations optiques à but esthétique dans les objectifs photographiques.
https://www.ens-louis-lumiere.fr/sites/default/files/2017-08/Sentenac_Photo_2016.pdf

http://www.bokehtests.com/styled/ ; ce qui est bon ou mauvais dans le flou est une histoire de goût, de choix

remico

Citation de: rol007 le Mai 05, 2019, 21:40:19
Un peu de lecture : Evolution de l'exploitation des aberrations optiques à but esthétique dans les objectifs photographiques.
https://www.ens-louis-lumiere.fr/sites/default/files/2017-08/Sentenac_Photo_2016.pdf

http://www.bokehtests.com/styled/ ; ce qui est bon ou mauvais dans le flou est une histoire de goût, de choix

La formule optique d'un objectif est calculée pour réduire les aberration et que celui-ci donne le meilleur, ce placement des lentilles est extrêmement précis.

Pour retrouver des aberrations il faudrait décaler une ou plusieurs lentilles. Et là on est dans le mur, les lentilles sont difficilement accessibles, elles sont quelquefois collées et même si on arrivait à les décaler la qualité se dégraderait mais avec une probabilité infime que cela soit dans le sens souhaité, si tant est que l'objectif soit toujours utilisable, capable de faire le point.

Peut-être il y aurait moyen avec des objectifs anciens, avec des formules optiques très simples  comme ceux des moyen-formats à soufflet des années 50 ou antérieurs soit des les modifier soit de "profiter" de leur mollesse pour avoir des flous plus artistiques.

Voilà ce que l'on peut faire par exemple avec un simple ménisque de 1915 et les images n'ont pas l'air d'être très retouchées, et fin de la parenthèse pour ma part sur l'aspect du flou :
http://galactinus.net/vilva/retro/eos350d_meniscus.html




seba

Citation de: remico le Mai 08, 2019, 13:25:16
Pour retrouver des aberrations il faudrait décaler une ou plusieurs lentilles. Et là on est dans le mur, les lentilles sont difficilement accessibles, elles sont quelquefois collées et même si on arrivait à les décaler la qualité se dégraderait mais avec une probabilité infime que cela soit dans le sens souhaité, si tant est que l'objectif soit toujours utilisable, capable de faire le point.

C'est le principe de certains objectifs soft focus : réglage de l'aberration de sphéricité en modifiant l'espacement des lentilles.

remico

Citation de: seba le Mai 08, 2019, 13:43:13
C'est le principe de certains objectifs soft focus : réglage de l'aberration de sphéricité en modifiant l'espacement des lentilles.

Acheter tout fait c'est l'assurance d'avoir quelque chose d'utilisable tout de suite mais avec une marge de manœuvre limitée. Bricoler soi-même c'est l'assurance d'y passer pas mal de temps sans aucune assurance d'arriver à un quelconque résultat, mais avec une liberté plus grande.

Et puis côté porte-monnaie ce n'est pas la même chose non plus d'acheter un objectif soft focus même d'occasion ceux ci sont rares, tandis que les objectifs d'appareils anciens, ou même les lentilles de récup d'autres instruments optiques ne coûte pas très cher ou presque rien.

Un autre facteur qui va jouer c'est le format du capteur, les objectifs soft calculés pour du 24x36 ne donneront pas forcément de bons résultats sur des capteurs plus petits. C'est aussi ce que l'on reproche aux objectifs moyen format d'être un peu mous sur capteurs plus petits.

Même chose pour l'objectif Kodak dont j'ai présenté deux  exemples, il est testé en enlevant le bridage du diaphragme à f11 d'origine ce qui le fait passer à environ f5.6 . Ces images sont prises avec un aps-c,  en 24x36 le flou serait un peu moins présent, et à fortiori dans son format d'origine 6x4.5, de même on pourrait moduler le flou sans remettre le bridage à f11, mais avec un diaphragme de fortune intermédiaire.

seba

Citation de: remico le Mai 08, 2019, 16:40:54
Un autre facteur qui va jouer c'est le format du capteur, les objectifs soft calculés pour du 24x36 ne donneront pas forcément de bons résultats sur des capteurs plus petits. C'est aussi ce que l'on reproche aux objectifs moyen format d'être un peu mous sur capteurs plus petits.

C'est là qu'on soft focus réglable prend tout son intérêt.
L'aberration de sphéricité peut être réglée de zéro à une valeur très importante.

Echo

On oublie semble t'il le traitement des lentilles pour éviter les AC développé dans les années soixante dix, quatre vingt. Qui agissent également beaucoup sur la qualité du Bokeh et de l'immédiateté du flou. La concurrence entre les constructeurs par exemple Minolta qui court après le 300 mm F2,8 canon en restant à F4,5 etc... Et y parvient... 

"Un autre facteur qui va jouer c'est le format du capteur, les objectifs soft calculés pour du 24x36 ne donneront pas forcément de bons résultats sur des capteurs plus petits. C'est aussi ce que l'on reproche aux objectifs moyen format d'être un peu mous sur capteurs plus petits." remico

L'inverse est vrai aussi...

seba

Citation de: Echo le Mai 09, 2019, 09:00:24
On oublie semble t'il le traitement des lentilles pour éviter les AC développé dans les années soixante dix, quatre vingt. Qui agissent également beaucoup sur la qualité du Bokeh et de l'immédiateté du flou. La concurrence entre les constructeurs par exemple Minolta qui court après le 300 mm F2,8 canon en restant à F4,5 etc... Et y parvient... 

Aucun rapport entre le traitement des lentilles, et les AC, le bokeh, le flou.

Echo

Donc pour toi uniquement le positionnement des lentilles leur nombre joue?

seba

#71
Citation de: Echo le Mai 09, 2019, 12:23:36
Donc pour toi uniquement le positionnement des lentilles leur nombre joue?

Forme, position, nombre, matière, vont servir à corriger les aberrations.
Fonction du traitement anti-reflets : atténuer les rélfexions (diminue le flare, les images fantômes) et du même coup augmenter la transmission. Peut servir aussi à corriger une légère coloration je crois.

remico

Citation de: seba le Mai 09, 2019, 09:59:26
Aucun rapport entre le traitement des lentilles, et les AC, le bokeh, le flou.

Indirectement si il y a bien un rapport entre le traitement des lentilles et la possibilité de faire des formules optiques plus complexes et mieux corrigées des aberrations, de la distorsion et autres.

Extrait du pdf déjà cité plus haut (page 32):
https://www.ens-louis-lumiere.fr/sites/default/files/2017-08/Sentenac_Photo_2016.pdf

Extrait :

À la fin du XIXe siècle, la plupart des objectifs nécessitent encore des ouvertures
relativement petites pour neutraliser certaines aberrations. De fait, les recherches qui ont suivi
se sont focalisées sur la correction d'aberrations à grande ouverture ; recherches qui ont porté
leurs fruits, mais ont mis en évidence un nouvel obstacle.
Des dérivés du « Triplet de Cooke » ont été mis au point, tels que le « Ernemann Ernostar
f/1.8 » ou le « Zeiss Sonar f/1.5 », qui ont grandement complexifié la formule initiale. Le
premier compte quatre groupes optiques (dont six lentilles), ce qui implique une
augmentation du nombre de transition air-verre. L'augmentation du nombre de groupes
optiques multiplie les réflexions parasites de la lumière sur les surfaces réfléchissantes des
lentilles. Cette lumière, le flare, entraîne une baisse de contraste de l'image, mais aussi de
taches de lumières et images fantômes. Le problème avait déjà été étudié 30 ans plus tôt par
Harold Dennis Taylor, qui fit breveter en 1904 une technique de ternissement de la surface
des lentilles pour réduire la réflexion et augmenter la transmission. Cependant, celle-ci n'était pas
suffisamment efficace et trop aléatoire, et il fallut attendre 1935 pour que la société de
Carl Zeiss mette au point un traitement permettant d'améliorer de manière homogène la
transmission optique des lentilles allant jusqu'à 98% de la lumière (aujourd'hui, les
traitements antireflet multicouches – les couches agissent sur des longueurs d'ondes
différentes – permettent une transmission de 99,7% et au-delà).


Il est question aussi dans ce pdf "Evolution de l'exploitation des aberrations optiques à but esthétique dans les objectifs photographiques":

- de la bascule et du décentrement mais du fait de la forme des appareils actuels on aura pas la même latitude qu'avec une chambre, environ +/-  8° de bascule et 12mm de décentrement pour un objectif d'une grande marque.
- des objectifs Lensbaby, Holga ou du freelensing, il me semble qu'un modèle de lensbaby peut basculer et ce décentrer mais toujours pareil la monture va gêner et puis la bascule va changer l'orientation du flou mais pas l'aspect de celui-ci.

La recherche de la neutralité et des performances des objectifs font partie de l'évolution du matériel photographique. Par contre on aura bien du mal à trouver des exemples de commercialisation d'objectifs ayant des défauts optiques à but esthétique, hormis les objectifs soft pour le portrait. Il n'y aurait donc que les portraitistes qui cherchent à utiliser du flou cela me paraît un peu réducteur.

Il y avait eu un fil sur l'utilisation d'un Imagon en paysage avec un boitier Aps-c monté sur une chambre malheureusement les images ont disparues, cela donnait un rendu un peu vaporeux  :
https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,137924.0.html

seba

Citation de: remico le Mai 09, 2019, 13:35:41
Indirectement si il y a bien un rapport entre le traitement des lentilles et la possibilité de faire des formules optiques plus complexes et mieux corrigées des aberrations, de la distorsion et autres.

C'est très indirect.
Les traitements permettent d'augmenter le nombre de lentilles.
Mais pour une formule optique donnée, le traitement n'aura aucune influence sur les aberrations.

seba

Citation de: remico le Mai 09, 2019, 13:35:41
Il y avait eu un fil sur l'utilisation d'un Imagon en paysage avec un boitier Aps-c monté sur une chambre malheureusement les images ont disparues, cela donnait un rendu un peu vaporeux  :

Un autre exemple (pas avec un Imagon).