Un heureux événement

Démarré par Xavier Corteel, Juin 21, 2019, 22:00:18

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Xavier Corteel

Les photos de nids ou d'oiseaux au nid prêtent à contestation et c'est bien normal. Les puristes vont jusqu'à en proscrire la publication. Ne voyez donc aucune provocation dans ce fil qui transgresse ce code de déontologie que je ne partage pas complètement. Dans certains cas, l'exercice est possible pourvu qu'on s'assure des dispositions nécessaires pour qu'il ne conduise pas à la catastrophe. Les dernières photos de ce reportage vous le prouveront.

Le Pic épeiche est un oiseau familier. Je le vois et l'entends tous les jours dans mon jardin. Habitué à la présence humaine, il n'a pas hésité à choisir pour y creuser son nid un peuplier situé à quelques mètres de la cour de notre poulailler où nous nous rendons plusieurs fois par jour. Par précaution, j'ai installé dans la dite cour un affût depuis lequel j'ai réalisé ces photos. J'aurais pu m'en dispenser tellement mes hôtes étaient peu craintifs. Adultes et enfants, nous pouvions les approcher avec une grande proximité pour des observations à découvert, à l'œil nu, qui ne les dérangeaient pas le moins du monde. Ce n'est pas toujours le cas, j'en conviens, c'était donc l'occasion d'en profiter et j'ai envie aujourd'hui de partager les différentes étapes du suivi de leur nidification qui m'ont enthousiasmé, beaucoup appris et suscité mon admiration pour les prouesses dont les oiseaux sont capables.
La qualité inégale des photos s'explique par trois difficultés majeures :
- La portion de tronc où se trouve le nid n'est exposée au soleil que deux heures à peine par jour et dans cet intervalle périodiquement balayée par des ombres de branchages agités par le vent. Et le soleil à cette saison, c'est une ressource rare en Picardie.
- L'inclinaison du tronc et celle de l'oiseau dans mon angle de visée augmentaient la profondeur du champ occupé par le sujet, un inconvénient particulièrement préjudiciable en digiscopie.
- La rapidité d'action des sujets : adultes et jeunes sont toujours en mouvement et ne restent qu'exceptionnellement immobiles. Les fenêtres de tir sont  toujours imprévisibles et de très courte durée.

1/6
L'histoire commence tout début avril avec cette découverte qui m'a donné l'idée d'en faire un quizz, petit jeu que les habitués de la section identification affectionnent particulièrement https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,296640.0.html
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Curieux de Nature

Xavier Corteel

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Xavier Corteel

Eh oui, les connaisseurs savent que cette dispersion de copeaux frais au sol et sur la végétation au pied d'un arbre trahit le creusement d'une loge destinée à abriter une famille de pics. A cette observation visuelle s'ajoute la manifestation sonore, le tambourinage, plus connu et reconnu encore pour dénoncer leur activité constructrice.
L'arbre choisi par mes hôtes présentait deux caractéristiques. D'autres trous récents, pour certains bien avancés, leur avaient servi d'ébauches et peut-être de marqueurs de territoire. Une autre loge beaucoup plus ancienne y avait été creusée puis habitée par un Pic vert et squattée des années plus tard, mais une seule saison, par un Etourneau sansonnet. Le bourrelet cicatriciel de l'écorce à son entrée atteste de l'ancienneté de cette précédente occupation. Hasard ou choix délibéré, la loge creusée cette année voisine l'ancienne d'à peine trente centimètres. A plusieurs reprises je verrai un adulte l'explorer, voire y entrer et y rester un moment, ou se contenter d'en picorer les abords.
13/16 (la seule photo qui n'est pas une digiscopie)
Curieux de Nature

Xavier Corteel

Le premier exploit des pics consiste à creuser leur nid. Entrée, cheminée d'accès et chambre de ponte représentent un volume de plusieurs décimètres cubes. Les milliers de copeaux au sol en témoignent. Le peuplier n'est pas un bois dur, il est vrai, mais la tâche est particulièrement méritante au regard des mensurations de l'oiseau (20 à 25 cm et moins de 100 g) et de la taille de son bec (30 mm environ). Mâle et femelle participent à l'ouvrage, de l'extérieur d'abord puis de l'intérieur. L'un ou l'autre peut alors marquer un temps d'arrêt à son arrivée au nid et permettre de premières photos.
14/16
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Roland Ripoll

Excellent reportage Xavier ! On attend la suite avec impatience.
Etre simple pour être vrai

urka

Une introduction qui donne envie d'en voir plus et on sait d'avance qu'on va se régaler!
André.

TFYA

Je m'abonne et attends la suite avec impatience
Olympus Canon Fuji, what else?

azurnet

Super, de plus avec de magnifiques photos, bravo.  ;) ;) ;)

Berzou

des oiseaux charmants et travailleurs !

daniel63

j'adore les pics et j'attends la suite de l'histoire qui commence bien

thieum

Citation de: Roland Ripoll le Juin 21, 2019, 22:29:51
Excellent reportage Xavier ! On attend la suite avec impatience.

+1, vivement la suite. ;)

Clic-Clac 51

Bravo Xavier...un reportage très intéressant...vivement la suite
Merci de partager tes observations
Amicalement Denis ;)

jmr87

Un reportage bien préparé et construit dont nous attendons la suite avec impatience.

Seb65

Un sujet qui se prête bien à la photo et joliment mis en valeur dans ces prémices d'installation ! je sens que la suite devrait être tout aussi plaisante ! Bravo Xavier !  :)

ChrisC06

Citation de: Clic-Clac 51 le Juin 22, 2019, 11:28:13
Bravo Xavier...un reportage très intéressant...vivement la suite
Merci de partager tes observations
Amicalement Denis ;)
+1... Tout pareil...  ;)
Chris

Jo Laudois

Un excellent début de reportage qui s'annonce passionnant !  Un grand bravo !
Amicalement, Jo.

Xavier Corteel

Merci à tous.
Une première suite avant une pause de huit jours pour cause d'escapade normande.

2/6
Une fois la section verticale attaquée, il leur faut alors évacuer les copeaux qu'ils rejettent à pleines becquées après chaque phase de creusement.
21/26
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Xavier Corteel

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Xavier Corteel

L'activité n'est pas continue. Il peut se passer de longs moments sans présence au nid. Et pendant les phases de creusement, le futur parent de service peut prendre un temps de repos à l'intérieur de la loge ou "la tête au trou" comme pour se satisfaire du point de vue offert par la localisation du nid, revendiquer son territoire et surveiller les abords.
23/26

Curieux de Nature

Xavier Corteel

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Xavier Corteel

Pendant la dernière phase de creusement, les rejets de copeaux se font moins nombreux. Une partie est laissée au fond de la cavité pour servir d'amortisseur aux œufs, à la ponte et pendant la couvaison.
Le creusement du nid a duré environ deux semaines, suivi par la ponte puis par la couvaison, une phase d'observations limitées aux changements de partenaires (shifts) qui se relaient pendant toute l'incubation.
La première éclosion, au bout de deux semaines environ, se devine aux premiers apports de nourriture, difficiles à identifier, le parent nourricier s'engouffrant très rapidement dans la loge et ne permettant bien souvent qu'une répétition de photos frustrantes.
25/26
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Xavier Corteel

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Roland Ripoll

Une mise à jour passionnante de bout en bout, très bien séquencée et très bien illustrée !
Etre simple pour être vrai