Calendrier des Oiseaux de Camargue

Démarré par Roland Ripoll, Décembre 14, 2019, 12:19:12

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Jean-Jacques Groult

Merci Roland pour ces aigrettes.
Amicalement
JJ
Amicalement. JJ

Roland Ripoll

Merci à vous tous !

Après MAI vient JUIN, et c'est déjà l'été....



Paradoxalement, l'été les oiseaux se font plus rares et plus discrets, bien qu'ils soient plus nombreux. Les effectifs se sont en effet enrichis de très nombreux jeunes nés au printemps. C'est que la défense du territoire, la construction du nid, la ponte, la couvaison, le nourrissage et la surveillance des petits jusqu'à leur émancipation ont demandé beaucoup d'énergie.

Les oiseaux sont fatigués. Pour autant, ils ne vont pas pouvoir se reposer longtemps car les adultes notamment vont bientôt être occupés, et davantage affaiblis, à renouveler leur plumage. C'est parce qu'ils seront fragiles et vulnérables qu'ils vont se faires rares et discrets...

Une première mue, dite partielle, avait eu lieu entre la fin de l'hiver et le début du printemps où les oiseaux n'avaient en fait renouvelé que des plumes du corps, les tectrices..

Une deuxième mue, complète celle-là, a lieu entre la fin de l'été et le début de l'automne et durant laquelle les oiseaux vont changer les plumes des ailes, les rémiges,  et celles de la queue, les rectrices.

Pour les ailes, et c'est logique, la mue s'effectue symétriquement afin que l'oiseau puisse conserver à minima ses capacités de vol. Les canards font toutefois exception: ils perdent en même temps toutes leurs rémiges et sont donc contraints de rester au sol, in capables de voler. On comprend mieux qu'ils "disparaissent" un temps, obligés qu'ils sont de rester cachés
dans la végétation afin d'échapper aux prédateurs. On les observera à cette époque dans un curieux et discret plumage, qui leur sert de tenue de camouflage et qu'on appelle, à juste titre, le plumage d'éclipse...

Les oiseaux muent donc lorsqu'ils en ont terminé avec la reproduction et à une époque où la nourriture est encore abondante. C'est important car la mue, qui dure environ deux mois chez les petits passereaux (le renouvellement du plumage dure 6 à 8 semaines environ pour le rougegorge familier, 95 jours pour la pie bavarde, 120 jours pour le geai des chênes), va nécessiter un apport important de protéines pour produire en grande quantité de la kératine, matière dont les plumes sont constituées.

Pour les migrateurs, le problème se pose de savoir quand il faut muer. Certaines espèces choisissent de muer avant le départ afin de bénéficier, tout au long du trajet, d'un plumage neuf et plus performant.
D'autres ne vont muer qu'une fois arrivées dans leurs zones d'hivernage. D'autres encore adoptent un compromis, commençant la mue mais l'interrompant pendant la migration pour la terminer sur place, en Afrique.

On connait le comportement particulier des tadornes de Belon qui, entre fin juin et début juillet, effectuent une migration de mue pour se regrouper, en grand nombre, dans la partie allemande de la mer de Wadden, et ne revenir qu'au début de l'hiver sur leurs sites de reproduction.

Si les locaux se font rares, discrets et silencieux (on est loin du tintamarre printanier), c'est aussi parce qu'il fait chaud, très chaud, et que, comme nous, ils souffrent de la chaleur.

Heureusement, dès fin juillet, on assiste au passage des oiseaux qui ont niché en Europe du Nord et qui amorcent leur descente vers le grand Sud.
Moins pressés qu'à l'aller et souvent accompagnés de jeunes, ils vont rester quelques jour, s'attarder quelques semaines, le temps de refaire le plein d'énergie avant d'entreprendre le grand voyage qui les mènera, à travers la mer méditerranée, vers la lointaine Afrique...

On verra donc en images le Bécasseau variable, le Chevalier sylvain, le Bécasseau minute et le Bécasseau cocorli
Etre simple pour être vrai

Roland Ripoll

Fin août et début septembre sont des périodes propices pour observer le Bécasseau variable, nicheur dans le Nord, en Sibérie et en Scandinavie et qui, en Camargue, une halte migratoire. Peu d'individus choisissent d'hiverner en Méditerranée. C'est la façade atlantique qui accueille la majorité de l'effectif hivernant en France, soit quelques 300 000 individus en moyenne chaque année...

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Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

Superbe...quelle série ::) ::) ::)
Je sens que l'on va se régaler cette été
Bravo Roland
Amicalement Denis ;)

Xavier Corteel

De magnifiques images au service d'un exposé scientifique particulièrement intéressant. Quand partager le savoir s'ajoute à l'esthétique des photos affichées, ce forum prend tout son sens. Personnellement, c'est ce que j'y recherche.
Curieux de Nature

SPOTMATIK

chouettes images , quand il n'y a pas un souffle de vent ..... ;)

Jean-Jacques Groult

Très belle série, et cet exposé sur la mue est très intéressant. Bravo !
Amicalement. JJ

Seb65

Une bien jolie série ! Bravo Roland !  :)

bernall

Merci Roland pour ces informations intéressantes :)
Citation de: SPOTMATIK le Juin 26, 2020, 14:38:27
chouettes images , quand il n'y a pas un souffle de vent ..... ;)

Se mettre à l'abri du vent est toujours possible et il existe des techniques de post traitement pour optimiser le résultat dans ce cas

https://youtu.be/ec-6LoLpBjc

https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,217130.msg7117386.html#msg7117386
je demande à voir

Roland Ripoll

Merci !

"Quand partager le savoir s'ajoute à l'esthétique des photos affichées" C'est ainsi également Xavier que je conçois un forum.

Parmi les troupes de bécasseaux cocorli ou de bécasseaux variables, on peut parfois apercevoir un tout petit limicole (en fait un des plus petits limicole d'Europe) avec un court bec noir, des pattes foncées, une calotte et, en plumage nuptial, des joues rousses ainsi qu'un dessus roux vif tacheté de noir.

C'est le bécasseau minute [Calidris minuta] bien connu pour sa petite taille, son activité fébrile et ses picorements incessants. Lui aussi niche dans les toundras de l'Arctique, de l'extrême nord de la Norvège et de la Sibérie, et lui aussi fait, en Camargue, une halte migratoire avant de rejoindre l'Afrique du Nord.

Certains choisiront toutefois de rester sur les côtes de la Méditerranée à la mauvaise saison. La Camargue accueille ainsi l'hiver près de 2 000 individus.

Les activités du bécasseau minute, en halte migratoire, sont surtout consacrées à la recherche de nourriture, interrompues de quelques séquences de toilette et de repos. Reconstituer ses forces, sa masse musculaire, est en effet vital avant d'entreprendre la fin du long trajet vers les côtes africaines...

Migrateur au long cours, il est capable de rallier l'Arctique à l'Afrique en quelques jours, faisant quelques  300 à 500 km par jour.

Le plumage post-nuptial de l'adulte est gris clair avec, au niveau du rachis des plumes du dos et des couvertures, une raie foncée et un liseré blanchâtre. Le dessous est blanc, sauf les côtés de la poitrine qui sont gris, formant sur certains individus une bande pectorale complète toute grise.
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Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

C'est encore un régal pour mes yeux
bravo Roland
Amicalement Denis ;)

labat

Oui merci de l'exposé...indispensable j'aime beaucoup. Les photos de reflets sont magnifiques.
Je suis un peu rassuré car sur les marais je vois peu d'activité...comme une paresse, une léthargie. Merci pour ce partage.

mslicht

Il fait bon passer sur ce fil, comme sur tous ceux ouverts par Roland. La qualité de l'image est secondé par celle du texte
Merci Roland

cdt

mslicht

Seb65

Jolies photos de ce petit limicole que je n'ai pas revu depuis un bail ! Une préférence pour la 2 et la 4 ! Bravo Roland !  :)

Roland Ripoll

Merci !
Le bécasseau cocorli  (Calidris ferruginea) est un oiseau du grand Nord,  venu des côtes de l'océan arctique et des lointaines toundras de la Sibérie ou de la Scandinavie où il niche. Migrateur au long cours, il ne stationne en Camargue que le temps d'une pause, avant d'entreprendre le grand voyage vers l'Afrique, parcourant, aller-retour, quelques 30 000 km chaque année !

Ce temps passé en Camargue, il va l'occuper à se nourrir et à s'engraisser, son poids pouvant augmenter de 42% avant le départ de la migration. Ces réserves de graisse fournissent le "carburant" nécessaire au franchissement de certaines étapes. Le cocorli est un voyageur nocturne et peut parcourir 800 km en une nuit.

Peu à peu, au fil des jours et des semaines, le beau plumage rouge brique va laisser place à une plumage gris (parties supérieures) et blanc (parties inférieures).

Les adultes font une mue complète postnuptiale qui débute dès la fin juillet (sur les sites de reproduction ou au début de leur migration d'automne). Elle est en général suspendue pendant la migration et reprend ensuite pour s'achever entre début septembre et mi-octobre selon les individus...

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Etre simple pour être vrai

al1sth

Merci pour cette série. Une petite préférence pour la 3.
Alain Lalieu.

Clic-Clac 51

Repasser ici...c'est apprendre et voir de très belles réalisations
Un régal quoi !!!
Bravo Roland
Amicalement Denis ;)

thieum

Magnifiques ces dernières séries!! ;)

Henrid

magnifiques photos de ces bécasseaux. Bravo
Henri

Seb65

Un oiseau que j'affectionne particulièrement, bien que je ne le croise que très rarement en migration dans mon département ! Merci Roland pour le partage !  :)

mslicht

Citation de: Clic-Clac 51 le Juillet 11, 2020, 11:03:24
Repasser ici...c'est apprendre et voir de très belles réalisations
Un régal quoi !!!
Bravo Roland
Amicalement Denis ;)

+1 C'est exactement pour cela que je passe régulièrement ici...
Merci et bravo Roland,
mslicht

Roland Ripoll

Merci ! C'est un plaisir de savoir que vous passez dans cette section.

Plus haut, j'ai écrit: "Peu à peu, au fil des jours et des semaines, le beau plumage rouge brique va laisser place à une plumage gris (parties supérieures) et blanc (parties inférieures)." Voici les images qui seront plus éloquentes...

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Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

Bravo Roland...une belle illustration de cette transformation
Merci de partager
Amicalement Denis ;)

Xavier Corteel

Magnifique collection qui me permet de découvrir dans toutes ses tenues un oiseau que je n'ai pas la chance de côtoyer dans mon environnement habituel.
Curieux de Nature

azurnet

Une magnifique suite, avec comme toujours d'excellentes explications et de superbes photos, merci Roland.  ;) ;) ;)