Des rumeurs!

Démarré par Sebmansoros, Février 26, 2020, 13:26:29

« précédent - suivant »

Verso92

Citation de: jenga le Mars 18, 2020, 20:38:59
Donc, la présence de moiré indique que la résolution du capteur est inférieure au pas du motif?

Tu connais Shannon aussi bien que moi : un motif répétitif ne peut pas avoir une fréquence supérieure à Fe*/2, sauf risque de repliement de spectre (moiré).


*Fe = fréquence (spatiale) d'échantillonnage, soit le diamètre du photosite (formulation fausse, mais c'est pour simplifier).

Rami

Jenga, j'espère que tu connais Shannon mieux que Verso qui assimile fréquence spatiale et longueur  ;)
OK, je sors, c'était juste un post stérile pour faire monter mon compteur.
Nikonairien (ou presque)

egtegt²

Citation de: jenga le Mars 13, 2020, 22:22:41
Tu peux prolonger des 4 côtés la structure que j'ai fournie. C'est constant vers la gauche et vers la droite, et les paires de lignes sont identiques.

Mais le problème n'est pas là. Il manque de l'information pour reconstruire des pixels à la même densité que les photosites, ce n'est pas une question d'algorithme.

Si l'image réelle comportait un trait vertical, par exemple bleu, d'épaisseur 1, il serait soit vu soit définitivement perdu selon sa position.
Mais dans les faits, ça n'existe pas un trait vertical bleu, sauf en infographie. Sur une photographie, il est toujours au moins décalé de quelques pixels par rapport à la verticale et il n'est jamais d'un bleu pur. Du coup les algorithmes de dématriçage en trouveront toujours une trace sur les photosites adjacents et auront de la matière pour le reconstruire.

Le seul problème assez courant que ces approximations provoquent, c'est le moiré, et en fin de compte, ça reste tout de même assez rare, surtout avec l'augmentation des résolutions. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les constructeurs ont fini par vendre des appareils sans filtre passe-bas.

jdm

Citation de: egtegt² le Mars 19, 2020, 11:20:12
...
Le seul problème assez courant que ces approximations provoquent, c'est le moiré, et en fin de compte, ça reste tout de même assez rare, surtout avec l'augmentation des résolutions. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les constructeurs ont fini par vendre des appareils sans filtre passe-bas.

Faut dire, pour aller dans ton sens, que plus un capteur est résolu plus le moirage est repoussé vers les hautes fréquences, ce qui est tout bénéfice pour l'image globale.

Après on ne peut pas systématiser le moirage comme une perte de définition complète de l'image comme certains voudrait nous le faire admettre, ça reste une aberration ponctuelle.
dX-Man

Verso92

Citation de: jdm le Mars 19, 2020, 12:04:12
Faut dire, pour aller dans ton sens, que plus un capteur est résolu plus le moirage est repoussé vers les hautes fréquences, ce qui est tout bénéfice pour l'image globale.

Après on ne peut pas systématiser le moirage comme une perte de définition complète de l'image comme certains voudrait nous le faire admettre, ça reste une aberration ponctuelle.

En fait, comme j'ai essayé de le montrer avec les exemples postés sur ce fil, le moiré avec les Bayer est provoqué le plus souvent par les algos de dématriçage, qui baissent les bras, la plupart du temps, avant que le critère de Nyquist ne soit atteint...


Par exemple, je suis plus souvent confronté au moiré avec les D8x0 qu'avec le DP2m, qui ne fait pourtant que 15 MPixels (mais sans matrice de Bayer).

egtegt²

Citation de: Verso92 le Mars 19, 2020, 12:10:33
En fait, comme j'ai essayé de le montrer avec les exemples postés sur ce fil, le moiré avec les Bayer est provoqué le plus souvent par les algos de dématriçage, qui baissent les bras, la plupart du temps, avant que le critère de Nyquist ne soit atteint...
Par exemple, je suis plus souvent confronté au moiré avec les D8x0 qu'avec le DP2m, qui ne fait pourtant que 15 MPixels (mais sans matrice de Bayer).
Oui, mais il ne faut pas non plus rêver, quand on a une information partielle et que l'environnement fait qu'il est vraiment délicat de reconstruire cette information, ça devient difficile d'obtenir quelque chose de vraiment juste.

Vu de notre point de vue, ça semble évident qu'il y a un problème car nous savons instinctivement qu'une grille grise est grise et pas multicolore, mais du point de vue du dématriceur, c'est bien plus complexe à déterminer. Car pour autant qu'il sache, rien n'empêche que cette grille soit multicolore.

Avec le DP2M, sauf erreur de ma part, il mesure la luminance et la chrominance pour chaque photosite, il n'y a donc pas vraiment de dématriçage à faire et donc aucune raison qu'il y ait du moiré.

danielk

J'en ai un très beau - escalator Confluence Lyon - Nikon D850 - 250iso - 1/90s - f/6.7 - 35mm f1.4. Pour les Lyonnais cet escalator peut servir de test de moirage pour vos appareils.

danielk

La photo entière

JMS

Citation de: danielk le Mars 19, 2020, 17:54:05
J'en ai un très beau - escalator Confluence Lyon - Nikon D850 - 250iso - 1/90s - f/6.7 - 35mm f1.4. Pour les Lyonnais cet escalator peut servir de test de moirage pour vos appareils.

Whaou !!!

Pour éviter le moiré il vaut mieux alors prendre le 35 f/1,4...AIS...et le laisser à pleine ouverture ! Certainement le moiré sera combattu par le flare !

Verso92

Citation de: egtegt² le Mars 19, 2020, 15:54:36
Avec le DP2M, sauf erreur de ma part, il mesure la luminance et la chrominance pour chaque photosite, il n'y a donc pas vraiment de dématriçage à faire et donc aucune raison qu'il y ait du moiré.

Pourtant, dans certains cas, il y a du moiré, sans surprise.

jenga

#360
Citation de: egtegt² le Mars 19, 2020, 11:20:12
Mais dans les faits, ça n'existe pas un trait vertical bleu, sauf en infographie. Sur une photographie, il est toujours au moins décalé de quelques pixels par rapport à la verticale et il n'est jamais d'un bleu pur. Du coup les algorithmes de dématriçage en trouveront toujours une trace sur les photosites adjacents et auront de la matière pour le reconstruire.

Le seul problème assez courant que ces approximations provoquent, c'est le moiré, et en fin de compte, ça reste tout de même assez rare, surtout avec l'augmentation des résolutions. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les constructeurs ont fini par vendre des appareils sans filtre passe-bas.
Je suis d'accord, la plupart du temps ça passe: l'image reconstruite est réaliste et le cerveau fait le reste.
Un trait fin noir sur blanc pas tout à fait vertical va se dédoubler par endroits, se "ressouder" un peu plus haut, mais le cerveau s'en accommode très bien.
(voir les traits verticaux de l'image de droite du post #145 de Verso).

Ce n'est pas de la reproduction (qui est l'objet de mes propos), mais ça peut passer en effet.

Le cas que je viens de citer (le trait qui se dédouble par endroit dans l'image droite de #145) est intéressant du point de vue du traitement du signal: la prise de vue est sous-échantillonnée, ce qui provoque un mélange de fréquences.

C'est le fameux "repliement": les fréquences supérieures à la limite de Nyquist sont vues comme des fréquences inférieures à cette limite, de façon indémêlable: la fréquence "Nyquist + x", trop élevée pour être représentée correctement, se mélange irrémédiablement avec la fréquence "Nyquist - x", qui, elle, aurait été représentée correctement sans ce parasitage.

Cela induit ces artefacts. C'est visuellement acceptable dans beaucoup de cas, mais ce n'est pas "exact".
.
Je pense qu'un meilleur résultat (au sens de la reproduction) pourrait être obtenu avec un échantillonnage respectant le critère de Shannon: soit avec un capteur muni d'un passe-bas, soit en fermant le diaphragme, ce qui coupe progressivement les fréquences élevées (du point de vue de l'analyse fréquentielle, un diaphragme est un filtre passe-bas réglable presque parfait).
Le dématriçage produirait alors des traits un peu mous et élargis (à cause du passe-bas), mais sans artefacts; l'application d'un filtre de type sharpening ("clarté" chez Adobe, si j'ai bien compris?) rendrait les transitions plus abruptes, plus conformes à l'attente usuelle, toujours sans artefact.


Verso92

Citation de: jenga le Mars 19, 2020, 20:47:51
Je pense qu'un meilleur résultat (au sens de la reproduction) pourrait être obtenu avec un échantillonnage respectant le critère de Shannon: soit avec un capteur muni d'un passe-bas, soit en fermant le diaphragme, ce qui coupe progressivement les fréquences élevées (du point de vue de l'analyse fréquentielle, un diaphragme est un filtre passe-bas réglable presque parfait).
Le dématriçage produirait alors des traits un peu mous et élargis (à cause du passe-bas), mais sans artefacts; l'application d'un filtre de type sharpening ("clarté" chez Adobe, si j'ai bien compris?) rendrait les transitions plus abruptes, plus conformes à l'attente usuelle, toujours sans artefact.

Tu reposes de fait la question du choix entre D800 et D800E, en 2012.

En ce qui me concerne, j'ai choisi le "E", en toutes connaissances de cause...


En ce qui concerne l'action de filtre passe-bas du diaph, il faut aller loin. Pour info, la photo montrée au post #366 a été faite à f/8 (D800E, Nikkor f/1.8 50 AF-D).

egtegt²

Citation de: jenga le Mars 19, 2020, 20:47:51
[...]
Je pense qu'un meilleur résultat (au sens de la reproduction) pourrait être obtenu avec un échantillonnage respectant le critère de Shannon: soit avec un capteur muni d'un passe-bas, soit en fermant le diaphragme, ce qui coupe progressivement les fréquences élevées (du point de vue de l'analyse fréquentielle, un diaphragme est un filtre passe-bas réglable presque parfait).
Le dématriçage produirait alors des traits un peu mous et élargis (à cause du passe-bas), mais sans artefacts; l'application d'un filtre de type sharpening ("clarté" chez Adobe, si j'ai bien compris?) rendrait les transitions plus abruptes, plus conformes à l'attente usuelle, toujours sans artefact.
Mais en dehors de quelques rares cas, la photo n'est pas de la reproduction. L'objectif n'est pas d'être précis mais beau. Le filtre passe bas permet peut-être une photo plus "juste" mais il donne surtout une perte de piqué apparent.

big jim

Citation de: Verso92 le Mars 19, 2020, 20:55:47

En ce qui concerne l'action de filtre passe-bas du diaph, il faut aller loin. Pour info, la photo montrée au post #366 a été faite à f/8 (D800E, Nikkor f/1.8 50 AF-D).

Pas bien compris non plus le rôle de filtre passe-bas parfait joué par le diaph  ???  Est-ce la diffraction qui est évoquée ?

Verso92

Citation de: big jim le Mars 20, 2020, 18:06:04
Pas bien compris non plus le rôle de filtre passe-bas parfait joué par le diaph  ???  Est-ce la diffraction qui est évoquée ?

Oui.


Par exemple :
https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,288810.msg7185009.html#msg7185009

jenga

Citation de: egtegt² le Mars 20, 2020, 17:07:35
Mais en dehors de quelques rares cas, la photo n'est pas de la reproduction. L'objectif n'est pas d'être précis mais beau. Le filtre passe bas permet peut-être une photo plus "juste" mais il donne surtout une perte de piqué apparent.
C'est un choix personnel, que je respecte totalement.

jenga

Citation de: big jim le Mars 20, 2020, 18:06:04
Pas bien compris non plus le rôle de filtre passe-bas parfait joué par le diaph  ???  Est-ce la diffraction qui est évoquée ?
C'est exactement cela, ce filtrage optique a pour conséquence la diffraction dans l'image de sortie de l'objectif.

On peut analyser le filtrage soit dans le domaine spatial (l'image) soit dans le domaine des fréquences; on passe d'un domaine à l'autre par une opération mathématique nommée transformée de Fourier.

J'essaie ci-après de donner quelques explications sans calculs. Ce n'est pas très facile, désolé si cela paraît confus; je peux préciser au besoin.
Pour aller plus loin, ce lien me semble donner un excellent point de départ sur le filtrage spatial optique.
http://php.iai.heig-vd.ch/~lzo/optique/labo/descr/Manip_fourier_5.2.pdf

Filtrage par le diaphragme
Lorsqu'un objectif forme l'image d'un objet sur le capteur, il existe un plan intermédiaire, dit "plan de Fourier", dans lequel chaque point représente non pas un point particulier de l'image mais une fréquence spatiale:

  • le centre du plan représente la fréquence 0, c'est-à-dire la valeur moyenne de l'image
  • les points plus éloignés du centre représentent des fréquences plus élevés, etc. Plus le point possède d'énergie, plus la fréquence correspondante est présente dans l'image

Il se trouve que le diaphragme est placé dans ce plan (les opticiens préciseront). C'est un trou presque rond de diamètre réglable: cela signifie qu'il coupe toutes les fréquences supérieures à son rayon et laisse passer sans modification celles qui sont inférieures: c'est un filtre passe bas réglable quasi parfait.

C'est donc un filtre dont la réponse fréquentielle est la fonction "créneau", ou "porte" (en se ramenant à 1 seule dimension, le long de l'axe X par exemple).

Conséquence sur l'image de sortie
Son impact dans le domaine "image" se calcule, comme dit plus haut, par transformée de Fourier de cette fonction "porte". Or, la transformée de Fourier de la fonction "porte" est la fonction "sinus cardinal", ou "sinc" = (sinus x)/x


Voici maintenant l'intensité (la puissance) des anneaux de diffraction par une ouverture circulaire (on évoque souvent la tache centrale en parlant de tache de diffraction, mais la diffraction provoque une infinité d'anneaux d'intensité décroissantes).
Voici les anneaux de diffraction:


Le profil d'intensité des anneaux est exactement (on le prouve par calcul) le carré de la fonction sinus cardinal (carré parce que l'intensité lumineuse est le carré de l'amplitude du signal).

Les anneaux de diffraction sont donc bien la conséquence dans l'image de sortie du filtrage en "porte" réalisé par le diaphragme dans le plan de Fourier.

Relation entre diaphragme et anneaux de diffraction
Quand on ferme le diaphragme (on diminue la largeur de la "porte"), on coupe les fréquences élevées, puis moyennes, etc. dans le plan de Fourier. En conséquence, les transitions dans l'image s'élargissent, c'est pourquoi la figure globale des anneaux de diffraction s'élargit.

Par calcul, on trouve bien sûr exactement la relation entre le diamètre du diaphragme et le diamètre des anneaux de diffraction.

Prise de vue
Comme il est facile de régler le diaphragme, on peut ajuster par crans assez fins la fréquence de coupure du filtre passe-bas pour ne pas envoyer de fréquences trop élevées au capteur (si l'on cherche à réaliser une reproduction sans artefact).

jenga

Citation de: Verso92 le Mars 19, 2020, 20:55:47
En ce qui concerne l'action de filtre passe-bas du diaph, il faut aller loin. Pour info, la photo montrée au post #366 a été faite à f/8 (D800E, Nikkor f/1.8 50 AF-D).
(bel exemple en #366, en effet)

A f/8, le meilleur objectif possible a un pouvoir séparateur d'environ 70 paires de lignes par mm (le nombre dépend un peu du critère choisi pour définir le pouvoir séparateur, mais l'ordre de grandeur ne changera pas).

L'exemple #366 montre que c'est encore trop pour le capteur utilisé (si l'on cherche une reproduction sans artefact).

seba

Citation de: jenga le Mars 21, 2020, 10:50:54
C'est un trou presque rond de diamètre réglable: cela signifie qu'il coupe toutes les fréquences supérieures à son rayon et laisse passer sans modification celles qui sont inférieures: c'est un filtre passe bas réglable quasi parfait.

Mais souvent le diaphragme n'est pas rond.

seba

Du coup, pour un diaphragme polygonal, il n'y a pas d'anneaux mais des rayons (en haut sur l'axe, en bas au bord).
J'imagine que ça doit influer sur la résolution.

big jim

OK, Jenga. Maintenant, vu les autres conséquences liées à l'usage du diaphragme, son usage en tant que filtre passe-bas anti moiré est quand même plus conceptuel que pratique  ;)

restoc

Citation de: big jim le Mars 21, 2020, 13:05:44
OK, Jenga. Maintenant, vu les autres conséquences liées à l'usage du diaphragme, son usage en tant que filtre passe-bas anti moiré est quand même plus conceptuel que pratique  ;)

Si on étale la confiture entre
Citation de: jenga le Mars 21, 2020, 10:50:54
C'est exactement cela, ce filtrage optique a pour conséquence la diffraction dans l'image de sortie de l'objectif.

On peut analyser le filtrage soit dans le domaine spatial (l'image) soit dans le domaine des fréquences; on passe d'un domaine à l'autre par une opération mathématique nommée transformée de Fourier.

J'essaie ci-après de donner quelques explications sans calculs. Ce n'est pas très facile, désolé si cela paraît confus; je peux préciser au besoin.
Pour aller plus loin, ce lien me semble donner un excellent point de départ sur le filtrage spatial optique.
http://php.iai.heig-vd.ch/~lzo/optique/labo/descr/Manip_fourier_5.2.pdf

Filtrage par le diaphragme
Lorsqu'un objectif forme l'image d'un objet sur le capteur, il existe un plan intermédiaire, dit "plan de Fourier", dans lequel chaque point représente non pas un point particulier de l'image mais une fréquence spatiale:

  • le centre du plan représente la fréquence 0, c'est-à-dire la valeur moyenne de l'image
  • les points plus éloignés du centre représentent des fréquences plus élevés, etc. Plus le point possède d'énergie, plus la fréquence correspondante est présente dans l'image

Il se trouve que le diaphragme est placé dans ce plan (les opticiens préciseront). C'est un trou presque rond de diamètre réglable: cela signifie qu'il coupe toutes les fréquences supérieures à son rayon et laisse passer sans modification celles qui sont inférieures: c'est un filtre passe bas réglable quasi parfait.

C'est donc un filtre dont la réponse fréquentielle est la fonction "créneau", ou "porte" (en se ramenant à 1 seule dimension, le long de l'axe X par exemple).

Conséquence sur l'image de sortie
Son impact dans le domaine "image" se calcule, comme dit plus haut, par transformée de Fourier de cette fonction "porte". Or, la transformée de Fourier de la fonction "porte" est la fonction "sinus cardinal", ou "sinc" = (sinus x)/x


Voici maintenant l'intensité (la puissance) des anneaux de diffraction par une ouverture circulaire (on évoque souvent la tache centrale en parlant de tache de diffraction, mais la diffraction provoque une infinité d'anneaux d'intensité décroissantes).
Voici les anneaux de diffraction:


Le profil d'intensité des anneaux est exactement (on le prouve par calcul) le carré de la fonction sinus cardinal (carré parce que l'intensité lumineuse est le carré de l'amplitude du signal).

Les anneaux de diffraction sont donc bien la conséquence dans l'image de sortie du filtrage en "porte" réalisé par le diaphragme dans le plan de Fourier.

Relation entre diaphragme et anneaux de diffraction
Quand on ferme le diaphragme (on diminue la largeur de la "porte"), on coupe les fréquences élevées, puis moyennes, etc. dans le plan de Fourier. En conséquence, les transitions dans l'image s'élargissent, c'est pourquoi la figure globale des anneaux de diffraction s'élargit.

Par calcul, on trouve bien sûr exactement la relation entre le diamètre du diaphragme et le diamètre des anneaux de diffraction.

Prise de vue
Comme il est facile de régler le diaphragme, on peut ajuster par crans assez fins la fréquence de coupure du filtre passe-bas pour ne pas envoyer de fréquences trop élevées au capteur (si l'on cherche à réaliser une reproduction sans artefact).

Citation de: jenga le Mars 21, 2020, 10:50:54
C'est exactement cela, ce filtrage optique a pour conséquence la diffraction dans l'image de sortie de l'objectif.

On peut analyser le filtrage soit dans le domaine spatial (l'image) soit dans le domaine des fréquences; on passe d'un domaine à l'autre par une opération mathématique nommée transformée de Fourier.

J'essaie ci-après de donner quelques explications sans calculs. Ce n'est pas très facile, désolé si cela paraît confus; je peux préciser au besoin.
Pour aller plus loin, ce lien me semble donner un excellent point de départ sur le filtrage spatial optique.
http://php.iai.heig-vd.ch/~lzo/optique/labo/descr/Manip_fourier_5.2.pdf

Filtrage par le diaphragme
Lorsqu'un objectif forme l'image d'un objet sur le capteur, il existe un plan intermédiaire, dit "plan de Fourier", dans lequel chaque point représente non pas un point particulier de l'image mais une fréquence spatiale:

  • le centre du plan représente la fréquence 0, c'est-à-dire la valeur moyenne de l'image
  • les points plus éloignés du centre représentent des fréquences plus élevés, etc. Plus le point possède d'énergie, plus la fréquence correspondante est présente dans l'image

Il se trouve que le diaphragme est placé dans ce plan (les opticiens préciseront). C'est un trou presque rond de diamètre réglable: cela signifie qu'il coupe toutes les fréquences supérieures à son rayon et laisse passer sans modification celles qui sont inférieures: c'est un filtre passe bas réglable quasi parfait.

C'est donc un filtre dont la réponse fréquentielle est la fonction "créneau", ou "porte" (en se ramenant à 1 seule dimension, le long de l'axe X par exemple).

Conséquence sur l'image de sortie
Son impact dans le domaine "image" se calcule, comme dit plus haut, par transformée de Fourier de cette fonction "porte". Or, la transformée de Fourier de la fonction "porte" est la fonction "sinus cardinal", ou "sinc" = (sinus x)/x


Voici maintenant l'intensité (la puissance) des anneaux de diffraction par une ouverture circulaire (on évoque souvent la tache centrale en parlant de tache de diffraction, mais la diffraction provoque une infinité d'anneaux d'intensité décroissantes).
Voici les anneaux de diffraction:


Le profil d'intensité des anneaux est exactement (on le prouve par calcul) le carré de la fonction sinus cardinal (carré parce que l'intensité lumineuse est le carré de l'amplitude du signal).

Les anneaux de diffraction sont donc bien la conséquence dans l'image de sortie du filtrage en "porte" réalisé par le diaphragme dans le plan de Fourier.

Relation entre diaphragme et anneaux de diffraction
Quand on ferme le diaphragme (on diminue la largeur de la "porte"), on coupe les fréquences élevées, puis moyennes, etc. dans le plan de Fourier. En conséquence, les transitions dans l'image s'élargissent, c'est pourquoi la figure globale des anneaux de diffraction s'élargit.

Par calcul, on trouve bien sûr exactement la relation entre le diamètre du diaphragme et le diamètre des anneaux de diffraction.

Prise de vue
Comme il est facile de régler le diaphragme, on peut ajuster par crans assez fins la fréquence de coupure du filtre passe-bas pour ne pas envoyer de fréquences trop élevées au capteur (si l'on cherche à réaliser une reproduction sans artefact).


Malheureusement toute intervention au plan de Fourier introduit d'autres artefacts dés qu'on essaye de couper des fréquences avec des bords durs comme des lamelles de diaphragme, dont les images de Seba illustent un des types.
Le seul cas où fermer le diaph peut être assimilé à un filtre passe bas ( bien propre) est celui où les fréquences très élevées  sont parfaitement séparées des autres des fréquences de l'image :  au plan du spectre de Fourier elles forment alors deux ou 4 points très distants  du reste du contenu de l'image:  par exemples les rayures fines d'un tissu bien plat bien perpendiculaire au capteur sur un fond uni. 
Sauf que c'est un cas d'école :  çà ne se vérifie que sur une mire dé fréquence qui est un cas trés trés particulier et totalement favorable puisque conçu uniquement pour çà. Autrement dit il ne faut pas généraliser le cas trés particulier et réducteur d'une mire de fréquences.

Mais pour le moiré  -qui peut intervenir progressivement et pas à fréquence fixe  donc mélangé au contenu de toutes fréquences de l'image et donc pas que les fréquences bien calées à Nyquist hein !!- il faudrait fermer massivement le diaphragme pour supprimer ce moiré par essence variable sur les volumes, les axes etc.  on tuerait donc radicalement tout le piqué de l'image.

C'est en pratique inapplicable en photo:  paysage, chevelure,  plumes d'oiseaux,  tissus portés sur mannequin etc ... si on tient un peu au piqué de son image.

Certes avec un banc laser on peut s'amuser autant qu'on veut au plan de Fourier y compris supprimer la composante du fond uni, des verticales ou des obliques, des trames ! Sauf que  le résultat quand on reconstitue l'image filtrée n'est généralement pas beau à voir !! Ce n'est donc pas utilisé en photo mais dans des domaines trés particuliers.

On peut à la rigueur  assimiler diaph et réduction de piqué pour montrer une évidence à un débutant  mais il ne faut alors pas appeler Fourier à la rescousse car a vite fait de se trouver en porte à faux si on ne maitrise pas tout.

seba

Citation de: jenga le Mars 21, 2020, 10:50:54
Quand on ferme le diaphragme (on diminue la largeur de la "porte"), on coupe les fréquences élevées, puis moyennes, etc. dans le plan de Fourier. En conséquence, les transitions dans l'image s'élargissent, c'est pourquoi la figure globale des anneaux de diffraction s'élargit.

Je ne suis pas certain que ce soit la bonne explication.
Si je comprends bien, dans ce cas de figure, si on utilisait un diaphragme annulaire, on garderait les fréquences élevées et on couperait les basses fréquences.
Je ne crois pas que c'est ce que l'on peut observer.

jenga

Citation de: restoc le Mars 21, 2020, 14:52:26
Si on étale la confiture entre

On peut à la rigueur  assimiler diaph et réduction de piqué pour montrer une évidence à un débutant  mais il ne faut alors pas appeler Fourier à la rescousse car a vite fait de se trouver en porte à faux si on ne maitrise pas tout.
Normalement, je ne réponds pas à des posts contenant des propos blessants ou injurieux.
Je le fais ici uniquement pour rappeler aux autre intervenants que la transformée de Fourier est l'outil permettant de passer de l'image à sa représentation fréquentielle.
Elle est donc indispensable pour étudier les problèmes de moiré et autres artefacts dus justement à la présence de fréquences trop élevées, c'est pourquoi j'ai dû la mentionner dans ma réponse à la question de big_jim

jenga

Citation de: big jim le Mars 21, 2020, 13:05:44
OK, Jenga. Maintenant, vu les autres conséquences liées à l'usage du diaphragme, son usage en tant que filtre passe-bas anti moiré est quand même plus conceptuel que pratique  ;)
En photo, si tu disposes d'un capteur non filtré et d'un objectif assez performant, l'essai est facile à faire sur l'un des motifs "à moiré" présentés dans ce fil.

En métrologie, j'ai utilisé cela couramment (dans mon premier métier). Il s'agissait de reproduire précisément des structures de circuit intégré (éclairage par lampe Xénon, pas besoin de lumière cohérente type laser, contrairement à ce qui est indiqué plus haut).

Pour que la reproduction soit précise (des mesures étaient effectuées sur l'image), il fallait absolument éviter les repliements de spectre, d'où l'utilisation d'un diaphragme fermé à la valeur adéquate.