Mais souvent le diaphragme n'est pas rond.
Du coup, pour un diaphragme polygonal, il n'y a pas d'anneaux mais des rayons (en haut sur l'axe, en bas au bord).
C'est pour cela que j'ai écrit "presque parfait", "presque rond", etc.
Lorsque le diaphragme n'est pas rond, ce qui est bien sûr le cas de nos reflex, les fréquences spatiales ne sont pas coupées de façon homogène.
Pour bien comprendre (toujours sans calcul, mais ça se calcule très bien), il faut voir que chaque point du plan de Fourier représente une fréquence spatiale, plus précisément:
- le centre du plan représente le continu (fréquence nulle)
- tous les points sur un cercle à distance donnée du centre représentent des fréquences ayant la même valeur absolue, par exemple 57 paires de lignes/mm
- la position du point sur ce cercle (au nord, à l'est, à 10° de l'est, etc.) représente l'orientation de la fréquence spatiale
Prenons par exemple un diaph carré pour simplifier. Les "coins" du diaphragme sont plus éloignés du centre, donc laissent passer des fréquences plus élevées, mais seulement dans les orientations correspondant aux angles du carré. Le problème perd donc sa symétrie de révolution: la figure de diffraction d'un point lumineux n'est plus une succession d'anneaux d'amplitudes décroissantes, mais une figure plus complexe ayant des fréquences variables selon l'orientation.
C'est le cas des célèbres figures de diffraction des diaphragmes de reflex, celles de la première ligne de ton tableau, correspondant aux nombre de lamelles, donc de "coins", des différents diaphragmes.
Dans la deuxième ligne de ton tableau (en bord de champ), on subit en plus les défauts de l'objectif, là je suis totalement ignare pour les qualifier.
Il y a toujours des "anneaux", mais comme ces photos sont prises en saturant violemment le capteur on ne voit pas les creux. Voici ce qui se passe en saturant un peu moins, pour un trou carré:
(c'est encore très saturé car, par exemple, le premier "anneau" est déjà 10 fois moins lumineux que le centre: il faut donc saturer la prise de vue pour en voir plusieurs)
On constate que la figure de diffraction possède des fréquences spatiales horizontales et verticales plus élevées qu'en diagonale (d'un facteur racine de 2); c'est dû au fait que les coins du diaphragme sont plus éloignés du centre que le milieu de ses bords, d'un facteur racine de 2 justement, et laissent passer des fréquences racine de 2 fois plus élevées dans ces directions.