plage dynamique des films VS capteurs numeriques

Démarré par Alain c, Mai 17, 2021, 19:36:40

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Verso92

Citation de: Nikojorj le Mai 18, 2021, 17:01:59
On pourrait supposer qu'on fait la différence entre l'écart de luminance du sujet, d'une part, et celle acceptable par l'imageur d'autre part?

Après, c'est peut-être aussi une question de vocabulaire... je vois que certains articles parlent de latitude et de tolérance d'exposition, par exemple.


Tout ce que je sais, c'est que des séquences de bracketing étaient inutiles et coûteuses en néga couleur : in fine, on avait plusieurs fois la même photo dans la pochette de tirages, la tireuse compensant automatiquement de gros écarts.

De l'autre côté, une erreur d1/3 d'IL sur une diapo et le résultat divergeait de celui espéré...

frmfrm

Ben sur les courbes sensitométriques des films négatifs couleurs ciné Vision 2 de Kodak, on a l'indication des valeurs suivantes... Les films Vision 3 ont une dynamique plus grande d'1 diaph et on à 3 1/2 diaphs au dessus de 90 %.

Col Hanzaplast

J'ai ouï dire que les photos de l'explosion de Trinity ont été prises avec de la Tri-X "préparée" pour encaisser trente diafs.

egtegt²

J'ai l'impression que la plage dynamique n'explique pas tout. En numérique, quand tu déborde de la plage dynamique, dans les blanc c'est mort de chez mort et dans les noirs, tu arrives souvent quand même à trouver quelques détails. En argentique c'est l'inverse, si tu débordes à droite, tu arrives quand même à récupérer un peu de détails et les noirs, c'est foutu. Ca n'est pas pour rien qu'on conseillait d'exposer à gauche en argentique et qu'on conseille d'exposer à droite en numérique.

La conséquence c'est que par exemple en paysage, les nuages sont bien moins problématiques en argentique. Idem pour les vêtements blancs.

jdm

 C'est ce que l'on appelle exposer à droite pour taquer les hautes lumières, en numérique, et en Raw de préférence ....
dX-Man

J

Citation de: egtegt² le Mai 19, 2021, 15:27:15
J'ai l'impression que la plage dynamique n'explique pas tout. En numérique, quand tu déborde de la plage dynamique, dans les blanc c'est mort de chez mort et dans les noirs, tu arrives souvent quand même à trouver quelques détails. En argentique c'est l'inverse, si tu débordes à droite, tu arrives quand même à récupérer un peu de détails et les noirs, c'est foutu. Ca n'est pas pour rien qu'on conseillait d'exposer à gauche en argentique et qu'on conseille d'exposer à droite en numérique.

La conséquence c'est que par exemple en paysage, les nuages sont bien moins problématiques en argentique. Idem pour les vêtements blancs.

Je suis d'accord. Y a pas que la dynamique du film, il y a aussi la capacité a reccuperer de l'information dans les HL au tirage qui joue. En numérique, brûlé c'est brulé.

bruno-v

en dia aussi : brûlé c'est brûlé avec bouché c'est bouché en prime   ;D
Leave no trace, Take pictures.

J

Citation de: bruno-v le Mai 19, 2021, 22:42:36
en dia aussi : brûlé c'est brûlé avec bouché c'est bouché en prime   ;D

Oui, mais on sait bien que la dia c'est du caca en couleur pour bobos projectifs de vacances.

dookys

Citation de: Alain c le Mai 17, 2021, 19:36:40
Bonjour,

Simple question de curiosité, quelqu'un peut il me dire si les films argentiques couleurs ont une dynamique supérieure à celle des capteurs numériques 24 x 36 récents ?
Il y a 5 - 10 ans, je t'aurais dit clairement oui, le film négatif est meilleur en terme de latitude de pose. Mais aujourd'hui, si le film n'est peut être pas supérieur que le numérique aujourd'hui , il est trèèèès largement suffisant avant de planter ton film.
Je me souviens de mes cours de sensitométrie un ancien ingénieur de Kodak qui disait en effet que tu pouvais avoir une image avec 9 à 11 IL de différence entre les deux extrêmes. Donc tu peux surexposer et sous exposer de 3.5 IL à 5, 5 IL par rapport au point de convergence du couple vitesse/diaph ou l'exposition est juste.
Bon, à 5,5IL en sur expo ou en sous expo, tu as une image mais c'est tout... pas de quoi casser 3 pattes à un canard, mais tu as une image !

Quoi qu'il en soit, pour se planter d'une expo de 3.5 IL, il faut vraiment le vouloir ! D'ailleurs, c'est pour ces performances de latitude de pose et au grain T pour la définition que les appareils photo jetable sont possible et seulement depuis 1986, c'est pas si vieux !

Verso92

Citation de: dookys le Mai 21, 2021, 19:19:49
D'ailleurs, c'est pour ces performances de latitude de pose et au grain T pour la définition que les appareils photo jetable sont possible et seulement depuis 1986, c'est pas si vieux !

?!!!

dookys

Citation de: Verso92 le Mai 21, 2021, 19:47:53
?!!!

Le film étant très tolérant par ses évolutions dès le milieu des années 80 (Grain T, Latitude d'expo, et sensibilité élevée) permet de grosses erreurs d'expo tels que le font les appareils jetables qui ne sont pas précis. Tu as déjà vu des jetables équipés avec du kodachrome 25 ?

dioptre

Citation de: dookys le Mai 21, 2021, 20:03:06
Le film étant très tolérant par ses évolutions dès le milieu des années 80 (Grain T, Latitude d'expo, et sensibilité élevée) permet de grosses erreurs d'expo tels que le font les appareils jetables qui ne sont pas précis. Tu as déjà vu des jetables équipés avec du kodachrome 25 ?
ah ?


Verso92

Citation de: dookys le Mai 21, 2021, 20:03:06
Le film étant très tolérant par ses évolutions dès le milieu des années 80 (Grain T, Latitude d'expo, et sensibilité élevée) permet de grosses erreurs d'expo tels que le font les appareils jetables qui ne sont pas précis. Tu as déjà vu des jetables équipés avec du kodachrome 25 ?

Les film négatifs étaient déjà très tolérants, bien avant le milieu des années 80...

dookys

Citation de: Verso92 le Mai 22, 2021, 10:15:59
Les film négatifs étaient déjà très tolérants, bien avant le milieu des années 80...

Oui c'est sur, mais je pense que l'apparition du grain T pour les films couleur a été très important pour permettre les appareils photos jetables. D'ailleurs, c'est la dernière grande innovation du film argentique. 

Nikojorj

Citation de: dookys le Mai 21, 2021, 19:19:49
Bon, à 5,5IL en sur expo ou en sous expo, tu as une image mais c'est tout... pas de quoi casser 3 pattes à un canard, mais tu as une image !
C'est bien pour ça que quand on parle de dynamique, il faut indiquer le rapport S/B associé... parce qu'à ce prix là, avec un S/B de 1 les capteurs encaissent 14 ou 15 IL de nos jours.

Après, la grosse différence est que le film a un pied bien marqué et une épaule (souvent beaucoup moins marquée et difficile à exploiter sous l'agrandisseur vu les fortes densités), qui diminuent le contraste des détails trop sur ou sous-exposés (en plus des effets secondaires genre grain envahissant), alors que le numérique a une coupure franche d'un côté (effondrement du contraste et bascules de couleur, sauf à utiliser des algos de reconstruction d'une donnée qui n'existe pas) et un ennoiement progressif dans le bruit de l'autre.
Du coup, pas facile de compter de la même façon.

pasol

Bonjour à tous,

un élément supplémentaire à verser au dossier : la Dmax des principaux types de documents argentiques et les IL correspondants, d'après R. Bouillot.

Bien cordialement

pasol

mifasol

Les comportements des capteurs et des films sont très différents.

Dans le cas des films négatifs, on a quasiment un comportement inversé.

Les capteurs ont une énorme gamme dynamique. Champions incontestés dans les mesures brutes. Cependant, il faut distinguer la gamme dynamique sous le gris moyen et la gamme dynamique au-dessus.

Sous le gris moyen, on a entre 7 et 9 diaphs de gamme dynamique. Enorme.

Au-dessus, on a 3 diaphs, parfois 3,5, point-barre. Et là c'est pas énorme du tout, surtout que ça coupe net, avec un blanc Dash irrécupérable. Et c'est ch... à la prise de vue, faut toujours vérifier qu'on brûle pas les hautes lumières, ou bien faire une mesure sur base de l'histogramme ou une mesure spot sur les hautes lumières et on se retrouve avec des ombres, voire parfois le suject principal tout noirs, c'est hyper-moche. Mais ça se rattrappe en post à partir du RAW. Avec le jpeg c'est souvent mort.

Fuji a tenté de résoudre le problème. Ca marche assez bien, mais on se retrouve à ISO800 et le rapport signal-bruit n'est plus si flatteur, loin s'en faut.

Un film négatif a 4-5 diaphs sous le gris moyen et 5-6 au-dessus. Et surtout, ça coupe pas net, ça prend la forme d'une courbe qui s'aplatit progressivement. Sans se poser de questions on a du coup un rendu très naturel, équilibré.

Nikojorj

Citation de: mifasol le Mai 27, 2021, 05:26:35
Sous le gris moyen, on a entre 7 et 9 diaphs de gamme dynamique. Enorme.

Au-dessus, on a 3 diaphs, parfois 3,5, point-barre. Et là c'est pas énorme du tout, surtout que ça coupe net, avec un blanc Dash irrécupérable. Et c'est ch... à la prise de vue, faut toujours vérifier qu'on brûle pas les hautes lumières, ou bien faire une mesure sur base de l'histogramme ou une mesure spot sur les hautes lumières et on se retrouve avec des ombres, voire parfois le suject principal tout noirs, c'est hyper-moche. Mais ça se rattrappe en post à partir du RAW.
C'était un petit problème pour moi jusque vers 2012 je crois, où Lightroom a amélioré son outil de hautes lumières.
Franchement, c'est tellement facile à contourner au traitement avec l'outil qui va bien que j'ai du mal à y compter dans les avantages du film.

frmfrm

Citation de: mifasol le Mai 27, 2021, 05:26:35
...
Au-dessus, on a 3 diaphs, parfois 3,5, point-barre...

Je pense que ça peut être plus que ça avec certains artifices.

J'ai un canon 5D MkII où la saturation est située, d'après dxomark, à 3,45 diaph du gris moyen.

Si j'utilise le mode "Highlight Tone Priority", je gagne 1 diaph et cela place la saturation à 4,45 diaph du gris moyen.

Enfin en lumière du jour, j'ai un écart d'environ 1 diaph entre le canal rouge et les canaux verts. J epense qu'un un bon algorithme de dématricage récupèrera une partie de cette différence et j'aurais au final, en lumière du jour, pas loin de 5.5 diaph au dessus du gris moyen.


Nikojorj

Citation de: frmfrm le Mai 27, 2021, 11:54:40
Si j'utilise le mode "Highlight Tone Priority", je gagne 1 diaph et cela place la saturation à 4,45 diaph du gris moyen.
Oui : ce mode n'est qu'une sous-ex d'un diaph.  ;)
Tu peux le faire toi-même en raw facilement, surtout avec les dynamiques très élevées vers le bas (c'est moins le cas du 5D² mais quand même).

C'est surtout ça, une des principales différences entre film et numérique du point de vue de l'exposition : autant en film, le gris 18% peut être situé comme vers le milieu de la partie linéaire de la courbe sensito (partie qui n'est pas si longue), autant en numérique avec une courbe tout droite de la saturation jusqu'à sa noyade dans le bruit, on le met un peu plus où on veut.

CitationEnfin en lumière du jour, j'ai un écart d'environ 1 diaph entre le canal rouge et les canaux verts. J epense qu'un un bon algorithme de dématricage récupèrera une partie de cette différence et j'aurais au final, en lumière du jour, pas loin de 5.5 diaph au dessus du gris moyen.
C'est là où le traitement a surtout fait des progrès, pour recréer les infos quand un seul canal est saturé.