Oui Bernard, cela s'apparente à de l'élevage...
Les fourmis et les pucerons ont une relation « gagnant-gagnant » comme on dit aujourd’hui. En effet, certains pucerons excrètent un liquide sucré, le miellat, qu’ils gardent au bout de leur abdomen pour les fourmis; et les fourmis, attirées par le sucre, protègent ces mêmes pucerons contre certains prédateurs (coccinelles, champignons et autres parasites). En conséquence, les populations de pucerons prospèrent à la faveur de cette action protectrice…
En présence d’un danger, les pucerons sécrètent des phéromones d’alerte. Ces phéromones sont captées par les fourmis qui se mettent aussitôt à chercher et à attaquer le prédateur. Les pucerons qui, d’ordinaire, se seraient éparpillés et laissés tomber au bas de la plante afin d’améliorer leurs chances de survie, adoptent une toute autre technique en présence des fourmis protectrices : ils se rassemblent tel un troupeau, et sont ainsi plus faciles à protéger.
Pour récolter le miellat, les fourmis viennent se positionner derrière ou à coté du petit insecte et frottent le dos de ce dernier avec leurs antennes jusqu’à ce qu’une goutte de ce miellat sorte du puceron. On dit alors que les fourmis "traient" les pucerons.


Mais il faut savoir que quand il n'y a pas assez de miellat, les fourmis n'hésitent pas à manger les pucerons.
Les fourmis stockent le miellat dans leur jabot social (les fourmis possèdent en fait deux estomacs situés dans l’abdomen. Le premier est appelé jabot social. La nourriture peut y être conservée sans être digérée entièrement. Le second est l’estomac dont se sert la fourmi pour digérer) puis le régurgitent pour le partager avec les autres ouvrières.
On peut souvent observer des fourmis en train de réaliser un échange de nourriture, ce qu’on appelle une
trophallaxie: cet échange est déclenché par une série de stimulations des antennes et des parties buccales qui provoque la régurgitation.

Une équipe de chercheurs de l'Université de Lausanne, en Suisse, a découvert que les substances échangées par ces "baisers" ne contenaient pas uniquement de la nourriture, mais également un bon nombre de molécules intervenant dans la communication, la reconnaissance des congénères ou encore la croissance. Un cocktail qui jouerait un rôle crucial dans la régulation sociale au sein des colonies.