Merle noir mais un peu blanc

Démarré par patrickoyster, Avril 19, 2024, 17:57:56

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patrickoyster

Bonjour, j'ai pris ce merle en photo cet après-midi à Lugrin (Haute-Savoie).
Le "collier" blanc peut-il venir d'un croisement avec un merle à plastron ou est-ce simplement un individu partiellement leucique ?
Question bis : ceci est-il héréditaire, c'est à dire une mutation qui peut se transmettre.

Merci déjà pour vos apports érudits !
patrick - riverain du Léman

patrickoyster

Bon, entre temps j'ai consulté oiseaux.net.
Il est indiqué qu'il n'y a pas d'hybridation avec le merle à plastron.
Il y a aussi quelques photos d'individus leuciques.

Ma question bis reste en suspens : le leucisme peut-il se transmettre par hérédité ?
Wikipedia ne renseigne pas sur ce point et Ornithomedia publie un article réservé aux abonnés.
patrick - riverain du Léman

etsocal

Le leucisme est effectivement une maladie génétique qui peut donc être transmise par les parents. Par contre elle est récessive donc pour qu'elle s'exprime il faut que les deux chromosomes homologues soient porteurs de l'allèle récessif (gène modifié).

Un sujet leucistique s'accouplant avec un sujet sain (ne portant l'allèle récessif sur aucun des deux chromosomes homologues) produira des descendants porteurs de l'allèle (gène modifié) mais sur un seul des deux chromosomes homologues... donc le leucisme ne s'exprimera pas (du fait de la récessivité).

Si deux sujets porteurs d'un seul gène modifié (porteurs sains) s'accouplent il auront dans leur descendance, 25% de sujets sains, 50 % de sujets porteurs (hétérozygotes) et 25 % de sujets (homozygotes) chez qui le leucisme s'exprimera.

Les descendants d'individus leucistiques seront tous atteints de leucisme.

La consanguinité augmente de façon importante le risque de voir le leucisme se manifester raison pour laquelle les merles urbains leucistiques sont plus nombreux que ceux des campagnes. 

Michel

patrickoyster

Un grand merci !

Ca me rappelle des cours de sciences nat' (pas récents) où on parlait de haricots ...
Il va falloir que je trouve le nid et que je surveille la descendance.

A bientôt
patrick - riverain du Léman

etsocal

#4
Citation de: patrickoyster le Avril 19, 2024, 20:36:12Un grand merci !

Ca me rappelle des cours de sciences nat' (pas récents) où on parlait de haricots ...
Il va falloir que je trouve le nid et que je surveille la descendance.

A bientôt

Effectivement, de la génétique mendelienne de base... et j'ai même volontairement omis le résultat du croisement d'un sujet homozygote avec un hétérozygote.  ;)  :D

Je ne sais si tu pourras avoir l'occasion de surveiller cet individu de près et régulièrement, mais perso j'ai pu en étudier un pendant plusieurs années (3 à 4 ans) et constater qu'il avait un comportement et un "vocabulaire" différent (qui me permettait de le reconnaitre facilement) de ceux de ses congénères sains. Mais mon "étude" n'ayant porté que sur un seul cas elle ne peut être considéré que comme étant anecdotique.
Michel

patrickoyster

Bonjour,

je n'ai pas revu ce merle aujourd'hui et je n'ai donc pas pu m'intéresser à son vocabulaire.
On se trouve à quelques kilomètres de la frontière suisse, ce qui nous donne une bonne expérience des variations de vocabulaire et d'accents  ;D

Si je parviens  suivre cet individu, j'ouvrirai un fil dans la rubrique adéquate.

A bientôt
patrick - riverain du Léman

etsocal

Citation de: patrickoyster le Avril 20, 2024, 20:31:26Bonjour,

je n'ai pas revu ce merle aujourd'hui et je n'ai donc pas pu m'intéresser à son vocabulaire.
On se trouve à quelques kilomètres de la frontière suisse, ce qui nous donne une bonne expérience des variations de vocabulaire et d'accents  ;D


Si je parviens  suivre cet individu, j'ouvrirai un fil dans la rubrique adéquate.

A bientôt

Je ne sais trop quoi penser de cette réponse, j'hésite entre franche moquerie et humour au second degré pas si évident que ça.

Mais pour aller dans ton sens, un court extrait d'un article (lien ci-dessous) dont la lecture peut s'avérer être tout aussi intéressante qu'édifiante.

"À l'échelle des populations, les vocalisations d'individus d'une même espèce sont plus semblables entre elles si elles sont produites par des individus d'une même population et proches géographiquement que si elles sont produites par des individus de populations différentes éloignées géographiquement. Les premières descriptions et études exhaustives de ce phénomène, reposant sur une analyse attentive des spectrogrammes8 ont été réalisées sur un bruant américain, le bruant à couronne blanche. Tout autour de la baie de San Francisco, dans des populations distantes de quelques dizaines de kilomètres, les oiseaux chantaient différemment (Figure 6). C'était la première description scientifique et documentée d'un dialecte chez les oiseaux.
Un dialecte correspond à la variation géographique d'une vocalisation, à plus ou moins grande distance. Lorsque les populations ou groupes d'oiseaux sont séparés par quelques kilomètres, on parle de microdialecte, ou de variation microgéographique, comme cela a été mis en évidence par exemple chez l'alouette des champs. Chez cet oiseau de milieu ouvert, les individus d'une même localité partagent des enchainements d'unités sonores, communs à toute la localité, que l'on n'enregistre pas chez des individus établis dans une autre localité – qui eux-mêmes partagent d'autres séquences d'unités sonores.


https://planet-vie.ens.fr/thematiques/ecologie/ethologie/comment-et-pourquoi-les-oiseaux-chantent-ils
Michel