Orchidées de France 2022. Floraison chronologique

Démarré par Caloux, Mars 02, 2022, 14:30:31

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urka

Pour réveiller le fil  ;)
Ophrys litigiosa

urka


urka

Ophrys speculum du jour en 2 images.
André.
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urka


Caloux

Amitiés. Pascal

urka

Oui, surtout que celui-ci vient d'être découvert à environ 10km (à vol d'oiseau) de chez moi.
Voici 3 autres images faites, cette fois, dans les Bouches du Rhône.
André.
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urka


urka


Roland Ripoll

De bien belles images, de très jolies fleurs ! Bravo urka !

De mon côté, pour réveiller ce fil, quelques images toutes à la suite pour illustrer les infinies variations qu'il peut y avoir sur le labelle de ce que je crois être l'Ophrys de la passion (s'il y a erreur les spécialistes corrigeront). Ces différents "dessins" me fascinent et me posent questions: quelle utilité ? et surtout qui ou quoi, (quel organe, quel "cerveau" ?) de la fleur décide de faire tel ou tel "graphisme ?

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Etre simple pour être vrai

Caloux

#59
Bien évidemment, jusqu'à preuve du contraire, les plantes n'ont pas de volonté  ;)
Mais elles sont soumises aux aléas de la génétique qui rebat en partie les cartes à chaque génération : on évoque souvent la relative jeunesse de la plupart des orchidées actuelles et son dynamisme. Beaucoup de plantes sont stabilisées mais pas les orchidées qui « persistent » visiblement à explorer de nouvelles pistes. Elles se sont diversifiées mais se croisent encore entre elles. Je fais souvent le parallèle avec les chats ou les chiens et ses nombreuses races qui sont toujours interfecondes. Voilà donc une piste pour expliquer la diversité des formes.
Mais pourquoi toutes ces formes donc ?
La forme, la couleur, les phéromones des orchidées est là aussi jusqu'à preuve du contraire une co évolution en accompagnement de l'évolution des insectes polinisateurs. Un insecte apprécie une orchidée donc lui permet de se reproduire en véhiculant ses gènes sur une autre orchidée. L'association des 2 orchidées avec leur diversité relative donne naissance à une forme nouvelle.
Pour les Ophrys qui sont très présentes dans les vues sur ce fil, on a pensé (et très largement exagéré) que leur ressemblance avec les insectes les tromperaient et qu'ils tenteraient donc une copulation avec les labelles des orchidées (couleur, forme et pilosité rappelleraient des femelles). Mais comme plusieurs espèces d'insectes se partagent la même espèce d'orchidée, le raisonnement est incomplet. C'est l'invisible qui prime et les phéromones qui attirent avant tout les insectes.
Ce qui reste vrai pour quasiment toutes les formes d'orchidées est ce labelle : un pétale surdéveloppé qui a mué et s'est transformé en piste d'atterrissage pour les insectes. Ce qui fait que les orchidées ne produisent pas du pollen en poudre mais en masse pollinique qui vient se coller sur la tête généralement de l'insecte avant d'être ré déposé sur une autre fleur assurant ainsi la fécondation.
Il y a donc peu de risque d'être allergique au pollen d'orchidée  ;) qui ne se transmet pas par voie aérienne.
Mais c'est une piste évolutive on ne peut plus risquée si on considère l'affaiblissement actuel des populations d'insectes, la voie aérienne s'avérant en théorie plus judicieuse. Mais la vie n'est que diversité et exploration ainsi quand des espèces sont dans une impasse et disparaissent, ça n'impacte pas les autres qui sont sujettes à d'autres règles.

Il est donc extrêmement compliqué d'enfermer les orchidées dans des cases espèces puisque ça bouillonne encore de diversité et d'évolution à chaque génération mais les scientifiques du genre ont besoin de publier, de mettre en case et de laisser à leur modeste échelle de leur temps sur terre une trace de leur travail. Vanité, tout est vanité !

;) Mais clairement ça « emm...de » tous les chercheurs amateurs qui ont bien du mal à mettre un nom sur un individu rencontré sur le terrain tant la diversité due à la porosité entre les espèces met à mal toute classification.
Amitiés. Pascal

JPB36

 Une Ophrys de la Passion, du moins je pense, car, quand on a lu le mail de Caloux on a des doutes !!!

JPB36

 Plus banal, une orchis morio, elles commencent à fleurir dans  l'Indre

Caloux

 :D Mon objectif n'était pas de vous mettre dans le doute mais de relativiser  :D

Donc, si certains auteurs développent les espèces, d'autres les contractent. Ophrys sphegodes = O exaltata (plus utilisé) = O provincialis = O araneola = O litigiosa = O aranifera = O incubacea = O passionis = (et même O aveyronensis !). L'O massiliensis n'existe même pas.
Donc, ce sont des synonymes, au mieux des sous-espèces. Si vous utilisez un guide (disons celui de Delforge qui fait référence) avec 2 photos par espèce décrite, vous ne vous en sortirez pas car ces photos peuvent souvent être attribués facilement à une autre espèce. En multipliant les espèces, la confusion règne pour les néophytes. Si vous utilisez la partie descriptive, vous trouverez une accumulation de "plutôt", de "assez", de généralement", de "exceptionnellement", de "plus souvent", de "moins souvent", de "relativement", de "rarement", de "paraissant", de "plus", de "moins", de "tendant à", de "paraissant"...etc... Comme vous le voyez, on ne peut être plus clair  ;)
En rando ou stage d'observation, si vous arrivez à trouver une population à peu près homogène, vous trouverez des caractères un peu plus marqués qui peuvent faire pencher pour un de ces noms de rattachement mais peu importe qu'elles soient espèces, sous-espèces ou synonymes, l'important est la découverte des fleurs...et la photographie !
Je dis généralement que nommer c'est connaître (parce que ça concourt à une recherche) mais à chacun son degré de connaissance. Si vous ne connaissez pas l'O caloptera ni l'O ligustica, vous n'en mourrez pas.
Amitiés. Pascal

Jorel

Merci pour le partage d'informations qui m'aide beaucoup...

Philip

urka

La FFO a réunit des scientifiques pour une commission en vue de la création d'un ouvrage qui sortira en 2023.
236 taxons ont été retenus  et seront représentés dans cet ouvrage sous forme d'atlas.
Jusqu'à ce jour, dans la série [iO. apifera[/i], 9 sous espèces étaient reconnues. Désormais, 9 nouvelles vont être citées. (De quoi se prendre un peu plus la tête).
Comme Caloux cite P. Delforge comme référence, je vous poste ici un Ophrys découvert par lui-même et qui porte son nom: Ophrys delforgei.
Une ressemblance étonnante à O. bilunulata et de O. lutea. Du moins est- ce mon avis mais pas que le mien  ;). D' ailleurs nous aurons l'occasion de voir plusieurs hybrides tout au long de ce fil.
André.

urka


Caloux

#66
Pour O delforgei, il s'agit d'un échange de politesse puisque ce n'est pas Delforge qui a nommé et décrit la plante mais des confrères belges (J Devillers-Terschuren et P Devillers). Je crois que ça ne se fait pas de s'attribuer une espèce.  ;)
Le nom des espèces reconnues fait l'objet d'une liste dument enregistrée dans la World checklist of selected plant families. Si vous prenez l'exemple des Ophrys, voici un extrait des enregistrements pour les Ophrys (2306 recensés mais beaucoup moins validés). Rien que dans les premières lignes de l'extrait joint, 4 sont des descriptions de P Delforge non validées. Je n'ai pas comptabilisé la liste des espèces décrites et non validées car par ailleurs P Delforge reste un grand scientifique et son apport dans la connaissance des orchidées est indiscutable. Mais sa propension à transformer des variations en espèces ou sous espèces finit par tourner à l'inutilité... et provoque bien des confusions.
Amitiés. Pascal

Caloux

NB : O delforgei et O achillis (qui apparaît dans le tableau précédent) sont en fait O fusca. beaucoup plus commune....

La classification ne doit pas non plus être figée et ne jamais évoluer en reconnaissant de nouvelles espèces mais les considérations actuelles portent sur la génétique autant que sur la morphologie. De subtiles différences morphologiques, de région, de biotope, de période de floraison ne doivent pas légitimer une expansion irraisonnée de noms d'espèces.
Amitiés. Pascal

Jeans

Bon, je me lance ... quelques Ophrys photographiés avec un smartphone, à l'arrache sur le Chemin de Compostelle, entre Limogne en Quercy et Cahors, début avril, pour le partage.
Les déterminations (voir le nom du fichier) sont peut-être à revoir ? Merci pour l'indulgence pour la qualité médiocre des photos.
Jean-Claude
Jeans

Jeans

Jeans

Jeans

Jeans

Mig74

La saison n'ayant toujours pas commencé dans mon coin de Haute-Savoie, je me contente pour le moment d'admirer vos rencontres, en attendant de pouvoir à mon tour partager les miennes.

Merci à vous ;-)

Caloux

#72
Citation de: Jeans le Avril 14, 2022, 18:52:46
Bon, je me lance ... quelques Ophrys photographiés avec un smartphone, à l'arrache sur le Chemin de Compostelle, entre Limogne en Quercy et Cahors, début avril, pour le partage.
Les déterminations (voir le nom du fichier) sont peut-être à revoir ? Merci pour l'indulgence pour la qualité médiocre des photos.
Jean-Claude
C'est bien de prendre le temps de photographier quelques orchidées, même avec un smartphone. Pour la première O sulcata qui est syn de  O fusca. (nom valide pour l'espèce d'un point de vue officiel).
Pour la seconde, O passionis peu probable car normalement à labelle foncé, on est plus probablement dans le complexe aranifera/phegodes.
Pour les 3 et 4 en effet O araneola : la fleur semble petite et largement margée de jaune.
Amitiés. Pascal

Caloux

Citation de: Mig74 le Avril 15, 2022, 13:31:48
La saison n'ayant toujours pas commencé dans mon coin de Haute-Savoie, je me contente pour le moment d'admirer vos rencontres, en attendant de pouvoir à mon tour partager les miennes.

Merci à vous ;-)
Patience !  ;)  L'avantage de résider en Haute Savoie est que tu pourras nous montrer de belles dactylorhiza, nigritelles et autres orchidées typiques de montagne prochainement. (quand tout sera fané dans le Sud)
Amitiés. Pascal

urka

3 images pour Ophrys bertolonii
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