De bons conseils! Moi qui en fais régulièrement pour des clients, voici les petits trucs accumulés au fil du temps :
Il faut nécessairement deux sources de lumière de part et d'autre, pour un éclairage uniforme. Une seule source, c'est très difficile. J'y suis arrivé une fois pour un petit document : se mettre près d'une fenêtre orientée au nord, placer un réflecteur, puis retravailler le fichier raw pour atténuer la zone trop claire du côté de la source. Clairement, je ne le referais pas!
Ou alors se mettre dehors par temps couvert. Mais c'est un pis-aller, risqué (il faudrait attendre le temps idéal, pas vraiment possible).
L'idéal : deux flashs de part et d'autre, orientés à moins de 45° (je me mets autour de 30°, c'est pas critique du moment qu'on ne dépasse pas 45°). Si le sujet est mat, pas de souci de reflets ni de brillances. Si ça brille : double polarisation. J'utilise des flashs de studio, et sans rien dessus (même pas un bol). Je me suis rendu compte (un jour où j'avais oublié de prendre les bols!!) que sans ces bols, l'éclairage est extrêmement uniforme, même pour des toiles de 2 m de haut. Grosse perte de puissance en revanche, mais pas un problème, y'a de la réserve!
J'utilise un D850 et un 60 macro, entre 8 et 11. Je conseille de ne pas se mettre à 5,6. C'est un peu limite, des fois que la toile ne serait pas parfaitement plate ou bien en face.
Pour le parallélisme, je ne me casse plus la nénette. Je mesure la hauteur du centre de la toile, et je monte l'appareil sur le trépied à la même hauteur, puis je me mets simplement en face au jugé (de mon mieux, mais sans y passer des plombes). Les petits défauts qui restent, je les corrige simplement en déformant le fichier dans Photoshop. C'est très facile, sans perte.
Quelques pièges : quand il y a un cadre épais qui projette son ombre sur la toile. Là, c'est embêtant... Si on peut l'enlever, ça sauve. Sinon, je n'ai pas trop de solution, à part recadrer, retoucher... Ou utiliser des boites à lumières pour diffuser, mais risque de reflets.
S'il y a une vitre : pas de reflets (si travail au flash qui supprime la lumière ambiante), mais souci de poussières. Nettoyer la vitre!
La charte de couleurs, ça ne sert à rien. Personne ne se donne la peine de calibrer le fichier, et surtout pas les photograveurs aujourd'hui. Je parle de la vraie vie, hein! Peut-être que Karl Lagerfeld avait assez de poids pour imposer ça sur sa prod, mais pas moi...De toute façon, les APN actuels sont redoutables de précision en chromie. Le simple fait de transformer le fichier en CMJN abîme bien plus l'image!
Par contre, une charte gris neutre dans le champ, c'est bien pour régler la balance des blancs. Mais avec mes flashs, j'ai vu que ce n'était pas nécessaire, ils sont assez proches de l'idéal. Je ne l'emmène donc plus!