Marioupol, 1991

[namzip]

En décembre 1991 j'arrive à Marioupol sur les bords de la mer d'Azov, pour la phase finale de la modernisation d'un laminoir de production de tôles d'acier.
Je suis parti l'avant-veille de Paris. Vol sans histoire jusqu'à Moscou, la douane est une formalité. Dix ans plus tôt ce n'était pas la même chanson. Nous restions de longues minutes coincés dans un sas devant le préposé qui inspectait nos visa et passeport. Quand la porte s'ouvrait, il fallait encore affronter le regard suspicieux des douaniers.
Je passe la nuit à l'hôtel de l'aéroport  et vers midi je prends un taxi pour la gare centrale de Moscou. Le train ne part qu'à 16 heures aussi je mets à profit ce délai pour déjeuner.
Je me retrouve devant le PECTOPAH (restaurant) Pouchkine. Un endroit très surfait créé d'après la chanson de Becaud pour les touristes.
Le train est bondé, je partage mon compartiment avec des russes affables mais infects.
J'arriverai le lendemain à 20 heures soit 28 heures dans des conditions d'hygiène infâmes.

Les russes et les ukrainiens se sont réveillés avec la gueule de bois. Ils sont passés d'une situation d'assistés à celle d'une économie de marché. Le rouble ne vaut plus rien et la toute nouvelle monnaie ukrainienne encore moins. J'ai 3500 roubles pour un dollar et 12000 Koupons  alors que lors de l'effondrement de  L'URSS les deux monnaies avaient la même parité.

Place aux photos :

1) Gare de Moscou train au départ pour Marioupol

2) Hôtel Droujba  (Amitié en russe)

[namzip]

3) Le car qui amène les équipes vers l'usine Azovstal.

4) Entrée de l'usine Azovstal pour les ouvriers. (Sur cette photo c'est moi avec quelques années de moins). 

[namzip]

5) Laminoir à chaud de production de tôles d'acier. Les machines datent de l'ère soviétique.

6) Poste de sortie du laminoir. L'acier est enroulé sur des bobineuses à chaud (950 degrés).

[namzip]

7) Pour survivre les ukrainiens vendent tous ce qu'ils jugent être superflu.

Cette vieille femme installe son échoppe pour vendre des pommes. 

[namzip]

Les petites boutiques fleurissent sur les trottoirs.

Vous pouvez trouver de tout. Il y a un trafic avec la Turquie proche. A l'hôtel on trouve de la bière israélienne, de marque Macchabée, ainsi que des cigarettes blondes.
le trafic est réglementé par les mafias, trafic de femmes, alcool, cigarettes tout ça payé en cuir de cheval dont la confection turque est très friande.   

[namzip]

Pour les plus démunis, la vie est terrible.

[namzip]

Les transports en commun sont dans un état...heu...difficile.

[namzip]

Comme partout à l'époque, se sont les femmes qui assurent le fonctionnement de la ville.

La réparation des déraillements ainsi que les crevaisons sont leurs lots quotidien.

[MFloyd]

Ça promet ce reportage. Vivement la suite 👍🏻😉

[stratojs]

Que dire, encore et toujours BRAVO !

[agl33]

Superbe et triste à la fois, j'attends aussi la suite avec impatience.

[labat]

C'est pour moi une vie autre...je ne peux exprimer le ressenti. Je trouve le reportage bien sur des photos d'époque très ajustées...les laminoirs sont un monde. La vente sur le trottoir...très bien fait.

[Crinquet80]

Avec tes 2 derniers reportages,, tu as haussé sacrément le niveau de cette section, merci ! 

[Bru]

Y a pas encore l'avion du retour, j'attends les photos qui suivent.

[namzip]

Merci pour votre passage.

L'avion du retour je l'ai pris à Kiev début Janvier. Il nous était interdit de prendre des vols intérieurs car beaucoup avaient des problèmes.

quelques photos de la ville pour donner une idée des citées industrielles de l'époque soviétique.

[namzip]

Toujours quelques images des infrastructures. KNHOTEATP c'est le cinéma de la ville

[namzip]

Un café bien sympa et un tram qui desservait le port industriel. 

[namzip]

Les russes et les ukrainiens se baladaient toujours avec un sac au cas où il y aurait quelque inintéressant à acheter.

[namzip]

Les enfants sont aussi dans la ville.

[namzip]

Dernières photos, un mariage qui avait réservé la salle de restaurant de l'hôtel. Nous avons été chaleureusement invités à donner une petite aide au jeune couple.

La moto devant l'hôtel est celle des mariés. Ils sont arrivés avec.

[namzip]

Voici les dernières images de cette aventure.
deux vues de Kiev juste avant de regagner l'aéroport.

Les femmes ont la lourde tâche de déneiger les routes. c'était la même chose en URSS.

[Bru]

Prends ton temps avant de reprendre l'avion, et fait des photos.

[fraoul]

Encore un superbe témoignage, merci.
Ton magnifique sens de la composition rend l'ensemble encore plus fort.

[parkmar]

Très intéressant et photos en N&B traduisant bien la triste vie de la population.

[Amaniman]

Encore un super reportage, mais tu es moins proche et moins de face des gens que sur d'autres de tes productions.