Photographier le métro

Démarré par rail77, Février 19, 2010, 00:27:54

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rail77

Bonsoir
Passionné de trains, je vous soumets un sujet, qui je pense n'est pas souvent traité : comment faire pour faire de belles photos de métro ?
La question peut parraître simple, mais de nombreuses contraintes existent :
- tout d'abord une autorisation de la RATP est obligatoire. Personnellement je travaille à la RATP, donc je n'ai jamais eu de problème pour l'obtenir. Pour cela vous devez allez sur le site de la RATP dans la rubrique presse et de là contacter le service communication qui vous orientera. Si vous avez de la chance (malheureusement ce n'est pas gagné), on vous accordera le précieux sésame valable pour un an.
- Notez que ce n'est pas un titre de transport et que vous devez être également en possession d'un billet valable.
- Vous devez vous arranger pour que les personnes présentes sur les clichés ne puissent être identifiées.
- Vous devez rester sur les lieux accessibles au public.
- Vous ne pouvez pas utiliser de trépied.
- Le flash est interdit tout comme tous les systèmes d'éclairage d'appoint.
- La RATP se réserve la possibilité d'avoir un droit de regard sur les clichés que vous avez pris pour vérifier que toutes les consignes sont respectées.
- A de rares exceptions près, les rames ont souvent la même longueur que les quais et il faut donc prendre les trains en marche quand ils entrent ou sortent des stations.
- L'éclairage des stations n'est pas toujours "top" et il faut faire avec.

Les solutions que j'ai adoptées :
- J'essaye d'éviter les heures de pointe. En semaine, je privilégie le milieu de matinée et le week-end, on est tranquille tôt le matin jusqu'aux environs de 10 h.
- Je repère de quel côté il y a moins de monde. Quand il n'y a qu'une sortie que d'un seul côté je vais du côté opposé et j'évite ainsi la foule, ce qui me permets de n'avoir pratiquement personne sur mes clichés ou alors des personnes de dos. Par contre, lorsqu'il y a plusieurs sorties et dans les stations très fréquentées telles que Place de Clichy ou Saint-Lazare sur la ligne 13, c'est la galère.
- Je prends souvent les rames par l'arrière, car je sais que les conducteurs n'aiment pas trop les photographes. Quand ils en voient un, ils appellent le poste de régulation et on vient vous voir pour vous demander ce que vous faites. Personnellement, étant agent RATP et faisant mes clichés en tenue de travail je suis plutôt tranquille, mais pensez-y car sinon vous perdrez souvent du temps lorsqu'on vous demandera de présenter votre autorisation.
- Le trépied étant interdit et les rames roulant, j'ai jusqu'à présent privilégié les plus hautes sensiblilités (1 600 ISO) offertes par mon ancien EOS 350 D. Venant de passer à l'EOS 5D II, je vais prochainement le tester en montant plus haut (jusqu'à 6 400), mais j'ai peur du résultat, notamment par rapport à ce que les spécialistes appellent le bruit.
- Pour les ouvertures, je suis plutôt dans la gamme des 8-9.
- Pour la vitesse, j'essaie d'aller assez vite, au moins 125ème de seconde, mais ce n'est pas évident compte-tenu de la faible luminosité.

Je m'adresse maintenant aux spécialistes afin de vous demander ce que vous en pensez ?
Avec mon appareil qui me permet de faire des réglages par rapport à la température des couleurs, les "Kelvin", que me conseillez-vous ? Je n'y connais rien et je sais juste que la lumière du jour correspond à K = 5 200. Dans le métro, l'éclairage est artificiel, souvent avec des néons. Est-ce-que une valeur de K = 4000, telle que prposée dans le mode d'emploi de l'EOS pour des éclairages fluorescents est bonne ?

A vous de jouer !
J'attends avec impatience vos remarques et conseils.
Amitiés
Pierre

seba

Je fais parfois des photos comme ça, vite fait sans autorisation, en attendant la rame.
Pour les fluos, je crois qu'il y a de tout et une balance des blancs manuelle (mesurée) me semble être la meilleure solution.
Si le temps de pose est court, il peut y avoir des irrégularités d'exposition et de couleurs car les tubes fluos scintillent en changeant de couleur (à cause du courant alternatif).

tkosak

Citation de: rail77 le Février 19, 2010, 00:27:54
[...]
Avec mon appareil qui me permet de faire des réglages par rapport à la température des couleurs, les "Kelvin", que me conseillez-vous ? Je n'y connais rien et je sais juste que la lumière du jour correspond à K = 5 200. Dans le métro, l'éclairage est artificiel, souvent avec des néons. Est-ce-que une valeur de K = 4000, telle que prposée dans le mode d'emploi de l'EOS pour des éclairages fluorescents est bonne ?
La valeur proposée par ton appareil est certainement la valeur "qui devrait convenir le moins mal". Les tubes fluorescents peuvent avoir des températures de couleur différentes par fabrication : on le voit bien dans les supermarchés, les tubes ont une teinte légèrement rougeâtre dans les rayons de viandes en particulier, et bleuâtre au dessus des vêtements. Dans les couloirs du métro, je n'ai jamais fait attention (suis pas parigot, moi!).

De plus, mais là je n'en suis pas sûr, je crois que la température de couleur (les Kelvin) d'un tube peut varier durant sa vie... Du coup je te suggère de faire quelques essais avec "balance des blancs automatique" pour voir ce que ça donne : les appareils récents sont plutôt bons voire excellents sur ce réglage. Si ça ne convient pas, effectivement ça vaut le coup de voir autre chose. Et d'attendre que quelqu'un de plus pointu que moi sur la question te réponde.
(seba m'a devancé pendant que j'écrivais et complète mon post)

fhenry4

Citation de: rail77 le Février 19, 2010, 00:27:54
Je m'adresse maintenant aux spécialistes afin de vous demander ce que vous en pensez ?
Avec mon appareil qui me permet de faire des réglages par rapport à la température des couleurs, les "Kelvin", que me conseillez-vous ? Je n'y connais rien et je sais juste que la lumière du jour correspond à K = 5 200. Dans le métro, l'éclairage est artificiel, souvent avec des néons. Est-ce-que une valeur de K = 4000, telle que prposée dans le mode d'emploi de l'EOS pour des éclairages fluorescents est bonne ?

Bonjour,

Il existe de nombreux modèles de tubes fluorescents, pratiquement chaque modèle de tube a sa température de couleur (généralement entre 3 000 et 6 000° K), de plus la température des tubes fluorescents varie dans le temps, au bout de quelques années ils ont tendance à jaunir aux deux extrémités. On ne peut donc pas dire : "ce sont des tubes fluorescents il faut mettre 4 000° K".

La méthode consistant à régler la balance des blancs en utilisant une charte de gris sur place ne me semble pas être la bonne technique, car la couleur d'un tube fluorescent dépend du temps de pose et peut varier dans de fortes proportions lorsque l'on utilise des temps de pose courts. Cette méthode ne peut fonctionner que pour des temps de pose longs en utilisant un trépied, ce qui est interdit dans le métro à Paris.

Donc, pour les tubes fluorescents, le mieux c'est de travailler en RAW (en automatique) et de régler la balance des blancs en prenant ton temps chez toi.

À bientôt.

root_66

Pour la balance des blancs, avec un fichier Raw...un coup de pipette sur la bande caoutchouteuse grise proche du bord du quai règle souvent bien vite les problèmes

Sherpa-P

Bonjour et bienvenue rail77,

C'est bien que tu opères en uniforme de travail car à entendre tes collègues de travail, il y a tous les jours des dizaines de photographes qui se mettent au bord du quai et qui se penchent un max pour avoir de face et en gros plan la rame arrivant en station : outre l'angoisse d'en voir un chuter sur les rails, sous leurs roues ou électrocuté par le troisième rail, il paraît que c'est pas terrible les coups de flash dans la poire presque à bout portant. Inutile de tenter un plus grand nombre d'inconscients.

- le trépied est interdit mais pas le monopode ; de même, rien ne t'interdit de prendre appui contre les murs, les poteaux, les chaises, tout ce qui peut te servir pour être stable. Il y a par ailleurs des accessoires qui permettent de stabiliser ton reflex sans prendre de place au sol et non susceptibles de faire trébucher les usagers : voir systèmes de ventouses et autres fixations sur carrosserie et vitres abaissées des voitures...

- pour disposer de la vitesse la plus élevée possible sans monter en sensibilité ISO tout en ayant une profondeur de champ élevée, il faut penser - puisque tu es un FF avec un 5D MarkII et sans doute un grand-angle - à exploiter les propriétés de l'hyperfocale : en faisant cela, tu devrais pouvoir être à f5,6/f6,3 au lieu de f8/f9

- pour la BdB, le RAW est la solution la plus appropriée. Je ne sais pas s'il est judicieux de rechercher à éliminer toute trace de l'éclairage fluo qui règne dans le métro dans la mesure où c'est une des caractéristiques qui contribuent à la reconnaissance et à l'ambiance des lieux.

Bonnes photos à toi,

paris 19

seba quel boitier?
un xidelux

paris 19

avec le widelux 1600 asa 1/25 f 5,6

seba


rail77

Bonjour et merci de vos réponses
A l'attention de Sherpa P : Je possède un objectif 24-105 qui ouvre à F4. Mais étant avant tout un passionné de trains avant d'être un expert en photos, qu'appelle-tu une "hyperfocale". Désolé si ma question peut parraître bête, mais jusqu'à présent j''y suis surtout allé "au feeling", sans vraiment connaître toutes les règles de la photographie et ce n'est que depuis que j'ai acheter mon EOS-5 en janvier que je commence à m'interesser un peu plus à la technique photo pure. Et dans ce domaine j'ai beaucoup à apprendre ! Un ou deux stages photos ne feraient peut-être d'ailleurs pas de mal mais pour le moment il faut que je "digère" l'achat de l'EOS-5 avant d'engager de de nouvelles dépenses. Cela étant dit, j'avoue avoir toujours choisi si possible des ouvertures à F8 ou F9 car j'aime bien avoir l'ensemble de la rame nette. Mais peut-être fais-je erreur et quelques tests dans une même station avec plusieurs vitesses, ouvertures et sensibilités différentes seront sans doute nécessaires pour comparer. Par ailleurs, je ne possède pas de monopodes mais il m'arrive de prendre appui sur un mur ou sur du mobilier.
En ce qui concerne les conducteurs, ils dérestent effectivement le flash car ils sont soumis à des chocs visuels intenses et répétitifs à chaque qu'ils entrent dans une station, passant du noir à un éclairage violent.
Amitiés à tous
Pierre

seba

La distance hyperfocale est la limite antérieure de la profondeur de champ quand l'objectif est mis au point sur l'infini.
Quand on met au point sur la distance hyperfocale, la profondeur de champ s'étend de la moitié de cette distance jusqu'à l'infini.