Différences Gamma 1.8, Gamma 2.2, et Lstar

Démarré par aziber, Septembre 25, 2015, 10:35:41

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aziber

Voici une petite illustration qui représente un Gamma 1.8, un Gamma 2.2, et un Lstar pour que tout le monde puisse bien comprendre les différences. Le Lstar est totalement linéaire.

De 50L à 0L en Gradient sans Dither

fred94-

#1
salut,

page 52 du manuel de Basic color display:
EDIT: c'est moins flagrant sur cette "copie d'écran" mais c'était pour dire que c'est dans le manuel du logiciel.
Et la phrase qui est juste en dessous colle bien avec ton image.

fred94-

encore dans le manuel et même si sur ce point mon écran n'est pas terrible, cette phrase résume un peu le choix de la tonale response curve non?

"The L* method calibrates your monitor in such a way that
gray scales appear visually equidistant."

asak

Effectivement bien visible cette différence   ;)

olivier1010

#4
Je pense que présenter les choses de cette façon est trompeur car souvent le gamma est associé à la calibration d'écran.

Dans ce cadre une telle présentation peut faire penser que les images vont apparaître de façon totalement différente à l'écran selon la calibration choisie. Ce qui n'est pas vrai lorsqu'on utilise des applications utilisant un système de gestion des couleurs CMS, ce qui est devenu la norme aujourd'hui.
En effet, même si l'écran est calibré dans des gammas dont les courbes tonales correspondent effectivement à ces dégradés, il n'en reste pas moins qu'une application graphique à travers un CMS va compenser ces courbes de calibration pour afficher une image qui au final sera presque identique, c'est à dire ou l'on ne verra absolument pas les différences présentées dans ces dégradés.
On pourra constater cependant des différences pour deux raisons totalement différentes :

1) les différences entre gamma écran et espace couleur source produisent de légères erreurs de conversion, surtout au niveau de la liaison vidéo qui est souvent en 8 bits par canal. Ces différences comme je l'ai montré dans un autre fil sont minimes, et même si elles sont peut être visibles pour un œil exercé, restent inférieures au niveau théorique de différence de perception.

http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,241228.msg5566813.html#msg5566813

2) les applications n'utilisent pas toujours le même CMS, ou bien l'utilisent de façon différente, ou bien implémentent des méthodes propriétaires pour la conversion entre espaces couleurs. Une simple différence dans la gestion de la compensation du point noir, qui est très mal standardisée, peut produire des résultats à l'écran parfaitement visibles et mesurables.

Ces différences entre applications ou dans une même application qui pourrait réagir de façon incorrecte à certains profils écran plus complexes comme L*, peut donc produire des écarts nettement plus importants qui sont eux parfaitement visibles.

Mais ce n'est pas un comportement normal. Dans l'idéal on devrait voir seulement des erreurs de précision liés aux conversions entre espaces couleurs de gamma différents. Erreurs qui restent minimes et qui le deviendront encore moins si l'écran et l'application savent dialoguer en mode 10 bits par couleur. Ce qui n'est possible qu'avec Photoshop et Zoner Photo Studio pour l'instant.

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Dans le cas numéro 2 la pratique montre que certains utilisateurs constatent effectivement des différences importantes, mais il faut bien comprendre que pour juger de l'influence du gamma de l'écran dans la chaine graphique, il faut s'être assuré de bien se trouver dans le cas numéro 1.

C'est pourquoi je pense il est dangereux de se lancer dans des affirmations du genre L* est meilleure que gamma 2.2, ou l'inverse, ou bien L* correspond mieux à mes tirages, sans avoir vérifié auparavant que la différence ne provient pas par exemple d'un problème d'interprétation du profil écran par l'application.

Il se pourrait bien en effet qu'une meilleure cohésion entre affichage écran et imprimante, ne soit pas du à un choix de calibration d'écran mais à un autre problème comme une erreur d'interprétation du profil écran, ou tout simplement un profil d'imprimante légèrement faux, ou un problème de perception de contraste lié à la brillance du papier ou à la qualité et l'intensité de l'éclairage de la pièce et de celui de la lightbooth.

Ces derniers problèmes peuvent en effet faire croire à tord que telle ou telle calibration écran serait meilleure, alors qu'en réalité il peut y avoir deux erreurs qui se compensent. Une erreur du à la perception des contrastes du tirage ou au profil d'impression, et une autre erreur concernant l'interprétation du profil écran par l'application.
Les choses n'étant pas si simple, il est important de bien isoler le problème en adoptant une attitude la plus scientifique possible pour déterminer si la raison des différences perçues provient bien de la différence de calibration de l'écran, ou bien s'il s'agit d'un problème annexe lié à cette calibration.
De mon coté j'ai réalisé plusieurs tests qui ont mis en évidence deux choses :

- la calibration de l'écran en gamma 2.2 ou L* n'a que très peu d'influence si l'application graphique respecte le profil d'écran, dans le cadre d'un écran haut de gamme à calibration hardware.

De nouveau la courbe qui montre ces différences, en terme de luminance.

http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,241228.msg5566813.html#msg5566813

- la calibration L* réalisée sur un écran en calibration software, par la carte vidéo, est moins juste qu'une calibration en gamma 2.2, parce que la précision de la liaison vidéo en 8 bits n'est pas suffisante pour corriger efficacement le piédestal (la zone des noirs et gris profonds) qui est la zone la plus différente entre gamma 2.2 et L*. En effet un écran aura tendance dans cette zone à avoir un gamma natif entre gamma 2.2 et gamma 2.4, qu'il faudra donc fortement compenser pour revenir sur L*.

http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,241228.msg5571578.html#msg5571578
Une conclusion qui s'impose d'elle même, utiliser L* dans le cadre d'un écran à calibration software (par la carte vidéo) et surtout si la liaison vidéo est en 8 bits par canal (cas encore le plus fréquent aujourd'hui) n'est pas conseillé.

Une autre conclusion, utiliser L* peut induire plus de problèmes qu'amener des bénéfices, car comme semble le rapporter des utilisateurs, la calibration L* peut poser problème.
Mon conseil, dans l'état actuel des choses avec des systèmes CMS et des applications qui ne respectent pas encore toutes loin de là les dernières clarifications de l'icc en ce qui concerne la gestion des couleurs, je pense qu'il est plus sage de rester sur une calibration gamma 2.2 qui est le standard de fait aujourd'hui.

Rien n'empêche d'utiliser L* qui théoriquement doit améliorer l'homogénéité de l'affichage (encore que les différences restent minimes au vu de la précision des conversions faites par le CMS en 16 ou 32 bits), si les autres espaces intervenant dans la conversion des couleurs sont aussi en L*, mais à condition de bien maîtriser la gestion des couleurs pour éviter de se retrouver dans une situation qui serait plus défavorable qu'un gamma 2.2 bien de chez nous.

Enfin, certaines applications graphiques comme Lightroom réalisent un dithering (ajout de bruit) pour lisser l'affichage écran 24 bits, afin d'éviter les problèmes de banding (bandes qui apparaissent dans les dégradés). Ce dithering lisse par la même occasion les différences entre le gamma des espaces source et celui de l'écran, en homogénéisant l'affichage.
Dans ce cadre, l'utilisation d'un L* sur l'écran n'apportera pas grand chose de significatif en terme d'homogénéité perceptuelle de l'image.

Dans le cadre de Photoshop, qui ne réalise pas de dithering, la situtation est différente, un gamma L* sur l'écran pourrait améliorer l'affichage pour une liaison écran en 8 bits par canal sur des images de synthèse. Les images non synthétiques ont presque toujours un niveau de bruit qui lisse automatiquement l'affichage.

Mais le passage à une liaison vidéo 10 bits par canal (situation courante sur des stations graphique milieu de gamme aujourd'hui) modère cette affirmation. En effet la liaison vidéo 30 bits disposant d'une précision 4 fois supérieure, même les images de synthèse en source L* affichées sur un écran calibré en gamma 2.2 apparaissent totalement homogènes avec des dégradés parfaitement lisses.

Au final, avec la généralisation du mode d'affichage 30 bits qui se généralise sur le matériel milieu de gamme en ce moment, l'intérêt de la calibration L* de l'écran sera de moins en moins évident.

A l'avenir, lorsque le système CMS icc V4 sera mieux supporté et mieux implémenté dans les applications, lorsque les écrans disposeront tous d'une calibration harware interne, et peut être même d'un réglage par défaut en L*, il sera peut être à nouveau intéressant d'utiliser L*, et ce ne sera plus alors un risque.


aziber

#5
 [at]  olivier1010

Au pire, je me fiche de la configuration du moniteur hard ou soft et encore plus de la liaison. J'utilise très souvent l'écran du MacBook et c'est très visible à l'écran, même sur un MBP (configuré avec bICC Display)

Je travaille sous C1 et sous Photoshop :

Sous C1 : 'ICC Profile' des APN réalisés sous 'bICC Input', la 'Curve' est toujours en 'linear', l'espace de travail (en sortie pour PS) est toujours en Lstar.

Sous PS : l'espace 'RGB' est en Lstar, l'espace 'Gris' est en Lstar, en ICCv4.3
Ainsi, quand j'ai besoin de toucher uniquement 15 % des ombres, je ne touche que les 15 %. Dans mon panel d'infos, j'affiche toujours les valeurs LAB.

Pour vérifier si vous êtes bien configuré, un test simple à réaliser sous PS : 50 - 50 - 128