Abd Alkader Habak, photographe.

[Otaku]

Abd Alkader Habak est un photographe free-lance habitué à couvrir le conflit syrien. Pourtant, ce samedi l'horreur l'a submergé lors de l'attentat à la camionnette piégée contre un convoi d'évacués.

Après avoir aidé à évacuer plusieurs enfants blessés, il s'écroule en larmes a côté du corps d'un enfant probablement mort.

L'attaque a tué 68 enfants.

[kochka]

Combien d'enfants tués?
Mais là ça ne choque pas vraiment les belles âmes.
Je remercie et plaint ce qui nous ramènent ces images, ils ne doivent pas en revenir indemnes.

[Bru]

J'avais entendu un reportage radio sur les journalistes qui avait couvert la Yougoslavie.
Rares étaient ceux qui en étaient indemne.
Je me suis rapproché de la guerre, mais jamais allé.

[kochka]

Il reste toujours des traces.
20 ans après notre retour en France, une personne s'est faite sauter au gaz dans une immeuble voisin du mien, alors que j'étais en train de travailler..
J'ai pensé : Tiens une bombe!  et j'ai continué ma note sans lever un cil.....
Avant de réaliser quelques instants plus tard, que le pays n'était plus en guerre.
Il m'a fallu un moment pour me resynchroniser avec le temps présent.
Je ne savais plus ni où? ni quant? je me situais.
Il y a des périodes et des réflexes qui sont imprimés dans nos neurones.

[Bru]

Au fait, comme va le photographe qui à fait là photo?

[Otaku]

Les articles ne sont pas très clairs sur celui qui aurait prit la photo. A priori, ce serait Ahmad Primo, sous toutes réserves.

[Franciscus Corvinus]

Otaku j'ai proposé a la modération de mettre un avertissement au cas ou des ames sensibles ouvrent le fil. J'espere que ca ne te dérange pas.

Incidemment, puisqu'il est question d'enfants en zone de conflit, l'armée canadienne a récemment émit un avis sur comment faire face aux enfants-combattants. Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ne prennent pas en compte le seul engagement armé, mais insistent sur beaucoup d'autres facteurs en particulier comment suivre les soldats, comme par du "counselling". Car beaucoup de soldats sont tres marqués; l'un d'entre eux ne peut meme plus prendre ses enfants dans ses bras.

[Otaku]

Otaku j'ai proposé a la modération de mettre un avertissement au cas ou des ames sensibles ouvrent le fil. J'espere que ca ne te dérange pas.

Désolé, je n'ai rien contre toi, mais je n'adhère pas à cette démarche et je ne vois pas au nom de quoi il faudrait mettre un avertissement. Cela n'a aucun rapport avec le fait que ce soit un fil que j'ai initié.

De la même manière, je ne comprends pas que la grande majorité des journaux recadrent la photo pour supprimer le corps de l'enfant.  

Oui, la réalité du monde, et des conflits en particulier, est dure et se voiler la face n'est qu'une manière d'occulter cette réalité.

Il n'y a pas si longtemps, le monde entier s'est ému d'une image d'un enfant noyé sur une plage, oubliant que cela arrivait pratiquement tous les jours.

La guerre fait des victimes tous les jours  et les photographes de guerre sont là pour témoigner des horreurs qui s'y déroulent.

Le corps de cet enfant, a côté du photographe, n'est qu'un des 68 corps d'enfants qui sont morts ce jour-là. C'est un témoignage, anonyme, de ce qui s'est passé.

Je ne milite pour rien, ni personne, mais autant faire face à la réalité du monde dans lequel on vit et ne pas détourner notre regard quand ça nous dérange.

[kochka]

Il est déjà assez dérangeant que des civils soient des victimes collatérale, mais lorsqu'ils sont directement visé, c'est franchement écœurant.
Le malheur est que l'on s'habitue à ces méthodes et que le rejet est de moins en moins sensible.

[Bru]

Il peut y avoir débat, il doit y avoir débat!
Montrer pour dénoncer: OUI!
Mais après on s'habitue, ... ça perd de la force, il faut montrer plus.

Encore un sujet où j'ai des questions et pas de réponses.

Je connais la photo, mais elle ne m'est pas visible

[Otaku]

Je n'ai pas de problème sur mes différents ordinateurs, mais je la remets ici.

Je n'ai pas de réponses non plus.

[Bru]

Ici, je la revois!

[carpat]

Au fait, comme va le photographe qui à fait là photo?

propos bienveillant ou second degré mal placé...
Il a craqué ou il craquera à un autre moment et à sa façon. Il y a quelques constantes et beaucoup de variables.

Image forte ; à comparer à quelques photos censurées du Vietnam ou à celles de Depardon et Caron en Afrique.

[Bru]

Bienveillant!

[Franciscus Corvinus]

Désolé, je n'ai rien contre toi, mais je n'adhère pas à cette démarche et je ne vois pas au nom de quoi il faudrait mettre un avertissement. Cela n'a aucun rapport avec le fait que ce soit un fil que j'ai initié.

De la même manière, je ne comprends pas que la grande majorité des journaux recadrent la photo pour supprimer le corps de l'enfant.  

Oui, la réalité du monde, et des conflits en particulier, est dure et se voiler la face n'est qu'une manière d'occulter cette réalité.

Il n'y a pas si longtemps, le monde entier s'est ému d'une image d'un enfant noyé sur une plage, oubliant que cela arrivait pratiquement tous les jours.

La guerre fait des victimes tous les jours  et les photographes de guerre sont là pour témoigner des horreurs qui s'y déroulent.

Le corps de cet enfant, a côté du photographe, n'est qu'un des 68 corps d'enfants qui sont morts ce jour-là. C'est un témoignage, anonyme, de ce qui s'est passé.

Je ne milite pour rien, ni personne, mais autant faire face à la réalité du monde dans lequel on vit et ne pas détourner notre regard quand ça nous dérange.

Je n'ai rien contre toi non plus et je souscris en partie a ton point de vue: il ne faut pas que les gens ignorent ce conflit (ni les autres d'ailleurs). Si je ne suis pas content de voir cette image, c'est uniquement parce que les faits qui l'ont rendue possible ont eu lieu, non parce qu'elle illustre la réalité de ce conflit.

Mais il y a des gens qui sont différents de toi et moi. Il ne nous appartient pas de savoir s'ils ont tort ou raison, ni de leur tendre des embuscades. Je préfere laisser la rédaction juger de la facon dont ils veulent les accommoder... ou pas. Comme je l'ai dit, c'est une proposition que j'ai faite, pas une demande.

Il y a quand meme quelque chose qui me gene avec le fait de montrer des enfants morts. En plus d'etre un aspect de la réalité des choses, c'est aussi manipulateur (volontairement ou non) car on sait d'avance que les réactions vont etre beaucoup plus fortes. L'exemple que tu as cité de l'enfant sur la plage en a été la parfaite illustration.

Pour continuer mon intervention d'avant, ou j'ai oublié d'écrire la fin de ma réflexion: je me demande de quel support bénéficient les photographes, freelance ou employés qui vont dans les zones de guerre. Si le Canada a jugé que ses soldats en avaient grandement besoin, pourquoi pas les photographes? Certes ils ne tuent pas, mais ce qu'li voient et entendent n'est pas forcément bénin...

PS: Pour moi les deux photos sont visibles.

[stratojs]

... Dès que l'on montre quelque chose, c'est une forme de manipulation.

[Otaku]

Je n'ai rien contre toi non plus et je souscris en partie a ton point de vue: il ne faut pas que les gens ignorent ce conflit (ni les autres d'ailleurs). Si je ne suis pas content de voir cette image, c'est uniquement parce que les faits qui l'ont rendue possible ont eu lieu, non parce qu'elle illustre la réalité de ce conflit.

Mais il y a des gens qui sont différents de toi et moi. Il ne nous appartient pas de savoir s'ils ont tort ou raison, ni de leur tendre des embuscades. Je préfere laisser la rédaction juger de la facon dont ils veulent les accommoder... ou pas. Comme je l'ai dit, c'est une proposition que j'ai faite, pas une demande.

Il y a quand meme quelque chose qui me gene avec le fait de montrer des enfants morts. En plus d'etre un aspect de la réalité des choses, c'est aussi manipulateur (volontairement ou non) car on sait d'avance que les réactions vont etre beaucoup plus fortes. L'exemple que tu as cité de l'enfant sur la plage en a été la parfaite illustration.

Pour continuer mon intervention d'avant, ou j'ai oublié d'écrire la fin de ma réflexion: je me demande de quel support bénéficient les photographes, freelance ou employés qui vont dans les zones de guerre. Si le Canada a jugé que ses soldats en avaient grandement besoin, pourquoi pas les photographes? Certes ils ne tuent pas, mais ce qu'li voient et entendent n'est pas forcément bénin...

PS: Pour moi les deux photos sont visibles.

Je trouve la démarche qui consiste dans certains journaux a recadrer la photo et à supprimer le corps de l'enfant assez hypocrite et représentative d'une société qui préfère ignorer les problèmes et ne veut surtout pas qu'on les lui rappelle. De même, je ne cautionne pas les gens qui préfèrent détourner la tête devant ce genre de scène.

Grosso modo, il ne faudrait pas passer d'images de gens qui meurent de faim quand on est à table.

Je reprends l'exemple du petit Aylan. Tout le monde sait que des migrants, dont de nombreux enfants, meurent tous les jours en méditerranée. Rien qu'en 2016, il y en a eu plus de 5000. 

Pourtant, on a l'impression que le monde a vraiment découvert le problème avec la photo d'Aylan...

Pour les photographes free-lance, je doute qu'ils aient un quelconque support, mais je ne connais pas vraiment.

[esox_13]

... Dès que l'on montre quelque chose, c'est une forme de manipulation.

Carrément, l'image est on ne peut plus partiale.

[Bru]

PS: Pour moi les deux photos sont visibles.

Pour moi aussi

... Dès que l'on montre quelque chose, c'est une forme de manipulation.

Oui, bien sur. Il faut bien couper, cadrer quelque part. Et pourquoi ce sujet et pas celui d'à côté?
C'est un choix qui a forcément une part de subjectivité.
Et pendant ce temps à Caracas, ils tirent sur les manifestants à l'arme (pas si) légère.

[Bru]

PS: Pour moi les deux photos sont visibles.

Pour moi aussi

... Dès que l'on montre quelque chose, c'est une forme de manipulation.

Oui, bien sur. Il faut bien couper, cadrer quelque part. Et pourquoi ce sujet et pas celui d'à côté?
C'est un choix qui a forcément une part de subjectivité.
Et pendant ce temps à Caracas, ils tirent sur les manifestants à l'arme (pas si) légère.
https://www.facebook.com/nakysoto

[Beta Pictoris]

Je trouve la démarche qui consiste dans certains journaux a recadrer la photo et à supprimer le corps de l'enfant assez hypocrite et représentative d'une société qui préfère ignorer les problèmes et ne veut surtout pas qu'on les lui rappelle. De même, je ne cautionne pas les gens qui préfèrent détourner la tête devant ce genre de scène.
Grosso modo, il ne faudrait pas passer d'images de gens qui meurent de faim quand on est à table.

Pitié, Otaku.

Pense ce que tu veux mais épargne nous ta morale à deux balles.

Parce que moi je détourne la tête devant de telles horreurs, et je rêve d'une bonne pipe.
Qu'elle soit de celles que l'on bourre avec de l'opium ou autre, peu importe pourvu qu'elle donne l'ivresse de vivre.

C'est la seule fleur du mal.

" Ô cerveaux enfantins !

Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

[Otaku]

Et pendant ce temps à Caracas, ils tirent sur les manifestants à l'arme (pas si) légère.

Oui, le monde n'est pas un lieu de paix et des horreurs se déroulent tous les jours. Ce qui se passe à Caracas démontre encore les exactions que peuvent commettre les dictatures.

Il faut espérer que la communauté internationale finira par réagir

Je ne cherche pas à établir une hiérarchie dans les atrocités où militer pour une cause ou pour une autre. Le conflit en Syrie n'est pas une cause particulière pour moi qui motiverait de ma part un engagement sur le sujet, mais j'ai trouvé cette image forte et j'avais juste envie de témoigner pour ce photographe, habitué à couvrir les conflits en Syrie, qui a donné de sa personne pour sauver des enfants et qui malgré la carapace qu'il a dû se construire au fil de ses reportages, à finit par craquer face à la barbarie de cet acte.

Encore une fois, je préfère qu'on montre les choses telles qu'elles sont, au moins, après on ne peut plus dire qu'on ne savait pas.

Malheureusement, ce n'est probablement pas la dernière, ni la pire des horreurs qui sera commise là-bas ou ailleurs.

[Beta Pictoris]

Otaku j'ai proposé a la modération de mettre un avertissement au cas ou des ames sensibles ouvrent le fil.
...

Cela parait raisonnable, en effet, lorsqu'il s'agit d'images morbides et l'effet mortifère qu'elles peuvent avoir sur des âmes sensibles.

Les deux dernières strophes du poème précédent, conclusion des Fleurs du Mal, où Charles Baudelaire, désespéré par le monde, a des pensées suicidaires.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

[Bru]

Je me suis arrêté à 100 mètres de la Syrie (En guerre).
Mais j'ai passé 20 jours au Venezuela.
J'ai vu les réfugiés sur les plages Grecques, et ceux passer la frontière en Colombie. + D'autres. Mais le pire c'est la Syrie.

[kochka]

Peut-être parce que culturellement, ils nous sont plus proches?