Orchidées d'été et autres fleurs de Vanoise

Démarré par Caloux, Juillet 17, 2017, 11:07:44

« précédent - suivant »

Caloux

Merci Cathy !

pour info, c'est surement l'espèce présentée sur ce fil la plus endémique à l'arc alpin.

Voici à titre indicatif les observations remontées sur le site Orchis sauvage pour l'année 2017.
Amitiés. Pascal

Roland Ripoll

Bien joué ! De la 57 à la 60 tu nous rapproches petit à petit de la fleur pour mieux l'admirer.
Etre simple pour être vrai

jamix2

Citation de: Caloux le Août 03, 2017, 12:04:13

Voici à titre indicatif les observations remontées sur le site Orchis sauvage pour l'année 2017.

Observations incomplètes je peux attester que cette espèce est présente dans les Alpes-Maritimes jusque dans les reliefs les plus méridionaux, comme le massif de l'Authion. Selon Flora Gallica, l'espèce est présente également dans le Jura, les Vosges et l'Auvergne. D'après mes observations cette espèce apprécie les sols profonds et riches mais pas particulièrement humides.

Caloux

#103
Merci Roland !

Citation de: jamix2 le Août 03, 2017, 16:45:18
Observations incomplètes je peux attester que cette espèce est présente dans les Alpes-Maritimes jusque dans les reliefs les plus méridionaux, comme le massif de l'Authion. Selon Flora Gallica, l'espèce est présente également dans le Jura, les Vosges et l'Auvergne. D'après mes observations cette espèce apprécie les sols profonds et riches mais pas particulièrement humides.

Le site que j'indique relève de contributions et n'est donc jamais exhaustif. (et la saison n'est pas finie...) Il donne néanmoins un bon aperçu de la répartition "principale" des espèces d'orchidées en France. Les populations peu représentatives ou exceptionnelles n'y sont donc que rarement mentionnées et il peut exceptionnellement arriver aussi qu'une zone de présence ne soit pas relevée par manque de contributeur dans cette région. Il y a une masse importante de relevés alimentés par des membres de la SFO et des contributeurs amateurs comme moi, c'est un outil de cartographie particulièrement intéressant.

La présence de Traunsteinera associée à des milieux + ou - humides est attestée par plusieurs guides et sites. Je ne l'ai mentionné que parce que mes propres observations étaient cohérentes avec ces attestations. 4 observations personnelles et concordantes ne font pas une vérité mais j'indique ces informations qui peuvent aider d'autres prospecteurs qui chercheraient cette orchidée. J'ai bien précisé précédemment qu'elle n'a pas les racines dans l'eau, contrairement aux dactylorhiza situées à un mètre à peine dans un ruisseau d'écoulement tourbeux et dont certains individus viennent se mêler à la population des Traunsteinera. 1 individu solitaire ne suffit pas à qualifier un biotope (ce peut même être l'inverse du fait de l'unicité) mais une petite station d'une vingtaine de pieds est plus qualifiante.
C'est bien d'avoir complété cette information avec tes propres relevés afin d'avoir une vision complète des biotopes possibles.  :)
Amitiés. Pascal

Caloux

De cette dernière orchidée sur ce fil, je ne présenterai qu'une vue. Pas facile à mettre en valeur, pas très grande et soyons francs, moins photogénique que d'autres, elle pousse dans les prairies d'herbe rase plutôt en altitude où elle cotoie pseudorchis albida (présentée précédemment). Je l'ai rencontré fréquemment en petites colonies mais elle se confond avec son environnement, sa population doit être importante localement.

Elle est aussi la seule de son genre même si on l'appelle aussi Orchis grenouille mais n'est donc plus classée dans les orchis (qui était un genre un peu fourre-tout avant que les systématiciens y mettent un peu d'ordre)

61 Coeloglossum viride
Amitiés. Pascal

Caloux

En conclusion pour la partie orchidées, voici la liste des espèces qu'il est possible de rencontrer sur une saison complète (de Mai à Septembre globalement) sur l'ensemble des communes en vallée de l'Arc entre Modane et le col de l'Iseran :  Aussois, Bessans, Bonneval sur Arc, Bramans, Lanslebourg, Lanslevillard, Sollieres-Sardieres et Termignon.  38 espèces tout de même ! Le pic de floraison se situant de mi juin à mi juillet.
Grace à des altitudes variées puisqu'on se situe entre 1000 et 2500 mètres environ pour l'observation, on peut aussi assister à des débuts ou fins de floraison de la même espèce, le calendrier d'observation d'une même espèce est donc beaucoup plus large que dans d'autres régions et peut dépasser un mois. En Essonne où je réside, 3 semaines est un maximum.
Néanmoins, même si certaines espèces montent en altitude (j'ai observé une platanthère à 2500 m et des orchis moucheron à plus de 2000 mètres alors que ces 2 orchidées sont très largement répandues en France en basses plaines si ce n'est au niveau de la mer), d'autres ici en Vanoise ne se rencontreront qu'à une altitude donnée et une faible amplitude.
Certaines espèces citées plus bas sont rares et ne se rencontrent que par hasard, "acharnement"  ;) ou grâce à des infos précises. Bref il faut du temps et varier sur son calendrier de prospection d'une année sur l'autre quand c'est possible. Je suis très loin d'avoir pu observer toutes ces orchidées, même en cumulant avec d'autres régions prospectées, je vous donne donc rendez-vous peut être l'an prochain pour des espèces ou des vues nouvelles !  

Cephalanthera damasonium    Céphalanthère pâle
Cephalanthera longifolia    Céphalanthère à longues feuilles
Cephalanthera rubra   Céphalanthère rouge
Charmochis alpina   Orchis nain des Alpes
Coeloglossum viride   Orchis grenouille
Corallorhiza trifida   Racine de corail
Cypripedium calceolus   Sabot de Venus
Dactylorhiza alpestris   Orchis alpestre
Dactylorhiza cruenta   Orchis rouge sang
Dactylorhiza fuchsii   Orchis de Fuchs
Dactylorhiza incarnata   Orchis incarnat
Dactylrohiza lapponica   Orchis de Laponie
Dactylorhiza maculata   Orchis des bruyères/tacheté
Dactylorhiza majalis   Orchis de Mai
Dactylorhiza sambucina   Orchis sureau
Dactylorhiza traunsteineri   Orchis de Traunsteiner
Epipactis atrorubens   Epipactis pourpre noirâtre
Epipactis distans   Epipactis à feuilles écartées
Epipactis helleborine   Epipactis à larges feuilles
Epipactis rhodanensis   Epipactis du Rhône
Goodyera repens   Goodyère rampante
Gymnadenia austriaca   Nigritelle d'Autriche
Gymnadenia cenisia   Nigritelle du Mont Cenis
Gymnadenia conopsea   Orchis moucheron
Gymnadenia corneliana   Nigritelle de Cornélia
Gymnadenia odorissima   Orchis très odorant
Gymnadenia rhellicani   Orchis vanille
Neotina ustulata   Orchis brûlé
Neottia nidus-avis   Néottie nid d'oiseau
Neottia ovata   Listère ovale
Ophrys insectifera   Ophrys mouche
Orchis mascula   Orchis mâle
Orchis militaris   Orchis militaire
Orchis ovalis   Orchis superbe
Platanthera bifolia   Platanthère à deux feuilles
Platanthera chlorantha   Platanthère verdâtre
Pseudorchis albida   Orchis blanc
Traunsteinera globosa   Orchis globuleux
Amitiés. Pascal

ChrisC06

De superbes ajouts depuis que je ne suis pas passée...  ;)
J'aime bien la dernière.
Chris

yves68

Merci d'avoir partagé ici cette somme d'informations, avec une iconographie toujours choisie avec soin : l'ensemble pourrait déjà fournir une bonne base pour une publication ! Tu nous donnes déjà rdv pour l'année prochaine ... mais n'y-a-t-il pas encore, dans ta région, des Spiranthes d'automne pour compléter l'inventaire ?
Yves

PMT Photograhies

Une belle fin de saison !!

Il reste encore la Spiranthes spiralis à fleurir :)
Ici et ailleurs - Photographie

Caloux

Merci à vous Chris, Yves et PMT d'avoir remonté ce fil.
Je ne pense pas publier un jour sur le sujet dans un cadre individuel mais pour avoir acheté presque tout ce qui a déjà été édité ces dernières années sur les orchidées françaises, j'avoue une certaine frustration sur les photos d'illustration. On dispose parfois d'une masse de détails d'identification...mais une seule photo souvent, ce qui est insuffisant pour une détermination exacte.

Je pense qu'un collectif apporterait énormément en terme d'iconographie tant les orchidées peuvent varier parfois en terme de taille, de fleurs, de coloration...
Il y a aussi des disparités régionales ! Mes observations en Essonne, en Savoie et dans le Jura ne cessent de m'étonner. A la différence d'espèces animales mobiles qui peuvent encore parfois bénéficier de couloirs de biodiversité, certaines populations d'orchidées sont maintenant tellement isolées que des différence visibles de taille ou de couleur sont clairement visibles. Le climat, les sols en sont surement les principales raisons et on ne peut aussi s'empêcher de faire une analogie avec les pinsons de Darwin : deux populations avec une origine commune mais une séparation géographique totale vont évoluer au point de donner l'apparence de deux espèces distinctes.

L'ouvrage de Remy Souche (Les orchidées grandeur nature) est à mon sens le meilleur sur le sujet, et présente 2 à 3 photos d'illustration d'une même espèce mais pour les Dactylorhiza par exemple, c'est surement 8 à 10 vues (ou +) qu'il faudrait pour en montrer tous les profils tant sa détermination est complexe. D'autant que l'auteur n'utilise pas toujours le potentiel iconographique de son ouvrage pourtant déjà fourni et présente certains hybrides ou lusus fort intéressants mais qui par essence sont généralement uniques et n'aideront en rien le néophyte.
Pour Spiranthes spiralis, il existe quelques (très rares) spots en Essonne ou Seine et Marne notamment mais que je ne connais pas. On m'a donné un tuyau pour une station dans l'Yonne avec une localisation précise que j'espère visiter fin Aout. Sa population est déclinante dans plusieurs régions et dans ce cas, contrairement aux Sabots de Venus, on ne peut incriminer des cueilleurs ou collectionneurs de sa raréfaction mais des pertes de milieux naturels ou un climat inadapté plutôt.

Une vision encyclopédique des orchidées en France ne peut être menée par un seul individu, il faut une approche collaborative. 
Amitiés. Pascal

yves68

Citation de: Caloux le Août 10, 2017, 12:39:27

Je pense qu'un collectif apporterait énormément en terme d'iconographie / il faut une approche collaborative. 

        Sans doute la plus difficile à organiser mais la seule option valable, tu as bien sûr entièrement raison ! De saines raisons d'espérer quand on connaît ne serait-ce que ton travail ; mis au service d'une œuvre commune, il aurait toute sa place... Merci pour ton partage de connaissances et de l'expression que tu nous donnes de ton talent artistique, un vrai bonheur jubilatoire !
Yves

Denis68

Bonsoir,
Découverte et plaisir des yeux sont au rendez-vous, Bravo pour l' ensemble  ;)
Cordialement Denis

Caloux

Merci Denis et Yves pour ces encouragements !

Je reste un simple et modeste amateur sans prétention quant au travail présenté ici. D'autres ici sur ce forum ou ailleurs le surpassent aisément que ce soit sur ce sujet ou bien d'autres. Et comme beaucoup d'amateurs avec une vie professionnelle dense, il me manque du temps (pas encore en retraite pour une vie associative prolifique...).
Mon bagage iconographique et de connaissances se constitue au fil des ans mais avec un temps limité à chaque nouvelle saison. Fort heureusement, j'y vois une progression (ayant tendance à remplacer dans mes stocks de vues les anciennes par des nouvelles)  :). Je privilégie un axe pas évident qui vise à décrire visuellement l'espèce mais pour autant avec les fonds les plus esthétiques possibles. Roland y arrive très bien avec ses monographies à la PDC millimétrique. Il a fait un choix de cadrages très serrés alors que je vise pour ma part des cadrages plus larges (fleurs et tige généralement que je qualifie de "portraits") pour resituer l'espèce dans son milieu.
Amitiés. Pascal

PMT Photograhies

Il me semble que d'un point de vue scientifique et botanique, le meilleur outil et le plus juste reste la clé de détermination. Mais bon, les photos sont un très bon outil aussi (complémentaire).
Pour la Spiranthe, je vais essayer d'y aller faire un tour bientôt (difficile à trouver bien que je connaisse l'endroit exact de la station).
Ici et ailleurs - Photographie

Caloux

Je ne peux que te donner raison sur le fond mais pour une majorité de photographes ou d'amateurs "éclairés", utiliser une clé de détermination impose de faire l'indentification sur place devant l'individu puisqu'il n'est plus de bon ton de prélever des plantes dans la nature. Souvent donc, la détermination se fait a posteriori pour une partie du public évoqué avec bien des approximations lorsqu'on ne dispose que d'une ou quelques vues. Je crois que les 2 approches sont tout à fait justes en fonction de son objectif et du temps dont on dispose au moment de l'observation. Je suis assez "saoulant" pour les autres avec mes arrêts photographiques fréquents lors des randonnées, alors rajouter un temps d'identification... ;)

Pour la Spiranthes spiralis, on m'a indiqué une floraison fin Aout en plaine, j'imagine que ce sera un peu plus tard pour toi. Je te souhaite une recherche fructueuse !
Amitiés. Pascal

Roland Ripoll

Merci pour ce fil riche en belles images et riche en informations ! On sent la passion c'un grand amoureux pour ces fleurs derrière tes photos et tes propos.
Etre simple pour être vrai