Figure discrète et dernière représentante (avec Léon Herschtritt) de l’école humaniste, Sabine Weiss a choisi le Musée de l’Élysée (Lausanne) pour conserver son œuvre et ses archives. Un choix somme toute logique pour la native de Saint-Gingolph (rive sud du lac Léman) qui s’est formée à la photographie à Genève auprès de Paul Boissonnas. La suite, on la connaît. À 22 ans, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, elle s’installe à Paris où elle devient l’assistante de Willy Maywald. En 1952, elle rejoint les rangs de l’agence Rapho sur les conseils d’un certain Robert Doisneau. Sa notoriété grandit pour atteindre bientôt les rives américaines : en 1955, le MoMA accueille trois de ses clichés au sein de l’exposition « The Family of Man », conçue par Edward Steichen. Parallèlement, elle enchaîne les collaborations avec des magazines aussi prestigieux que The New York Times Magazine, Life, Newsweek, Vogue, Paris Match ou Esquire.

Pour la suite de la bio, on vous renvoie au site de l’intéressée. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’entre les commandes pour la mode, les portraits d’artistes, la photo de rue et les reportages, Sabine Weiss n’a jamais choisi, ce qui se traduit aujourd’hui par une somme documentaire gigantesque. Afin de pouvoir accueillir cette archive de grande importance patrimoniale, le Musée de l’Élysée entame dès aujourd’hui et avec la collaboration de la photographe un travail de sélection, d’inventaire, de documentation, de numérisation et de conditionnement.

En pratique, le fonds d’archives confié au Musée de l’Élysée comprend :
• Tous les négatifs : environ 200 000
• Toutes les planches-contact : 7000
• La plus grande partie des vintages : 2700
• La plus grande partie des tirages tardifs (modernes) : 2000
• Les tirages de travail : 3500
• Environ 2000 diapositives
• Une quinzaine d’expositions complètes
• La documentation : photographies personnelles, archives presse, critiques, justificatifs, correspondance, films, enregistrements, etc.
Conjointement à cette donation, Sabine Weiss prévoit également de léguer des ensembles significatifs au Centre Pompidou, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et au MoMA de New York.