Même quand on veut échapper à la photographie, elle vous rattrape. Il y a quelques jours de cela, on regardait sur France 4 « L’encyclo-spectacle » de Max Bird, seul en scène sympathique sans être transcendant mais qui se conclut sur une anecdote touchante où l’humoriste et vulgarisateur scientifique raconte comment, jeune adulte, il avait réussi à assouvir un rêve d’enfance en photographiant la harpie féroce dans une forêt guyanaise. Vu la rareté du rapace, on croit d’abord à un excès de vantardise, mais après quelques recherches, on trouve effectivement sur oiseaux.net (site de référence), à la page consacrée à Harpia harpyja, quelques images signées par un certain Maxime Déchelle (passez votre souris sur les photos pour les crédits). En allant sur sa galerie, on comprend mieux pourquoi il se fait désormais appeler Max Bird : de l’agami trompette au viréon à tête cendrée, on y dénombre pas moins de 65 pages garnies de photos d’oiseaux en grande majorité exotiques. Ce goût pour la coche photographique est aussi palpable dans les vidéos que poste régulièrement le trentenaire sur sa chaîne Youtube. Dans la dernière en date, il raconte ainsi son séjour dans un camp du Surinam dans le seul but d’y photographier l’aigle orné. Max Bird ne nie pas sa préférence pour les spécimens rares et exotiques, mais lorsque l’heure du confinement (le vrai) a sonné au printemps 2020, il a trouvé dans le jardin de la maison où il logeait des petits bonheurs inattendus.
En faisant l’acquisition d’un Zeiss Ikon 500/2, Martijn Van Oers ne pensait pas trouver à l’intérieur de ce folding un film vieux de près de 70 ans. Après développement, les images montrent un couple en balade à Biarritz : « J’espère qu’un jour, je pourrai remettre ces négatifs aux descendants de ce photographe mystérieux. » Avis à la population !
« Twist », magazine culturel d’Arte lancé à l’automne dernier, s’est intéressé dans son épisode du 14 mars à ces femmes et ces hommes qui luttent contre les stéréotypes de genre, à l’exemple de Maria Haas, qui voyage à travers le monde pour photographier des sociétés matriarcales (à partir de la 5e minute), ou encore de Vallie Export, icône de la contre-culture dont les images et les performances n’ont eu de cesse d’interroger le regard masculin (à partir de la 11e minute).
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• L’ADAGP et la SGDL ont créé une bourse dotée de 6000 € destinée à encourager la concrétisation de projets de livres d’artiste (condition : être membre de l’ADAGO depuis trois ans).
• La revue SHEGAZES prépare son 6e numéro, envoyez vos projets avant le 4 mai.
Naissance à Tokyo, enfance à Dakar, adolescence à Paris… dès ses premières années années, la vie de Mabeye Dem semblait placer sous le signe de l’errance. La même indécision accompagna son cheminement professionnel : il s’est d’abord rêvé MC pour Erwan Castex (alias Rone), avant d’assister Alain Gomis sur deux de ses films puis de réaliser trois courts-métrages. Aujourd’hui de retour dans le pays de ses origines, le quadragénaire s’affirme comme un photographe dont le travail en clair-obscur et les expérimentations plasticiennes subliment les rues de Dakar. Un parcours sinueux mais passionnant raconté par Christian Eboulé.
Jusqu’au 28 mars, Drouot organise une vente aux enchères au profit de la fondation Pure Ocean. Vingt lots sont proposés, parmi lesquels un tirage 50×100 de Samuel Salamagnon (mise à prix : 300 €) et une virée en Méditerranée pour deux personnes avec le photographe sous-marin Guillaume Ruoppolo (map : 1000 €).
Si le Docteur Frankenstein n’avait eu sous la main que des photomatons, peut-être se serait-il appelé Bonnita Postma, artiste néerlandaise qui donne vie à des êtres composites, familiers et étranges, en assemblant des portraits d’époques différentes.
JR n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il s’associe à d’autres artistes. On se souvient d’Ellis, court-métrage réalisé avec la complicité d’Eric Roth, Robert de Niro et Woodkid ; on se souvient aussi de Visages, villages, documentaire coréalisé avec Agnès Varda. On le retrouve aujourd’hui en compagnie d’une autre cinéaste, Alice Rohrwacher, pour un court-métrage de 10 minutes évoquant de façon symbolique la mort de l’agriculture traditionnelle. Ça s’appelle Ornelia Contadina et c’est visible ici.
Leica va revoir les tarifs de ses produits à la hausse à partir du 1er avril (et ce n’est pas une blague).
« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images. Photo d’ouverture : capture d’écran d’un vidéo Youtube de Max Bird