Elle était née June Brown, avait pris le pseudo de June Brunell pour mener sa carrière d’actrice puis celui d’Alice Springs, en référence à son Australie natale, pour signer ses photographies, mais c’est sous le nom de son mari qu’elle était la plus connue. D’ailleurs, la plupart des papiers parus depuis l’annonce de sa mort, à l’âge de 97 ans, présente June Newton d’abord et avant tout comme la veuve d’Helmut. On peut s’en offusquer, mais on peut aussi avancer que sa rencontre avec le photographe a été décisive dans son parcours d’artiste. Libé, comme d’autres, rappelle cette anecdote fondatrice : en 1970, le couple est installé à Paris où June peine à trouver des rôles au cinéma tandis que la carrière d’Helmut décolle. Mais voilà qu’une mauvaise grippe cloue le photographe au lit, l’empêchant de répondre à une commande pour la marque de cigarettes Gitanes. June se saisit alors de son matériel et le remplace au pied levé, malgré son inexpérience. Le résultat de cette séance marque la naissance d’Alice Springs, portraitiste « à la patte chaleureuse et sincère » qui verra pendant quarante ans passer devant son objectif nombre de célébrités américaines et européennes, parmi lesquelles des créatrices et créateurs de mode. Autant de rencontres, autant de portraits où, comme l’écrit joliment Emmanuelle Lequeux, « elle traque la vulnérabilité de ses modèles ». On peut (ré)écouter la dame et son délicieux accent dans cette archive radio de 1983, certes centrée sur le travail d’Helmut Newton mais dans laquelle on pressent l’importance de leur duo créatif. Au revoir Mrs Newton.
 

Vice Asie a retiré de son site un article consacré à Matt Loughrey, artiste spécialisé dans la colorisation de photographies anciennes. La raison ? L’Irlandais ne se contente pas de coloriser les images, il fait aussi sourire les personnes photographiées, ce qui revient à réécrire l’histoire quand les personnes en question sont les victimes d’un des plus grands génocides du XXe siècle. Loughrey n’en est pas à son coup d’essai, nous apprend un article d’Arrêt sur Images (accès payant), il avait dans une précédente série ajouté des sourires « photoshoppés » à des détenues australiennes et, plus gênant encore, colorisé et animé le portrait d’une enfant victime du camp d’Auschwitz.


Ce jeudi 15 avril, la maison De Baecque met aux enchères un ensemble de 83 négatifs inédits du photographe Félix Bonfils qui nous transportent à Beyrouth, Athènes ou Constantinople au tournant des années 1870. La vente est retransmise en direct sur Drouot Digital.


En cette période de vacances scolaires, vous cherchez à occuper vos (plus ou moins) charmants marmots ? Allez donc faire un tour du côté de « Little Circulation(s) », la déclinaison pour les 5-12 ans du festival parisien « Circulation(s) ». Vous trouverez sur cette page des vidéos de présentation des photographes exposants adaptées au jeune public ainsi que des jeux à télécharger (coloriages, découpages, jeux à points, etc.).


Aux quatre coins du monde les campagnes de vaccination s’organisent, ici en investissant des lieux incongrus, là en utilisant des moyens de transport peu orthodoxes. Mais qu’en est-il dans les pays en guerre ? En Ukraine, par exemple, la gestion de la pandémie par les belligérants de chaque camp est une source supplémentaire de tensions. Huit ans après le début des hostilités, ce reportage coréalisé par Alisa Sopova (journaliste) et Anastasia Taylor-Lind (photographe) fait un point complet sur les divisions et les espoirs (mesurés) du peuple ukrainien. Ce qu’on appelle la résilience sans doute…


Être albinos dans les pays d’Afrique subsaharienne, c’est affronter au quotidien deux défis : le soleil ardent et le regard de la société. Si elle ne peut rien contre le premier, Sarah Waiswa redonne fierté à ses modèles en les faisant poser sur un noble destrier ou en robe de créateur au milieu de la foule de Kibera (Kenya). La photographe ougandaise en dit un peu plus sur sa démarche dans cette interview accordée au site Black Women Photographers. 


Depuis le 1er mars et jusqu’au 1er mai, des portraits de jeunes Véliziens réalisés par Arnaud Vareille s’affichent en extérieur dans la ville des Yvelines. Un projet initié par le théâtre de L’Onde auquel le photographe a apporté sa simplicité : pas d’effets artificiels ni de sourires forcés, juste des regards et des corps qui s’inscrivent dans l’espace. La galerie de portraits est visible dans son intégralité ici.


Nouveau conservateur en chef de la photographie au MoMA, Clément Chéroux s’est confié sur ses huit premiers mois à New York, tout en affichant ses ambitions en termes de programmation pour les années à venir : « Nous vivons dans un monde marqué par la violence (…) Dans ce contexte, il est pour moi plus important que jamais de renforcer ce qui est au cœur du principe démocratique, à savoir la pluralité des voix. »


EN VRAC…

• Avec les résidences d’artistes repoussées à septembre et seulement deux expositions accessibles au public, les 25e Rencontres de la jeune photographie internationale de Niort ont des airs d’édition fantôme.
• Le concours organisé par FIP sur le thème « Portraits d’auditeurs » a livré son verdict.
• Le JT de France 2 jette un coup d’œil dans le rétro. Au programme : le mythe du Baiser de l’Hôtel de Ville de Doisneau et le collectionneur de Photomaton qui a inspiré Jean-Pierre Jeunet.
• Le quotidien compliqué des étudiants de Nanterre vu et raconté par Anne Paq.
• Nicole Robinson et Delta Murphy lancent une campagne de financement pour des puzzles d’un genre particulier.
• Le printemps 2020 ressemblant furieusement au printemps 2021, les éditions Le bec en l’air relancent leur séquence « En relisant, en patientant », sélection d’extraits tirés des livres que la maison a publiés depuis 20 ans.
• Paris Match et Magnum Photos s’unissent le temps d’une vente en ligne éphémère autour du 7e Art. 50 photos sont proposées au tarif unique de 110 € (format 45x60cm, série limitée à 200 exemplaires).
• La photo de mode actuelle est-elle contre-productive ? En tout cas, les poses des modèles déroutent les clients de Zara.
• Le Bird Photographer of the Year donne un (joli) avant-goût de son palmarès 2021.
• Les galeries d’art resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.
 
 
« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images. Photo d’ouverture : capture d’écran de la page d’accueil du site de la Fondation Newton