Les organisateurs du Festival de l’Oiseau et de la Nature avaient sûrement rêver d’autre chose pour célébrer leur 30e édition. Les restrictions sanitaires en ont décidé autrement. Annulé en 2020, le festival se réduira cette année à quatre expositions en extérieur à Abbeville, Saint-Valéry-sur-Somme, Cayeux-sur-Mer et Le Crotoy. Mais les conférences et les rencontres avec les photographes sont maintenues de façon virtuelle. Chaque jour, du samedi 24 avril au dimanche 2 mai, un rendez-vous en direct sera proposé par Jean-Jacques Fresko et Jean-Baptiste Pouchain. Au fil de la semaine, les deux journalistes échangeront avec Jean Jouzel (25 avril), Marc Costermans (26 avril), Alexandre Hébert (27 avril), Christine et Michel Denis-Huot (28 avril), Nathalie Houdin (29 avril), Yves Fagniart et Frédéric Larrey (30 avril) et Michel Rawicki (1er mai). Les lives commencent à 19 heures, mais ils seront ensuite disponibles sur la chaîne YouTube du festival. À partir du 24 avril seront également mis en ligne les documentaires en lice pour le Prix du film. D’ici là, vous pouvez déjà visionner les bandes-annonces et voir ou revoir les palmarès 2020 du concours photo international et de « Mon plus beau coin nature des Hauts-de-France ».
Le palmarès du 64e World Press Photo confirme l’extrême viralité du Covid-19 : même les photos lauréates des sections « Sports » et « Environnement« abordent (indirectement) la question de la pandémie.
« Il y a de plus en plus de photographes qui étaient à mes côtés en 2016 et qui aujourd’hui ne veulent plus, ne peuvent plus se rendre sur le terrain parce qu’ils ont peur tout simplement. Tout le travail policier a été fait pour qu’on ait peur, et la loi de sécurité globale va aussi dans ce sens là. » Nnoman Cadoret, photographe reporter du collectif L’œil, était l’invité début mars, avec le journaliste David Perrotin, d’une causerie sur la chaîne Twitch de David Dufresne (sautez directement à la dixième minute, la mise en place est un brin hésitante). L’occasion de parler de l’évolution du métier, de l’indépendance des médias et des difficultés à documenter les violences policières. Sur ce dernier sujet, David Dufresne aurait également pu inviter Rudy Barbant qui, dans le cadre de son projet « Impact », a rencontré des hommes et des femmes qui ont subi des dommages physiques lors de manifestations.
C’est en parcourant le palmarès 2020 de Zilveren Camera, concours photo néerlandais, que l’on a repéré le nom de Merel Schoneveld, photographe de rue basée à La Haye dont le site personnel mérite le détour, que l’on soit amateur de noir et blanc ou de clichés insolites.
Même si elle ne date pas d’hier, la série « Flesh love all » de Photographer Hal (sic) ferait une intéressante allégorie du monde sous vide dans lequel nous vivons depuis un an.
LA FOIRE AUX PODCASTS
Chef-d’œuvre de l’architecture gothique britannique, la chapelle du King’s College (Cambridge) ne rouvrira ses portes, dans le meilleur des cas, que le 17 mai. Mais en attendant on peut en arpenter les travées et se hisser à hauteur de vitraux grâce à Sara Rawlinson. Aux bibliophiles on conseille aussi d’aller faire un tour dans la section « Illuminated Cambridge libraries« .
« Elle n’avait pas de difficultés à s’imposer en tant que femme parce qu’elle s’imposait en tant que photographe. » Quand Patrick Chauvel évoque la mémoire de Catherine Leroy, disparue il y a maintenant 15 ans.
Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à lire les images, le magazine Phosphore a mis en ligne une série de courtes vidéos décryptant des photos d’actu. Les questions d’accroche sont simples, voire simplistes (La photo est-elle toujours une bonne preuve ? Les photographes prennent-ils souvent des risques ?, etc.), mais les réponses nuancées et bien illustrées.
« Le digital ne remplacera pas de sitôt les expositions physiques« , une évidence toujours bonne à rappeler en ces temps de fermeture généralisée des lieux de culture.
Le titre Kamoulox de la semaine : « Un photographe lyonnais réalise un PEZ de 60 cm de haut à l’effigie de Paul Bocuse. »
Certains traquent la genette dans le sud de la France, d’autres le lynx roux dans l’État de Washington. Après avoir repéré la présence d’excréments sur un arbre mort, Jeff Wirth a installé un piège photo à proximité pour tenter d’immortaliser le visiteur. Quelques jours plus tard, une surprise de taille l’attendait sur sa carte mémoire.
Bonus de dernière minute : même au-dessus de nos têtes, ça joue des coudes pour faire la meilleure photo ! (dixit Thomas Pesquet)