Il y a quarante ans mourrait Hans Truöl, photographe resté dans la mémoire des fans d’automobiles pour une image spectaculaire réalisée en 1960, où l’on voit le skieur Egon Zimmermann (futur champion olympique de descente à Innsbruck) sauter par-dessus une Porsche 356. La firme allemande, qui a de la mémoire et le goût du storytelling, a eu l’idée en début d’année de faire appel à un autre champion olympique, Aksel Lund Svindal, pour recréer l’image, cette fois-ci au-dessus d’un modèle électrique : la Porsche Taycan. Le lieu de prise de vue également a changé, le col de Flexen cédant la place au col du Rombo. Et c’est à Stefan Bogner qu’a été confiée la délicate mission de saisir « Der Sprung 2.0 ». Des conditions météo peu clémentes ne lui ont pas facilité la tâche, mais le photographe voulait à tout prix faire honneur à son illustre aîné : « Autrefois, Hans Truöl a photographié mon oncle et mon grand-père [eux aussi skieurs réputés]. Pour moi, avec cette séance photo, la boucle est bouclée. »


On vous a souvent parlé ici de la tendance des jeux vidéo récents à proposer des modes photo, mais l’éditeur polonais PlayWay pousse le curseur un cran plus loin en lançant un véritable jeu de simulation dans lequel le joueur incarne un photographe animalier. La vidéo promotionnelle promet une expérience réaliste, mais ne nous emballons pas car, comme Lense le rappelle, chez cet éditeur certains jeux ne dépassent pas le stade de la bande-annonce.


Si vous habitez du côté de Strasbourg, cochez le samedi 16 octobre sur votre calendrier. S’y déroulera de 9h à 21h « Diptyk », un événement photo grand public, festif et surtout transfrontalier. L’idée promue par les organisateurs (la galerie strasbourgeoise La Chambre et la Kulturhaus de Kehl) est de rassembler Allemands et Français autour d’une pratique commune, « en mettant l’accent sur la créativité, la connaissance de l’autre, la convivialité, et en dépassant la frontière de la langue ». Un défi photographique d’un jour est ainsi proposé aux participants et participantes, suivi d’une restitution dans l’espace public au Jardin des deux rives, de part et d’autre du Rhin, sous la forme d’une exposition visible jusqu’au 28 novembre. Pour connaître le détail des activités proposées et pour vous inscrire, c’est ici que ça se passe.


On vous parlait la semaine dernière du faux reportage présenté par Jonas Bendiksen lors du festival Visa pour l’Image. Qu’il amuse ou qu’il dégoûte, le sujet fait beaucoup parler dans le petit milieu du photojournalisme, comme le montrent ces échanges des photographes de l’agence Myop.


Dans le dernier numéro de « Faut pas rêver » (France 3), consacré au Pays Basque, on a pu découvrir (à la 7e minute puis à la 23e) un portrait de Greg Rabejac, photographe amoureux des vagues et du petit peuple des rivières, qui, aussi expérimenté soit-il, avoue n’avoir jamais observé le desman des Pyrénées lors de ses immersions. Cet aveu rend d’autant plus méritoire le travail réalisé il y a quelques années par Lucas Santucci, photographe catalan qui non seulement a immortalisé le rat trompette à l’état sauvage mais lui a consacré, avec l’aide de Frédéric Blanc, Aurélie Calmet et Mélanie Némoz, un livre entier.


Si la question du matériel utilisé par les photographes vous préoccupe au plus haut point, n’écoutez pas cette interview d’Aglaé Bory, la réponse est expédiée en trente secondes, à la toute fin de l’entretien. Et on ne s’en plaindra pas, tant le parcours riche et varié de la photographe méritait un long développement. Car même si elle a remporté le Prix Caritas de la photographie sociale en 2020, Aglaé Bory ne peut (et ne souhaite pas) être réduite à la veine du documentaire. Dans ses séries personnelles comme dans ses travaux de commande, elle noue une « conversation silencieuse » avec ses sujets qui donne à ses images une touche irréelle.   


L’astrophotographie vous intéresse ? Ne loupez pas cette nouvelle vidéo de l’équipe de Studio Jiminy qui a eu la bonne idée d’inviter Patrick Lécureuil. Ce passionné d’astronomie et formateur à la Ferme des Etoiles y livre ses conseils pour mieux connaître et photographier le ciel. De quoi démarrer sur de bonnes bases et, peut-être un jour, marcher sur les pas de Nicolas Lefaudeux qui a remporté un premier prix au concours annuel d’astrophotographie de l’Observatoire de Greenwich grâce à une image qu’on croirait prise depuis la Lune.


EN VRAC…

• Retour en images sur « l’enfer du Nord », côté hommes et côté femmes. Les abonnés à L’Equipe ont même droit à un webdoc sur le travail des photographes de Paris-Roubaix depuis les origines de la course.
• « Avec ses lunettes noires, une écharpe autour du cou et un grand masque argenté couvrant son nez et sa bouche, il avait l’air assez bizarre, mais cela faisait une photo inhabituelle, différente de toutes celles que j’avais vues de lui. »
• Photomontage + surréalisme + malaise = « Succubus » par Alva Bernadine.
• Pixii remet le couvert avec un nouveau boîtier télémétrique doté d’un capteur de 26 Mpix.
• Une semaine avec Akintunde Akinleye dans le chaos de Lagos.
• Mention spéciale des « Zooms 2020 » pour sa série « Re-cycle », Marion Saupin signe le visuel des Prix HiP 2021. Auteurs, autrices, éditeurs, éditrices, vous avez jusqu’au 23 octobre pour envoyer vos livres au jury.
• Le S Pen fera-t-il partie de la panoplie de gadgets du prochain James Bond ?
• Le travail de Dasha Plesen est Petri de bonnes intentions, mais un peu dégueu quand même.
• Le palmarès du Slovak Press Photo montre, s’il en était besoin, que la pandémie a également été au centre des préoccupations photojournalistiques en Europe de l’Est. 
• « Birthie stick », l’accessoire indispensable pour les futures mamans.
 

En guise de clin d’œil à Colin Jones, qui nous a quittés il y a deux semaines et à qui l’on doit, entre autres, quelques photos mémorables des Who, repassons-nous « Pictures of Lily », une chanson qui, dit-on, serait une ode à la masturbation. 

 

 

« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
Photo d’ouverture : © Stefan Bogner