Membre de Divergence Images, Pablo Chignard mène, parallèlement à ses commandes pour la presse, un projet documentaire de long terme sur Mathieu, un paysan puydômois qu’il suit depuis 16 ans. Ce travail exemplaire, qu’il partage sur son site, montre à quel point la durée est porteuse de sens. Pour comprendre ce qu’on entend par là, on vous invite vivement à faire défiler les images et à lire les légendes.

Merci à Bru d’avoir signalé sur notre forum ce reportage de France 24 sur Ameer al Halbi, photojournaliste syrien qui, après avoir couvert le siège d’Alep (les dégâts humains et matériels, mais aussi les actions de protection civile des Casques blancs auxquelles prenait part son père), a trouvé refuge en 2017 à Paris où il a poursuivi sa mission d’information en couvrant diverses manifestations. Le 28 novembre 2020, alors qu’il photographiait la marche des libertés, il est frappé violemment au visage par un CRS. Un an et demi plus tard, la reconnaissance l’emporte pourtant sur la rancœur : « Ce pays m’a donné une vie avant de casser mon nez. »


Dans un article riche en témoignages, National Geographic rend un hommage mérité aux anonymes sans qui le magazine ne pourrait exister : les guides, traducteurs, chauffeurs et autres relais locaux qui aident les photographes et journalistes à faire leur travail de terrain. Toutes les histoires racontées ne sont pas aussi extraordinaires que celle qui unissait John Stanmeyer et son fixeur Heri Yanto (ce dernier a pris un coup de couteau qui était destiné au photographe), mais elles en disent long sur l’importance de l’entraide pour mener à bien un reportage.


Les photographes de National Geographic, justement, se sont associés à Photo Society et Vital Impacts pour une vente de tirages dont les bénéfices seront intégralement reversés à Direct Relief, organisation humanitaire qui travaille directement avec le ministère ukrainien de la Santé et d’autres partenaires de la région pour fournir une aide médicale aux personnes déplacées ou touchées par le conflit. L’opération dure jusqu’au 20 avril.


Julian Alaphilippe s’est fait une grosse frayeur début mars sur les Strade Bianche. Aux premières loges, l’expérimenté Tim De Waele raconte comment il a réalisé la photo de ce soleil spectaculaire. Les ingrédients ? Une part de chance (il était le seul photographe à cet endroit de la course), un sens du positionnement (il remercie d’ailleurs le pilote de sa moto) et une réactivité certaine (non seulement pour le déclenchement mais aussi pour sélectionner ses photos, les légender et les envoyer à son agence, tout cela moins d’une minute après leur prise).


AU TABLEAU D’HONNEUR

• Le Prix international de la Fondation Hasselblad, doté de 2 millions de couronnes (188000 €), a été attribuée à Dayanita Singh. Un bel accomplissement pour celle qui, plus jeune, rêvait non pas de photographie mais de typographie.
• Jean-François Gely a eu les honneurs de la NASA grâce à une photo où il semble tenir la Lune entre ses mains (non, ce n’est pas ce à quoi vous vous attendez).
• Crystal Palace rend hommage à Hy Money, pionnière de la photo de foot qui a fait ses débuts à Sellhurst Park il y a plus de 50 ans… et est restée fidèle aux couleurs du club.
• Claude Romailler a réussi une belle prise dans les montagnes valaisannes… moins belle cependant que celle de l’aigle royal.
• Habitué aux théâtres de guerre, Cédric Gerbehaye a concentré ses efforts sur la ville de La Louvière où il était confiné lors de la pandémie. Un travail qui lui vaut aujourd’hui le Prix Lucas Dolega (plus d’images ici). 
• Le Brighton Museum met en lumière l’œuvre méconnue de Marilyn Stafford, photographe aujourd’hui âgée de 96 ans, qui entretint des relations d’amitié avec Capa ou Cartier-Bresson et avait l’habitude de prendre le petit-déjeuner chez Édith Piaf
• The Atlantic salue le travail des photographes présents aux Jeux paralympiques et, par là même, rend hommage aux compétiteurs et compétitrices.

Pour Télérama, Fanny Arlandis s’interroge, à juste titre, sur l’absence de nouvelles concernant le rapport Franceschini, censé dresser un état des lieux de la photographie en France. L’article est en accès payant, mais il est résumé ici.


Capitale européenne de la culture, Esch-sur-Alzette a accueilli l’équipe de Twist pour une série de sujets sur les animations et événements proposés durant 2022 par l’agglomération franco-luxembourgeoise. L’occasion de découvrir Isabela Pacini (à partir de 21’30), photographe brésilienne installée à Hambourg qui a mené un long travail en collaboration avec les habitants et habitantes. Dans l’esprit de la célébrissime exposition « The Family of Man » (visible, rappelons-le, en permanence au château de Clervaux), elle a voulu composer un tableau humaniste de la région. Le nom de sa série ? « The Family of Esch ».


Dans le cadre de son année thématique « Mécanique du futur », l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes a lancé un concours photo sur la mécanique, ouvert à toute personne travaillant dans un laboratoire CNRS rattaché à l’INSIS. Les 13 photos finalistes ont été dévoilées, et c’est à vous désormais de voter pour le prix du public. Attention, clôture du scrutin le 22 mars !


Grâce à ce petit strip, vous saurez désormais quoi répondre la prochaine fois qu’on vous demandera pourquoi, au lieu de la photographier, vous ne profitez pas simplement de la vue.
Et en écho au Festival de la BD d’Angoulême qui commence ces jours-ci, 1, 2, 3, 4 dessins supplémentaires.


 

« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
Photo d’ouverture : Mathieu © Pablo Chignard