Selon le spécialiste des manuscrits médiévaux Christopher de Hamel, il est «plus facile de rencontrer le pape ou le président des États-Unis que de toucher Les Très Riches Heures du duc de Berry». Le précieux ouvrage, conservé au château de Chantilly dans une chambre forte, n’a été exposé au grand public qu’à deux reprises. Et son accès est restreint même pour les chercheurs. Mais son feuilletage virtuelle est désormais possible grâce aux efforts conjugués de l’Agence photographique de la RMN-Grand Palais et du photographe Michel Urtado. Un travail de haute voltige : la reproduction est si fine que l’on discerne les touches de pinceau. Ne nous demandez pas quel matériel photo a été utilisé pour obtenir cette très haute définition, on n’en sait rien… et on s’en fiche un peu. L’essentiel est que soit mis à la disposition de tous (et dans une liseuse aussi simple qu’ergonomique) ce trésor de l’art gothique.

Dans la foulée de la présentation des 53e Rencontres d’Arles (à la programmation très féminine) a été annoncée la lauréate 2022 du prix Women in Motion, prix qui salue chaque année depuis 2019 la carrière d’une femme photographe. L’heureuse élue, Babette Mangolte, est sans doute plus connue des cinéphiles que des photophiles puisqu’elle fut directrice de la photographie sur plusieurs films de Chantal Ackerman. L’exposition présentée à l’église Sainte-Anne l’été prochain durant les Rencontres sera l’occasion de (re)découvrir le travail photographique de la Franco-Américaine.
Pour compléter ce point arlésien, on vous signale cet intéressant documentaire de Larissa Klinker sur l’implantation de la monumentale Fondation Luma à la périphérie de la ville.


Durant un an, Matthieu Cauchy a suivi le Silence Pétanque Club de Bruxelles en s’attachant à montrer le décalage entre le jeu, l’enjeu et les petits détails qui fleurent bon l’amateurisme : « C’est le mécanisme de pensée que j’essaie de mettre en place pour assembler mes photos en série: rapprocher deux éléments qui n’ont aucun lien entre eux en apparence. »

À contre-courant des autres plateformes, Flickr a revu sa politique en matière d’images sexuellement explicites. Celles-ci seront désormais autorisées… à condition de souscrire un abonnement.


DE ZÉRO À L’INFINI (et au-delà !)

0 : c’est la série à laquelle appartient le Leica de 1923 qui sera mis aux enchères le 11 juin prochain à Wetzlar. Particularité de l’objet : il s’agissait de l’appareil personnel d’Oskar Barnack (record à prévoir…).
2 : c’est le nombre de médailles olympiques remportées par Enzo Lefort, un escrimeur qui sait viser juste.
4 : c’est la durée (en jours) du prochain Salon de la Photo, de retour début octobre à la Grande Halle de la Villette.
5 : c’est le nombre de chanceux (peut-être vous ?) dont le projet de livre photo sera soutenu par Polka et Kickstarter. 
8 : c’est la durée (en mois) de l’exposition événement « Life through a royal lens » qui présente au Palais de Kensington 200 ans de portraits de la famille royale par Cecil Beaton, Nadav Kander, David Bailey, Rankin, etc.
13 : c’est le nombre de fonctions de l’outil conçu par Kikkerland (décapsuleur inclus !).
13 : c’est aussi le numéro de la rue du Hohwald (Strasbourg) où l’équipe de Stimultania vous attend ce vendredi 1er avril pour ses traditionnelles « Cavales photographiques ».
17 : c’est le nombre d’astuces données par Steve Perry aux photographes naturalistes qui utilisent un trépied.
30 : c’est le nombre d’artistes exposés au CENTQUATRE (Paris 19e) à l’occasion du 12e festival « Circulation(s) », qui démarre ce week-end.
33 : c’est l’âge qu’avait Robert Doisneau quand il commença à travailler sur le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (autant d’images exposées en ce moment au Louvre-Lens).
42 : c’est la rue new-yorkaise au croisement de laquelle Peter Funch a photographié, pendant neuf ans et aux mêmes horaires matinaux, le ballet des passants.
47 : c’est le tarif de lancement (en euros) d’un an d’abonnement à La Revue Écossaise, semestriel porté, notamment, par le photojournaliste Julien Marsault.
49 : c’est le nombre de couvertures de Time Magazine réalisées par Dirck Halstead, dont on vient d’apprendre le décès à l’âge de 85 ans.
63 : c’est l’âge de Jean-Denis Walter, ex du journal L’Équipe qui a lancé en 2013 à Joinville-le-Pont une galerie exclusivement axée sur la photo de sport.
75 : c’est le prix (en euros) de Kids of Cosplay, livre de Thurstan Redding célébrant la communauté des cosplayers.
100 : c’est le supplément (en dollars) que vous fera payer le photographe de studio William Lords si vous ne faites pas la taille « mannequin ».
122 : c’est la durée (en secondes) de ce sujet d’Arte sur Jens Junge, photographe berlinois au gros budget rubalise.
1973 : c’est l’année de sortie d’Aladdin Sane, sixième album de David Bowie dont la pochette iconique, signée Brian Duffy, fut la plus chère à produire à l’époque.
1973 : c’est aussi l’année de naissance d’Alex Almeida, Brésilien qu’on remercie d’avoir abandonné la musique pour se mettre à la photographie.
2216 : c’est la longueur (en kilomètres) de la frontière entre l’Inde et le Bangladesh, territoire où l’Indian Border Force fait régner la terreur, comme l’a constaté Partha Sengupta.
9357 : c’est la distance (en kilomètres) qui sépare Niort de Higashikawa, ville japonaise qui accueillera en août trois lycéens de Jean-Macé lors des Olympiades de la photographie.
500000 : c’est le grossissement atteint par Martin Oeggerli pour photographier l’ennemi juré de 20% des Suisses (et de 25% des Français).
? : c’est le titre du livre que l’Allemande Astrid Krehan a consacré à ses images les plus abstraites. Un ouvrage bien reçu en Chine, son pays d’adoption, puisqu’il a été élu « Book of the year » à la foire de Shanghai.

Dans le dernier numéro de Chasseur d’Images il est pas mal question de profondeur de champ, dans ce titre de Sea Pinks aussi.

 

« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
Photo d’ouverture : capture de la liseuse des
Très Riches Heures du duc de Berry