Si lorsque vous tombez sur le portrait d’un ou d’une artiste posant devant sa bibliothèque, vous êtes du genre à zoomer dans l’image pour connaître ses goûts littéraires, vous allez adorer la visite virtuelle du grand duplex parisien dans lequel Bettina Rheims aménagea son bureau dans les années 1980. Entre ces murs posèrent quelques grands noms du 7e Art et de la mode, dont les couvertures de magazine, affichées un peu partout, gardent l’empreinte. Mais la visite vaut surtout pour les commentaires de la photographe. De la salle de maquillage au studio, du patio aux archives, les lieux ne sont au fond qu’un prétexte pour livrer quelques-uns de ses souvenirs.

Vous avez déjà tout lu sur William Klein, photographe-cinéaste-graphiste-plasticien « visionnaire » qui, de Paris à New York, de Moscou à Rome, captait le désordre de la vie comme nul autre. Le faiseur d’images est disparu en fin de semaine dernière à l’âge de 94 ans (ou 96 ans selon les sources), et les hommages pleuvent… Les Rencontres d’Arles exhument un portrait vidéo réalisé à l’occasion de son 90e anniversaire, la galerie lyonnaise Le Réverbère met en ligne le catalogue de la rétrospective qu’elle a présentée durant l’été, Alain Genestar se souvient d’une interview-rencontre pour le n°5 de Polka, Arte ressort le premier numéro de l’émission Contacts sur et par William Klein, et Blind s’intéresse à un pan méconnu de son œuvre : ses photos africaines. Les plus curieux peuvent prolonger le plaisir en visionnant Broadway by light, son premier court-métrage (1958), en l’écoutant parler peinture (mais pas que), ou encore en regardant ce documentaire excellent (mais en anglais) réalisé en 2012 par Richard Bright.


Ils nous ont aussi quittés il y a peu…
• Lourdes Grobet, photographe mexicaine dont les images ont contribué à populariser la lucha libre.
• Neil Kirk, photographe de mode et portraitiste de stars, responsable de quelques pochettes mémorables de Roxy Music, dont celle-ci.
Javier Fergo, photojournaliste freelance pour Associated Press, fauché à l’aube d’une carrière prometteuse.
• Melvin Sokolsky, photographe de mode aux idées avant-gardistes qui n’était pas du genre à buller.
• Just Jaeckin, sculpteur, réalisateur d’Emmanuelle mais aussi auteur de quelques jolies photos de Barbara (entre autres célébrités).


Les Journées européennes du patrimoine, c’est ce week-end. L’occasion de participer aux ateliers proposés par le Musée français de la photographie (Bièvres), de visiter le studio de Frank Horvat (Boulogne-Billancourt) ou de découvrir l’atelier de conservation et de restauration de la Ville de Paris (4e). À La Gacilly, ce sont même trois jours d’animations gratuites qui vous attendent.
Et si les vieilles pierres vous intéressent moins que les jeunes pousses, rendez-vous au Quart Expo (Paris 10e) où Jean Ambrojo, Tom Aymerich, Gustave Muckensturm et Sidonie Ronfard mettent en vente une cinquantaine de leurs photos au profit de la lutte contre les maladies cardiaques.


Jane Barlow était un peu nerveuse quand elle est entrée dans le salon de Balmoral le 6 septembre dernier. Qu’en aurait-il été si elle avait su qu’elle allait réaliser la dernière photo officielle de la reine Elizabeth II ?


Dans le très consistant Clique Clac #200, nous avions évoqué le cas de Tycho Jones, musicien londonien qui avait eu la drôle d’idée de réaliser un clip à partir de 5000 cyanotypes. Eh bien, son record a été battu par un trio lituanien mené par godo yorke (tout en minuscules), dont la chanson « Wounded angel » a été illustrée par 7000 cyanotypes. De leur propre aveu, les trois artistes ne mesuraient pas vraiment la masse de travail qu’une telle vidéo représentait : ils pensaient en avoir pour deux semaines, mais il leur a finalement fallu trois mois pour finaliser le clip.
Si vous voulez les imiter ou du moins vous essayer au cyanotype, procurez-vous le dernier numéro de Chasseur d’Images. Vous y trouverez un article complet sur ce procédé.


Petite histoire des archives Waldmüller ou comment donner une seconde jeunesse à un fonds patrimonial grâce à la numérisation et à la licence Creative Commons.


« Lorsque je fais des photos, j’improvise toujours, c’est presque performatif. J’ai les accessoires, le thème, puis les personnages viennent à moi et je les compose à ce moment-là. C’est complètement imprévisible. » Ainsi parle Marie Hudelot, sculptrice autant que photographe qui pratique le portrait à visage couvert.


Il y a quarante ans Whitney Houston faisait ses premiers pas sur scène dans un club de Manhattan. Dans la salle ce soir-là, la photographe Bette Marshall fut immédiatement conquise par la voix de la jeune femme. Celle-ci n’étant pas majeure, elle se rapprocha de Cissy, sa mère, pour réaliser des séances en studio de la future star. De ces premiers clichés naîtront une complicité et une collaboration au long cours qui font aujourd’hui l’objet d’un livre et d’un film, dont on peut voir ici un court extrait en avant-première.


« Dans le rapport Franceschini à propos de l’utilisation des DR, il est mentionné qu’une nouvelle étude allait être lancée. Ce sera la 36 534ème étude effectuée. Il est annoncé qu’elle sera réalisée dans les quatre mois qui viennent. Je peux d’ores et déjà vous présenter sa conclusion : le DR n’est pas complètement respecté. » Plus qu’un état des lieux de la photographie, des bourses ciblées ou une grande commande nationale, Matthieu Baudeau, président de l’UPP, attend une application de la loi et des mesures concrètes pour celles et ceux qui tentent de vivre du métier de photographe.


Le jury de la 79e Mostra de Venise a décerné son Lion d’or à All the beauty and the Bloodshed, documentaire de Laura Poitras qui raconte le combat de la photographe Nan Goldin contre la famille Sackler, à la tête d’un empire pharmaceutique d’opiacés, devenu véritable fléau aux États-Unis. Bande-annonce ici.


Jack Johnson a composé la chanson parfaite pour accompagner cet article de Vice et pour illustrer ce fil de notre forum.

 
 

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images. Visuel d’ouverture : capture d’écran extraite de la visite virtuelle de l’atelier de Bettina Rheims