À la mort de son père, il y a deux ans, Federico B. a hérité d’une exceptionnelle collection d’appareils photo dont il égrène depuis septembre les plus belles pièces (ou les plus insolites) sur le site 99 Cameras Club. Au rythme d’un boîtier présenté par jour, cela nous conduira jusqu’à janvier prochain. Et après ? L’article que Blind a consacré à Federico B. nous éclaire sur ses motivations. À sa lecture, on balance entre émotion (« C’est une façon de passer du temps avec mon papa. Il est parti soudainement et en me plongeant dans son monde, j’ai la chance de garder ce lien. ») et perplexité (« J’aimerais proposer une carte de membre et faire un NFT par appareil pour que les gens puissent créer leur propre collection digitale »).
Il a été beaucoup question d’un certain Francky Vincent ces derniers jours, mais le chanteur n’est pas le seul à avoir été promu au rang de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. Youssef Nabil, Isabelle Serro et Gérard Uféras ont également eu cet honneur. Côté photographes toujours, Jane Evelyn Atwood a été élevée au grade d’officier et Valérie Belin à celui de commandeur.
Comment faire accepter à une population l’enfouissement de déchets polluants sur son territoire ? En achetant son silence. C’est le constat qu’a fait fait Sandra Reinflet lorsqu’elle s’est rendue à Bure, minuscule village de la Meuse (80 habitants) où vont être enterrés 85000 mètres cubes de déchets radioactifs. La photographe en a fait un reportage, dont elle est venue parler dans l’émission « Carnets de campagne ».
À intervalles irréguliers, Robin Caddy extrait de sa bibliothèque un livre photo qu’il partage en le feuilletant et en le commentant sur sa chaîne YouTube. Et comme le monsieur a plutôt bon goût, voilà une façon ludique de de (re)découvrir The Making of an argument de Gordon Parks, Nature close up d’Andrea Feininger ou Land de Fay Godwin.
Saviez-vous qu’une photo d’Elliott Erwitt a servi de base à la pochette de Physical Graffiti de Led Zeppelin ? Qu’un célèbre portrait de Richard Avedon s’est glissé dans le photomontage en couverture de Sister de Sonic Youth ? Et qu’il existe une connexion entre René Burri et les Chemical Brothers ? C’est ce qu’on apprend en déroulant ce passionnant fil Twitter.
QU’EST-CE QUE J’PEUX FAIRE ? J’SAIS PAS QUOI FAIRE…
• 9 décembre, 18h30, à Paris (6e) : au musée Eugène Delacroix, rencontre avec Antoine Henault autour de la sortie de son livre Insolations.
• 9, 10 et 11 décembre, à Épernay (51) : vidéo-mapping et installations lumineuses au programme des « Habits de lumière ».
• 15 décembre, 18h30, à Poitiers (86) : conférence de l’historien d’art Jean-François Chevrier sur Jeff Wall et John Coplans.
« La meilleure journée de boulot d’un photographe de guerre coïncide souvent avec la pire journée de la vie de quelqu’un d’autre. » Cette phrase serait taxée de cynisme si elle avait été prononcée par un autre qu’Andrew Quilty, photographe australien qui, depuis qu’il a découvert l’Afghanistan en 2013, n’a cessé de documenter le quotidien de ses habitants. Dans une récente conférence TedX (sous-titres français disponibles), le double lauréat du World Press raconte son attachement au pays et dit l’importance de continuer à s’y rendre quand on est journaliste.
Le dernier projet photographique d’Ayline Olukma, « Oscillations », a commencé par un atelier trampoline et s’est conclu par une séance d’accrobranche. Selon l’artiste strasbourgeoise, il fallait en passer par là pour que les adolescentes avec lesquelles elle a travaillé se réapproprient leur corps et, in fine, leur image. Un reportage audio produit par le réseau Diagonal rend compte de cette expérience collaborative.
Avis à celles et ceux que le portrait passionne. La galerie toulousaine Le Château d’Eau, dont la bibliothèque est sans doute l’une des plus fournies de France, a mis en ligne un long article sur les livres photo traitant du portrait : des manuels techniques, des anthologies, des monographies, une sélection africaine, des références obscures ou évidentes, etc. Bien hiérarchisé et présenté, cet inventaire plaira aux débutants comme aux blasés… et donnera aux uns et aux autres des idées de cadeaux.
Il y a 31 ans, le groupe Tinariwen se révélait au peuple malien et aux oreilles bien informées avec Kel Tinariwen, un premier long format sorti seulement en cassette à l’époque et aujourd’hui réédité. Dans le titre d’ouverture, manifeste pour la reconnaissance de l’identité touareg, on entend Keltoum Maïga Sennhauser implorer les photographes de se joindre au combat : « Toi, photographe, cours, saigne-toi, apporte la lumière, ordonne le sursaut sans manière. »
Visuel d’ouverture : capture d’écran issue du site 99 Cameras Club