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Clique Clac #277

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AFP / Eric Feferberg – Illustration tirée du blog « Making of » de l’AFP

Soldat SS officiant à Auschwitz-Birkenau en 1943, Bernard Walther avait gagné le droit de photographier les allées et venues dans le camp d’extermination. Pourquoi ? À quelles fins ? Les historiens cités par Chloé Leprince dans cet article y voient « un auto-satisfecit autorisé », doublé d’une entreprise de communication. Les mêmes tirent de ces images des enseignements de première main sur le fonctionnement des « usines de la mort ». Enseignements corroborés par les rescapés des camps interrogés dans le cadre du documentaire Un jour à Auschwitz.
Si certaines photos ont force de preuves, d’autres ont un enjeu de transmission. Ainsi, en un peu plus de vingt ans, le Mémorial de la Shoah a collecté 50 000 clichés confiés par des familles victimes de l’Holocauste. Pour le podcast « Making-of » de l’AFP, Antoine Boyer a rencontré Lior Lalieu-Smadja, l’une des gardiennes de cette mémoire.

 
SABINE WEISS, VAILLE QUE VAILLE
À l’automne 2021, Camille Ménager rencontre Sabine Weiss dans l’optique de réaliser un documentaire sur elle. Las, après quelques semaines de tournage, la photographe meurt. Face à ce coup du sort, la réalisatrice se trouve dans l’obligation de donner une orientation nouvelle à son projet. Diffusé sur France 5 le 3 février dernier et disponible sur le site de France TV, Aux arts et caetera – Le siècle de Sabine Weiss repose ainsi largement sur la parole de celles qui ont accompagné le parcours de la photographe : sa fille Marion, son assistante Laure Augustins, la commissaire d’exposition Virginie Chardin, l’ex-directrice du Jeu de Paume Marta Gili ou encore Francine Deroudille, la fille de qui vous savez. La multiplication des voix ne disperse pas le propos, au contraire elle aide à cerner les contours d’une œuvre monumentale, sombre et joyeuse à la fois.
 
DIAPORAMA
Inès Boittiaux profite de l’exposition « 1, 2, 3… Couleurs ! », visible actuellement au Château de Tours, pour tracer à grands traits l’histoire de l’autochrome, premier procédé industriel de photographie couleur mis au point par les frères Lumière en 1907. Un moment de bascule, dont Alfred Stieglitz perçut la portée dès son lancement : « Bientôt le monde entier sera fou de couleurs, et Lumière en sera responsable. »
 

LA FOIRE AUX QUESTIONS

• À quoi ressemblait Hiroshima avant la bombe atomique ?
• Comment travaillent les photographes pour faire « matcher » une photo de sport ?
• Pourquoi y a-t-il une pénurie de films couleur en ce moment ?
• Pourquoi prendre des photos au musée ?
• Laquelle de ces deux couvertures a été générée par une intelligence artificielle ?
• Peut-on photographier la tour Eiffel de nuit ?
• Comment la guerre en Ukraine affecte-t-elle le monde de la photo ?
• Comment faire parler un vieil album photo ?
• Quel est le coût environnemental de la photographie ?
• Saurez-vous reconnaître ces appareils photo à partir de leur dos ?
 
CARTE POSTALE DE DORDOGNE
Comme d’autres avant elle, Nathalie Houdin est tombée sous le charme de la Dordogne où elle s’est installée en 2020 avec Florence Devaux-Dabenoc, autre photographe animalière avec qui, au sein de l’agence Atmosphères, elle organise des stages photo en France et des voyages en Afrique australe. L’émission « Le temps d’un détour » est allée leur rendre visite dans leur havre périgourdin qui, au printemps revenu, devient une galerie d’art ouverte au public (début de la séquence à 15’40).
 
PAS LE MÊME MAILLOT, MAIS LA MÊME PASSION
Même s’il n’était pas né quand l’OM remporta la seule et unique Ligue des champions du football français, Nicolas Millet est, « par tradition familiale », un fervent supporter du club phocéen. C’est d’ailleurs les ambiances dans et autour du stade qu’il privilégie dans ses photos : « Je veux capturer le moment où les gens sont heureux, en colère ou tristes pour leur équipe. Je veux saisir le moment où 68 000 personnes chantent ensemble et le bonheur des uns et des autres lorsque l’équipe marque. »
Pour faire bonne mesure, parlons à présent du PSG, plus exactement de l’équipe féminine que Laura Pestel photographie depuis la saison 2021-2022. Invitée de France Bleu, la Beauvaisienne est revenue sur son parcours, son passé de footballeuse, sa relation aux joueuses et sa façon de travailler au bord des terrains.
 

QUELQUES LIENS POUR PROLONGER LA LECTURE DU N°78 DE NAT’IMAGES (ou vous donner envie de l’acheter !)
• Louan Olivier, le lauréat de notre « Défi Jeunes » vous attend ce week-end à Remiremont pour la clôture de la 26e Semaine de la Photographie.
• Le prix du public du Wildlife Photographer of the Year (en portfolio dans N.I. n°78) a été décerné à Sascha Fonseca pour le portrait au grand-angle d’une panthère des neiges, réalisé à l’aide d’un piège photo.
• En complément de l’interview de l’audio-naturaliste Marc Namblard (rubrique « Nat’Ologie »), on vous conseille l’écoute de l’émission Interception (France Inter) consacrée aux sons de la nature.
• Notre expo du mois, « Les sacrifiés », s’appuie sur l’important travail documentaire effectué depuis vingt ans par Jo-Anne McArthur et l’organisation We Animals Media (attention, certaines images peuvent heurter).
• Dans N.I., Neil Villard suit la trace du loup dans les Rocheuses canadiennes. Mais de retour dans son Jura natal, c’est un autre grand prédateur qu’il piste
• Patrick Kientz, dont on publie un étonnant sujet sur le non moins étonnant bec-en-sabot, est membre de l’ASCPF, association qui propose sur son site de très riches galeries et des notes de blog régulières.

MUSIQUE
En prélude à un nouvel album prévu pour le 3 mars, Albin de la Simone vient de sortir « Petit petit moi », une chanson qui fait rimer photographie et nostalgie : « J’ai écrit Petit petit moi en ayant en tête une vague photo de moi bébé dans les bras de ma mère. J’imaginais l’insouciance et le bien être de ce bébé dans les bras chaleureux de sa maman qui le protège de la dureté du monde. Quand on réfléchissait à la pochette du disque, Les cent prochaines années, j’étais dans une impasse, je ne trouvais pas vraiment quoi mettre pour illustrer et m’est revenue l’idée que cette photo devait exister. J’ai appelé ma mère et la photo existe bel et bien et elle était même au delà de mes espérances. » 
Le clip joue sur la même note tendre, puisqu’il est composé de clichés d’enfance envoyés par les fans du chanteur.
 
 
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.