Disparu le 7 avril dernier à l’âge de 99 ans, Carl Fischer restera comme l’un des principaux pourvoyeurs de couvertures du magazine Esquire (pas moins de 46 entre 1963 et 1980). Chacune était conçue comme une affiche et avait un seul but : marquer les esprits. On imagine la stupeur des lecteurs quand ils ont découvert l’actrice Virna Lisi se rasant la barbe, Andy Warhol se noyant dans une soupe Campbell ou Mohammed Ali rejouant le martyr de Saint Sébastien. À l’occasion du décès du photographe, Esquire a mis en ligne une interview de l’intéressé où l’on apprend qu’il a fallu ruser pour convaincre le boxeur, tout juste converti à l’islam, de jouer le rôle d’une figure chrétienne, mais qu’il a été plus difficile encore de faire tenir les flèches sur son corps (la colle ne donnant pas satisfaction, on a utilisé du fil de pêche pour les maintenir droites). Pour compléter cette lecture, on vous conseille cet épisode d’Artjacking ! consacré aux multiples déclinaisons artistiques du martyr de Saint Sébastien.
GÉNÉRATEURS D’IMAGES… ET DE DOMMAGES
Qu’on s’en amuse ou qu’on s’en désole, les générateurs d’images occupent le devant de la scène. Et les progrès des IA sont tels que les décryptages sur le sujet deviennent vite obsolètes. Cet article du Monde daté du 31 mars paraît déjà dépassé quand on lit celui qu’a publié Slate le 20 avril dernier. Pendant que certains se demandent comment reconnaître une image générée par Midjourney ou Dall-E (tout en sachant que c’est perdu d’avance), les photographes professionnels craignent pour leur gagne-pain. À ce sujet, il faut lire l’interview que Niels Ackermann a accordée à Heidi News. Le photojournaliste suisse a testé Midjourney et Dall-E et il a été bluffé par le résultat, mais il est convaincu qu’il y aura toujours un marché pour les photographes du réel : « Dans un monde où la disponibilité pour le synthétique est illimitée, j’ai la conviction que les médias doivent devenir des marchands de vrai. » Peut-être compte-t-il aussi sur un réveil des consciences, car l’envers des IA n’a rien de reluisant.
Qu’on s’en amuse ou qu’on s’en désole, les générateurs d’images occupent le devant de la scène. Et les progrès des IA sont tels que les décryptages sur le sujet deviennent vite obsolètes. Cet article du Monde daté du 31 mars paraît déjà dépassé quand on lit celui qu’a publié Slate le 20 avril dernier. Pendant que certains se demandent comment reconnaître une image générée par Midjourney ou Dall-E (tout en sachant que c’est perdu d’avance), les photographes professionnels craignent pour leur gagne-pain. À ce sujet, il faut lire l’interview que Niels Ackermann a accordée à Heidi News. Le photojournaliste suisse a testé Midjourney et Dall-E et il a été bluffé par le résultat, mais il est convaincu qu’il y aura toujours un marché pour les photographes du réel : « Dans un monde où la disponibilité pour le synthétique est illimitée, j’ai la conviction que les médias doivent devenir des marchands de vrai. » Peut-être compte-t-il aussi sur un réveil des consciences, car l’envers des IA n’a rien de reluisant.
VIS MA VIE D’ARCHIVISTE
Leslie Stauffer et Sarah Kubiak bossent dans le froid et à 67 mètres de profondeur ; durant les mois d’hiver elles ne voient pas la lumière du jour, mais elles n’échangeraient leur boulot pour rien au monde. Depuis 2004, elles ont la charge des archives Bettmann, soit un fonds de 11 millions d’images signées par des photojournalistes renommés ou anonymes et témoignant d’événements historiques parmi les plus importants survenus ces 200 dernières années. Autant dire que le lieu est sous bonne garde, ce qui rend d’autant plus précieux ce reportage de BuzzFeed.
Leslie Stauffer et Sarah Kubiak bossent dans le froid et à 67 mètres de profondeur ; durant les mois d’hiver elles ne voient pas la lumière du jour, mais elles n’échangeraient leur boulot pour rien au monde. Depuis 2004, elles ont la charge des archives Bettmann, soit un fonds de 11 millions d’images signées par des photojournalistes renommés ou anonymes et témoignant d’événements historiques parmi les plus importants survenus ces 200 dernières années. Autant dire que le lieu est sous bonne garde, ce qui rend d’autant plus précieux ce reportage de BuzzFeed.
GENS DE PLUME
Qu’ont en commun les danseuses du Lido, les Gilles de Binche, le Royal Regiment of Scotland et Madame Zaza, drag queen à Lokeren ? La plume, évidemment ! Dans un sujet qui l’a conduit en Afrique du Sud, En Grande Bretagne, en Belgique, en France et en Italie, Rip Hopkins donne à découvrir l’industrie de la plume, de sa collecte dans les élevages d’autruches jusqu’aux grandes maisons de mode, en passant par sa préparation dans les ateliers des plumassiers. Un voyage haut en couleur qui fera bientôt l’objet d’un livre aux éditions Filigranes.
Qu’ont en commun les danseuses du Lido, les Gilles de Binche, le Royal Regiment of Scotland et Madame Zaza, drag queen à Lokeren ? La plume, évidemment ! Dans un sujet qui l’a conduit en Afrique du Sud, En Grande Bretagne, en Belgique, en France et en Italie, Rip Hopkins donne à découvrir l’industrie de la plume, de sa collecte dans les élevages d’autruches jusqu’aux grandes maisons de mode, en passant par sa préparation dans les ateliers des plumassiers. Un voyage haut en couleur qui fera bientôt l’objet d’un livre aux éditions Filigranes.
HAVRE SOUS TENSION
« Le soleil se lève tous les matins, mais le spectacle change à chaque fois. » …et l’accueil également, aurait pu ajouter Ahn Seung-il, photographe sud-coréen qui révèle dans ses images les beautés naturelles du Paektu, une montagne située pile à la frontière entre la Chine et la Corée du Sud et où, de ce fait, les tensions ne sont pas rares.
« Le soleil se lève tous les matins, mais le spectacle change à chaque fois. » …et l’accueil également, aurait pu ajouter Ahn Seung-il, photographe sud-coréen qui révèle dans ses images les beautés naturelles du Paektu, une montagne située pile à la frontière entre la Chine et la Corée du Sud et où, de ce fait, les tensions ne sont pas rares.
LES RÈGLES DE L’ART
Même s’il reste du chemin à parcourir, la photographie de sport commence à rejoindre les galeries et à se faire une place sur le marché de l’art. Reste que le public intéressé par ces images l’est davantage par ce qu’elles représentent que par celui/celle qui les a faites. « La plupart de mes collectionneurs, résume Jean-Denis Walter, découvrent les règles du marché de la photographie. Pour certains, c’est le début d’une collection qu’ils vont étendre à d’autres domaines ou disciplines, pour d’autres, cela s’arrête à une ou quelques images d’un événement ou d’un sportif précis. » Et pourtant, sans André Lecocq, pas de « main de Dieu » (du moins pas sous cet angle).
Même s’il reste du chemin à parcourir, la photographie de sport commence à rejoindre les galeries et à se faire une place sur le marché de l’art. Reste que le public intéressé par ces images l’est davantage par ce qu’elles représentent que par celui/celle qui les a faites. « La plupart de mes collectionneurs, résume Jean-Denis Walter, découvrent les règles du marché de la photographie. Pour certains, c’est le début d’une collection qu’ils vont étendre à d’autres domaines ou disciplines, pour d’autres, cela s’arrête à une ou quelques images d’un événement ou d’un sportif précis. » Et pourtant, sans André Lecocq, pas de « main de Dieu » (du moins pas sous cet angle).
EN VRAC…
• Actuellement célébrée par le Mémorial de la Shoah, Julia Pirotte a reçu son premier appareil, un Leica Elmarit 3, en 1936. Elle ne s’en est jamais séparé.
• Les propriétaires des « maisons endormies » photographiées par Xavier Voidy et actuellement exposées à Lannion ne sont pas contents.
• Bob Dylan n’aime pas les photographes, mais pour Hedi Slimane il a fait une exception. Comme dit Nicolas Comment, « la classe n’a pas d’âge ».
• Les petites gens de Liverpool durant les années Thatcher vus par Rob Bremner, coreligionnaire de Tom Wood et Martin Parr.
• Le Doodle du 24 avril était consacré à Zofia Nasierowa, photographe polonaise qui, contrairement à ce que laisse entendre sa présentation, est décédée en 2011.
• La fin de l’énergie nucléaire en Allemagne est scellée. Johannes Kiefer a saisi l’occasion pour documenter le démantèlement de la centrale nucléaire de Grafenrheinfeld, dans le nord de la Bavière.
• À l’heure de la fast fashion, Kellie Swanson redonne vie aux vieux vêtements grâce au cyanotype.
• À 15 ans, Anthony Ryan Schmidt joue encore aux petites voitures, mais avec un talent certain pour la mise en scène.
• Vous êtes sujet aux coups de soleil ? Comme Thomas Mailaender, utilisez ce défaut à votre avantage. Vous allez faire sensation sur la plage !
• Les propriétaires des « maisons endormies » photographiées par Xavier Voidy et actuellement exposées à Lannion ne sont pas contents.
• Bob Dylan n’aime pas les photographes, mais pour Hedi Slimane il a fait une exception. Comme dit Nicolas Comment, « la classe n’a pas d’âge ».
• Les petites gens de Liverpool durant les années Thatcher vus par Rob Bremner, coreligionnaire de Tom Wood et Martin Parr.
• Le Doodle du 24 avril était consacré à Zofia Nasierowa, photographe polonaise qui, contrairement à ce que laisse entendre sa présentation, est décédée en 2011.
• La fin de l’énergie nucléaire en Allemagne est scellée. Johannes Kiefer a saisi l’occasion pour documenter le démantèlement de la centrale nucléaire de Grafenrheinfeld, dans le nord de la Bavière.
• À l’heure de la fast fashion, Kellie Swanson redonne vie aux vieux vêtements grâce au cyanotype.
• À 15 ans, Anthony Ryan Schmidt joue encore aux petites voitures, mais avec un talent certain pour la mise en scène.
• Vous êtes sujet aux coups de soleil ? Comme Thomas Mailaender, utilisez ce défaut à votre avantage. Vous allez faire sensation sur la plage !
MUSIQUE
Séquence pantalons moulants et gilets argentés pour un classique du Metal dont les paroles, sur la thématique de la surveillance généralisée, puisent allègrement dans le champ lexical de la prise de vue.
Always in focusYou can’t feel my stareI zoom into youBut you don’t know I’m there
I take a pride in probingAll your secret movesMy tearless retina takes pictures that can prove
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
