Charlotte Fauve (journaliste à Télérama) et Aurélie de Lanlay (directrice adjointe des Rencontres d’Arles) lors de la table ronde « Des avancées vertes : pour une transition écologique »

Les 8 et 9 juin derniers, le Palais de Tokyo a accueilli la 4e édition du Parlement de la photographie, un événement organisé par le ministère de la Culture et proposant une dizaine de tables rondes autour de quatre grandes thématiques (cette année « l’éco-responsabilité et la transition écologique », « le parcours du photographe-auteur », « l’éducation à l’image » et « le devenir marchand et technologique de la photographie »). Toutes ces rencontres-débats sont aujourd’hui disponibles, dûment sous-titrées, sur la chaîne YouTube du ministère. Parmi les différentes vidéos, on vous conseille celle intitulée « Des avancées vertes : pour une transition écologique ». Ça ronronne un peu au début, mais une fois qu’on entre dans le vif du sujet – à savoir comment faire évoluer les expositions photographiques à l’heure de l’urgence climatique -, c’est assez passionnant. Il y est question de la réutilisation du matériel d’accrochage, de l’éco-conception des projets, de la climatisation et, en corollaire, du déplacement saisonnier de certains événements (les Rencontres d’Arles en octobre, et pourquoi pas ?). Les intervenants soulignent aussi l’importance de sourcer les matières utilisées et de repenser le critère de fréquentation (puisque le premier poste de l’empreinte carbone des festivals est la mobilité des publics). Restez jusqu’aux questions du public, plus que pertinentes, sur les limites concrètes à poser et sur l’inepte course au gigantisme des tirages.

RUGBYMANIA (I)

• Le rugby est né il y a 200 ans, l’occasion pour Gallica de se plonger dans les archives de la BnF.
• Parce qu’il répond à des phases techniques très précises, met aux prises des athlètes aux physiques dissemblables et se déroule dans des conditions parfois dantesques, le match de rugby a une photogénie particulière. Démonstration à travers le regard de quelques grands photographes d’hier et d’aujourd’hui.
• Parallèlement à Visa pour l’Image, le Festival OFF de Perpignan propose une programmation éclectique au sein de laquelle on trouve trois rétrospectives photographiques des carrières d’anciens internationaux : Guilhem Guirado, Jean-François Imbernon et Serge Pallarès (jeu à XIII).
• À quelques jours du début de la Coupe du monde, les rugbymen français s’exposent en grand dans les rues de Paris. Des photos réalisées à l’aide d’un smartphone par Jacob Sutton.
• Avis aux habitués du Jeu de Paume : les horaires changent les jours de match.
 
FOSSILES EN HÉRITAGE
Environ un an avant sa mort, John A. Wilson, paléontologue de métier, a confié à sa petite fille Sarah trois boîtes remplies de diapositives Kodachrome qu’il avait réalisées au cours de fouilles dans le désert du Texas dans les années 1960, 70 et 80. Photographe de paysages, Sarah a immédiatement reconnu certains des endroits présents sur les images et a décidé de s’y rendre pour, en quelque sorte, boucler la boucle. Elle en a fait un livre, Dig, dans lequel elle raconte comment elle a pris part à des fouilles et profité de celles-ci pour disperser les cendres de son aïeul.
 
TERRE GLEIZES
Ils sont rares les photographes à pouvoir s’enorgueillir d’avoir fait bouger les lignes grâce à leurs images. Pierre Gleizes est de ceux-là. En 1981, sa photo d’un bateau de pêche laissant sur la banquise une traînée de sang interminable a, par exemple, conduit la commission européenne à interdire l’importation des peaux de phoques. Sous la bannière de Greenpeace ou celle d’Associated Press, le Roannais s’est mis au service des combats auxquels il croit. Et à 67 ans, Pierre Gleizes reste un homme en colère, comme le montrent les billets d’humeur qu’il poste quasi quotidiennement sur son site.
 
DES PLANS SUR LA KOMETA
Née en réaction à l’invasion de l’Ukraine, la nouvelle revue de journalisme Kometa proposera quatre fois par an et sur 208 pages des récits au long cours, des reportages et des portfolios sur les pays de l’Est. Le concept ressemble à s’y méprendre à un mix de XXI et 6 Mois. Un hasard ? Sans doute pas si l’on étudie le pedigree de ses créateurs, passés pour la plupart par ces deux revues. Souhaitons à Kometa un meilleur sort
 
CARTES POSTALES ARLÉSIENNES
Si vous n’avez pu vous rendre à Arles cette année (ou si vous cherchez des raisons pour y aller avant la fin des Rencontres, qui se terminent le 24 septembre), écoutez les cartes postales de « Pépites », le podcast de Louie Média. Ses journalistes ont fait halte dans diverses expositions présentées dans le cadre de l’événement. À la clé, une table ronde avec les commissaires de « Casa Susanna » (le documentaire éponyme de Sébastien Lifshitz est toujours visible sur Arte), une interview de la photographe Hannah Darabi et des visites commentées (« Eveningside 2012-2022 » de Gregory Crewdson, « Assemblages » de Saul Leiter et « 50 ans dans l’œil de Libé »).
Pour un regard plus critique sur les Rencontres 2023, on vous conseille le débat des « Midis de Culture » dans lequel Yasmine Youssi et Corinne Rondeau ont échangé autour de trois expositions choisies (Leiter et Crewdson encore, mais aussi « Ne m’oublie pas »). Même si vous trouvez que la radio filmée est une hérésie, la vidéo (en bas de page) apporte ici un plus, les deux débatteuses joignant régulièrement le geste à la parole.
 

RUGBYMANIA (II)

• Photographe officiel de la FFR, Julien Poupart voit – ô surprise – une victoire finale de la France. En attendant, on peux apprécier ses clichés noir et blanc de rugbymen et women dans les rues de Toulouse. Les clichés vintage d’André Cros investissent, pour leur part,  les bibliothèques de la ville rose.
• De son côté, Agen honore les enfants du pays qui ont porté le maillot bleu (Benazzi, Dubroca, Sella, etc.) à travers une expo photo en centre-ville.
• L’UNESCO, en partenariat avec Canon, a dévoilé le palmarès du concours « Célébrons nos différences », pour lequel il s’agissait de mettre en image le lien entre le rugby et la mixité, la diversité et l’inclusion.
• Le rugby a conquis tous les continents et toutes les générations. Au Japon, par exemple, 10000 sexagénaires le pratique régulièrement, pour garder la forme mais surtout parce qu’ils aiment les valeurs véhiculées par ce sport.
• Le capitaine de l’USAP et onze autres joueurs du Top 14 prennent la pose pour la bonne cause, à savoir la lutte contre le cancer du sein.
 
MUSIQUE
Trêve de blabla, écoutez ça.
 
 
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.