En France, l’allaitement dans les lieux publics, intérieurs ou extérieurs, est autorisé. Il est toujours bon de le rappeler car certains semblent l’ignorer et vont jusqu’à agresser les mères qui donnent le sein à leur bébé dans la rue. C’est suite à un triste épisode de ce genre, survenu à Bordeaux en mai 2021, que la photographe Ana Kï décida de créer #Jaifaimjemange. L’idée de ce mouvement est de changer les regards sur l’allaitement en organisant des séances photo collégiales dans des lieux passants. Chaque année, le mouvement prend de l’ampleur : si la première session (en 2021) a eu lieu à Bordeaux uniquement, la deuxième (en 2022) s’est délocalisée dans 75 villes de France et de Suisse. La troisième aura lieu ce dimanche 17 septembre et couvrira une bonne partie de l’Hexagone, comme le montre la carte prévisionnelle. Précisons que les séances sont ouvertes aussi aux papas et dirigées par des photographes de métier.
Photos de famille, photos de vacances, quelles images conservons-nous de nos enfants ? Pour le savoir et comprendre ce qui est en jeu lorsqu’on immortalise des moments de vie familiale, « Être et savoir » a interrogé une psychologue clinicienne, une docteure en études anglophones, la responsable du département conservation-patrimoine du MUNAÉ (Caen) et, surtout, deux photographes de l’Agence Révélateur qui ont fait de leur progéniture la matière première de leurs images : Irène Jonas et Dan Aucante. Comme le dit l’une des intervenante, c’est un cercle vertueux : « Les photographies fabriquent la famille et, en retour, la famille fabrique des photographies ».
Pour sa part, Maxime Michelet a choisi de faire un pas de côté en photographiant les familles des autres ou, plus exactement, les fratries. À partir d’une simple question adressée à des frères et sœurs, « Comment définiriez-vous les relations vous unissant ? », il réalise des compositions mi-scénarisées mi-spontanées où l’on sent la connexion entre les sujets mais aussi avec celui qui les regarde. La série qu’il a tirée de ces rencontres s’appelle d’ailleurs « Mes sœurs et mes frères ».
Car, évidemment, il y a la famille qu’on a et celle qu’on se crée. Pour Rafael Yaghobzadeh, les deux sont intimement liées : c’est en écoutant les récits de son père, Alfred, qu’il a choppé le virus du photojournalisme et c’est ensuite en allant à son tour sur le terrain qu’il a été adoubé (adopté ?) par ses pairs, entrant ainsi dans la grande famille des reporters de guerre.
Selon Salomé Hévin, « Paradis« , son dernier sujet en date, est son préféré mais aussi celui qui l’a le plus éprouvée. Pour ce travail documentaire, elle s’est rendue pendant quatre ans en Russie dans un foyer d’accueil pour garçons. Là, elle a suivi Roman, Slava, Ivan, Kirill… autant de jeunes pensionnaires placés sous la férule, distante mais réelle, du père Boris. « On leur apprend à obéir et à ne pas réfléchir, raconte la photographe. Mais malgré tout, ils ne sont pas aussi endoctrinés qu’on pourrait le penser au vu de la folie collective dans laquelle ils baignent. » La série, toute en tendresse retenue, a reçu le Prix de la presse des Zooms 2023 et sera, à ce titre, exposée lors du prochain Salon de la Photo (de même que le Prix du public attribué à Caroline Henry).
L’ÉTÉ JOUE LES PROLONGATIONS
• Mi-août, Pierre Lapin s’est rendu à la Route du Rock pour le compte d’Arte concert et en a profité pour interviewer Titouan Massé, le photographe officiel du festival (à partir d’1h21).
• Sur les plages de la Côte d’Azur, Emery Liechtenstein s’est trouvé un job d’été qui demande de l’endurance et le sens du contact : photo-filmeur.
• Long de 180 km et fort d’un dénivelé de 11000 m, le GR20 est l’un des sentiers les plus techniques qui soient… mais aussi l’un des plus beaux, ce qui lui vaut d’être le plus photographié au monde !
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.