
S’il eut droit en juin 1923 à des funérailles nationales, Pierre Loti est quelque peu tombé dans l’oubli aujourd’hui. L’auteur de Pêcheur d’Islande, qui se vantait de ne lire jamais, préférait aux livres l’ivresse des voyages. Excellent dessinateur, il croquait les lieux qu’il visitait pour en conserver la mémoire. Autant dire qu’il accueillit la photographie avec enthousiasme. Et avec un certain bonheur, comme le montre ce documentaire récemment diffusé sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, où l’on découvre, entre autres, ses clichés impeccablement nets et composés de Bénarès. Pour prolonger le visionnage, vous pouvez consulter cette page qui fait le point sur le fonds photographique Pierre Loti ou vous rendre sur le site de Coco Fronsac pour apprécier ses recréations.
De la BnF où a démarré son parcours professionnel à la Villa Médicis où elle œuvre actuellement, Isabelle Saussol-Guignard a fait de la médiation culturelle son cheval de bataille et de la photographie le maillon fort de toutes ses actions. C’est à elle ainsi que l’on doit la « Rentrée en images », événement durant lequel, chaque année en septembre, 10000 scolaires sont invités à développer leur esprit critique au contact des expositions des Rencontres d’Arles. Membre du collectif Les Déclencheurs, Isabelle Saussol-Guignard est aussi à l’initiative d’activités ludiques autour de la perception des images, comme les jeux Pause Photo Prose ou Traqueurs d’infox. Que vous travailliez ou non dans le secteur éducatif, ses 25 ans de carrière au service de la pédagogie méritent bien une heure et quarante-huit minutes de votre temps.
Ne dites-pas à Soren Goldsmith qu’une photographie ne peut pas changer le monde, ce jeune Américain de 18 ans est persuadé du contraire. Depuis qu’il a appris qu’un parking allait être construit dans le bois du Massachussets où il se rend depuis toujours, il met tout en œuvre pour stopper les travaux. Ainsi a-t-il installé des pièges photographiques un peu partout pour enregistrer le passage des espèces (coyotes, renards, ratons laveurs, pics, etc.), l’idée étant de rallier à sa cause les habitants en prouvant l’intérêt faunistique du lieu. « La construction d’un parking, ajoute-t-il, aura des effets nocifs sur les zones humides. À mon avis, ce qu’ils prévoient de faire devrait être illégal. Cela changera à jamais le paysage de la région. »
EN BREF…
• Parce qu’il n’y a « jamais trop de couleurs dans notre monde », Thandiwe Muriu en use, en abuse et s’en amuse dans ses portraits finement ouvragés.
• Retour en images sur L’homme qui rétrécit, classique de la science-fiction dont les effets spéciaux « faits maison » impressionnent toujours autant (mention spéciale au piège à souris à échelle humaine… brrrr !).
• « Une vitalité désespérée », drôle de titre pour une balade en noir et blanc dans les quartiers authentiques de Cosenza et Naples. Suivez le guide, Ciro Battiloro.
• Chacun son terrain de jeux : tandis que Lucas Levitan rehausse au crayon numérique les photos qu’il trouve sur Instagram, Boris Blanchoz. traque les paréidolies qui nous entourent.
• L’humeur est joviale sur le plateau de « Vous êtes formidables », émission de France 3 Centre Val de Loire qui avait pour invité le 17 octobre dernier le photographe animalier Emmanuel Tardy.
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.