
Petal © Bex Day
Le week-end dernier s’est ouvert au Muséum de Toulouse « Sex-appeal, la scandaleuse vie de la nature », une excitante exposition qui explore les mondes animal et végétal sous l’angle de la sexualité. À côté des ateliers « Testicules » (sic), des quiz ou des conférences sur la sexualité des fleurs et des champignons, les visiteurs et visiteuses pourront admirer les photos de Stéphane Hette. Ce dernier a d’ailleurs répondu à quelques questions dans Punch, le chouette magazine du Muséum.
Si jamais les commissaires envisagent un deuxième volet à l’exposition, on peut leur soumettre le nom de Bex Day, dont le dernier livre, Petal, célèbre l’union des fleurs et des vulves. L’association peut surprendre, mais comme le dit la photographe londonienne, « la fragilité perçue des fleurs fait écho à la sous-évaluation historique du vagin en tant qu’organe sexuel. Le vagin a souvent été défini non pas par ses attributs, mais par son manque perçu par rapport au pénis. Pourtant, les fleurs font preuve d’une incroyable résilience, traversant toutes les saisons et s’épanouissant même dans des conditions défavorables, à l’instar des femmes. » Ce discours fait écho au documentaire de Gabi Schweiger Viva la vulva, actuellement visible sur le site d’Arte et dont on vous conseille le visionnage (ne serait-ce que pour apprendre d’où vient l’expression « lune de miel »).
Comparés à ses quatorze années passées dans le Pays basque ou ses douze ans en Afrique du Sud, les huit jours qu’Anne Rearick a vécus dans les Appalaches ne pesaient pas lourd dans sa photothèque. C’est pourquoi elle ne s’était jamais vraiment replongée dans ce travail vieux de trente ans. La maison d’édition Deadbeat Club l’a convaincue du contraire. Et elle a bien fait.
Entre nature et industrie, Adam Neuba ne choisit pas. Ses macrophotographies (fictives) associent pièces mécaniques et petites bêtes. « C’est une série qui joue sur le contraste, presque une provocation, explique le photographe. À mon grand étonnement, cependant, une unité esthétiquement harmonieuse émerge de chaque composition. La nature et la technologie fusionnent ici en une sorte de symbiose photographique. »
DES CHIFFRES ET DES LETTRES
• 2 : c’est le pourcentage de Français qui déclarent ne jamais utiliser l’appareil photo de leur téléphone.
• 5 : c’est le classement ATP d’Andrey Rublev, un tennisman à fleur de peau.
• 6,99 : c’est, en euros, le prix à payer pour qu’EPIK génère un album de fin d’année scolaire (style lycée US des années 90) à partir de vos selfies.
• 8 : c’est, en mois, le temps qu’a passé Pierre-Élie de Pibrac au Japon pour y réaliser un « Portrait éphémère » aujourd’hui exposé au musée Guimet.
• 13 : c’est, en mois, le temps qu’il aura fallu attendre pour connaître le nom de la nouvelle directrice du Centre photographique de Lectoure.
• 37 : c’est l’âge de Philong Sovan, photographe autodidacte dont les images donnent à voir, éclairés par le phare de son scooter, les invisibles de Phnom Penh.
• 41 : des isch d Zahl vunne Owerneje Scholla, wu de Charles Fréger met em schwarz Streech gstriche het währrend siner Rezhidänz am Àlssische Musée.
• 70 : c’est le nombre de films réalisés par Étienne-Jules Marey, l’inventeur de la chronophotographie. Et ils sont tous compilés en une séquence sur le site de la Cinémathèque.
• 86 : c’est le nombre de photos finalistes du Nikon’s Small World 2023 – si vous voulez voir à quoi ressemble une allumette au moment où elle frotte le grattoir, cliquez ici.
• 90 : c’est l’âge qu’avait Leon Tolstoï lorsqu’il croisa la route de Sergueï Prokoudine-Gorski pour ce qui reste la seule photographie couleur de l’auteur de Guerre et paix.
• 1500 : c’est, en litres, la quantité de sauce chaude au jus de viande déversée sur un ring où seize hommes et huit femmes s’affrontent pendant deux minutes de lutte acharnée. Tout cela sous les yeux de Bekky Calver.
• 13 893 : c’est, en euros, l’objectif à atteindre pour que soit financé At the match, un livre soutenu par When saturday comes qui parlera à tous les fans de foot.
• 35 963 : c’est le nombre de visiteurs et de visiteuses du dernier Salon de la Photo de Paris, ce qui en fait le plus fréquenté d’Europe (faute de vrais concurrents).
• 3 500 000 : c’est, en euros, le prix auquel s’est vendu un rare Leica Série 0 de 1923 lors d’une vente aux enchères à Wetzlar, le 7 octobre dernier.
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.