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Distinguer, parmi toutes les sollicitations visuelles quotidiennes, celles qui relèvent de l’information, de la publicité, de la création, du mensonge ou de la manipulation n’est pas chose simple pour les adultes que nous sommes… alors imaginez pour des enfants ! Partant de ce constat, France TV, avec le concours du CLEMI, a conçu « En quête d’images Junior », une émission où des professionnels de l’image sont invités à parler de leur travail dans des établissements scolaires. Parmi ces professionnels, les photographes se taillent la part du lion : Jean-Claude CoutausseValentine ChapuisLaurent Ballesta ou encore Mélanie Challe qui – c’est d’actualité – s’est spécialisée dans la photo handisport.
Cinq New-Yorkais, attentats du 11 septembre 2001 -Clique Clac #344

DOUX DINGUES

Adepte des rendus vintage et des attelages incongrus, Mathieu Stern s’est trouvé un frère d’armes en la personne de Théo Fauger, jeune réalisateur qui, comme lui, a le goût des machines optiques étranges. En toute logique, il l’a donc invité sur sa chaîne YouTube pour parler de deux de ses créations, le Stemirax, qui dédouble les images en temps réel, et le Magic shutter, qui s’inspire du praxinoscope d’Émile Reynaud. Les amateurs d’effets expérimentaux et les curieux en général apprécieront. 
Parlement de la photographie juin 2024 - Clique Clac #344

VIRÉE NOCTURNE

On était passé à côté de ce numéro de Prise de Terre lors de sa première diffusion en octobre 2021. Si c’est aussi votre cas, offrez-vous une séance de rattrapage. Vous ne le regretterez pas. Dans cet épisode, Lucille Solari passe une nuit avec Carole Reboul dans la réserve naturelle de Camargue. La conversation tourne essentiellement autour de la pollution lumineuse, phénomène que la photographe documente et dénonce dans sa série « Trop de lumière ». Ici encore, la radio montre son pouvoir de suggestion, la rencontre imprévue d’une nuée de vers luisants offrant une conclusion inespérée à cette sortie nocturne.

PENDANT CE TEMPS...

… à Nantes, une vente aux enchères de matériel photo se prépare. 170 lots, beaucoup d’optiques Nikon et sans doute des affaires à faire (exposition les 11-12 septembre, vente le 12 septembre à 12h).
… à Bayonne, 350 habitants et habitantes prennent la pose pour une future fresque monumentale.
à Rimouski, au Québec, on pleure la mort de Michel Dompierre, fervent passeur de la « magie du quotidien ».
… à Perpignan, le maire RN a refusé de remettre le Prix de la Ville à Loay Ayyoub pour sa série de photos sur Gaza.
 
… à Jénine, Shatha Hanaysha et certains de ses collègues journalistes ont été pris pour cible dans l’exercice de leur métier.
… à Toulouse, des photos sous verre fleurissent sur les murs du centre-ville.
… à Abidjan, on célèbre le centenaire de la naissance de Cornélius Azaglo Augustt.
… sur les hauteurs de Los Angeles, un piège photo installée par Johanna Turner (alias « Cougarmagic ») immortalise pumas, chevreuils, faons et coyotes.
… à Middlebury, dans le Vermont, on peut découvrir un daguerréotype vieux de 175 ans représentant (possiblement) John Deere.
… à La Réunion, Sanjeeyann Paléatchy dialogue avec les végétaux pour révéler la magie du vivant.
… à Garhmukteshwar, en Inde, un foyer accueille les personnes âgées abandonnées par leurs enfants. David Goldman est allé à leur rencontre.
Affiche exposition "À nous les stades" - Clique Clac #344

OASIS, DERRIÈRE LES IMAGES

La reformation d’Oasis a suscité une multitude de réactions. En voyant la photo annonçant la prochaine tournée, certains par exemple ont émis des doutes sur le rabibochage des frères Gallagher. Il est vrai qu’elle a des airs de photoshoppade – mais n’en est pas une. Jill Furmanovski, elle, s’est fendu de quelques mots sur sa relation avec le groupe, qu’elle photographia dès ses premiers concerts en 1994 : « Ils aimaient travailler avec des femmes. Ils avaient une femme comme tour manager, une femme pour conduire le bus, et bien sûr il y avait la mère de Liam et Noel, Peggy – une véritable matriarche qu’ils aimaient et respectaient » (à mettre en perspective avec cette citation de Liam). 1994, c’est aussi l’année de sortie de Definitely Maybe, album a succès dont la pochette est truffée de clins d’œil. L’auteur de la photo, Brian Cannon, a accompagné le groupe tout au long des années 1990 et supervisé le visuel des trois premiers albums, d’une compilation de faces B et des singles sortis à l’époque. C’est ce dernier axe qu’a choisi James Hargreaves pour son interview de Brian Cannon, remontant le temps depuis All around the world jusqu’à Supersonic. Toutes les pochettes y passent, sauf celle de Some might say. Pour en connaître les coulisses, il faut aller sur la chaîne YouTube du photographe. Évidemment, si vous êtes fan d’Oasis, vous avez déjà mis cette chaîne dans vos favoris, tout comme vous avez déjà vu ce billet de Reddit où un petit malin a demandé à une IA de recréer les pochettes des albums du groupe.

verbatim

« Quand la photo était quelque chose de nouveau, beaucoup de personnes disaient que ça ne pouvait pas être de l’art parce que c’est juste la machine qui fait le travail. Et je pense que ça va être pareil pour l’IA. Bien sûr que ça peut être de l’art, mais ça va nous prendre un peu de temps de nous rendre compte en quoi c’est intéressant et la manière dont ça va affecter notre idée de la photographie et de la réalité, probablement. »
Arvida Byström

« Les cowboys me connaissent maintenant, mais ça a demandé du temps. Même si c’est important de prendre de bonnes photos, il est important aussi de venir parfois sans appareil. Beaucoup de photographes actuels ne comprennent pas ça. On ne peut passer son temps à brandir un appareil au visage de quelqu’un. Il faut aussi l’écouter, être juste présent. »
Gabriela Hasbun

« Plus les étudiants essaient de faire une bonne photo, plus leurs images deviennent conventionnelles. Pour faire une bonne photo, il faut ne pas chercher à en faire une. Il faut s’impliquer dans le processus technique, et peut-être alors quelque chose intéressant en sortira. »
Stephen Shore

la petite Musique de fin

En cette semaine de rentrée, mettons un coup de projecteur sur Les Enfantastiques, projet de création musicale en milieu scolaire mené depuis vingt ans par Jean Nô, auteur-compositeur aussi connu sous le nom de Monsieur Nô. En pratique, l’idée est de créer des chansons sur des thèmes donnés en mettant à contribution des élèves d’écoles élémentaires et leurs enseignants. Les chansons les plus abouties sont ensuite enregistrées par des chorales d’enfants et éditées en albums. Quinze ont été produits depuis 2004, et dans le volume 8 (sur la thématique des artistes), on trouve une chanson consacrée à un certain Robert Doisneau.

(une photo de Marc Riboud s’est glissée parmi les illustrations du clip, saurez-vous la débusquer ?)

 

Et si vous cherchez quelque chose d’un peu plus énervé, il y a le FMI.

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.