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En février dernier, nous relayions ici le décès d’Arlette Rosa-Lameynardie. À l’époque, nous nous étions limités à une brève car nous n’avions pas trouvé d’images représentatives de son travail en ligne. La 1ère vient de réparer cette injustice en diffusant La Martinique, les yeux ouverts, un documentaire retraçant le parcours de cette photographe née en 1930 à Paris, ville où elle fit ses gamme en documentant la vie culturelle et la vie ouvrière, avant de se marier à un Martiniquais et de s’installer en 1961 à Fort-de-France. C’est là-bas essentiellement que Virginie Berda, la réalisatrice du documentaire, a posé sa caméra, interrogeant les anonymes mais aussi celles et ceux qui côtoyèrent la photographe, notamment Josette André, sa retoucheuse attitrée. Arlette Rosa-Lameynardie est elle aussi de la partie à travers les extraits d’une interview où elle apparaît physiquement diminuée mais lucide sur son parcours, sur ses choix de reportages et sur ses engagements. Ainsi révèle-t-elle qu’elle refusa la proposition de Robert Hersant de publier ses photos dans France-Antilles : « Je ne voulais pas, j’étais de gauche, moi ! »

PARIS CÉLÈBRE LA PHOTOGRAPHIE

Comme tous les ans à la même époque, Paris se transforme en capitale de la photographie. De Saint-Germain-des-Prés au Grand Palais et de l’Amphithéâtre Saint-Côme à La Poste Rodier, petit inventaire des événements à venir.

• Du 7 au 10 novembre, le Grand Palais accueille la 27e édition de Paris Photo, avec en invité d’honneur Jim Jarmusch.
• Jusqu’au 30 novembre, les Photo Days proposent une programmation éclectique dans 82 lieux à Paris et en Ile-de-France. Vernissages, rencontres et visites sont à retrouver ici.
• Les amateurs de reportage se donnent rendez-vous samedi 9 novembre à l’Amphithéâtre Saint-Côme (6e) pour la 2e Nuit du photojournalisme.
• Jusqu’au 10 novembre, les bibliophiles sont, eux, attendus à Polycopies, festival accueillant une centaine de maisons d’édition sur le Bateau Concorde-Atlantique.
• Salon dédié à la photographie expérimentale, l’imprononçable a ppr oc he tient sa 8e édition au Molière jusqu’au 10 novembre.
• Jusqu’au 23 novembre, le parcours PhotoSaintGermain vous attend dans une sélection de musées, centres culturels, galeries et librairies des 6e et 7e arrondissements.
• Le 9 novembre au Pavillon Wagram, la foire 24.39 (anciennement Photo Discovery the Fair !) attend tous les amoureux de tirages vintage. 
• Le salon Photo.DOC se termine ce jeudi 7 novembre, mais rendez-vous est déjà pris au Théâtre13/Glacière qui accueillera le 30 novembre deux créations photo-dramatiques.
• Le 10 novembre à 15h, le musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne accueille le journaliste Philippe Broussard (Le Monde) pour une conférence « sur les traces du photographe inconnu ».
• Nouveauté 2024, Réseau LUX#1 met à l’honneur 23 festivals (dont Les Rencontres d’Arles, les Boutographies, La Gacilly Photo…) à travers une exposition par structure. Et tout cela en un même lieu : La Poste Rodier, dans le 9e arrondissement.

 

L’ART MULTIPLE DU PORTRAIT

« L’Été des Portraits », biennale sise à Bourbon-Lancy qui célébrait cette année sa dixième édition, s’est clôt le 27 octobre par la rituelle distribution des prix (palmarès détaillé en bas de page). Dorothée Machabert a reçu le Borvo de cristal (plus haute distinction) pour une photo de son fils Ugo. Ce portrait « à l’escargot » est tiré d’une série plus large associant peaux nues et petites bêtes. Les images, explique la photographe, sont garanties sans trucages. Ce qui n’est pas le cas de la vanité qui a valu à Brice Leclert une médaille d’argent lors du même festival. Ce photographe de métier mène depuis deux ans des recherches autour des images générées artificiellement et n’hésite pas à s’en servir. D’aucuns diront qu’il se tire une balle dans le pied, on peut aussi penser qu’il prépare l’avenir en ajoutant une nouvelle corde à son arc.

LE VOYAGE DE POUPAY

Comme bien d’autres avant elle, Jutharat Pinyodoonyachet (appelez-la Poupay) a débarqué aux États-Unis dans l’espoir d’y réaliser son rêve, devenir photographe. Passée par l’International Center of Photography, la Thaïlandaise a trouvé dans les grouillantes rues de New York de quoi étancher sa soif d’images drôles et/ou chaotiques. Mais suite à l’épisode du covid, elle a quelque peu changé son objectif d’épaule en se faisant accréditer pour les galas mondains mais toujours en gardant l’esprit streetphotography.

interlud(iqu)e

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous retrouver ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?

en vrac et en bref...

L’ex-guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay, s’est associé au photographe Anthony Jean pour donner des concerts dans des centres aquatiques.
Les brumes naturelles et les lumières artificielles s’entremêlent dans « Midnight shops », série signée Elsa Bleda.
Le BAL a décidé de prolonger la rétrospective Yasuhiro Ishimoto jusqu’au 22 décembre. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’institution a mis en ligne un podcast retraçant le parcours du photographe japonais.
Dans le New York Times, Julia Halperin émet l’hypothèse que l’IA aurait indirectement un effet bénéfique sur la photographie d’art, prenant pour exemple le succès public des expositions présentées ces derniers temps outre-Atlantique.
Stranded in Canton, documentaire vidéo tourné par William Eggleston en 1973 dans le sud des États-Unis, s’offre une B.O. toute neuve.
Avis aux galeristes de la baie de Somme, Christophe De Liège cherche un lieu où exposer ses photos.
L’Africa Foto Fair bat son plein en ce moment à Abidjan, et si vous êtes anglophone, vous trouverez sur le site de l’événement quelques podcasts appréciables.
Eve Arnold et Martin Parr, entre autres, ont été intronisés au Hall of Fame de la photographie.
Viviane Dalles nous emmène dans l’Outback australien, terra nullius où une ferme fait la taille d’un département et où la factrice passe une fois tous les quinze jours.
Après 20 éditions, les Promenades photographiques s’arrêtent.

Les 49ers étaient menés de 6 points, il restait 58 secondes à jouer. J’étais concentré sur Joe Montana avec mon téléobjectif, mais quand il a lancé le ballon de mon côté, j’ai saisi l’autre appareil que j’avais autour du cou, celui avec le 50 mm, et j’ai commencé à shooter. C’est comme ça qu’est né The Catch.

WALTER LOOS JR.

la petite Musique de fin

L’excellent Guy Delisle a remis Eadweard Muybridge sous les feux de l’actualité avec sa biographie dessinée Pour une fraction de seconde. Profitons-en, à notre tour, pour faire remonter à la surface ce morceau de 2014, un peu expérimental, un peu dub, mais très prenant, signé du duo austro-vénézuélien Different Mountains. (vidéo réalisée par Jelena Vanoverbeek)

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