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Depuis septembre, les bombardements de l’armée israélienne sur le Liban ont causé la mort de 1500 personnes et l’exil forcé de 1,3 million d’habitants et habitantes. Pour venir en aide à ces derniers à l’approche de l’hiver, une vente caritative de photographies a été mise en ligne. Les tirages, au format 20×30 cm, sont vendus au tarif unique de 150 € (soit l’équivalent de 50 repas chauds, 11 matelas, 40 oreillers ou 18 kits pour bébés). À l’origine de cette initiative, on trouve les photographes Marguerite Bornhauser, Lara Tabet, Randa Mirza, Emma zahouani Burlet mais aussi la directrice du Centre de la photographie de Mougins, Yasmine Chemali. Cette dernière a expliqué à Konbini comment était né le projet : « Au sein de la diaspora, on a tous des discours qui vont dans le même sens : on est muselés depuis plus d’un an. Personnellement, j’ai très mal vécu le fait de ne pas avoir le droit de parler de ce qui se passe à Gaza. Ça rend schizophrène d’essayer de concilier vie sociale et personnelle, comme si tout allait bien, face à ce qui se passe vraiment. Ce projet nous apaise un peu parce qu’on essaie de faire quelque chose qui a du sens. C’est une petite goutte mais on essaie d’être utile et ça fait du bien, d’un point de vue égoïste. » Les 100 photographies de « Photographers for Lebanon » sont exposées lors d’une soirée exclusive ce jeudi 14 novembre 2024, de 17h à 22h, à l’Espace Joséphine (Paris 7e). La vente se termine le 25 novembre.
L’ÉCOLE DE KHARKIV
Au cœur des années 1970, face au journalisme de propagande, plusieurs photographes ukrainiens se constituent en collectif et inventent un courant qui, loin de toute mise en scène, prône la « théorie du choc ». L’idée est de créer des images qui, par leur liberté voire leur effronterie, arrêtent le regard. Sans le savoir, ils viennent de jeter les fondations de ce qu’on appellera plus tard l’école de Kharkiv. En cinq épisodes riches en photos et en témoignages, Olga Chernykh retrace l’histoire des différents groupes (Vremia, Gosprom, Shilo) qui ont fait cette école. Pourquoi à Kharliv plutôt qu’ailleurs ? Igor Manko tente une réponse : « La plupart des photographes se croient uniques, se prennent pour une perle. Mais pour que la perle se forme il faut un coquillage, et ce coquillage c’est Kharkiv. »
DU BAIN SUR LA PLANCHE
En photo de surf, il y a deux écoles : ceux qui privilégient l’action et ceux qui misent sur l’ambiance. Hugo Bigonet appartient clairement à la deuxième catégorie. Déjà il préfère photographier les adeptes du longboard, discipline bien moins spectaculaire que le shortboard, ensuite il accorde une grande importance à trouver le bon point de vue. Il faut lire son récit de la photo de Mathieu Marechal réalisant un hang ten (technique où le surfeur s’avance en positionnant ses dix orteils au bout de sa planche) devant la Villa Belza pour comprendre qu’il ne laisse rien au hasard… et qu’il est prêt à formater une carte pleine dans l’eau pour obtenir ce qu’il veut !
AU DOIGT BROUILLÉ
Il y a dix ans, le collectionneur Erik Kessels* sortait In almost every picture #13, un livre réunissant des photos affublées d’un défaut qui rappellera des souvenirs à beaucoup d’apprentis photographes : le doigt sur l’objectif qui s’invite malencontreusement dans l’image. Nostalgiques de cet « effet », Pedro Mezzini et Augusto Callegari ont conçu la Nonna’s Cam, un appareil photo qui répond au doigt… et au doigt.
*sur le site d’Erik Kessels, on trouve quelques vues de l’exposition « In almost every picture » (…ainsi qu’un intrigant onglet Toilet)
*sur le site d’Erik Kessels, on trouve quelques vues de l’exposition « In almost every picture » (…ainsi qu’un intrigant onglet Toilet)
pho•••pho•••PHOTUS !
Sur le principe de feu Motus, saurez-vous retrouver
ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?
en vrac et en bref...
Au MMA comme dans tous les sports de combat, mieux vaut connaître les forces en présence pour anticiper les coups. Altaf Qadri avait bien révisé avant le match opposant Shara Magomedov à Armen Petrosyan.
Le magazine Sphères consacre son nouveau numéro aux photographes.
Les critiques des Midis de Culture sont sortis enthousiastes de l’expo de Barbara Crane au Centre Pompidou (et plutôt conquis de celle de Tina Barney au Jeu de Paume).
Disponible depuis le 7 novembre, le dernier album de RSF « 100 photographies pour la liberté de la presse » met à l’honneur l’œuvre de Martine Franck.
Invitée de « Carrefour du Maghreb », l’historienne de l’image Marie Chominot a commenté trois photographies donnant à voir la guerre d’Algérie autrement.
L’Institut national d’histoire de l’art vient de mettre à jour son Recueil de bonnes pratiques pour la mise en ligne des images patrimoniales.
De William Henry Fox Talbot à Instagram, petite histoire de la photographie culinaire.
En Suisse aussi, l’afghan box fait des émules.
Cogérante du studio Why Not Paris, Juliette Pasta était l’invitée de No Filter pour parler retouche photo. L’échange a ses moments intéressants, mais il aurait gagné à être raccourci. Ah, et « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », ce n’est pas de Victor Hugo mais d’Albert Camus.
Dès que tu es en pleine mer, tu crées un lien particulier avec l’élément naturel, presque un rapport amoureux. Ça vient de là, le fait que dans mes projets, je me questionne beaucoup sur la manière dont je me comporte quand je traverse un paysage. Je suis travaillée par la trace, l’empreinte qu’on laisse quand on interagit avec l’environnement.
la petite Musique de fin
Richard Bellia a récemment passé une tête dans les studios de France Inter pour parler de The Cure, groupe qu’il suit depuis ses tout débuts. Et à la question « Quel est votre morceau préféré ? », le photographe a répondu Pictures of you. Forcément. L’origine de cette chanson est pour le moins floue, Robert Smith se plaisant à changer de version à chaque interview. On vous livre la plus romantique : après avoir lu un essai de Myra Poleo intitulé The Dark Power of Ritual Pictures, le chanteur décida de détruire ses vieilles photos personnelles – acte qu’il regretta quelques jours plus tard. En cherchant ledit essai, on comprend vite que l’explication ne tient pas. En revanche, au jeu des anagrammes, Myra Poleo peut se transformer en Mary Poole, identité de la femme qui partage la vie de Robert Smith depuis 36 ans.
Pour la petite histoire, le morceau a aussi servi de bande-son à une publicité pour HP (c’est moins romantique, mais c’est ce qui a permis à The Cure de garder le contrôle de son back-catalogue).
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.