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Les fusillades de masse sont si fréquentes aux États-Unis qu’on avait oublié celle qui, le 21 juin 2018, coûta la vie à cinq journalistes du Capital Gazette, un quotidien du Maryland. Présent dans les locaux ce jour-là, le photojournaliste Paul W. Gillespie échappa de peu à la mort et souffrit dans les semaines suivantes d’un syndrome post-traumatique. Pour lutter contre la dépression, il aménagea dans son garage un studio où il accueillit tour à tour les autres survivants de la tuerie ainsi que des parents des victimes. La galerie de portraits qu’il a tirée de ce projet est aujourd’hui visible sur un site au contenu aussi sobre que son titre : journalistsmatter.com
Plus délicate encore est la démarche de Lou Bopp et de Steve Hartmann. Depuis 2018, le photographe et le journaliste parcourent les États-Unis et vont à la rencontre de parents ayant perdu un enfant lors d’une fusillade en milieu scolaire. Confrontées à un deuil insurmontable, ces familles ont laissé intacte la chambre de leur fille ou de leur garçon. Avec leur accord, Lou Bopp réalise des photos de ces pièces chargées de souvenirs et d’émotions. « C’est de loin le projet le plus difficile sur lequel j’ai jamais travaillé », confie-t-il. Là encore, un site dédié a été créé pour accueillir ce travail.

BERNARD FAUCON VISÉ PAR TROIS PLAINTES

Trois hommes ont déposé plainte pour viols, tentatives de viols et d’agressions sexuelles contre Bernard Faucon. À l’époque des faits (dans les années 1980), les victimes avaient respectivement 16, 11 et 15 ans. C’est ce que nous apprend l’article d’Emmanuelle Lequeux publié le week-end dernier dans M, Le Magazine du Monde. L’enquête est en accès payant, mais Ericka Weidmann vous en livre les coulisses ici (et nous apprend au passage que l’agence VU’ a suspendu la diffusion des photos de Bernard Faucon).

UN BIOPIC POUR NOËL

Les photoreporters ont décidément le vent en poupe au cinéma. Après Lee Miller et en attendant Lynsey Addario (dont l’adaptation de l’autobiographie It’s what I do est dans les cartons de Steven Spielberg), c’est au tour d’Ernest Cole, photographe sud-africain connu pour ses clichés témoignant de l’apartheid, de voir sa vie retracée sur grand écran. Le film, réalisé par Raoul Peck, sortira en salles le 25 décembre. Et la bande-annonce est à voir ici.

COMPOSITIONS FLORALES

Giuseppe Arcimboldo s’est trouvé une héritière de premier rang avec Meggan Joy, à la différence près que la photographe américaine utilise des plantes et des fleurs pour créer ses tableaux plutôt que des fruits et légumes. Au petit jeu des différences, ajoutons que Photoshop n’avait pas encore été inventé au XVIe siècle ! Pour en savoir plus sur son processus de création, rendez-vous sur la page FAQ du site de Meggan Joy.

pho•••pho•••PHOTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous retrouver
ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?

EN BREF ET EN VRAC...

Comment contruire son parc optique ? C’est la question que s’est posée Faut pas pousser les ISO dans l’épisode de la semaine dernière. Et pour y répondre, Arthur Azoulay et Benjamin Favier pouvaient compter sur deux interlocuteurs de premier choix : Matthieu Lepage, gérant Camara de La Roche-sur-Yon, et Pierre-Marie Salomez, testeur en chef à Chasseur d’Images.
L’Association française d’astronomie lance la deuxième édition des “Étoiles de l’astronomie”, concours photo ouvert à toutes et tous jusqu’au 31 décembre.
Dans la série « Il n y a pas de questions bêtes », nous vous proposons cette semaine : 20 Mpix suffisent-ils encore aujourd’hui ? et la qualité d’image de mes photos se dégrade-t-elle à chaque copie ?
Le saviez-vous ? Les skippers du Vendée Globe sont tenus contractuellement d’envoyer trois vidéos de deux minutes et six photos par semaine.
À quelques semaines de Noël, le podcast This week in photo a consacré un épisode aux cadeaux à offrir aux photographes (plutôt du côté des accessoires qui facilitent la vie que des boîtiers et objectifs).
Comment créer à coup sûr une connexion avec la personne que l’on photographie ? Un designer japonais, Yasuaki Matsuura, propose une solution radicale.
Des stars de la pop et des musiciens anonymes, des gens qui boivent dans des baskets et des batteries en feu, il y a tout cela dans le palmarès 2024 des Abbey Road Music Photography Awards.
Sans grande surprise, c’est une photo du surfeur brésilien Gabriel Medina (ici signée Lilou Valero) qui a remporté le Prix Richard Martin (catégorie « Pros »). Le reste du palmarès est à découvrir sur le site de L’Équipe, organisateur du concours.
Né en 1991 et actuellement constitué de quinze membres, le collectif Tendance Floue cherche à étoffer ses effectifs. Postulez ou passez le message !
Pour la première fois depuis 2012, le jury du Prix Virginia a honoré non pas une mais  deux photographes : la Sud-africaine Jo Ractliffe et l’Américaine Jennifer Sakai.
R.I.P. Bernadette Després. L’occasion de (re)voir Tom-Tom et Nana, les as de la photo

Je me vante d’avoir travaillé cinquante ans sur les oignons. C’est inépuisable, c’est très beau, c’est pas cher, et en plus, après les prises de vues on peut s’en nourrir ! Il paraît que dans mes images il y a une poésie, mais ce n’est pas tout de prétendre à la poésie, il faut que ce soit perceptible.

DENIS BRIHAT, 1928-2024

la petite Musique de fin

En marge de ses productions dubstep (sous l’alias Boxcutter), Barry Lynn compose sous son propre nom des morceaux atmosphériques réalisés dans une économie de moyens qui leur donne une tonalité vintage. Est-ce pour cette raison qu’il a consacré son dernier album à une société fondée il y a 110 ans à Saint-Pétersbourg (alors Petrograd) et répondant au doux nom de Leningradskoye Optiko-Mekhanicheskoye Obyedinenie ?

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.