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Dans la nuée d’images charriées par les guerres modernes, les médias ont une inclination évidente pour les photos d’enfants. Dans un article pour The Conservation, Gaëlle Planchenault s’est interrogée sur les ressorts de ces publications, sur les poncifs du genre (« les images d’enfant dont le visage est couvert d’un masque de poussière, les traits déformés par l’angoisse et la douleur, sont devenues la représentation intemporelle des conflits au Moyen-Orient ») et sur les effets de ces photos sur le lectorat, concluant que si la norme a longtemps été de montrer la souffrance des jeunes victimes de guerre (voire leurs cadavres) afin de choquer les esprits, des journaux comme The Guardian empruntent aujourd’hui une autre voie en publiant des portraits d’enfants souriants pris avant le conflit afin de montrer le « ça a été ». Position semble-t-il également adoptée par Associated Press qui a mis à l’honneur en début de semaine une photo d’Evgeny Maloletka montrant de jeunes Ukrainiens fêtant la Saint Nicolas.
Pour prolonger le sujet, notez que La Contemporaine (Nanterre) accueille jusqu’au 15 mars une exposition racontant à travers 300 pièces (dont des photographies d’archive) la guerre « à hauteur d’enfants ».

DANS LA BIBLIOTHÈQUE DE…

Jane Evelyn Atwood, la plus française des photographes américaines, est aussi une bibliophile avertie. Sur ses étagères récupérées à la Banque de France (« les seules assez hautes pour les livres de Richard Avedon ! »), on trouve évidemment des livres photo, mais aussi des textes littéraires qui résonnent avec les sujets de ses reportages, qu’il s’agissent de l’univers carcéral, des violences faites aux femmes ou encore des chevaux. Pour le Book Club de France Culture, elle en a sélectionné cinq et en a profité pour rendre hommage à Xavier Barral, son éditeur et ami disparu en février 2019.

ESPRIT DE NOËL, ES-TU ENCORE LÀ ?

Samantha, une photographe freelance, est de retour à Cape Cod afin de célébrer le remariage de son père. Elle accepte l’aide de Mike, un ancien flirt d’adolescence, afin de l’aider sur un projet photo, qui lui offre une belle opportunité de carrière. Tel est le pitch de La romance photo de Noël, téléfilm qui promet (et donne) une avalanche de bons sentiments. Si vous voulez poursuivre sur une note résolument positive, écoutez dans la foulée le podcast Impactez le monde, et plus particulièrement cet épisode « bonbon » (dixit la présentatrice) dans lequel la photographe Sophie Lapointe nous invite à poser un regard émerveillé sur ce qui nous entoure.

PHO•pho•phoTUS... spécial : gagnez vos invitations au salon de l'escalade !

Ce week-end à Paris, Porte de Versailles, se tient la 5e édition du Salon de l’Escalade. Chasseur d’Images est partenaire du concours photo organisé dans le cadre de l’événement. À ce titre, nous offrons 2×2 invitations aux plus rapides d’entre vous. Il suffit d’envoyer un mail à calendrier[at]chassimage.com avec en objet « Concours Salon de l’Escalade » et de répondre à cette question : « Quel mot de dix lettres appartenant au champ lexical de l’escalade rime avec la réponse au Photus du jour ? »

EN BREF ET EN VRAC...

De Tokyo à Gaza, révisons l’année 2024 grâce à ce roboratif diaporama conçu par les rédactions de la RTBF.
Le ministère de la Culture lance un appel pour la création de l’identité visuelle du bicentenaire de la photographie.
Photographier un calmar géant en gardant les pieds au sec ? Édith Tanguay l’a fait !
Commissionné par le Centre Nobel de la Paix, Antoine d’Agata s’est rendu à Hiroshima et Tokyo pour photographier les survivants des bombes atomiques, dont l’association Nihon Hidankyo, lauréate 2024 du Prix Nobel de la Paix, s’attache à défendre les droits.
Entre injonctions au silence et à la créativité, Édouard Brane, Julien Benhamou et Valentine Chauvin évoquent leur métier de photographe dans le milieu de la musique classique.
Lors du passage à la nouvelle année, pendant que vous embrassiez vos proches, Michel Gros photographiait les premières aurores boréales de 2025 au-dessus du lac de l’Entonnoir.
Ne cliquez pas sur ce lien si l’anthropomorphisme vous fatigue.
2025 sera placé sous le signe de l’eau si l’on en croit ce diaporama intercontinental des photographes de l’AFP.
Pour changer un peu des tops de fin d’année, Peta Pixel a compilé les meilleures prises réalisées par des pièges photo en 2024.
À Rennes, la photographe Servane Roy Berton et la maquilleuse La mouche des marquises dépoussièrent le calendrier des pompiers.
Avis aux astrophotographes : Soumyadeep Mukherjee a recensé les événements stellaires qui émailleront 2025.
Le concept d’individuation cher à Carl Gustav Young a inspiré à Lila Rui Lan une série dans laquelle elle explore « la relation complexe entre le moi intérieur et le monde extérieur »

Quand Ernest Cole dit que 75 % de l’or du monde libre est généré par les mineurs qu’il est en train de photographier, il a tout dit ! On voit ainsi combien de décennies passent sans qu’aucune action ne soit entamée, on voit tous les grands dirigeants, que ce soit Reagan, Thatcher, Chirac, désavouer la mise en place d’un boycott. Tout cela au prétexte que ce sont les Noirs qui vont en souffrir, alors qu’on sait très bien que c’est parce qu’ils protègent leurs intérêts stratégiques, leurs intérêts industriels et politiques.

RAOUL PECK

J’ai eu du mal à convaincre [Jean-Marie Le Pen] de poser avec ses chiens. Il ne voulait pas, mais j’ai su le persuader. Mon travail de portraitiste dépend beaucoup de mes efforts de séduction. Mais ça, je connais. […] Je dois tout faire pour que le portrait se fasse. Même quand je ne suis pas d’accord avec les opinions de mon modèle.

HELMUT NEWTON

la petite Musique de fin

Comme le suggère son nom, Franz Ferdinand aime bien les clins d’œil au passé. En 2005, la pochette de You could have it so much better rendait hommage à Rodtchenko. Quatre ans plus tard, celle de Tonight semblait tout droit sortie des archives de Weegee. Le visuel de The Human Fear, nouvel album à paraître ce vendredi, ne déroge pas à la règle : il fait ouvertement référence à Seven Twists, œuvre de l’artiste hongroise Dóra Maurer composée de six autoportraits enchâssés.
« Glimpse of love », la chanson qui sert de conclusion à ce Clique Clac, ne vient pas du nouvel album du groupe écossais, mais on l’a choisie parce qu’elle aborde l’obsession de notre société pour l’image et la représentation.

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.