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Le 14 février prochain à 23h, France 5 diffusera I am Martin Parr, documentaire de Lee Shulman sur le trublion de la photographie britannique (visible en avant-première sur le site de France TV). Le réalisateur, qui est aussi le créateur de The Anonymous Project, a quelques affinités avec Martin Parr puisqu’ils ont collaboré en 2021 le temps d’un drôle de livre publié chez Textuel. Le documentaire est, de fait, assez révérencieux. Pour autant, il n’élude pas les controverses qui ont émaillé le parcours du photographe, son regard ironique créant de notables remous non seulement au sein de l’agence Magnum lors de son intégration mais, plus généralement, chez celles et ceux qui l’accusent de se moquer de la classe ouvrière. Comme le pointe Mimi Mollica, l’un des nombreux intervenants, il faut plutôt voir dans les fish ans chips dégoulinants, les plages bondées ou les emballages alimentaires qu’il a mis en images une critique du consumérisme. Une critique empreinte d’humour alors, même si Martin Parr réfute le qualificatif : « Je ne me considère pas comme un photographe humoristique, la vie est naturellement étrange et drôle. »

RETOUR SUR « LA MADONE DE BENTALHA »

Parce qu’elle lui rappelle de mauvais souvenirs et, surtout, parce qu’elle ne lui a causé que des ennuis, Hocine Zaourar refuse aujourd’hui de parler de la « Madone de Bentalha », photo qu’il prit le 23 septembre 1997 à l’hôpital de Zmirli, près d’Alger, au lendemain d’un massacre ayant fait plus de deux-cents victimes. L’image, dont l’impact à l’époque fut international et qui remporta le World Press Photo quelques mois plus tard, mérite pourtant d’être étudiée et commentée – sur un plan artistique mais aussi géopolitique. C’est ce que ce sont évertués à faire Patrick Boucheron et ses invités (l’écrivain Kamel Daoud, les historiens Juliette Hanrot et Pierre Singaravélou), le temps d’un très intéressant épisode d’Allez-y voir

SUR-EXPOSITION

Certains projets photo s’apprécient mieux sur de vraies cimaises que dans des galeries virtuelles. Ainsi, c’est en se rendant à une exposition à Fort Collins (Colorado) qu’Aline Smithson a découvert « Contaminated », travail photographique de Bootsy Holler sur les radiations causées par le site de production de plutonium de Hanford et leurs conséquences sur la santé des ouvriers et des populations locales. « Contaminated » mêle photos documentaires, coupures de presse et portraits en 3D dans lesquels les cancers sont matérialisés par des perforations en strates.

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?

EN BREF ET EN VRAC

C’est Daphné Bürki qui présidera cette année le jury du Prix Picto de la photographie de mode. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 17 mars.
Laboratoire de la jeune création contemporaine, le Salon de Montrouge lance demain 7 février sa 68e édition. 40 artistes au programme, dont quelques photographes (ou assimilés) : Fanny Béguély, Julie Joubert, Lou Chavepayre, Louis Guillaume, Sandra Matamoros, Lê Hoàng Nguyên…
Sept ans après avoir été mis en garde à vue alors qu’il couvrait les manifestations des Gilets jaunes, Gilles a obtenu gain de cause
Face au renversements des premiers bus à impériale, nos voisins britanniques mirent au point d’impressionnants tests de stabilité. Des photos en témoignent.
L’avenir de la photographie belge en six noms sélectionnés par la rédaction de Tipik (aucune mention cependant de Régine Mahaux).
Au Modern Art Museum de Fort Worth (Texas), plusieurs photos de Sally Mann ont été retirées d’un accrochage collectif, car jugées pédopornographiques.
Sony sort le grand jeu pour la 59e édition du Super Bowl, programmée le 9 février prochain.
L’émission « Forum » (RTS) a demandé son point de vue à Valérie Gorin, historienne et sociologue des médias, sur « l’affaire de la petite fille au napalm ». Éclairant.
De l’influence de David Lynch sur la photographie contemporaine en sept exemples bien choisis.
Une manipulation à ne pas reproduire à la maison…
La 60e édition du Wildlife Photographer of the Year, dont le dernier numéro de Nat’Images vous donne un bel aperçu du palmarès, s’est conclue hier mercredi avec la révélation du Prix du Public. Félicitations à Ian Wood !

Lorsque j’étais directeur des Rencontres d’Arles, régulièrement on inventait les lieux où accueillir les expos. On a par exemple construit un pavillon de bambou de 1500 m² sur les berges du Rhône. Le bambou arrivait par containers de Colombie et les douanes du port de Marseille les avaient bloqués en nous disant : « Sept containers remplis de bambou et venant de Colombie, on n’y croit pas ! »

SAM STOURDZÉ

Moi, j’aime bien créer des belles mises en scène, raconter une histoire. Mais parfois, avec certains chefs, juste apporter de la lumière douce ou rasante sur le plat, ça va suffire car le plat en lui-même raconte déjà une histoire. L’assiette est déjà belle, déjà graphique, il y a juste alors à la sublimer.

MARLYSE CHANGEAS

la petite Musique de fin

Bouclons la boucle avec Drink me, album du groupe londonien Salad paru il y a trente ans et dont la pochette, le dos et l’intégralité du livret (une photo par chanson) sont l’œuvre de Martin Parr. On ne connaît pas les circonstances qui ont amené le groupe à recruter le déjà célèbre photographe pour s’occuper de la partie visuelle de son premier album, mais on sait que les images ont été réalisées à l’occasion d’un voyage en ferry et que Martin Parr suivait alors régulièrement Salad en concert. Chantait-il à tue-tête « Drink the elixir » ? On se plaît à l’imaginer…

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.