Depuis sa création en 2009, le Nikon Film Festival se veut un tremplin pour les apprentis vidéastes. Le principe de la compétition est simple : réaliser un court-métrage de 2 minutes 20 sur une thématique imposée. Cette année, les participants et participantes devaient plancher sur le thème « Un super-pouvoir ». Les organisateurs ont reçu 2137 films, tous visibles sur le site de l’événement. Après 80 heures de visionnage En nous baladant parmi les vignettes, nous en avons sélectionné douze qui, peu ou prou, ont trait à la photographie. Pas sûr que le grand vainqueur figure dans cette liste, mais il y a des idées. On note, par exemple, que l’appareil photo instantané revient souvent dans les scénarios, utilisé comme une machine à voyager dans le temps.
À travers l’objectif d’Ambre Gautier (Maude a perdu une proche. En plein deuil, elle décide d’utiliser son pouvoir de voyage dans le temps pour passer un dernier moment avec elle)
Clic de Charlotte Brunet (dans un monde gris où la joie et le bonheur ne sont plus exprimés, Nova reçoit un nouvel appareil photo qui a le pouvoir de rendre les couleurs à la vie)
Dans mes souvenirs de Juliette Grillot (Jo passe son temps libre à observer les souvenirs d’inconnus, son pouvoir lui permettant même de redonner temporairement vie aux souvenirs oubliés)
Flow d’Arthur Béchu (Victor se rend dans un antiquaire à l’angle d’une rue. En cherchant par hasard parmi les objets il tombe sur un appareil photo argentique. Pour lui, c’est le début de l’aventure…)
Instantané de Théo Segut (à travers un appareil photo pas comme les autres, une jeune fille découvre que chaque cliché capturé révèle bien plus que l’instant présent)
Le Temps d’un souvenir d’Alban Weisser (en plein deuil de son grand-père, Aimée cède à la tentation d’utiliser son pouvoir, et se lance maladroitement dans un voyage dans le temps à la recherche d’un souvenir)
Mini-Market de Mickaël Hadjadje (Moïra court après le temps avec son appareil photo instantané. Un soir, alors qu’elle se rend dans la supérette de quartier tenue par Tony son ami, la boutique se fait braquer)
On a immortalisé ma mère de Loïc Matos (le cinéma et la photographie permettent de rendre immortels. Des corps ensevelis, des images qui restent. Et pour moi, surtout, l’image de ma mère)
Photo comme par magie de Léa Guyon et Nathanaël Robin (Lola décide d’utiliser son polaroïd, qui aà le pouvoir de la faire replonger dans les souvenirs figés, pour découvrir le secret de famille de sa grand-mère)
Polaroïd de Youssef Ouidani (un homme découvre un appareil photo mystérieux qui bouleverse son quotidien. Ce qu’il pensait être un simple hasard se transforme en une révélation inattendue)
Souvenir de lumière de Clément Novello (elle possède un don unique : pendant 40 secondes, elle peut voyager dans le temps à travers les souvenirs capturés dans ses photos)
Un compagnon de rêve d’Olivier Massange (une femme désespérée s’isole dans une forêt. Un sortilège bienveillant venant du ciel ensorcèle son appareil photo)

ENTRE FUSION ET FRICTION

Récemment présentée à Cergy-Pontoise, dans le cadre du Festival du Regard, la série « Anima » de Tina Mérandon organise, le temps d’un portrait sur fond uni, la rencontre entre des enfants d’une dizaine d’années et des animaux domestiques (ou domestiqués). Davantage influencée par ses lectures (Mon amie Flicka de Mary O’Hara ou Vivre avec les animaux de Jocelyne Porcher) que par le travail de ses pairs, la photographe a délibérément cherché à mettre en scène « un corps à corps entre les deux êtres » : la peau et les griffes, le vêtement et le pelage, les cheveux et le plumage. Une thématique de la confrontation que Tina Mérandon creuse dans chacune de ses séries.

HERCULE FLORENCE : LA PHOTOGRAPHIE, C’EST (AUSSI) LUI !

Près de six ans avant John Herschel et Henry Fox Talbot, Hercule Florence fut, en 1833, le premier à écrire le mot « photographie ». Dans un article très documenté, Marc Lenot retrace le parcours de ce Brésilien d’origine monégasque et détaille les expérimentations (parmi lesquelles une étrange combinaison de chlorure d’or et d’urine) qui lui permirent de fixer ses images sur papier sensible. L’auteur dit surtout comment Hercule Florence fut longtemps écarté des histoires officielles. Les manifestations du bicentenaire de la photographie lui rendront-elles la place qu’il mérite ?

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?

EN BREF ET EN VRAC

Si le sujet de Julien Arbez sur les chamois publié dans le n°90 de Nat’Images (toujours en vente) vous a plu, sachez que le Jurassien ne manque pas d’idées, comme le prouve ce projet en cours autour des sangliers.
Installée depuis quinze ans à Salon de Provence, la photographe Kathryn Mougammadou propose aux femmes qui le souhaitent des séances de portrait dont les bénéfices seront reversés à la Fondation des femmes.
Taylor Kitsch, dont vous avez pu croiser la bouille dans X-Men Origins : Wolverine, photographie le glouton et bien d’autres animaux du Montana entre deux tournages.
Raul Arboleda a remporté le Prix AIPS Sport Media pour un reportage sur Alfonso Mendoza, un surfeur et skateur né sans jambes (quelques photos sont visibles ici).
À l’occasion d’une exposition rétrospective au Musée des Beaux-arts de Nancy, RCF a passé quelques minutes avec Françoise Saur.
Quand les archéologues égyptiens se réapproprient leur histoire. Un reportage de Paolo Verzone.
Quand les jeunes Indiennes s’approprient la culture skate. Un reportage de Chantal Pinzi.
Photographier, c’est aller au-delà des apparences. Nick Veasay a pris l’adage au pied de la lettre.
Le toujours intéressant Ivanoh Demers raconte une soirée de reportage lors d’un gala de boxe. Entre désillusions relatives et jolies prises.
En quelques coups de crayon, Chris Judge aide les paréidolies à prendre vie.
L’Hasselblad 500cm qui a permis à Martyn Goddard de réaliser les pochettes de Three Imaginary Boys (The Cure) et In the City (The Jam) sera mis aux enchères le 25 février prochain.

Quand j’étais jeune, je travaillais en numérique, et c’est vrai que je produisais beaucoup, tout le temps. J’avais toujours mon appareil photo sur moi, et je ne m’empêchais aucune photo, ce qui était super. Par contre, rapidement, on accumule, on accumule, on accumule, et ça devient un peu envahissant. Vers 2017, j’ai opéré un changement pour l’argentique, qui est super parce qu’on réfléchit plus à la photo qu’on fait. Chaque photo coûte, on la compose, on sait pourquoi on la fait, elle n’est pas que le fruit d’un hasard. Donc globalement, proportionnellement, je fais de meilleures photos, mais j’en fais moins.

LOUISE DESNOS

Ce projet nous a appris beaucoup de choses : la manière de parler aux propriétaires de voitures, de les vouvoyer, le respect… parce qu’on n’avait pas l’habitude. Et puis on a appris à faire des photos, puisqu’il y a un an, lorsqu’on a fait le premier shooting, on ne savait pas ce qu’on devait faire et on n’était pas très à l’aise. Je pense que le projet nous a apporté une sorte de maturité.

NOÉ COLBOC

la petite Musique de fin

Saxophoniste genevois à la discographie touffue (entre les disques solo et collaborations diverses), Nicolas Masson s’exprime par la musique mais aussi par l’image. Et celle-ci est plus qu’un loisir : nombre de ses photos illustrent les pochettes de ses albums. Mieux, elles ornent aussi les disques de ses collègues d’écurie (la prestigieuse maison ECM). Tout a commencé en 2014 avec Le Vent du Colin Vallon Trio, album sur lequel on trouve ce « Pixels » tout en digressions joueuses.
Si le parcours de Nicolas Masson vous intéresse, écoutez le feuilleton en cinq parties que lui a consacré la RTS (allez directement à l’épisode 5 pour la partie photo).

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